Voilà, c’est fait, c’est terminé et les chroniqueurs peuvent maintenant s’en donner à cœur-joie : le débat tant attendu (?) opposant Marine Le Pen à Emmanuel Macron, tant planifié par toute la presse depuis des mois, a enfin eu lieu et comme on s’y attendait, il fut absolument crucial pour… Ah bah non en fait : il n’aura bien sagement montré que ce à quoi on s’attendait.
Après plus de deux heures de questions-réponses, le constat est peu contesté : ce fut un débat médiocre, ennuyeux même dans son absence calibrée de tout éclat, durant lequel les deux candidats sont restés assez égaux à eux-mêmes. D’un côté, nous aurons eu droit à l’habituelle arrogance d’un petit banquier bien trop ancré dans ses certitudes et trop conscient de son pouvoir, contre d’un autre côté la compétence douteuse d’une éleveuse de chats dont on se demande vraiment, à voir la faiblesse de ses attaques, si elle tient à être élue en fin de compte.
Alors certes, oui, on peut reconnaître à Marine Le Pen d’avoir su, au contraire de la précédente édition de 2017, garder son sang-froid et de s’être plutôt positionnée pour tenter de convaincre les indécis qui ne devaient en réalité pas être très nombreux à regarder ce débat (dont l’audience fut la plus faible enregistrée jusqu’à présent pour ce genre d’exercice). Cette attitude mesurée a permis d’évaporer complètement l’agressivité dont elle aurait pu faire preuve en attaquant frontalement le bilan pourtant absolument désastreux de Macron.
Sautant d’un sujet à l’autre, nos débatteurs ont donc pas mal parlé de la France, de l’Europe et pas vraiment des Français. Après tout, le président de la République n’est que le chef d’une administration pléthorique d’occupation intérieure au détriment d’un peuple qui n’en est plus maître, et sans doute l’actuel n’a-t-il pas jugé bon d’évoquer ces encombrants mammifères dont l’utilité se borne à payer.
Quant à l’évacuation rapide de certains thèmes (comme l’immigration ramenée à sa portion congrue des travailleurs détachés, par exemple), l’absence de bilan du quinquennat écoulé, le déclassement français (éducation, niveau et coût de la vie) peu évoqués, tout ceci aura conforté à placer le débat sur les sujets plus marginaux avec une surenchère de propositions étatiques et d’âneries écologiques.
L’absence de surprise de ce débat conduit inévitablement à l’absence de surprise sur le scrutin qui devrait donc voir Macron réélu.
Dès lors, on peut imaginer la suite, les prochaines semaines, les prochains mois en France : incapable de comprendre qu’il a été élu par défaut et sans soutien de la population (ses positions, brouillonnes et attrape-tout, sans convictions, ne rassemblent en réalité qu’une minorité faible des Français), il va vraisemblablement se comporter en version turbo de ce qu’il a déjà pu montrer les cinq années précédentes. On peut donc parier sur un redoublement des petites phrases assassines, du mépris de classe, décontracté et en barils, et de la déconnexion de plus en plus visible avec la réalité vécue par la majorité du peuple.
C’est évidemment déplorable.
Néanmoins, il sera (vaguement) cocasse de voir ce petit marquis devoir se dépêtrer des projets loufoques et délétères qu’il a déjà lancés ou qu’il entend mettre en place : ainsi, il va devoir composer avec une Assemblée nationale nettement moins acquise à ses propositions et probablement moins disciplinée que la précédente. Il y aura, c’est certain, encore trop de députés godillots, mais on peut peut-être espérer une opposition un tantinet plus vertébrée que l’actuelle, ectoplasme républicain symbolique.
De même, il va lui falloir écoper la dette colossale qu’il a lui même créée. Ne comptez pas sur une quelconque amélioration : Macron a manifestement de grandes idées en tant que fossoyeur du pays, ces cinq années additionnelles seront utiles pour hâter l’enterrement.
