Quand des ténors de la droite parrainent Macron

Les signatures de certains maires de droite en faveur de Macron révèlent des tendances intéressantes.

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Christian Estrosi (Crédits : UMP, licence Creative Commons)

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Quand des ténors de la droite parrainent Macron

Publié le 2 février 2022
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Hier après-midi, les premiers parrainages validés ont été publiés sur le site du Conseil Constitutionnel. Ils sont en tout 313. Les candidats ont jusqu’au 4 mars pour en collecter 500. Ces signatures peuvent venir de différents types d’élus tels que les maires, les députés, sénateurs ou les conseillers départementaux et régionaux. Certains points, dont des ralliements de la droite à Macron, sont déjà à soulever.

Des maires parmi les premiers soutiens du candidat non déclaré Macron

Sur les 313 signatures déjà validées, 105 sont données en faveur du président sortant Emmanuel Macron, le positionnant ainsi comme celui qui a le plus de parrainages à l’heure actuelle. S’il n’a pas encore reçu tous les parrainages de la majorité LREM au Parlement, il a reçu des soutiens intéressants.

En effet, le maire de Nice ex-LR Christian Estrosi a parrainé le président Macron. Ce choix n’est pas une surprise compte tenu des relations tendues qu’il avait avec les républicains. Plus surprenant est le soutien du maire de Toulon Hubert Falco au président sortant. Toulon est l’un des principaux bastions de la droite LR (Falco a été élu dès le premier tour en 2014, et en 2020). Le ralliement de son maire reste un coup porté à la droite.

On peut constater que le centrisme que Pécresse souhaite incarner n’a pas suffi pour ramener à la maison LR cette droite macron-compatible.

Néanmoins, en étant parmi les premiers signataires, ces maires figurent parmi les premiers soutiens de Macron à la présidentielle à un moment où le propre camp du président ne lui a pas encore donné toutes ses signatures ; et ce d’autant plus que Macron ne s’est pas encore officiellement déclaré candidat.

Une dévotion qui est troublante, surtout pour des maires d’une des régions les plus ancrées à droite.

Marine Le Pen et un certain nombre d’autres candidats en difficulté

Un autre point à constater est la difficulté de certains candidats à obtenir ces signatures, Marine Le Pen tout particulièrement. Elle en a seulement deux, moins qu’Éric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon qui en ont chacun 14. Ces derniers en ont moins que Jean Lassalle (15 signatures). Marine Le Pen est au même niveau que la candidate Hélène Thouy du parti animaliste.

Le fait que les parrainages soient publics est l’une des causes de cette difficulté rencontrée par les partis “antisystème”. Dans un contexte où les collectivités locales restent dépendantes des subventions de l’État (et donc in fine de Paris), il est risqué pour un élu local de donner des parrainages publics à des candidats « sulfureux ».

Gaspard Kœnig et Rafik Smati sans signatures

Les deux candidats ayant des points de vues libéraux n’ont pour l’instant aucun parrainage validé. Là encore la logique de parti et les signatures publiques n’incitent pas à voter pour des candidats plus originaux.

 

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  • Zemmour et le Pen sont victimes des pressions exercées sur les maires par les groupuscules du genre nantifas, BLM et SOS racisme.

    Comment peut-on concevoir sérieusement que deux candidats crédités chacun de près de 15% dans les sondages risquent de ne pas pouvoir être officiellement candidats ?

  • J’avoue ne pas être un spécialiste du bel canto mais j’ai du mal à considérer Estrosi comme un ténor !
    Je le verrais plutôt comme une ceinture noire de karaoké, interprétant tout ce qui se présente, pourvu que ce soit sous le feu des projecteurs.
    Ce n’est pas avec ce genre de pointures que Macron va capter ma voix et puis ça m’ennuierait de priver les niçois d’un aussi bon maire, au cas où Estrosi serait nommé ministre…

  • Dans les manifs anti passe sanitaire à Nice on entend souvent le slogan « Estrosi collabo ». Voilà une nouvelle raison…

  • Les élus ne sont plus des hommes politiques ayant une vision pour le pays, un sens du service, ce sont des institutionnels qui ont trouvé en Macron le représentant de cette connivence institutionnelle qui procure bien des avantages… Depuis que la technocratie s’est fait élire, nous sommes gangrenés par ce clan qui n’a que faire des convictions politiques, d’où la désaffection pour les partis et la mauvaise gestion du pays.

  • Je trouve aberrant de donner sa signature à quelqu’un qui n’est pas candidat ! ça ne devrait pas être admis.

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