Pétrole, charbon : toujours sous l’effet 2020

Avec l’essor des prix du charbon et du pétrole depuis 2 ans, vous pourriez vous attendre à un retour rapide de la production. Mais cela n’a pas encore eu lieu, et cela maintient en hausse les prix.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 1
pétrole-antoine moens de hase-(CC BY-NC-ND 2.0)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Pétrole, charbon : toujours sous l’effet 2020

Publié le 10 juin 2022
- A +

Les prix élevés pour les métaux ?

Un analyste de l’Agence internationale de l’énergie, cité par l’AFP, donne la solution : « investir dans des nouveaux projets miniers. »

Mais où ? Avec quel argent ?

Cela ne risque-t-il pas de vous mettre à dos les écolos ?

Qui a envie d’investir ?

Les métaux ont chuté à travers le plancher en début de 2020, en raison de la fermeture des usines. Si des restrictions bloquent à nouveau les économies, les sociétés vont à nouveau essuyer des pertes.

L’opérateur d’une mine existante n’a pas le choix. Il continuera à extraire de la roche.

Mais si vous investissez dans la construction d’une mine ?

Vos actionnaires vous forceront peut-être à jeter l’éponge.

En principe, des hausses de prix incitent à la production, mais cela prend du temps. Une période de rechute des prix remettra cela en cause.

En 2021, les carburants ont démarré leur hausse, mais les États-Unis ont quand même perdu des capacités de raffinage.

Mon associé Dan Denning écrit :

Il existe un manque structurel de capacités de raffinage aux États-Unis. La capacité totale de raffinage a même baissé de 5,4 %, soit environ un million de barils par jour (pour atteindre 17,9 millions de barils par jour) depuis [le début des confinements en 2020.] En 2021, cinq raffineries de pétrole ont mis fin aux opérations.

Les retombées des fermetures d’usines et de la volatilité des prix vont durer plus longtemps… et avoir plus d’impacts… que ne le croient les gens.

 

Profits records – signes de dislocation

Certains font des bénéfices records.

Comme Peabody Coal, le groupe de charbon qui était proche de la mort en 2020, ayant perdu 95 % sur le marché depuis 2017. Avec l’essor du charbon, l’action a pris 2,128 % en 18 mois.

Cependant, ces bénéfices existent pour une raison : d’autres producteurs ont succombé à la vague !

Vous le noterez sur le graphique suivant de l’Agence internationale de l’énergie (source : IEA, Global coal production, 2018-2021, IEA, Paris). Il montre la production de charbon par an.

 

Pétrole charbon

 

La production de charbon reste sous le niveau de 2019 depuis 2 ans, en dépit d’une hausse de prix de 7 fois pour ce carburant, et d’un usage record comme source d’énergie en 2021 !

Même type de schéma dans le pétrole. Le prix affiche le niveau le plus élevé depuis 2014.

En dépit de cela, la production américaine n’a toujours pas récupéré de ses déboires dus au virus (voir graphique ci-dessous de l’Administration américaine sur l’énergie).

 

Vous voyez : une chute soudaine en 2020… puis une remontée progressive depuis lors.

Les producteurs n’ont pas perdu leurs équipements. Les champs de pétrole n’ont pas disparu. Mais la mise à l’arrêt a infligé des pertes au secteur.

Début 2021, le New York Times rapportait, qu’en 2020 « Exxon Mobil, BP et les autres grandes sociétés de pétrole ont collectivement perdu des dizaines de milliards de dollars. »

L’incertitude et la possibilité d’imprévus menacent le retour de la production et maintiennent à la hausse le prix du baril.

 

Nuisances de parcours

Certaines des interventions sur l’économie vont nuire, sans causer de désastre.

Thierry Breton nous apprend par exemple que la nouvelle imposition du modèle de chargeur C pour tous les appareils d’électronique « est du bon sens » et « une étape importante pour rendre les choses plus pratiques et réduire les déchets. »

Il me semble que Breton n’a jamais fait partie d’une entreprise légitime.

