Prix régulés de l’électricité : un poison également pour nos entreprises

Les prix régulés de l’électricité font peser une menace sur notre mix energétique et sur nos industries dépendantes de l’énergie.

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Prix régulés de l’électricité : un poison également pour nos entreprises

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 28 décembre 2021
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L’Accès Régulé à l’Electricité Nucléaire Historique, c’est-à-dire une ponction faite sur la production d’EDF en faveur de ses concurrents (un non-sens dans l’économie de marché prônée par ailleurs), a des effets délétères sur la capacité de la nation à entrevoir le futur proche.

 

Le problème de l’ARENH

L’ARENH pompe littéralement plus d’un quart des bénéfices d’EDF au profit de ses concurrents… lesquels devaient mettre en place des structures de production, ce qu’ils n’ont pas fait et n’ont pas l’intention de faire. Dit autrement, ces bénéfices partent dans la nature au lieu d’être réinvestis dans les actions de l’état ou encore mieux dans celles d’EDF pour maintenir et développer sa flotte de production.

Outre la fermeture anticipée et purement politique (alors que ses composants étaient encore neufs) de Fessenheim, qui a privé l’accès à 1800 MW d’électricité historique, les mesures étatiques visant à resserrer les conditions d’une bonne exploitation par EDF de ses atouts, dont l’interdiction d’augmenter les tarifs quand ceci était nécessaire, ont eu un effet affaiblissant sur la capacité de l’entreprise nationale à investir donc à servir ses clients.

Si on y ajoute la folie éolo-solaire qui a fait croire au public que le Soleil allait briller la nuit et que le vent serait disponible quand on en aurait besoin, avec pour conséquence une absence d’investissement dans la production pilotable, on arrive à une situation très tendue.

Ainsi, au cours de ces dernières années, nous avons un solde importateur en hiver très largement négatif. Dit autrement nous dépendons essentiellement de la disponibilité des moyens de productions allemands. Or ceux-ci décroissent rapidement (par exemple, moins 10 0000 MW en Allemagne ces dernières années par suite de fermeture d’anciennes centrales thermiques et de leurs centrales nucléaires encore rutilantes), rendant plus tendus encore les échanges d’électricité sur le réseau européen.

La moindre contrariété sur ce réseau (comme la perte de fréquence l‘an passé) peut avoir des conséquences néfastes voire catastrophiques.

 

Prix régulés de l’électricité, un désastre pour les industries

Au-delà de l‘éventualité d’un black-out dont le coût serait exorbitant (cela se chiffre en milliards d’euros par pays), c’est déjà un désastre pour les industries qui doivent s’approvisionner même en partie sur le marché spot. En effet, les prix sont calés sur le mode de production le plus cher du moment et montent au-delà de 400 euros par MWh (contre 45 pour le nucléaire), conduisant à la perte les entreprises qui doivent s’alimenter majoritairement sur ce marché.

Par exemple, durant ces six derniers jours, faute de vent en Europe, la France a importé énormément d’énergie électrique de ses voisins (notamment d’Allemagne) à ces tarifs, sachant que les voisins de la France pouvaient fournir l’électricité demandée. Cette situation n’est pas satisfaisante car nous n’en étions qu’à 75 000 MW demandés sur le réseau alors que le maximum peut dépasser largement les 100 000 MW en hiver et risquer de faire monter les prix beaucoup plus haut encore.

Ainsi, faute d’avoir anticipé la chute annoncée des moyens de production pilotables de nos voisins d’une part, et pour avoir parié sur des énergies volatiles d’autre part, c’est l’approvisionnement des industries, notamment les électro-intensives (les plus sensibles au mouvement du marché) qui est mis en cause.

C’est donc le redressement industriel de la France qui est menacé par l’absence de décision pour permettre le suivi de l’augmentation de la consommation via de nouvelles constructions nucléaires, mais pire encore par l’asservissement d’EDF à des formes de racket de ses justes bénéfices via l’ARENH.

La seule solution est de supprimer l’ARENH pour permettre à EDF d’investir pour le bien des Français, des entreprises et de notre balance commerciale.

 

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    Normal cette chose issue de la commission est une stupidité incroyable et sûrement de la corruption à haut niveau. Comment est ce possible de voler une entreprise de cette façon et avec l’accord du gvt de l’époque, qui est responsable, Sarko ou chirac ?

  • Au vu de la réaction outrée de BLM, lors du débat avec Zemmour, lorsque celui-ci a commencé d’expliquer le caractère contre-productif de l’ARENH, BLM jouant sur le registre du bienfaiteur, utilisant le discours bien-pensant « vous voulez supprimer le tarif régulé ? » avec le ton ahuri nécessaire pour faire croire aux téléspectateurs que ce tarif est parfait puisque « régulé », on n’est pas prêt de faire entendre au grand public la réalité de la supercherie, ni donc de changer quoi que ce soit.

    • Sur ce coup là, BLM a marqué un point politiquement (démagogie populiste) pour la grande masse des téléspectateurs qui ignorent l’ARENH qu’évoquait Zemmour -mais qu’il aurait été incapable d’expliquer-, en se montrant le défenseur du tarif régulé français qui, en ce moment, semble plutôt favorable aux consommateurs et, surtout, les rassure. Il a répondu à côté, mais ni les citoyens lambda ni les journalistes ne l’ont vu, ou n’ont pas voulu paraître aller dans le sens de Zemmour.

  • Avatar
    Thibault Doidy de Kerguelen
    28 décembre 2021 at 18 h 01 min

    Etant pour ma part favorable au monopole d’Etat (via EDF) sur la production nucléaire d’électricité, je ne suis pas contre, comme cela se passait avant l’ouverture du marché, une ‘tite prise en charge sur le budget général, juste histoire de « re » favoriser nos industries…. (imaginez ici qques favicones rigolardes)

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