Dans l’accumulation de désastres de ce premier quinquennat, notre sémillant ministre en a raté un : en plein confinement covidien le 23 mars 2020, il n’a pas écouté les appels à nationalisation lancés par M. Roux de Bézieux, président du MEDEF, principal « syndicat d’employeurs français ». Oui, dans notre douce France rongée par le libéralisme le plus sauvage, on ne dit pas un « syndicat patronal » mais un « syndicat d’employeurs ». Et M. Roux de Bézieux suppliait le ministre du « quoi qu’il en coûte » de songer aux nationalisations. Pour mémoire, c’est ici.
Comment Bruno Le Maire a-t-il pu laisser passer une telle occasion de faire avancer la cause du « toujours plus d’État et moins de libertés » ? Peut-être était-il alors trop absorbé par l’écriture de son dernier ouvrage publié chez Gallimard le 14 janvier 2021, L’Ange et la bête : Mémoires provisoires. Car notre ministre écrit à ses nombreuses heures perdues. Dommage que ce temps ne soit pas consacré au rattrapage de ses lacunes. Rappelons qu’en 2011, Le Maire – à l’époque ministre de l’Agriculture – ne savait même pas ce qu’était un hectare (pour les incrédules, c’est ici à 1 minute 45 secondes).
Bruno Le Maire est toutefois passé avec aisance de l’agriculture à l’économie et aux finances. Dans sa nouvelle spécialité, il affiche un bilan sans faille : tous les voyants sont au rouge.
Avec Bruno Le Maire, une économie mise en panne qui ne redémarre pas
La décision de mise à l’arrêt de la machine en 2021 a débouché sur des taux de décroissance plus forts et des taux de croissance plus faibles que ceux de l’eurozone. Notre pays a donc encore perdu du terrain.
Évolutions comparées de la croissance en France et dans l’eurozone
Source : Tradingeconomics
La balance commerciale est aussi rouge sang. Moins d’électricité nucléaire à exporter, moins de tourisme qu’avant et toujours plus d’importations. Le taux de chômage reste aussi l’un des plus élevés des pays développés.
L’industrie ? Circulez, rien à voir
L’abandon du nucléaire – conformément aux promesses de Macron 1 – a débouché sur la fermeture de la centrale de Fessenheim. Nous avons cependant eu droit à un retournement de veste en novembre 2021 : le vent ayant tourné à l’Élysée, la girouette Le Maire s’est fidèlement alignée. Mais rien de concret en dehors de belles paroles.
Ne parlons pas du secteur automobile mis à mal par la décision absurde de l’arrêt de mort des moteurs thermiques.
Tout ceci n’empêche pas l’autosatisfaction de notre ministre, se glorifiant des baisses d’impôts du mandat Macron 1.
Ah oui, la compétitivité fiscale de la France et son attractivité, parlons-en… Nous restons dans le peloton de queue des pays développés, à la 35ème place sur 37. Derrière nous, l’Italie et la Pologne.
Mais les journalistes des médias subventionnés se gardent bien de relever toutes les contrevérités assénées par les politiciens qui les subventionnent.
Les finances publiques : plus de limite
Côté finances, c’est le gouffre. Dettes et déficits : tous les records sont battus, même ceux de Mitterrand I (avant le « tournant de la rigueur ») sous la gouvernance Le Maire. Chèques par-ci, chèques par-là, boucliers et autres gadgets.
Plus grave : ces déficits n’achètent aucune croissance. Ainsi, la dette représentait 98 % du PIB en 2017 et en représente 113 % aujourd’hui malgré le rebond post covid.
Après cinq ans d’administration Le Maire, nous avons considérablement avancé dans la voie du communisme : l’État contrôle désormais plus de 62 % de l’économie (part des dépenses publiques dans le PIB). Le secteur privé est maintenant piteusement minoritaire.
Évolution de la part des dépenses publiques dans le PIB
Source Tradingeconomics
Ce sombre bilan n’empêche pas notre normalien-écrivain-pas-doué-en-maths d’être reconduit avec élargissement de son périmètre à la souveraineté industrielle et numérique. Pour le numérique, attendons-nous à du Bull et du plan calcul à la puissance 10 ! Et probablement à toujours plus d’innovations de génie telles que la taxe Gafa.
