Signe de la politique éternelle, les ralliements au candidat président se multiplient. Quel est leur sens ? Macron est en position de force dans ce quinquennat qui se termine dans l’agitation du monde. Une pandémie à peine maîtrisée, une invasion guerrière en Europe, deux évènements prédictibles, graves ont bouleversé le jeu. D’un côté d’anciens enjeux structurels, revenus, chaos migratoire, dette publique et adaptation au changement climatique et de l’autre le retour de la réalité brutale.
Un groupement de pays sans frontières défendues et sans armée est très vulnérable. La paix n’a jamais été le résultat du pacifisme. En toutes matières vitales ne jamais lâcher la proie pour l’ombre. L’énergie fossile de Poutine est une addiction. Le trafic de cette drogue nourrit sa guerre d’invasion.
Vae Victis
La formule que Brennus a prononcée après qu’il ait posé son glaive sur la balance indiquant le poids d’or que les Romains devaient apporter après leur défaite, s’applique en politique. Bien sûr nous sommes en démocratie, la loi de la majorité n’est pas ignorance des droits de la minorité. En France, la Constitution de la Cinquième République a instauré un pouvoir présidentiel puissant voire omnipotent. Les perdants sont écartés, sous représentés.
L’impuissance de l’opposition parlementaire n’est pas uniquement le résultat de la médiocrité. Il est difficile d’agir dans l’opposition. La crainte d’être dans le camp des perdants alimente la fuite vers la sécurité que constitue toute forme de ralliement. Autre élément qui explique cette tendance pléiotrope au ralliement, pour certains, la maison d’origine n’est pas sûre. Elle menace de s’effondrer sur rien car tout le monde ou presque a quitté le navire.
Illuc concurrite ad victorem
Ralliez-vous au vainqueur. L’autre face de la réalité pré-électorale c’est le ralliement précoce de ceux qui ne veulent pas se compter avant de négocier des postes. Rien de nouveau, compter ses voix peut être douloureux. Ce qui est surprenant, c’est l’argument de l’union nationale et de l’intérêt supérieur de la nation. Certes, le pays est immobilisé depuis des décennies par un modèle social de 1945. Certes, la croissance de l’économie marchande est faible et celle de la sphère publique forte. Certes, la guerre est en Europe.
Pour autant, est-ce que l’union nationale de ceux qui ont alterné au pouvoir depuis 60 ans va faire que les retraites des Français vont s’améliorer en équité et en soutenabilité ? Que l’assurance maladie va leur garantir de bien les soigner au lieu de redistribuer de l’argent au détriment des soins indispensables ? Que la justice va emprisonner les criminels ? Que l’armée française aura les troupes et les équipements nécessaires à la défense ultime, celle de notre Hexagone et de notre liberté ? Poser la question n’est pas de la rhétorique.
La malédiction du gagnant
Les théories traditionnelles de la démocratie suggèrent que la représentation politique des groupes exclus peut réduire leurs incitations à s’engager dans des conflits et conduire à une diminution de la violence. Cependant, cet argument ignore la réponse des élites établies lorsque (1) leurs intérêts sont menacés par la position politique des nouveaux acteurs politiques et (2) les élites ont un avantage comparatif dans l’exercice de la violence. American Journal of Political Science
Ne serait-ce pas le cas en France ? Et si les ralliements si nombreux étaient annonciateurs d’un prix trop élevé pour cette place ?
S’agissant des représentants parlementaires, le mode d’élection a instauré un apartheid de certains partis qui annule le suffrage universel. Concernant la démocratie directe, l’absence de référendum depuis 2005 traduit la peur de ce mode de scrutin. Les insurrections de bas grade comme le mouvement des Gilets jaunes qui a coûté 0,2 % de croissance, sont les véritables malédictions du vainqueur. Il est probable que malgré tous les ralliements au sommet, les mêmes causes produisent les mêmes effets.
Car ces ralliements ne feront guère pour les intérêts de la France et de la démocratie, ils ne rallieront pas les abstentionnistes, ils ne plaideront pas pour une équitable représentation des Français qui votent. Ils ne sont que des trajectoires d’individus et renforcent l’immobilisme. En revanche, le prochain président n’aura pas l’excuse de la guerre, elle est là. L’excuse d’une autre pandémie, il a appris. Si bien qu’il sera facile de mesurer sa nouvelle vigilance et ses intentions à la rapidité des changements politiques. En premier lieu, celui de la représentation parlementaire des Français et du recours à la démocratie directe pour éviter un nouveau scénario Delevoye et le faux happening des réunions participatives. La malédiction du vainqueur ou de ses ralliés qui auraient acheté trop cher cette élection ne peut être exclue.
Changer la France dépend plus d’une volonté que d’une union nationale d’ambitions. Car pour changer la France, il faut y consacrer beaucoup de passion, de force et de leadership. La haute fonction publique, les autres pouvoirs et même les ralliés seront un rempart solide contre ces trois vertus politiques.
Ces ralliements à Macron sont la négation de la démocratie, ce ne sont pas des ralliements de convictions mais des ralliements de carriéristes qui ne voient que les postes, il suffit de se rappeler de certains déclarations sur Macron avant les élections de certains devenus ministres
les électeurs doivent se prendre en main et empêcher Macron d’aller au deuxième tour, qu’il soit éliminer au premier tour à moins que les élections soit truqués comme 2017, il ne faut s’inquiétait pour les ministres et technocrates, ils proposeront leurs service à Le Pen, Zemmour, Mélenchon et Poutou
S’il venait à gagner ce serait une première. Aucun président sortant n’a réussi à gagner une présidentielle avec un gouvernement sortant de son propre parti. LREM a perdu toutes les élections intermédiaires.
Les ralliements ne sont pas là parce qu’il est un gagnant mais parce que c’est la que certains perdraient le moins.