Sa carrière consiste en un cursus d’études puis des postes au sein de sociétés proches du gouvernement ou sous son contrôle. Puis il est passé de ministre français à commissaire européen. Belle carrière, n’est-ce pas ? Mais cela ne lui donne pas la moindre expertise en électronique.

Apple, qui en sait peut-être un peu plus, a averti que cela va nuire à l’innovation. De toute manière, les dirigeants ont un rôle – et un seul : réduire les libertés des personnes sous leur emprise.

Parfois, leurs aventures tournent au désastre.

 

Naviguer en mer inconnue

Les infos nous rappellent aujourd’hui les premiers voyages de colons au Nouveau-Monde, les exilés religieux qui ont débarqué du navire Mayflower en 1621 (voici 401 ans), au Massachusetts.

Première expédition du genre. Le bilan : la moitié sont morts durant les quelques premiers mois par manque de vivres à bord, et le froid de l’hiver.

En l’honneur des 400 ans de l’événement, une intelligence artificielle – construite par IBM – a fait la traversée de l’Atlantique sans aucun pilote humain. C’était un coup de pub.

Mais les dirigeants sont en train d’embarquer des centaines de millions d’individus vers une terre inconnue, sans l’ombre d’une hésitation.

Ils jouent avec l’accès aux énergies, et avec la valeur de la monnaie – qu’ils vont produire en masse pour régler les factures. Les dirigeants croient qu’ils peuvent décider du genre du chargeur que vous utilisez… pourquoi pas de la quantité d’énergie que vous consommez ? Et du genre d’usage que vous en faites ?

« C’est du bon sens » diront-ils, à chacune des directives. Comme le dit celui qui vient de sauter sans parachute, « tout va bien pour l’instant ! »

 

Voir les commentaires (2)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (2)
  • Pour le chargeur « standard »: Il y a depuis un certain temps un standard: Chargeur avec sortie USB (le gros), puis un câble USB – connecteur du smartphone. C’est le cas pour Iphone et Samsung. La nouvelle manie de l’UE ne les gênera pas trop.

  • Avatar
    jacques lemiere
    11 juin 2022 at 7 h 38 min

    d’un coté on sait que l’ humanité va consommer les fossiles..qu’ils sont donc utiles et désirés par un grande part de la population..

    de l’autre l’europe refuse d’investir dans leur financement..j’ai eu une rencontre hallucinante avec mon conseiller bancaire..qui’ ma parlé du necessaire verdissement de l’economie…

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Je viens d'écouter l'audition d'une petite heure de Jean-Marc Jancovici au Sénat, qui a eu lieu le 12 février dernier dans le cadre de la « Commission d’enquête sur les moyens mobilisés et mobilisables par l’État pour assurer la prise en compte et le respect par le groupe TotalEnergies des obligations climatiques et des orientations de la politique étrangère de la France ».

Beaucoup d'informations exactes, qui relèvent d'ailleurs bien souvent du bon sens, mais aussi quelques omissions et approximations sur lesquelles je souhaite reveni... Poursuivre la lecture

5
Sauvegarder cet article

Comme chaque année, les chiffres de la balance commerciale sont minorés et présentés en retirant les frais de transport du montant de nos importations.

Les frais de transport sont pourtant une partie intégrante du coût de revient et sont répercutés sur le prix de vente au consommateur. Mais pourtant, ils sont retraités afin de les comparer aux chiffres des exportations qui, eux, n’intègrent pas les frais de transport. L’opération semble contestable…

Les « vrais » chiffres de la balance commerciale de 2022 avaient ainsi frôlé les... Poursuivre la lecture

La nécessité de décarboner à terme notre économie, qui dépend encore à 58 % des énergies fossiles pour sa consommation d’énergie, est incontestable, pour participer à la lutte contre le réchauffement climatique, et pour des raisons géopolitiques et de souveraineté liées à notre dépendance aux importations de pétrole et de gaz, la consommation de charbon étant devenue marginale en France.

Cependant, la voie à emprunter doit être pragmatique et ne doit pas mettre en danger la politique de réindustrialisation de la France, qui suppose une... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles