Un Noël rigolo comme un guichet de sous-préfecture

Grâce à nos élites, Noël sera aussi peu polluant, peu démonstratif et surtout peu festif que possible pour éviter le courroux de Gaïa.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Noël by Gilles Couteau(CC BY-NC-ND 2.0)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Un Noël rigolo comme un guichet de sous-préfecture

Publié le 10 décembre 2021
- A +

La période est morose ? Vous ne sentez pas vraiment souffler autour de vous cet esprit de Noël qui animait jadis les fins d’années de votre enfance ? Peut-être, mais au moins pourrez-vous vous consoler en remarquant que nos élites sont, elles aussi, préoccupées par notre sort et nous concoctent donc, à tous les niveaux, des fêtes de fin d’année pour un Monde d’Après vraiment en accord avec les nouvelles valeurs de la société occidentale.

Et si vous ne voyez pas trop ce qui se cache derrière ces nouvelles valeurs, ne vous inquiétez pas : tous nos dirigeants se sont fort aimablement passé le mot pour nous le faire comprendre à force d’exemples pratiques. Depuis le plus haut niveau européen jusqu’au niveau local en passant par le niveau national, tous ont trouvé de quoi illustrer comment, après le Grand Reset, seront marquées prochainement les périodes hivernales.

Tenez, prenez la commissaire européenne à l’Égalité, Helena Dalli : il lui a semblé particulièrement indispensable que soit produit un document expliquant comment il convenait que s’exprime son équipe – et par extension, toute la Commission, à la fois pour éviter l’impair en ouvrant par un tonitruant « mesdames et messieurs » en lieu et place d’un « chers collègues » nettement plus inclusif, et surtout pour gommer toute mention d’une période de Noël au profit d’une bête « période de vacances », certains Européens ne célébrant pas Noël.

Certains, chafouins, se sont offusqués de cette initiative qui était quelque peu invisibilisante pour les vieux messieurs à surplus pondéral marqué et à pilosité faciale surdéveloppée souhaitant se déplacer en traineau.

Bon, l’initiative a été retirée mais gageons qu’elle sera heureusement de nouveau suggérée l’année prochaine ou les suivantes jusqu’à finir par passer, de guerre lasse. Ce serait dommage qu’une tradition plusieurs fois centenaire survive à une redéfinition complète de notre société à coups de trique et de QR Code…

Au niveau national, l’opération de délicat sabotage des festivités chrétiennes et du passage à la nouvelle année est plus subtile et utilise d’habiles camouflages à base de crise sanitaire.

L’arrivée du terrible variant omicron, seul capable de provoquer une tempête d’injections aussi bien de l’ancienne formule que d’une nouvelle déjà en préparation, aura été un habile prétexte pour refermer les discothèques pour le mois à venir.

Il est vrai que depuis la vaccination, puis l’instauration d’un pass sanitaire, les discothèques sont devenues des foyers épidémiques grouillants de germes, surtout que ne s’y pointent que des non-vaccinés non-testés, scrofuleux et contaminateurs. Il était temps que le solide gouvernement Castex passe ces gourbis de perdition au lance-flamme républicain.

Et ne comptez pas improviser quelques pas de danse dans les restaurants et les bars : non seulement il est maintenant reconnu que ces lieux mènent, là encore, à la pire des perditions hygiéniques : des thés dansants, remplis de nos anciens pourtant correctement piqués, passés, pucés, se sont révélés être de véritables clusters maléfiques. Les autorités ont également vite compris le détournement subtil qui consisterait à se rendre aux toilettes d’un pas chaloupé, en rythme avec la musique, avec et sans partenaire : dès lors, ce sera interdit.

Enfin, nos élites comprennent l’importance pas seulement symbolique de lutter, au plus proche de chacun d’entre nous, contre la société de consommation, le méchant consumérisme de Noël et le piège, que dis-je, le danger même d’un bonheur familial un peu trop marqué, surtout en ces temps où les émotions trop fortes ont une fâcheuse tendance, comme le réchauffement climatique et le cannabis, à déclencher des crises cardiaques légères et de rares AVC sans gravité.

C’est donc assez logiquement que beaucoup de nos dirigeants, députés ou maires d’agglomérations d’importance, se sont mobilisés pour supprimer autant que possible toute réjouissance un peu trop marquée : on pourra commencer par éliminer le foie gras par exemple.

Oh bien sûr, il ne s’agit pas encore d’en interdire la consommation (pour la production, c’est en cours, rassurez-vous), mais plus simplement de faire mourir aussi rapidement que possible cette filière, notamment en interdisant toute présence de foie gras lors d’événements officiels dépendant de la commande publique.

Sans surprise, on trouvera la fine fleur intellectuelle de nos militants et autres joyeux drilles de l’écologie punitive qui ont réussi à coaguler plusieurs maires de quelques villes françaises dans leur Combat pour Des Repas de Fête À Base De Carton Pâte et De Tofu Synthétique.

Cette délicate attention de nos maires à notre santé, à notre environnement, à notre assiette ainsi qu’à nos coutumes qu’il conviendra de piétiner consciencieusement ne s’arrête pas là, heureusement : on savait depuis l’année dernière à quel point l’idée même de décorer richement en place publique un résineux découpé pour l’occasion repoussait nos Saints Inquisiteurs De Gaïa, et on se doutait que, cette année, l’abominable cérémonie de l’Arbre Mort serait donc remplacée par l’une ou l’autre célébration plus modeste et plus syntonisée avec les idées maîtresses du repli sur soi, de la mort par dépression et du suicide médicamenteux que nos militants nous vendent avec tant de passion.

