Impôts et présidentielle : le bon sens là où on ne l’attendait plus

Réjouissons-nous qu’une candidate à la présidentielle semble vaccinée contre La rage de l’impôt, c’est un pas vers le libéralisme, suffisamment rare pour être remarqué.

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Impôts et présidentielle : le bon sens là où on ne l’attendait plus

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 7 avril 2022
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Invitée lundi 4 avril sur BFM TV, la candidate du Rassemblement national défend l’idée d’une baisse des taxes sur les carburants, expliquant que cela avantage les consommateurs français.

« Il faut rendre leur argent aux Français […]  On baisse les taxes, ça avantage les Français, personne d’autre »

Raisonnement imparable : on se demande pourquoi Marine Le Pen ne le généralise pas et le juge vrai seulement pour le pétrole, le gaz, l’électricité et 100 produits de première nécessité qu’elle sait choisir mieux que nous, même si elle n’a pas la liste en tête.

Sans oublier, bien sûr, qu’une véritable baisse des taxes exige aussi que l’appareil étatique diminue ses prétentions à vouloir tout régenter jusqu’à la température de nos foyers et le contenu de nos assiettes !

L’intérêt général est celui de chaque Français

Comme je le rappelle dans mon livre, La rage de l’impôt, les politiciens ont oublié que tout impôt ou taxe n’est légitime que s’il est au service de l’intérêt général. Si ce n’est pas le cas, il est illégitime puisqu’il attente au droit fondamental de la propriété.

L’intérêt général bien compris, celui qui correspond à tout le monde, consiste à protéger le consommateur et non pas tel ou tel producteur ou à avantager tel ou tel lobby. Chacun de nous est un consommateur en puissance de ce qu’il estime être le mieux pour lui. En revanche, les producteurs domestiques ou étrangers sont spécialisés.

À chaque fois qu’un politicien d’un bord quelconque vous explique qu’il serait bon de taxer un produit, il a tort (même s’il vous fait larmoyer sur le sort de tel ou tel fleuron national qu’il conviendrait de protéger de la méchante concurrence étrangère). Cela ne marche pas, cela sert des intérêts particuliers et dessert la prospérité générale. C’est un constat objectif et permanent.

Quant à la balance commerciale, elle se régule très bien sans interventionnisme politique. Si à l’étranger des producteurs font mieux que les producteurs nationaux, ces derniers s’ajusteront ou disparaîtront. S’ils sont contraints de licencier, les filets de protection sociale s’activent et permettent à ceux qui sont touchés par le chômage de se reconvertir dans un secteur compétitif, en expansion et en demande de main-d’œuvre.

En réalité, il n’existe pas de secteur stratégique, comme nous le répètent à l’envi ceux qui prétendent protéger telle ou telle activité. La France ne produit pas de pétrole qui est pourtant une matière première stratégique, la Norvège ne produit que très peu de blé, etc. Même les fameuses terres rares  dont la Chine aurait le monopole sont abondantes, il faut simplement accepter que l’industrie minière fasse son travail.

Par conséquent, le protectionnisme est une double peine : les contribuables paient des droits de douane qui effritent leur pouvoir d’achat ; la survie d’entreprises non viables affaiblit l’économie.

Ni mondialisme, ni souverainisme, ni protectionnisme mais les frontières sont utiles

Le refus du protectionnisme n’implique pas la disparition des frontières qui restent utiles.

Opposés aux souverainistes qui fantasment sur une impossible autarcie, une frange d’intellectuels mondialistes prône un gouvernement mondial, un impôt mondial, etc. Ils veulent ainsi nous entraîner dans une dangereuse dérive totalitaire en supprimant toute concurrence simultanée possible en matière de service politique.

Les frontières mettent les modes de gouvernement et d’administration en concurrence simultanée. C’est parce qu’il y a des frontières que se dégagent les meilleures pratiques. Ces lignes administratives et politiques permettent de constater qu’il vaut mieux vivre en Corée du Sud qu’en Corée du Nord, que le paradis de l’URSS n’était qu’un village Potemkine, que les gens fuient le Venezuela comme ils fuient Cuba, que la Suisse est le pays d’Europe le plus prospère sans adhérer à l’Union européenne et que les Ukrainiens sont deux fois plus pauvres que les Russes ce qui prouve que la démocratie ukrainienne est encore plus corrompue que le régime russe. (Rappelons qu’avant la guerre, le PIB par habitant en parité pouvoir d’achat de l’Ukraine était de 12 377 dollars contre 26 456 dollars pour la Russie et 16 411 dollars pour la Chine).

Plus les pays sont libres économiquement, plus ils sont prospères comme le montrent les travaux de l’institut Fraser.