Avec Bruno Le Maire, mieux que « en même temps » : tout et son contraire
À dire vrai, dépenser l’argent des autres ne nécessite pas de compétence particulière. Ainsi un jour on peut déclarer d’un air grave et sérieux que les finances publiques ont atteint la « cote d’alerte ». Et le lendemain annoncer 20 milliards d’euros de nouvelles dépenses au titre d’une loi « pouvoir d’achat ».
Comme l’inflation transitoire s’enracine, Bruno Le Maire nous sort même une idée lunaire qu’on dirait piquée à la NUPES (nouvelle union des prédateurs économiques et sociaux) : une enquête sur la façon dont les entreprises font ruisseler leurs fabuleux profits vers leurs salariés !
Simple : pour que les pauvres employés des riches entreprises ne subissent plus l’inflation, « yaka » augmenter leurs salaires. Nous sommes ici face à un sophisme économique simplet.
Pour Bruno Le Maire, l’État peut se comporter en actionnaire d’entreprises qu’il ne contrôle pas et décider de l’affectation des bénéfices auxquels il n’a pas participé.
Un membre de son cabinet (qui aurait oublié d’être cire-pompes) devrait plutôt conseiller à son ministre de bien se pénétrer du dossier EDF. Entrée en bourse en 2005, l’action cotait 32 euros. L’État stratège est à la barre depuis dix-sept ans : tarifs fixés pour des raisons politiques, obligation de fournir des concurrents pour raisons politiques, bouclier tarifaire pour cause d’élections, bridage de la production nucléaire pour des raisons politiques. L’action cote 8 euros. Les actionnaires minoritaires détiennent 16 % du capital et la renationalisation par le rachat de leurs parts coûtera 7 milliards d’euros. À ajouter aux 43 milliards d’euros de passif qui viendront gonfler la dette publique. Comment seront financés les 6 réacteurs EPR2 promis par Emmanuel Macron ? Comment sera payé l’entretien du parc nucléaire existant puisque cette entreprise ne sait que cumuler des pertes ? Toujours plus de dettes ?
La seule chose raisonnable à espérer, c’est que Bruno Le Maire ne soit pas celui qui négociera avec le FMI la gestion de la faillite de la France à laquelle il aura si bien œuvré.
Les hommes politiques, voire les hommes d’État (qui ça ?) peuvent librement proposer des visons ouvertes sur l’organisation de la société, malheureusement il nous en reste peu…
Les technocrates en revanche ne peuvent qu’aimer l’institution bureaucratique qui les a formés, promus, et constitue la tour de contrôle de leur pouvoir. La technocratie ayant gangrené les instances politiques, nous fonçons droit vers le Soviet Suprême…
Bien dit.
Son intelligence est un obstacle, faut le comprendre.
Votre propos n amene vraiment rien au débat. En terme d intelligence vous pouvez nettement mieux faire….😁😁😁
A sa décharge, il faut constater qu’il n’a pas les pouvoirs qu’il devrait normalement avoir dans un pays indépendant. Il doit donc se cantonner dans un rôle de Caliméro lorsqu’il constate par exemple que le marché de l’électricité est une aberration.
Savoir dire NON, démissionner, c’est à ca qu’on reconnait un homme d’État, mais c’est comme les poissons volants, ce n’est pas la majorité de l’espèce (Jean Gabin dans « Le Président »)
Je ne me pose pas la question de savoir ce que serait les pouvoirs d’un ministre de l’économie dans une nation libre ( pas d’indépendance sans liberté ) puisqu’il n’y en aurait pas.
Il n’y aurait pas de garde des sceaux, pas de ministre de la culture, de l’éducation, de la santé, du travail, de la transition énergétique etc..
Des râleurs, par contre, il y en aurait toujours.
C’est quand même simple l’économie avec Bruno :
Les entreprises privées n’ont qu’à augmenter les salaires : il le fait bien avec les fonctionnaires, lui qui est à la tête de l’entreprise France.
Simone Nostradamus vs Super Bruno…
Asinus asinum fritat !
Pour se congratuler entre ânes, il faut être deux.
Ici je n’en vois qu’un.
Alors, le Kid, levez les yeux de votre miroir. Et quand ce sera fait, vous verrez que je n’ai pas écrit « fricat ».
