Poutine désigne l’Occident comme l’ennemi

L’accusation de chantage nucléaire portée par Vladimir Poutine rend la possibilité d’un conflit nucléaire plus réelle que jamais.

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Poutine désigne l’Occident comme l’ennemi

Publié le 22 septembre 2022
- A +

L’escalade vers la guerre totale continue, Vladimir Poutine remet une pièce dans la machine. Mercredi dernier, le président de la fédération de Russie a annoncé une « mobilisation partielle » des réservistes en Russie pour renforcer l’offensive lancée en Ukraine depuis pratiquement sept mois.

 

Réplique de Vladimir Poutine

Depuis la contre-offensive lancée par Kiev qui a permis de reprendre le contrôle d’une partie du territoire perdu au profit de la Russie, le Kremlin dévoile de nouvelles cartes à son jeu. Vladimir Poutine a ainsi déclaré vouloir organiser plusieurs votes populaires dans les territoires nouvellement conquis de l’est et du sud de l’Ukraine pour les rattacher à la Fédération de Russie.

Il a également accusé l’Occident de « chantage nucléaire » et a affirmé avoir noté « les déclarations de certains représentants de haut rang des principaux États de l’OTAN sur la possibilité d’utiliser des armes nucléaires de destruction massive contre la Russie. »

Les principaux leaders occidentaux ont rapidement dénié aux votes populaires toute légitimité. « La Russie doit quitter le territoire ukrainien, les armées russes doivent quitter le territoire ukrainien qui est souverain, la Russie doit respecter les frontières internationalement reconnues. L’idée même d’organiser des référendums dans des régions qui ont subi la guerre, les bombardements, ou les gens ont dû fuir est la signature du cynisme » a déclaré Emmanuel Macron à New York, à l’occasion de la 77e assemblée générale des Nations Unies ce jeudi.

L’accusation de chantage nucléaire portée par Vladimir Poutine rend la possibilité d’un conflit nucléaire plus réelle que jamais. Si on se reporte au document présidentiel rendu public en 2020 portant sur les « Fondements de la politique d’État de la Fédération de Russie dans le domaine de la dissuasion nucléaire » : « la Fédération de Russie se réserve le droit d’utiliser des armes nucléaires en réponse à l’utilisation d’armes nucléaires et d’autres types d’armes de destruction massive contre elle et/ou ses alliés, ainsi qu’en cas d’agression contre la Fédération de Russie utilisant des armes conventionnelles, lorsque l’existence même de l’État est menacée ».

 

Extension du domaine de la Russie

Pour Aurélien Duchêne, assistant de recherches à l’IRIS, « Si la doctrine nucléaire russe permet l’usage d’armes nucléaires dans des conditions ambiguës avec un seuil nucléaire assez bas, il apparaît que l’on surestime trop souvent la volonté de Moscou d’employer le feu nucléaire dans des circonstances qui ne seraient pas liées à la défense de l’intégrité de la Russie et de ses intérêts vitaux. »

Seulement, si les territoires conquis deviennent partie intégrante de la Fédération de Russie, « l’intégrité de la Russie » ne revient-elle pas au cœur du conflit ? M. Poutine a déclaré que la décision de mobilisation partielle était « pleinement adaptée aux menaces auxquelles nous sommes confrontés, à savoir protéger notre patrie, sa souveraineté et son intégrité territoriale, assurer la sécurité de notre peuple et des habitants des territoires libérés. »

Pour le pouvoir politique russe, l’ennemi à abattre n’est pas Kiev ou l’Ukraine, mais « l’Occident collectif », pour reprendre l’expression employée par le ministre de la Défense Sergei Shoigu. Les buts de guerre russes ne sont pas limités à la démilitarisation ou la « dénazification » du Donbass, mais visent aussi à défaire un Occident dont le modèle civilisationnel leur apparaît comme haïssable parce que par nature guerrier et expansionniste. Certains souligneront l’ironie tragique du propos, mais sous-estimeront sans doute ce que Edward Luttwak appelle « l’autisme des grandes puissances ».

 

Autisme des grandes puissances

Dans un essai publié en 20121, E. Luttwak explique que pour toutes les grandes puissances, les dirigeants et les faiseurs d’opinion ne s’intéressent sérieusement aux affaires étrangères qu’en cas de crise, l’activité interne des États étant déjà suffisamment importante pour monopoliser leur attention.

