Peter Pan à l’écran

Retour sur les adaptations de Peter Pan à l’écran.

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Peter Pan à l’écran

Publié le 24 décembre 2021
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Peter Pan a beau ne pas vouloir vieillir, il est plus que centenaire. Si la pièce date de 1904, la version roman a été publiée en 1911, il y a donc 110 ans. Et voilà qu’on nous annonce une « relecture » du mythe, une de plus, bien dans l’air du temps féministe. De toute façon Peter Pan est typique des œuvres associées aux fêtes de fin d’année. La pièce aurait du être créée pour Noël 1904 mais des complications de machineries avaient retardé la première représentation. C’est à la Noël vingt ans plus tard qu’est sorti le premier film intitulé Peter Pan. C’est pour Noël que devrait triompher un nouveau « chef d’œuvre » hollywoodien revisité par l’esprit si ouvert, si généreux, si plein d’humour de notre époque.

Voilà donc une occasion qui en vaut bien une autre d’évoquer cette figure populaire qui a connu diverses adaptations cinématographiques. Son auteur était, il est vrai, bien singulier. James Barrie, qui avait vu sa mère inconsolable de la mort de son aîné, joua le rôle de ce frère disparu et cessa donc de grandir à 14 ans. Il vécut dans ce souvenir morbide qui devait inspirer l’œuvre qui l’a rendu immortel.

Peter Pan, le même hier, aujourd’hui et demain

Cette figure fascine depuis plus d’un siècle. Peter Pan est l’enfant qui refuse de vieillir et de quitter l’enfance, qui préfère le monde imaginaire à la réalité. L’idée d’avoir des poils l’horrifie. Ainsi l’a-t-il décidé, il ne changera jamais. Peter Pan est le même hier, aujourd’hui et demain. Il ne sait ni lire, ni écrire et oublie tout (sauf Wendy peut-être) étant dénué de tout sentiment pour autrui. Il a quitté le monde réel, Londres, pour Neverland, son monde imaginaire.

L’île est un lieu clos accessible uniquement par les airs. Le monde imaginaire n’existe que par et pour Peter Pan. Il est donc le pays du Jamais plus que le pays du Toujours. Le héros est l’enfant et le méchant l’adulte, l’abominable capitaine Crochet. Mais Crochet n’existe que par et pour Peter : il lui doit son surnom et ne vit que pour l’occire. Il n’a plus ni nom ni passé. Double négatif de notre héros, il porte beau, vivant portrait de Charles II, fumant le cigare et jouant du clavecin.

Quand à ces dames, exceptée la très naïve Wendy, elles sont coquettes et redoutables : la fréquentation de la fée Clochette, de la princesse indienne Tigresse Lily et des sirènes n’est pas sans présenter un risque certain. L’image de la mère est tout autant négative avec Mme Darling qui infantilise son mari qui l’appelle « maman ».

Une mort omniprésente

Peter Pan a beau faire, le temps ne se laisse pas si facilement oublier. Il rôde dans le Pays imaginaire sous la forme d’un crocodile. Le reptile convoite le capitaine Crochet mais il est toujours trahi par le tic-tac d’un réveil avalé. Le temps a déjà dévoré la main du capitaine et s’impatiente de posséder le reste. La mort est ainsi omniprésente dans cet univers fantastique : Peter Pan et Crochet ne songent qu’à s’entretuer tandis que le crocodile attend le moindre faux pas du pirate pour l’engloutir.

Le Pays imaginaire, pays de l’imagination ne saurait échapper à la mort, les cadavres s’accumulant dans cette histoire. En fait, presque tout le monde meurt et de façon violente. Et Peter Pan finit par endosser le rôle du capitaine Crochet après la disparition de ce dernier. Barrie doit l’avouer, le temps est le plus fort : les enfants Darling vieillissent et le capitaine Crochet finit avalé par le crocodile.