Mais surtout, il va devoir faire semblant de composer avec une situation intérieure catastrophique et une situation internationale explosive : alors que l’inflation va vraisemblablement utiliser deux chiffres, les rentrées fiscales vont baisser (faillites, chômage, les années qui arrivent seront de grands crus) ce qui pourrait poser des petits soucis à l’État français dont la capacité d’emprunt risque d’être quelque peu amoindrie par les dernières années (particulièrement fastes) et l’inévitable remontée des taux d’emprunt.
On peut alors s’interroger : comment vont réagir les électeurs, les contribuables et ceux qui grossirent les rangs des Gilets jaunes en début du quinquennat précédent, lorsque leur litre d’essence dépassera les 2,5 euros, lorsque leurs voitures seront effectivement interdites dans les villes, quand leurs biens immobiliers seront inaccessibles ou interdits à la location ? Plus proche de l’actualité, comment Macron va-t-il justifier l’achat de gaz liquide auprès des Américains tout en s’en tenant au discours brejnévo-écolo qu’il nous a servi ces derniers jours pour ratisser des Soumis ?
Les Français supporteront-ils d’être à nouveau jugés en fonction de critères sanitaires arbitraires ? Accepteront-ils à nouveau de perdre une partie de leurs droits en fonction de leur obéissance à la politique (sanitaire puis écologique) du gouvernement ? Se soumettront-ils aux insultes et aux avanies du pouvoir en place ? Verront-ils leurs libertés s’étioler toujours plus vite, plus profondément, par l’utilisation efficace de stratagèmes grossiers visant à désigner des coupables faciles ?
Malheureusement, la réponse est assez probablement, oui.
Dès lors, en l’absence maintenant certaine de toute tendance libérale, de toute envie de liberté, il est assez facile de comprendre que ce pays est foutu.
Pour ceux qui recherchent encore la liberté et l’intégrité physique, les rares options consisteront donc à fuir d’une façon ou d’une autre. Pour les uns, il s’agira d’un véritable exil intérieur, et pour les autres, à partir purement et simplement.
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Sur le web
Fuir, mais où ? Je suis intéressée par toutes suggestions… parce que oui, l’avenir en france est déprimant, mais l’Europe toute entière semble touchée des mêmes maux. Je hais les USA qui n’hésitent jamais à défendre leurs intérêts économiques à grand coups de guerres meurtrières et injustes. l’Asie ?l’Amérique du Sud ?
Non l’Europe entière n’est pas touchée. Il reste un pays de cocagne, libre, démocratique, très bien géré, prospère: la Suisse. Qui est capable de donner le nom du Président de la Confédération Suisse, ou d’un seul des membres du Conseil fédéral (équivalent du conseil des ministres en quelque sorte)? C’est d’ailleurs, pour un libéral, le signe d’un pays bien géré : on ne se rappelle pas le nom des ministres, ni du Président. Comme on a du mal à se rappeler le nom du Syndic de son immeuble s’il est bien géré.
Clairement, fuir la France pour aller en Espagne ou en Allemagne serait un mauvais calcul : toute l’Union Européenne va subir de plein fouet les impacts de la guerre en Ukraine, surtout que tout ça est savamment entretenu par les USA qui préparaient la chose depuis des années.
Hors de question de rester sur ce continent, l’Afrique n’est pas non plus une destination de rêve, l’Asie est assez mouvementée aussi (Taïwan, Hong-Kong, les îles Salomon récemment : pas mal de dossiers pourraient générer des soucis), reste le continent américain.
Personnellement, j’irais bien en Amérique du Sud, mais ne parlant pas un mot d’espagnol, je me suis finalement mis à la recherche d’un boulot au Québec, où j’ai déjà vécu il y a des années.
Oh, bien sûr, ce n’est pas un choix parfait : je sais que Trudeau ne vaut guère mieux que Macron, Ursula et ses autres camarades de chez Klaus Schwab.