Le résultat de cette situation n’est pas une simple inattention, mais bien l’impossibilité pour les élites d’absorber les informations nécessaires pour comprendre et répondre à des situations complexes et subtiles. Au lieu de traiter sérieusement les questions internationales, les décisions dans le domaine sont toujours faites de manière extrêmement simplifiées, schématiques et surtout teintées par les catégories, les espoirs et les perspectives portées par les élites nationales.

Luttwak rappelle que la Russie ne fait pas exception, et ne comprend les problèmes du monde qu’une fois traduits en « termes russes ». Ce fut le cas pour l’Otan, dont elle n’a perçu l’élargissement à l’est après la guerre froide que comme un mouvement hostile commandé par le Pentagone, là où les Occidentaux n’y voyait qu’un moyen rapide et bon marché de stabiliser des démocraties naissantes. Depuis 2014, la situation a changé, et s’est même accélérée avec la guerre en Ukraine, mais le malentendu originel sur « l’intention hostile » de l’Occident n’a fait qu’aggraver la crise que nous traversons.

Pour Moscou, c’est l’Occident qui veut la guerre, et c’est pourtant l’Occident qui cherche à faire de la guerre de l’Histoire ancienne, une « relique barbare » comparable à l’esclavage ou au servage.

John Mueller a rappelé dans son livre The Stupidity of War (2021) que depuis la Première Guerre mondiale et son lot de destructions de masse, le romantisme guerrier s’est dissipé en Occident et laissé la place à une aversion grandissante pour la guerre utilisée comme moyen de résoudre les conflits internationaux.

Chaque fois qu’il respecte les idéaux qu’il s’est lui-même fixé, l’Occident cherche à promouvoir la paix, les droits de l’Homme, la coopération pacifique et le libre-échange. Quel contre-modèle nous propose aujourd’hui la Russie et son allié chinois, sinon l’effacement de la liberté ?

  1. Edward Luttwak, Rise of China v. Logic of Strategy, Harvard Press.
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  • Pour Moscou, c’est l’Occident qui veut la guerre, et c’est pourtant l’Occident qui cherche à faire de la guerre de l’Histoire ancienne, une « relique barbare » comparable à l’esclavage ou au servage.

    non d’ailleurs l’occident vend des armes a des armées puissantes.. l’occident sans le meilleur des cas cherche à assoir la guerre sur une sorte de « droit international »..

    mais tant que le mode ne partagera pas les valeurs occidentales et c’est peut être illusion chez certains.. ..l’occident doit être évidemment prêt à la guerre…

    • mettre fin à la guerre reviendrait un peu à  » defund the police  » aux usa..
      affirmer que la guerre ne peut arriver…est la quasi garantie de faire émerger des tyrans bellicistes.

      le pacifisme est en somme un danger…

    • En effet, le « c’est pourtant l’Occident qui cherche à faire de la guerre de l’Histoire ancienne, une « relique barbare »  » est une affirmation stupéfiante, digne de quelqu’un qui aurait passé les 6 derniers mois dans un ermitage hors du monde…

      • A la réflexion, c’est même depuis 30 ans que les conclusions pro-occidentales de cet article ont dépassé leur date de péremption.

        • @MichelO
          Bien plus ! En fait, il faut distinguer l’occident des peuples, qui ont construit patiemment une civilisation remarquable sur des siècles en faisant émerger la liberté, et celui des gens de pouvoir, opposés à cette liberté, qui les ont toujours conduit vers l’abîme à cause de leur soif de pouvoir et de leur folie, conséquence de leur irresponsabilité. Et encore, jusque vers la fin du 16e siècle, les puissants participaient aux guerres qu’ils provoquaient au cours desquelles ils risquaient leur peau. Ce n’était plus le cas… jusqu’à ce que la diffusion de l’arme nucléaire rétablisse ce risque.

          • « Ce n’était plus le cas… jusqu’à ce que la diffusion de l’arme nucléaire rétablisse ce risque. »
            A modérer car les « puissants » ont des bunkers « ad hoc » pour survivre au désastre avec en plus l’avantage d’être prévenus en premier.

  • Je ne crois pas que parce qu’un pays appartient à l’OTAN, c’est une démocratie. La Turquie, la Pologne et la Hongrie ne ressemblent en rien à cela.
    Quant à la promotion de la paix par l’Occident, les guerres en Irak et en Libye et même en Afghanistan n’ont pas été faites dans un but de paix. L’Irak et la Lybie ayant été attaquées alors qu’ils étaient en paix, l’Afghanistan parce que les USA ne veulent pas accepter une dictature islamique (l’Iran en est le 1er exemple).
    On critique la Chine qui n’est pas une démocratie, mais la France en est-elle une ? Son pouvoir judiciaire n’est pas séparé de son pouvoir politique. Son éducation est dispensée que par des fonctionnaires (même dans l’éducation privée) . 25% de sa population est redevable à l’État en tant que fonctionnaire, les médias sont tous subventionnés par l’État, les syndicats sont tous subventionnés par l’État. Les « oligarques » Français ont tous leur entrée chez les hauts fonctionnaires…
    Bref la France est une belle démocratie !