Sans frontières, pas de concurrence politique et pas de concurrence fiscale. Si nous supprimons la mise en concurrence par les frontières comment saurons-nous si notre gouvernement mondial a pris une mauvaise décision financée par notre impôt mondial ? Nous n’en saurons rien car nous n’aurons plus de points de comparaison. À une échelle nationale, la concurrence fiscale nous permet de voir les disparités de gestion des communes. Certaines ont des impôts locaux faibles, d’autres élevés, certaines sont endettées, d’autres non.

L’existence de frontières ne signifie pas absence de liberté de circulation des biens, des services et des personnes. En revanche, l’existence de frontières permet de savoir quel est le type d’organisation politique qui sert le mieux l’intérêt général, laquelle est la plus performante. Le libéralisme fait mieux que le socialisme, le communisme ou le capitalisme de copinage qui tous haïssent la concurrence.

Réjouissons-nous qu’une candidate semble vaccinée contre La rage de l’impôt, c’est un pas vers le libéralisme, suffisamment rare pour être remarqué. Oui : rendez-nous notre argent, laissez-nous dresser la liste de nos 100 produits de première nécessité et le pouvoir de décider de nos vies privées. Occupez-vous plutôt des missions régaliennes et les vaches seront bien gardées !

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  • « on se demande pourquoi Marine Le Pen ne le généralise pas » ?
    Parce que c’est seulement une mesure électoraliste.
    Son programme est un des plus étatistes parmi ceux du panel des candidats, proche de celui de Méchanlon.

    • En effet, il s’agit d’acheter le maximum de voix avec le minimum de coût pour Bercy. D’ailleurs, Marine n’a-t-elle pas promis simultanément d’alourdir les impôts sur les riches ?

      • Alourdir l’impôt des revenus financiers des très riches , n’est pas déraisonnable jugez en .
        Flat taxe (PFU ) à 30 % csg comprise à 17.20 % soit impôt sur revenu égal à 12.80% .
        En contrepartie rien , même pas un minimum d’investissement dans un fonds souverain pour soutenir les entreprises 100 % françaises.

        -3
        • Sauf que vos « très riches » ne sont plus en France depuis bien longtemps.
          ils sont riches, ils ne sont pas fous.

        • Ben si, c’est déraisonnable. Le problème de fond est que l’utilisation par l’Etat des 30% confisqués sur la création de valeur de ceux qui auront réussi à s’enrichir est catastrophiquement moins efficace et profitable que celle qu’en feraient ces propriétaires si on les leur laissait. Le problème annexe est que quand on vous pique 30% de votre travail acharné au prétexte que vous avez trop bien réussi, sans compter ce qui partira si vous transmettez ce bien, votre motivation tombe dans vos chaussettes, à moins que votre environnement ne vous permette l’exil vers des cieux plus cléments. Accessoirement, je ne comprends pas ce que vous voulez dire avec votre impôt sur le revenu égal à 12.8%.
          En contrepartie ? En contrepartie de quoi ? De nous laisser la vie sauve, et des miettes de ce que nous avons créé ?
          Enfin, une entreprise n’a pas de nationalité. Elle a des clients, des fournisseurs, des employés, des associés. Ce sont des individus comme vous ou moi, et il importe plus qu’ils soient loyaux, compétents, honnêtes, que de savoir leur nationalité. Et si, comme beaucoup, vous avez un attachement sentimental au pays qui vous a vu naître et à sa culture, c’est par la réussite de votre entreprise que vous gagnerez le respect et l’admiration pour ce pays et sa culture, et qu’on y investira. Un fonds souverain qui investirait suivant des critères douteux l’argent pris aux investisseurs privés en les forçant donc à désinvestir ou moins investir ? Avez-vous bien réfléchi à ce que cela signifierait ? Avez-vous des exemples historiques où cela se serait montré une réussite ?

  • Quand on considère l’ensemble des programmes (pardon, des catalogues des pères Noël), on constate que les candidats se contentent de répondre au besoin d’assistanat des électeurs, par essence interventionniste…
    À croire qu’il n’y a plus de citoyens autonomes, que des sujets soumis à un État dispensateur de chèques publics en blanc. Relisons le Discours de la servitude volontaire de La Boétie et réveillons-nous !

    • C’est la faute au striatum !
      Moi Président je vous sauverai avec des mesures dopaminiques, effets immédiats et indolores !

  • Il ne sert à rien d’être vaccinées contre « la rage des impôts » si on ne l’est pas aussi contre « l’aide publique ».
    Les programmes de tous les candidats peuvent se résumer à moins d’impôts et plus de dépenses en passant sous silence les hausses de dettes et de planche à billet que cela implique

  • La tactique bientôt millénaire Mitterandienne du deepstate est de faire monter LePen avant le premier tour pour la dézinguer entre les deux.
    Les complotistes doivent être aux anges depuis deux ans tellement les médias sonnent à l’unissons. Je m’en tient pour ma part au rasoir de Hanlon.