Nerverland, pays de l’inconscient

Vous vous en doutez, Peter Pan est la providence des psys qui en ont tiré un syndrome tandis que d’autres en tiraient des films. Bref, sous le manteau de Neverland, l’inconscient montre son nez. Les moustaches du capitaine Crochet cachent mal le père castrateur tandis que les enfants Darling cherchent à échapper à leur complexe d’Oedipe. Tout le fatras freudien d’inceste, de rivalité maternelle et de complexe de castration peut ainsi être déroulé. Contes et récits fantastiques se prêtant si merveilleusement aux lectures psychanalytiques, on aurait tort de s’en priver.

Mais on peut tout autant faire une lecture maçonnique de notre Pan (Walt Disney n’était-il pas un frère ?) et là nous marchons sur les traces d’Hermès Trismegiste jouant les psychopompes pour conduire les enfants au monde de l’Érèbe. N’aviez-vous pas remarqué comme Peter Pan chez Disney portait un costume à la Robin des Bois ? Le Grand Pan se dissimulerait sous ce bout de chou insouciant. Mais je laisse là trois petits points… de suspension… pour ne pas troubler ces Mystères qui nous échappent.

Peter Pan anti-héros peu sympathique

Peter Pan a donc inspiré le cinéma mais pas plus que cela, du moins jusqu’à une date récente. Ce qui en fait un « mythe » le rend par là-même difficile à incarner. La scène lui convient mieux sans doute que l’écran. Il n’est pas un héros sans peur et sans reproche, ni même un personnage sympathique. Il est ce gamin égocentrique que vous devez bien supporter si c’est le vôtre mais qui vous insupporte chez les autres.

Les diverses adaptations en sont donc réduites à l’affadir quelque peu pour ne pas le rendre trop antipathique aux yeux du public. L’aspect indifférent, égoïste et cruel de ce héros arrogant et tyrannique est ainsi largement édulcoré à l’écran. Curieusement, plus on avance dans le temps, plus son image devient lisse à l’écran.

Peter Pan muet

Le premier film de ce nom date de l’époque du muet. La réalisation d’Herbert Brenon (1924) est visible sur Youtube en HD. Les intertitres anglais, fidèles aux dialogues de Barrie, ne sont d’ailleurs pas trop compliqués à lire. Cette production Paramount s’inscrit dans la tradition théâtrale où le rôle de Peter était joué par une femme. Betty Bronson fut choisie par Barrie, choix très heureux par ailleurs. Les baisers sur la bouche entre Peter et Wendy (donc deux filles) mettent semble-t-il mal à l’aise les néo-puritains de notre époque. Si Pan refuse la sexualité, celle-ci s’invite malgré lui sur la pellicule cinématographique.

Les enfants sont adorables, un peu trop pour des « enfants perdus » et Wendie fait tout de même très jeune fille. Madame Darling est particulièrement idéalisée, mère très belle et un peu trop parfaite, face à un mari quelque peu ridicule. Ernest Torrence prête sa silhouette inquiétante au capitaine Crochet. Comme sur scène, les animaux (Nana, le crocodile) sont joués par des acteurs et les effets spéciaux, notamment le vol des enfants, valent bien ceux plus récents.

L’auteur fut déçu semble-t-il de la trop grande fidélité théâtrale du film américain. L’œuvre a été aussi quelque peu américanisée, les garçons perdus, en « vrais gentlemen américains », refusant de renier la bannière étoilée pour devenir pirates.

Peter Pan et Disney

Mais pour beaucoup, l’adaptation de référence reste la production Disney de 1953. Le projet d’origine, sombre, ambitieux, proche de l’esprit de Barrie, avait été victime des vicissitudes du studio. On n’était plus à l’époque de Pinocchio mais davantage dans celle des Trois Caballeros. Si la qualité artistique avait décliné face aux impératifs financiers, le résultat n’en est pas moins remarquable. À défaut de reprendre les dialogues de la pièce qui a servi de base au scénario, Disney replace Pan dans son cadre britannique. Comme toujours chez Disney, la lettre importe moins que l’esprit. Mais cet esprit est-il respecté ?

Son Peter est plus âgé que dans l’œuvre originale, plus adolescent que jeune enfant. En même temps avec ses oreilles d’elfe et sa flûte de Pan, il tient plus du faune que de l’humain. Bref, ce Pan est à la fois le plus masculin mais en même temps le moins humain des Peter. Mais n’est-il pas dans cette adaptation davantage l’esprit de l’enfance qu’un enfant abandonné ?