  • Une guerre nucléaire de 1milliard d’ahitants contre 100 millions de russes bien équipé en abris anti atomique.. ….. Qui a intérêt à calmer le jeu ?
    Une salve d’avertissement ne sera pas suivi d’une réplique… Putine joue sur du velours…

    -2
  • Ces temps-ci, les pro-poutine se sont plus subtils, plus discrets. On ne voit plus que leur anti-américanisme primaire sortir de la couverture.

    -1
    • Ouais on adore l’Amérique elle nous fournit ces dollars et sa culture et ses ordres et malheur à ceux qui n’obéissent pas.. Ce n’est pas du fascisme ? Non, l’Amérique, une démocratie exemplaire… Si vous obeissez….mais pas une guerre sans en voir sa queue… Sur le piano ?

      • Les USA ont clairement commis des erreurs, ont eu quelques épisodes pathologiques d’humanisme bombardier, mais de là à dire que c’est le grand satan fasciste et que la Russie est préférable…

        Au fait, à quand remonte la dernière annexion territoriale des USA, avec menaces nucléaires contre toute puissance qui refuserait ?

        Poutine est à sa 4e annexion en 23 ans ; 2e avec menaces nucléaires.
        C’est là une sacrée différence.

  • Je me demande toujours pourquoi l’UE s’est empêtrée dans une guerre qui n’est pas la sienne.

    • Et d’autres se demandent pourquoi la Russie a été s’empêtrer dans une guerre qui n’a aucune justification valable en agressant un pays souverain, avant d’ordonner dorénavant à sa population qui n’a rien demandé d’aller s’y faire tuer.

    • N’iriez-vous pas défendre la vieille dame qui se fait molester par une bande de racailles ?
      Même pas une jeune, si elle est jolie ?

      • Homme de paille.
        Je n’ai pas vu la France défendre la jeune femme ouïghour ou les femmes des autres nationalités agressées par d’autres.
        Cela me semble donc parfaitement hypocrite de la part de la France et de l’UE. Le but d’un gouvernement et d’un président est de défendre les intérêts de son pays, pas celui du voisin.
        Donc, quels sont nos intérêts par rapport à l’Ukraine. Je vois en revanche parfaitement nos intérêts concernant la Russie.

      • Je ne crois pas avoir lu dans le journal que vous interveniez dans les quartiers de ma ville où les vieilles et jeunes se font molester.

    • certainement pour éviter que la guerre se propage vers la Pologne , les pays baltes ou autre voisins du cinglé qui dirige la Russie

      -1
      • Il n’y a aucune preuve ou logique qui nous laisserait penser que la Russie puisse s’attaquer à un pays de l’UE ou de l’OTAN. L’Ukraine, elle, ne fait partie d’aucun des deux.

    • Formellement, nous ne sommes pas en guerre avec la Russie.
      Officieusement, la Russie a attaqué de façon informelle un partenaire privilégié de l’Occident, et donc un allié informel.
      La Russie est donc informellement en guerre contre l’Ouest.

      Et la Russie a une grande tradition de gestion des formalismes, de déclarations de non-dits et d’écritures d’interlignes, et ce en plus d’une tradition de répression (bien visible), de propagande (bien visible), de subversion de ses ennemis (n’en parlons pas), d’usage des idiots-utiles locaux (:p), et ce avec un type au pouvoir depuis 23 ans, qui a contourné les limites de mandats consécutifs de la constitution et vient de prolonger sa limite pour une quinzaine , c-a-d la tradition soviétique d’autocratie….

      -1
  • Curieuse analyse quand on pense à toutes les guerres lancées au nom de « valeurs » occidentales impératives ces trente dernières années !

    • « And you’re lynching negroes »…

      Le « Tu Quoque » fut historiquement un art fortement pratiqué par les partisans des soviétiques.
      On les appelait comment déjà ? En 2 mots, commençant par I et U.

      -2
  • Doublement des pays de L’OTAN encerclant la Russie, depuis la dissolution du pacte de Varsovie. Faut vraiment se foutre du monde pour prendre un air etonné de la reaction de la Russie, dont Poutine n’est que le représantant actuel. Un autre chef d’état russe preferera vitrifier les USA ,si il en a la possibilité plutot que de se faire depesser. Cela avec raison.