En prime, et parce que je n’ai pas votre science du pinaillage ni votre art de l’inutile, dont vous me réjouissez à chaque fois que nos routes se croisent, je vais vous faire une confidence sur le FOND : si j’avais suivi les conseils « financiers » de la Simone depuis plus d’une décennie, je serais aujourd’hui sur la paille.
De la voir donner régulièrement des leçons de maintien économique à tout un chacun est un spectacle inouï… et, ce qui ne gâte rien, gratuit.
Eh bien proposez-nous votre propre analyse.
Elle est d’une grande simplicité : si ma voiture était en panne, je ne la confierais pas à un escr.c qui a trouvé son CAP dans un paquet Bonux, et qui s’approcherait d’elle lâchant moult jurons et armé d’un seul marteau.
Ca, c’est la description de mon voisin (mis à part que je ne crois pas qu’il soit un escr.c). Il a dans son garage une jeep de la 82e Airborne qui la plupart du temps roule très bien, quand il a fini de la caresser au marteau. Tiens, je l’entends qui sort…
Et si on revenait à BLM ?
Ah ok, sacré heuristique de ne pas confier sa voiture en panne à un escroc qui menace avec un marteau.
👏
« Well I’ve got a hammer
And I’ve got a bell
And I’ve got a song to sing
All over this land
It’s the hammer of justice
It’s the bell of freedom
It’s the song about love between my brothers and my sisters
All over this land »
— Pete Seeger, mal traduit chez Claude François…
Vous avez de bonnes raisons d’insulter les gens dont vous venez de lire la prose Abonné Absent, je n’en doute pas un seul instant.
Vous n’avez pas écrit fricat, moi non plus, ça tombe bien.
Vous avez écrit que « l’âne frotte l’âne », ce que l’on dit lorsque deux imbéciles se congratulent. Or ici, Simone ne congratule pas BLM, même si vous la considérez comme une imbécile car elle n’a pas fait votre ruine.
Allez, on se retrouve plus tard sur le dance floor.
C’est marrant. Quand je suis les conseils de quelqu’un et que cela ne donne pas les résultats attendus, je m’en prend à ma petite personne et non pas aux conseilleurs que j’ai suivi. Et si je ne les ai pas suivi, je ne m’en prends pas personne.
Ce que vous considérez comme du chipotage me sert de discernement. Vous pourriez essayé.
Oh les fautes, blâmez-moi, je le mérite puisque je suis tout à fait capable de ne pas en faire, cela fait presque un demi siècle que je pratique votre langue. Là pour le coup, je vais me cacher pour la journée, je suis mortifié puisque je ne sais pas à mon grand désespoir rejeter la responsabilité de mes erreurs sur autrui.
( oui ceci est un message inutile, mais je l’ai rédigé spécialement pour mon nouveau copain qui s’est enfin reconnu, je n’aimerais pas le décevoir. Abonné Absent, c’est plutôt bon signe pour vous quand je réagis à un de vos messages, cela prouve que je ne suis pas indifférent à vos propos.
Vous ne préféreriez quand même pas que je le sois ? vous manqueriez vos objectifs non ? )
Messieurs,
laissez les ânes en paix.
De nos jours, ils bien plis intelligents que nombre de bipèdes, y compris ceux qui se nomment ministres.
Et eux savent ce qu’est un hectare.
« Plus grave, ces déficits n’achètent aucune croissance ». Il n’y a que dans la mythologie keynésienne que les déficits achètent de la croissance. Dans le monde réel, ils n’engendrent que moins de production et donc plus de pauvreté, comme toutes les dépenses de l’État. L’inflation est un phénomène purement politique provoqué par les les hommes de l’État avec leurs complices des banques centrales : création monétaire et entraves à la production, la création monétaire étant l’une de ces entraves. Le remède à l’inflation, c’est la fin de la création monétaire, donc la fin des banques centrales, et la fin des réglementations qui entravent la production de biens et services réellement demandés par la population (demande qui ne peut s’exprimer que sur un marché libre). « l’État peut se comporter en actionnaire d’entreprises qu’il ne contrôle pas ». Bien sûr que oui, c’est même ce qu’il fait en permanence en décidant de l’affectation des bénéfices de ces entreprises via l’impôt, la création monétaire (qui est aussi un impôt) et les règlementations.