Il n’y a pas que le livret A, voici où investir

Plutôt qu’investir dans le livret A, il vaut mieux investir dans les actions et l’immobilier qui performent sur du long terme.

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Livret A by François Hollande(CC BY-NC-ND 2.0)

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Il n’y a pas que le livret A, voici où investir

Publié le 3 février 2022
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Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des finances et de la relance, vient d’annoncer en grande pompe une « bonne nouvelle ». Les Français vont pouvoir placer sur un livret A rémunéré non plus à 0,50 %, mais à 1 % à compter du 1er février 2022 ! Mais est-ce une si bonne nouvelle ? Faut-il s’en réjouir ? Y a-t-il mieux à faire de son épargne ?

Prenons de la hauteur. Une somme de 10 000 euros placée en livret A rapporte 100 euros d’intérêts par an au lieu de 50 euros. Cela ne change pas la vie, au mieux une sortie au restaurant de plus chaque année. Et surtout, avec une inflation frôlant les 3 %, l’État encourage les Français à s’appauvrir en épargnant à 1 %.

Pour bien investir, nous allons donner quelques bonnes pratiques. Ceci dit, rappelons qu’il faut consulter un conseiller en gestion de patrimoine pour obtenir un conseil personnalisé.

Investir selon son horizon de placement

Tout porte à croire que la hausse de rémunération du livret A est un cadeau empoisonné et démagogique, qui détourne les Français des bons investissements.

Certes le livret A est intéressant en guise d’épargne de précaution (très liquide), mais il doit rester à sa place. Ce n’est pas un investissement qui permet de développer son patrimoine et de bien le rémunérer. Ainsi, il est recommandé de laisser seulement l’équivalent de trois mois de dépenses sur livret A.

En pratique, l’épargne doit être investie selon son horizon de placement :

  • court terme : livret A et fonds euro (voir ici le rendement des fonds euro en assurance vie) ;
  • moyen terme : pour moins de 5 ans, il faut encore être prudent et placer en fonds euro à capital garanti, qui ont rapporté jusqu’à 2 % en 2021 ;
  • long terme : les actions et l’immobilier sont les actifs les plus rentables sur le long terme et résistent bien à l’inflation. Mais ce sont des investissements qui présentent un risque de perte en capital, car les marchés immobiliers et financiers ne progressent pas en ligne droite. D’où l’investissement long terme, pour lisser la performance dans le temps.

 

Chaque épargnant doit donc s’interroger et réfléchir à ses projets. Par exemple, il serait dommage de placer à 1 % (livret A) pour sa retraite dans 30 ans. En chiffres, 20 000 euros placés à 1 % deviennent 26 956 euros dans 30 ans, alors qu’ils se transforment en 64 868 euros en investissant à 4 % (rendement historique de l’immobilier).

Investir en actions

Investir en actions ne se conçoit qu’à long terme. Il ne s’agit pas de faire du trading. Pour capter la performance historique du marché actions (7 % par an en moyenne annuelle lissée), il faut au contraire être passif.

Cela passe par ces bonnes pratiques :

  • investir une petite somme régulièrement (par exemple 200 euros par mois) ;
  • investir sur un fonds indiciel pour diversifier et capter la performance moyenne du marché (par exemple le tracker World regroupe les 1550 plus grandes sociétés mondiales) ;
  • garder son sang froid sur le long terme (investir sur plus de 10 ans), car il y aura forcément chaque année des trous d’air, il faut donc tenir et garder en tête son horizon de placement.

Investir en immobilier

Encore une fois, il s’agit d’un investissement de long terme. Car le marché immobilier est moins volatil que le marché actions, mais il y a bien plus de frais à supporter. Rien que pour amortir les frais d’achat (frais de notaire d’un bien immobilier, ou frais d’acquisition des SCPI), il faut déjà compter plusieurs années de loyer.

Il est possible d’investir en immobilier de deux manières :

  • investissement actif : l’investisseur immobilier est ici bailleur. Il met en location un bien immobilier, l’exploite pour en tirer des revenus. Attention à bien respecter les devoirs et obligations du bailleur (état des lieux, quittances de loyer, entretien du bien, etc.) Et attention à bien optimiser fiscalement, car entre régime Pinel, location nue ou location en meublée nue professionnelle… le rendement net sera très différent.
  • Investissement passif : l’investisseur passif est associé d’une SCPI (société civile de placement immobilier). Il existe plus de 200 SCPI sur le marché et c’est la société de gestion qui gère tout de A à Z : achat des immeubles, mises en location, paiements des taxes foncières et charges, etc.) Les associés de la SCPI perçoivent simplement les revenus, avec un rendement moyen proche de 4 %.

 

Conclusion

Finalement, les recettes sont simples depuis les débuts du capitalisme. Actions et immobilier performent sur du long terme, à condition d’avoir les bonnes pratiques et le bon comportement.

Globalement, il faut bien diversifier son patrimoine entre fonds euro sécurisés, actions et immobilier, selon son aversion aux risques et son horizon de placement.

Et le livret A n’est qu’un placement (purement français) pour l’épargne de précaution rémunérée sous l’inflation.

De nouvelles solutions d’investissement ont émergé ces dernières années, notamment les cryptomonnaies. Mais c’est un actif très spéculatif, avec beaucoup moins d’historique.

Quant à l’or, il n’offre aucun rendement (ni dividendes ni loyers), on ne peut compter que sur la plus-value. Une plus-value très incertaine :  +3 % sur ces 10 dernières années, à comparer aux +274 % du tracker World sur la même période (qui reproduit l’indice boursier le plus large des marchés actions des pays développés, regroupant les 1550 plus grandes sociétés mondiales).

 

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  • Bonjour, merci pour vos éclairages pratiques.1 question cependant : Après l’élection Présidentielle en France,les contribuables publics, et les salariés (par non augmentation de salaires) devront servir à limiter l’inflation, et à rembourser « le quoi qu’il en coûte, offert sans conditions, aux entreprises dont certaines ont massivement fraudé (50 Milliards à vérifier). Les assurances vie, soi disant garanties en €, seraient elles rendues moins attractives pour forcer l’épargne populaire (187 milliards) à rembourser le quoi qu’il en coûte irremboursable par les boîtes privées (qui ont une immunité spéciale contrairement aux épargnants populaires), pour retaper les marchés, qui risquent de se porter mal, au cas où les taux d’intérêts de la BCE seraient relevés, et où il faudrait payer la dette ? Bref les pauvres ne risquent -ils – pas de payer pour les plus que très riches ?

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