Mais le Québec est une grande province, avec de très grandes réserves d’eau douce, une énergie essentiellement hydro-électrique (nos centrales nucléaires françaises toutes rouillées me rassurent pas vraiment…), et surtout une population résiliente et beaucoup plus apte à faire preuve de solidarité et de bon sens que la notre.
Bref, un retour aux bases : de l’eau douce et de l’énergie viable. Ça nous paraît être la norme, mais ça ne le sera probablement plus forcément à l’avenir.
Il y a aussi l’Australie.
Covidéments…
Il y a l’exil intérieur également mais cela nécessite de faire des trucs pas trop légaux genre travailler au noir, se fournir parfois sur les marchés parallèles, ne pas envoyer ses enfants à l’école, ne pas avoir de droits sécu ou chômage, être propriétaire et squatter sa propre maison ( héhé ) et avoir des potes, dont des toubibs et dentistes, n’utiliser que du liquide, ne pas avoir de compte en banque, disparaître des radars et se ficher de tous les règlements, s’en tenir au principe de non-agression ( il faut bien un principe, je serais un vulgaire anarchiste gauchiste sinon, oui j’en vois qui rigole ? ) avec ses contemporains et surtout il faut être un peu dingue et avoir une personne qui vous accompagne dans la vie aussi motivé que vous même. Mal ou pas accompagné, j’aurais déjà craqué.
Pas simple j’en conviens d’être un clandestin ( j’ai quand même une cni même si périmée depuis 15 ans ) dans son propre pays, cela ne s’est pas fait en un jour, et quelle admirable satisfaction ? de se comporter honnêtement. Cela parait paradoxal, mais je participe moins que vous tous au vol généralisé ( selon ma conception radicale du libéralisme , ce qui est pratique, j’en conviens également )
Merci à tous pour les routes qui sont gratuites et mes soins passés et futurs à l’hôpital qui le sont également , j’ai un peu honte j’ai la CMU, bien qu’en théorie je pourrais payer une assurance, mais je ne sais pas comment procéder ni comment vous rembourser individuellement de ce que je vous dois. J’irai bien m’assurer dans le privé mais c’est compliqué vu mes choix et le pays où je vis ( la France ).
Ok j’assume pas totalement mais est-ce ma faute si c’est interdit de s’assurer pour les risques de la vie autrement qu’en devenant un esclave de la sécu ?
Bon je rigolerai peut-être moins lorsque je ne pourrais plus travailler ( je suis un jeune cinquantenaire, cela fait une douzaine d’année que j’ai entrepris ce chemin vers la liberté ) mais je suis prévoyant ( or, argent, autres trucs ) . Bah si mon plan échoue, j’assumerai la misère et mes choix de vie, c’est une des rares choses que je sais faire sans me plaindre.
Bref je ne vous le conseille pas, il faut avoir un esprit particulier, aimer se compliquer la vie par principe au lieu de céder aux sirènes du collectivisme, et cela n’est pas tous les jours faciles.
Sinon y’a la Suisse, où dans n’importe quelle démocratie hors de France, je n’ai pas mieux.
« Ok j’assume pas totalement mais est-ce ma faute si c’est interdit de s’assurer pour les risques de la vie autrement qu’en devenant un esclave de la sécu ? »
J’assume totalement d’être un free rider et ainsi je profite de vous tous mais moins que si je ne l’étais pas, je crois.
J’aimerais payer mon billet et uniquement celui la et que cela soit le cas pour nous tous. C’est pas possible, donc je ride.
Je comprends les reproches, j’assume.
J’ai des droits sécu, je me suis mal exprimé. La cmu c’est pas ce que l’on dit je ne me suis pas fait refaire les dents à vos frais, mais je ne cotise pas mais comme je ne vais jamais chez le médecin ou ne prends plus de médicaments depuis un bon moment, cela ne vous coûte que si je me casse une jambe. Désolé quand même.
Vous coutez moins que certains flémards…
Je regarde vers Abu Dhabi en ce moment. Il y a aussi Neom qui va se construire mais il faut encore attendre un peu.