  • Que MLP renonce aux impôts sur le capital (ISF, IFI,….) et limite les aides sociales et elle serait élue. Mais je doute qu’elle y renonce.

    • Exactement. Il lui suffirait de trouver un slogan simple, du genre « Aider chaque personne honnête à s’enrichir »…

    • Mais non. Quoi qu’elle fasse elle ne sera pas élue.
      Elle aurait le programme exact de Macron, de Fillon, de Koening… elle ne serait pas élue.

      Soyons honnêtes, svp, nous ne votons pas pour les programmes (du moins pas en général, même si quelques uns essayent) mais pour des « gens » que nous ne connaissons qu’à travers ce qu’on nous en a raconté/montré. Les programmes ne servent qu’à construire par médias interposés une image de « personne présidentiable qui serait bien ». Genre Macron, qui objectivement a été un des pires chefs d’État en France de ces 80 dernières années niveau libertés, économie, régulation. Mais qu’on présente comme un libéral de gauche, alors… il vaut mieux que Mélanchon présenté comme un Staline de carton pâte. Sauf que RIEN n’indique que la réalité ne serait pas toute autre. Comme le rappelait Chirac, « les promesses électorales n’engagent que ceux qui y croient ».

    • Je ne crois pas, non. L’electorat de Le Pen est populaire.
      Ce n’est pas sans raison qu’elle a établi un programme économique de gauche : redistribution, isf, etc.
      Avec deux spécificités « pas de gauche » : aides réservées aux Français (ADN FN oblige), et soutien aux automobilistes (plus ruraux que la moyenne, l’autre coeur de son électorat).

  • Au delà de sa légitimité en terme de choix démocratique et de moyen d’action pour le gouvernement (défense, social, éducation …), l’impôt est la source d’une dérive démagogique et oligarchique (puisque le mot est à la mode). Traduire par : il permet d’acheter les suffrages et permet à toute une classe de magouilleurs de vivre sur la bête.

    Le problème de fond est dans la phrase : « tout impôt ou taxe n’est légitime que s’il est au service de l’intérêt général ». Quand l’intérêt général est défini par des pseudo-élites et non le peuple, tout le système s’écroule – en parallèle (et en conséquence) des dérives citées ci-dessus).

    Il faut donc lutter à la fois contre la démagogie, l’oligarchie et l’élitisme avant même de commencer à négocier sur l’intérêt général. Le score d’Hidalgo montre ce que les français pensent de l’élitisme. Celui de Mélanchon ce qu’ils pensent de l’oligarchie. J’attends des signes montrant qu’ils prennent conscience de la démagogie. C’est pas gagné au vu du panel de c.a.r. qui se présentent aux élections.

    • Oui, sauf que l’intérêt général n’existe jamais, tout au plus peut on parler de l’intérêt d’une certaine proportion de la population.

      • En effet, il n’y a pas d’intérêt général définissable correctement (cf le théorème d’Arrow) donc aucun impôt n’est légitime. Il est forcément l’appropriation des richesses de quelques uns par d’autres. Ce qu’on appelle communément du vol.

  • Riches, entreprises nationales, pauvres ou russes… tout impôt est du vol. Point.

    Prendre l’argent de quelqu’un contre sa volonté ça ne peut pas s’appeler autrement, même maquillé de l’onguent démocratique au suffrage plus ou moins universel.

    Il serait temps qu’on le reconnaisse et que les politiciens fassent tout pour régler le problème (si ce qu’ils proposent est utile, les gens payeront pour l’avoir, et peut-être même accepteront-ils de payer plus quand ils sont riches que pauvres… ou pas). La place des voleurs c’est la prison, pas les « ors de la république ».

    • Mais effectivement Marcel qui n’oserait pas (sa mère l’a quand même plus ou moins bien éduqué) braquer un « riche » pour lui prendre ce dont il a envie (la Rolex, la femme, la Tesla modèle S plaid… etc.) en a quand même bien envie. Alors il vote pour que le gugus « représentant la nation » envoie des pandores (enfin des gratte papier d’abord, puis des huissiers, puis…) faire ce que Marcel voulait. Marcel sait bien qu’il ne récupérera pas la Rolex, la femme ou la Tesla, mais au moins, le « riche » ne les aura plus non plus !

      Et ça pour « les riches », mais aussi « les qui font pas bien » (genre pollueurs ou fumeurs ou… ) « les russes », etc.

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