En se posant sur Big Ben, incarnation du temps, il ouvre une parenthèse qui se referme au retour où Big Ben se transforme en horloge du domicile des Darling. Le navire volant se confond avec les nuages et le père si pragmatique se rappelle soudain l’avoir déjà vu quand il était petit.

Un dessein qui suscite des débats animés

En dépit du traitement « à la Disney », l’œuvre est plutôt fidèlement respectée, la violence n’en étant pas totalement expurgée. Peter Pan conserve son aspect superficiel et égocentrique et ne devient pas un banal héros. Loin d’être esquivée, la fascination érotique que suscite Pan est plutôt soulignée par la jalousie obsessionnelle de Clochette, le bref épisode des sirènes qui tentent bien de noyer Wendy, ou l’effet étrange que produit sur le héros Lily la Tigresse. Mais l’essentiel repose sur l’affrontement entre Pan et Crochet, où le pirate combine toutes les facettes d’un personnage complexe, à la fois grotesque et inquiétant.

Depuis, les polémiques ont fleuri, toutes plus ridicules les unes que les autres. Quand le puritanisme américain se penche sur Disney cela donne un florilège gratiné des obsessions sexuelles et ethniques des commentateurs. Retenons un argument particulièrement idiot : le film montre ce qu’on ne voyait pas sur scène. Fatalement. De fait, dès la version de 1924, la fée Clochette tout comme le crocodile sont visualisés.

Mais la Clochette de Disney, pin-up miniature, dérange. Pure lumière sur scène, cette créature féérique s’incarne un peu trop aux yeux de nos prudes commentateurs. Couvrez ce popotin que nous ne saurions voir et qui prend, sous la plume de certains, des proportions gargantuesques. On est pourtant loin des Venus primitives et je doute que ce petit bout de femme colérique puisse provoquer de si graves traumatismes chez le mâle américain. Des obsédés de Marylin n’ont eu de cesse de démontrer que la pas-encore-mais-future-star avait servi de modèle. Et les liens sournois entre Disney et Playboy sont dénoncés à grands renforts d’indignation aussi peu étayés qu’argumentés.

Polémiques et bouts de ficelle

Mais à tout interpréter et surtout sur-interpréter, on tombe dans des contradictions fâcheuses.

Peter Pan est tantôt l’incarnation du jeune ado américain hétérosexuel (ou pire proto-hétérosexuel), tantôt un symbole homosexuel dans sa vie souterraine avec les garçons perdus où il échappe aux embarrassantes avances féminines. Il me paraît difficile de concilier ses deux thèses, sinon pour les renvoyer au néant de leur imbécilité commune.

Alors que trouvons-nous sur cette île imaginaire, vision d’un enfant rappelons-le ? Hé bien des sirènes, des pirates et… des Indiens. Et alors là tenez-vous bien. Ces Indiens seraient caricaturaux, une véritable collection de clichés ambulants. Incroyable ! À la différence de la peinture éminemment réaliste des sirènes, des navires volants et de la poudre de fée qui fait voler, les Indiens y sont dépeints de façon, enfin, de façon, bref, de façon… enfantine. Si on ajoute la représentation déplorable d’une indigène d’un âge certain et d’une laideur encore plus certaine qui déclare : « femme pas danser ! femme chercher du bois ! » Alors là vraiment, les bornes du racisme sont franchies.