Déprimant tout ça, encore une fausse élection avec un faux président d’une fausse république……
Que d’argent dépensé pour rien dans cette mascarade de campagne, alors que tout était joué d’avance.
Marine, Z et Mélenchon étant des pro-russes, la situation en Ukraine les avait automatiquement mis hors jeu.
Les bien-pensants de gauche ont fait leur boulot à coup de tribunes et de manifestations contre la menace RN, comme à chaque fois depuis 2002.
Les braves journaleux en ont remis une couche, à tresser des lauriers au président néo-écolo tout en mettant Marine en avant quasiment uniquement ses déboires judiciaires et ses idées extrémistes.
Sans oublier le CSA qui ne décompte plus grand-chose, les présidents d’université qui envoient des consignes de vote à tous les étudiants, et toutes ces petites choses qui piquent un peu dans une soi-disant démocratie.
J’ai fui en Suisse en décembre 2020. AUCUN regret.
J’ai fui l’Etat policier (je m’étais fait courir après par les bleus car j’avais les pieds dans l’eau d’un lac, et les abords des lacs étaient interdits cause Covid – je les ai fait courir). J’ai fui le non respect de la liberté de circuler, surtout, qui m’a marqué à tout jamais. Profiter du ciel bleu et du soleil est la plus simple des libertés, et je devais me limiter à une heure avec une attestation en poche. Impossible. Fuite obligatoire.
En Suisse, l’on retrouve stabilité, efficience, paix et redistribution efficace de ce que l’Etat prélève (et pourtant je suis libertarien). Un petit paradis, si l’on est en bonne santé et que l’on travaille.
A part peut-être Alain Madelin, il n’y a jamais eu de libéralisme politique en France, les Français adorent le confort d’un état qui s’occupe de tout. Et ne doutez pas que macron va repasser au septennat renouvelable et se présenter en 2027
Il n’est pas certain que Macron ne réussisse pas, une fois encore, à avoir une assemblée de godillots.
Mis à part les partis dits d’extrême droite, tous les autres sont prêts à toutes les compromissions pour sauver les meubles.
Le PS avec son magnifique score inférieur au prix du gazole va trouver des accords pour avoir son groupe à l’assemblée.
LR n’existe déjà plus et le gros de ses troupes est passé chez Macron.
Les écolos fourniront un poids lourd au gouvernement du même gabarit que Pompili…
Comme la situation sera grave, tout sera traité en Conseil de défense comme pour le Covid. En plus du passe vaccinal, nous aurons un passe carburant.
Les médias feront comme ils ont fait pendant 5 ans : accuser de complotiste toute pensée dissidente.
En 2027, nous ferons le constat que notre démocratie est gravement malade et nous élirons un autre Macron pour 5 ou 7 ans…
Et encore, je n’ai pas à me plaindre : en 2017, j’avais déjà vécu 58 ans dans une France libre !
Il me semble que le parlement va être encore plus godillot au contraire. Tous les LR vont le rejoindre, Marine n’aura quasiment aucun député, et Mélenchon quelques dizaines au mieux. Reste la gauche, qui va faire du vote utile. En partie Mélenchon, en partie Macron. Mais avec le scrutin majoritaire, ça ne changera pas grand chose.
Assemblée à 75% LREM cela me semble possible. Heureusement qu’on pourra compter sur l’esprit critique de nos députés!
Partir , rester , cette question est importante et ne peut être répondue que de manière personnelle. Etes vous jeune ? vieux ? Avez vous un patrimoine ? Avez vous une famille, des parents , des enfants ? Ou sont ils ? Savez vous ce que c’est de vivre à l’étranger, en avez vous l’expérience ? Généralement ceux qui partent ont un solide patrimoine , une forte expérience de l’étranger . Et ne pas oublier que … Zweig s’est suicidé .
Comme en 40, la France est en mal de protection. Alors on a eu le Marechal, puis le General, « Tonton » et aujourd’hui Macroléon, apprenti autocrate jamais avare de l’argent/les efforts/l’énergie vitale des autres…