    • Il est tout à fait évident que si tous les pays de l’Est ont rejoint l’OTAN après l’écroulement de l’URSS, c’est dans le seul but d’encercler la Russie. D’ailleurs, si Poutine n’était pas intervenu, les blindés Polonais et Ukrainiens étaient à Moscou avant la fin de l’année. Bien sûr …

      -2
    • Il n’y a juste pas d’encerclement de la Russie par l’OTAN, Kamarade.
      Faut arrêter de prendre des cartes d’agitprop pour une réalité.
      Un contingent d’une dizaine d’officiers américains dans une base d’une ancienne RSS ou comme gardes du corps d’ambassades, ça n’en fait pas une base de l’OTAN. Sinon, il faut considérer aussi qu’il y a aussi des bases de l’OTAN en pleine Russie…
      https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9partition_des_Forces_arm%C3%A9es_des_%C3%89tats-Unis#Ex-URSS

      -2
  • Un article bien nul.
    Poutine ne fait que rappeler la doctrine de dissuasion nucléaire, alors que Zelensky a déclaré vouloir reprendre la Crimée, qui fait dorénavant partie du territoire russe, et où les habitants se déclaraient majoritairement russes bien avant le référendum.
    L’ennemi à abattre n’est ni Kiev, ni l’Occident, il s’agit simplement de protéger sa frontière ouest au niveau de la fin des grandes plaines, à la frontière polonaise. Il y a donc une nécessité ressentie que l’Ukraine reste militairement neutre. Vu que tel n’a pas été le cas car l’OTAN a investi le pays, on a cette guerre.
    Quand je lis ça : « Dans un essai publié en 20121, E. Luttwak explique que pour toutes les grandes puissances, les dirigeants et les faiseurs d’opinion ne s’intéressent sérieusement aux affaires étrangères qu’en cas de crise, l’activité interne des États étant déjà suffisamment importante pour monopoliser leur attention. »…
    C’est juste 60% de mes revenus qui partent pour avoir ces guignols, un putain de ministre des affaires étrangères dont c’est le boulot avec ses collaborateurs et les mêmes au niveau européen. Belle réussite.

    • « qui fait dorénavant partie du territoire russe »

      Par annexion, et « référendum » sous controle militaire russe…
      Quid d’un référendum de rattachement à l’Algérie de Roubaix sous controle de milices islamistes ?

      Ce n’est donc pas la même chose que de défendre son territoire.

       » Vu que tel n’a pas été le cas car l’OTAN a investi le pays, on a cette guerre. »
      A quel moment ?

      Faut cesser de s’informer uniquement au FSB…

      -1
  • Peut-être que l’ennemi pour lui ce n’est pas « l’occident » (les peuples, les nations) mais le dégénerescence de la civilisation de cet occident qui s’accélère (wokisme, cancel culture, transhumanisme, immigrationnisme, dé-christianisation, islamisme, déculturation, great reset, N.O.M., religion écologiste, etc….) dont il veut protéger le peuple russe, dont il a la charge.

    • La dégénérescence occidentale sont le cosmopolitisme, on les dénonçait déjà en Allemagne il y a 90 ans…
      Et croire qu’il ne s’agit que de protéger la Russie chrétienne de ça, c’est réduire un breuvage à son écume, surtout que question dégénérescences, la Russie n’a pas de leçons à donner.

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Aurélien Duchêne est consultant géopolitique et défense et chroniqueur pour la chaîne LCI, et chargé d'études pour Euro Créative. Auteur de Russie : la prochaine surprise stratégique ? (2021, rééd. Librinova, 2022), il a précocement développé l’hypothèse d’une prochaine invasion de l’Ukraine par la Russie, à une période où ce risque n’était pas encore pris au sérieux dans le débat public. Grand entretien pour Contrepoints par Loup Viallet, rédacteur en chef.

 

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Nicolas Quénel est journaliste indépendant. Il travaille principalement sur le développement des organisations terroristes en Asie du Sud-Est, les questions liées au renseignement et les opérations d’influence. Membre du collectif de journalistes Longshot, il collabore régulièrement avec Les Jours, le magazine Marianne, Libération. Son dernier livre, Allô, Paris ? Ici Moscou: Plongée au cœur de la guerre de l'information, est paru aux éditions Denoël en novembre 2023. Grand entretien pour Contrepoints.

 

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