Quoi, quoi, quoi ? Sens de l’humour ? Esprit d’enfance ? Mais de quoi diable parlez-vous ? Esprit colonial, sors de ce corps ! Je m’étonne que la séquence des Indiens ne soit pas précédée de l’avertissement suivant : « La peinture des Amérindiens qui est montré ci-après est le reflet des préjugés racistes et sexistes d’une société blanche patriarcale et oppressive. Elle n’est destinée qu’à un public averti. »

Peter Pan à l’âge d’Harry Potter

La troisième adaptation « fidèle » est signé par P.J. Hogan en 2003. Elle porte la marque des films de son époque mais aussi de l’influence d’autres œuvres pour la jeunesse : un rien de Mary Poppins pour la banque de M. Darling, un zeste d’Harry Potter pour l’ambiance sonore et visuelle, voire une touche de Pirates des caraïbes, film exactement contemporain, pour le Jolly Roger. L’aspect cruel de l’histoire originelle est à peu près complètement gommé. C’est joli, c’est frais et excessivement sentimental. La représentation de Mme Darling reprend les clichés de la mère aussi belle que parfaite des versions précédentes.

Respectant le vœu de Barrie, le même acteur, (l’excellent) Jason Isaacs joue le double rôle du père George Darling, et du capitaine Crochet, soulignant combien le pirate est l’incarnation de l’âge adulte et de la figure parentale que refuse Peter. Déjà chez Disney le même acteur doublait les deux personnages. Peter Pan, sous les traits charmants de Jeremy Sumpter, devient un lutin malicieux et distrait et perd à peu près tous ses traits négatifs. Il est un « prince charmant » en devenir.

Un film dans l’air du temps

Émancipation féminine oblige, le personnage de Wendy a subi là aussi quelques métamorphoses. Le film met ainsi l’accent exclusivement sur la relation entre Peter et Wendy. Chez Barrie, Peter est l’objet de l’assiduité générale des personnages féminins, incluant la princesse indienne et la fée au sale caractère. Aux insistantes pressions féminines, Peter répondait par l’incompréhension et l’évitement. Contrairement aux versions de 1924, et de 1953 surtout, Hogan transforme tout cela dans un sens très conservateur, Peter étant l’objet de l’attention exclusive de Wendy. Clochette qui rage, grimace et tempête (mais dans un verre d’eau) n’est guère une rivale très sérieuse. Ouf, plus de pin-up à l’horizon mais une fée aussi ridicule que minuscule, la morale est sauve.

La dimension sexuelle des sirènes est évacuée pour le peu qu’on en voit. Quant à la princesse Tigresse Lily, elle est réduite à un rôle d’utilité. Rien de plus intéressant à noter d’ailleurs. Les Indiens y sont peut-être moins cliché que dans les précédentes versions mais leur rôle se réduit à pas grand-chose. Dans le premier film ils étaient des alliés actifs mais vaincus de Peter, dans le second film ils capturaient les Blancs trop imbus d’eux-mêmes. Et là, ben ils réparent le nounours de Michael car eux posséder « grande magie ». Hum… encore un peu de plus de respect à leur égard et ils finiront par disparaître complètement de l’histoire.

Wendy l’emporte sur Peter Pan

Destiné très visiblement à un public féminin, le film est donc centré sur Wendy capable de brandir un sabre d’abordage et rêvant d’être pirate. C’est elle qui est l’objet d’une tentative de séduction par le perfide Hook suscitant le frétillement extatique des psychanalystes. Mais non, finalement, elle ne veut pas coucher avec papa, elle préfère le lutin facétieux. Celui-ci a d’ailleurs beaucoup de mal à résister à l’attraction de cette fille ravissante.

À la fin de notre histoire, jouant sur un détail emprunté au roman, le « baiser caché », Pan près d’être vaincu par Crochet « rosit » d’émoi amoureux ce qui lui donne la force de triompher. Cherchez la femme…Une fois franchi ce pas redoutable, le scénario n’a plus d’autre choix que de vite faire deux pas en arrière.

Tout cela finit donc à la façon habituelle. Au retour à Londres, Big Ben émerge des nuages. Quand Pan était venu chercher les enfants, l’horloge de la maison s’était arrêtée. Et Crochet collectionnait les montres brisées. Désormais le temps reprend son cours et l’histoire peut s’achever.

Variations sur Peter Pan

À côté des trois adaptations canoniques, nous trouvons diverses variations sur le thème. J’avoue ne pas connaître le Peter et Wendy de Diarmuid Lawrence (2015) avec le redoutable Stanley Tucci, ni le Wendy de Benh Zetlin (2021), « film d’auteur » mais je ne suis pas très pressé de les voir non plus. Je m’en tiendrais donc aux films de Spielberg et Joe Wright suffisamment éprouvants.

En 1991, Spielberg, ce grand enfant qui refuse de vieillir, a cru devoir, selon sa mauvaise habitude, américaniser le personnage ce qui est pénible, et surtout, crime de lèse-majesté, faire vieillir Peter Pan, ce qui est en soi problématique. Et donc Robin Williams campe un type plus très jeune au physique ingrat qui serait Peter machin, enfin Peter truc ou plutôt Peter Banning.

Ce Peter Pan adulte aurait conservé ou devrait retrouver la jeunesse d’esprit ou quelque chose d’approchant. Ouais. Bon. Si on veut. Le film, de toute façon, s’intitule Hook, faisant du capitaine Crochet l’anti-héros, le pivot de cette histoire. La réunion des deux pires cabotins du cinéma américain de l’époque, Robin Williams et Dustin Hoffman, n’aide pas trop, il faut le dire. À partir de là, qu’avons-nous ? Un divertissement spielbergien qui n’est pas la meilleure réussite de ce cinéaste inspiré mais inégal. Des acteurs vieillis jouent les grands enfants dans un parc d’attraction façon Disneyland et le public peut à bon droit s’ennuyer.

Pan ou un Élu de plus

Que dire enfin de Pan (2015) ? Le film de Joe Wright relève de la mode des prequels qui est presque aussi empoisonnante que celle des suites. Peter est projeté de l’époque edwardienne à la Seconde Guerre mondiale sans doute pour le plaisir de voir tomber des bombes sur Londres et d’envoyer des chasseurs de la RAF à la poursuite d’un navire pirate. Peter est ici un de ces innombrables Élus qui pullulent dans la littérature contemporaine pour la jeunesse. Notre époque est décidément en manque de sauveur.

Pan affronte donc Barbe-Noire qui tient lieu de Crochet. Non pas que ce dernier soit absent mais il se transforme en une sorte d’Indiana Jones devenu l’ami de notre Pan. Nous avons aussi une Tigresse Lily qui a trois fois l’âge du personnage et le physique de tout sauf d’une princesse indienne. Il est vrai que les Indiens deviennent un composite d’Africains, de Polynésiens et d’Asiatiques dans la meilleure des  diversités possibles mais le tout rythmé et coloré comme il se doit.

Je n’arrive pas à comprendre en quoi c’est moins raciste que les versions anciennes. J’aurais plutôt tendance à penser le contraire, mais enfin… Si le film n’est guère inoubliable, il n’est pas désagréable à regarder pour autant.

Vous reprendrez bien d’un peu de féminisme ?

Et d’ailleurs, cela n’est encore rien à côté de ce qui nous attend. Je ne parle pas seulement du remake en « prises de vues réelles » des studios Disney qui usent et abusent depuis longtemps du filon Peter Pan (avec la série des Fée Clochette) et qui prétend nous délivrer des stéréotypes raciaux pour mieux les remplacer par d’autres. D’ailleurs que ce soit les films d’auteurs ou les produits bien calibrés des studios, tout le monde veut absolument donner à Peter Pan un souffle féministe et le sauver de l’infâme racisme.

The Lost Girls ou la revanche des femmes sur l’horrible mal (mâle) Pan devrait sortir incessamment sous peu. Il s’agit bien sûr, tarte à la crème, de « réinventer le conte sans âge (mais trop horriblement macho) pour le public contemporain ». Comptons pas moins de quatre générations de femmes pour tenir tête au triste Peter. Non mais, il faut ce qui faut.

Tremble, Pan, tes jours de prédateur blanc hétérosexuel sont comptés.
Et ne compte pas trop sur ton talent pour l’esquive.
Cette fois c’est foutu, je le crains.

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Pierre Valentin est diplômé de philosophie et de science politique, ainsi que l'auteur de la première note en France sur l'idéologie woke en 2021 pour la Fondapol. Il publie en ce moment Comprendre la Révolution Woke chez Gallimard dans la collection Le Débat.

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