C’est en tout cas ce que laissent clairement filtrer les réalisations qui sentent à 100 mètres le « valium-whisky terminal » pour la pétillante municipalité de Bordeaux : l’équipe municipale a jugé indispensable de nous infliger proposer un superbe empilage industriel de polygones réguliers d’acier et de verre en lieu et place de sapin, habile montage qui aura l’immense bénéfice d’accabler de réjouir la ville de sa présence autant d’années que nécessaire, l’ensemble étant malheureusement imputrescible et facturé pour une somme absolument modeste par son tout aussi modeste designer que la commande municipale assurera d’un Noël roboratif, lui.

On le comprend aisément : depuis le sommet européen jusqu’à la moindre localité, au plus proche du citoyen, tout sera fait pour que Noël soit copieusement enterré sous les interdictions, les limitations, les contraintes idiotes, contre-productives et surtout destinées à en retirer toute possibilité de chaleur humaine et de joie de vivre.

Tous les prétextes sont bons pour progressivement interdire de danser, boire, manger, voir ses proches et retrouver sa famille. Étreindre son prochain, pire encore, prendre sa voiture et cramer des litres de diesel pour passer Noël en famille devient à la fois une contravention contre la distanciation socialiste et un oubli scandaleux des gestes barricade, qui méritent amendes, punitions et rodomontades gouvernementales.

Faire bombance, danser sur de la musique, c’est menacer la planète, les petits animaux, heurter Gaïa et risquer une autre pandémie. Forcément.

Français, Européens, Occidentaux, mais que font donc ces « élites » sinon détruire absolument toutes nos traditions, notre mode de vie ?

Voir les commentaires (28)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (28)
  • Noel a résisté à 70 ans de communisme, et pourtant à l’époque c’était costaud. Les cravatés actuels n’y arriveront pas non plus, les traditions ont la vie dure… et parfois c’est tant mieux

  • Pour répondre à la dernière question « que font ces élites ? « , la réponse est simple : elles se font élire.
    Elles ont donc toute légitimité pour agir.
    Quant au foie gras, si sa production est interdite en France, on l’achètera dans les pays de l’Est, là où le respect des animaux est mieux garantie qu’en France !
    Et les anciens éleveurs français se mettront au RSA et voteront écolos…

  • Pas le temps de penser à Noël, je suis trop occupé à apprendre le code pénal du monde d’après.
    Condamné deux fois mais ex-président, tu fais ton tour de france peinard avec ton bracelet électronique. Jet d’œuf sur président, tu files à l’asile. Réclamation de démission présidentielle en public, tu files à l’asile. Gifle présidentielle et c’est la cellule en moins de 72h et ta vie atomisée pour cinq ans. Agression physique d’un Zemmour en meeting, tu as quatre jours avant que la justice… comment à envisager une garde à vue. Tu fais ton Benalla à taper des gens dans la rue avec un déguisement de flic, c’est 500€ d’amende et tu gardes le coffre-fort. Tu manges un bretzel sur un marché de Noël, c’est 135€ d’amende la première fois, 1500€ la seconde.

  • Voyons le verre à moitié plein : grâce à Macron, on peut ressortir le tube de l’hiver dernier, « Danser encore » de HK.

  • Si quelqu’un peut m’expliquer: dans le dernier GIF (hilarant) quel personnage représente le sacrifié ? macron ou le peuple ??

  • « rigolo comme un guichet de sous-prefecture »

    Ou comme une porte de cellule … de moine. Puisque chacun se doit d’être vertueux, de prier Gaïa, de respecter les sapins, les hôpitaux, les rennes honteusement exploités et s’abstenir des libations coupables, du génocide des canards, des tentations de la chair dans des soirées dépravées.

  • Prenons-nous à rêver à une administration où les cocktails ne seraient composés que de petits-fours vegan, sans sel et à faible teneur en carbone. Qu’ils goûtent un peu à leurs propres remèdes.

  • Noël n’est pas la période de l’année que je préfère, et cela depuis des années, depuis mon adolescence. Une fois indépendant, je laissais mes proches s’enthousiasmer, sourire, rire, mais je mangeais, je riais avec eux, je préparais un peu aussi, parce que c’est l’esprit et que ça me faisait du bien quand même.
    Là, juste pour emm…er le monde, je monterais bien un sapin, un vrai qui perd ses aiguilles, je le décorerais, je mettrais bien des lampions et des guirlandes illuminées dans mon jardin. Tant pis si mes félins domestiques le pourrissent, ils ont bien le droit de s’amuser aussi. Par chez moi, il n’y a quelques maisons qui ont décoré leurs extérieurs. Il va falloir que je jette un œil dans les cartons que je n’ouvre pas d’habitude.

  • Tout n’est pas perdu, a Noel il serait desormais prévu d’egorger …. le Mouton.

    • Ah non, ça suffit avec les comparaisons animales maintenant !
      Un mouton ne sait pas ce qu’il se passe à l’abattoir et il n’y a pas de mouton noir libéral pour lui expliquer la réalité. Alors que les humains qui regardent BFM chaque matin et courent sur Doctolib à chaque annonce, ils n’ont aucune excuse pour leur comportement. Alors un peu de respect pour les moutons, cessons de les rabaisser au même niveau que les covidistes.
      Stop aux injures faîtes aux ovins !
      Et de la même façon, arrêtons de dire que le roi Macron nous traite comme des chiens, car c’est totalement faux/ La preuve, c’est que si je vais au marché de Noël avec mon toutou, je n’ai même pas le droit de boire un vin chaud alors que lui peut manger tout ce qu’il trouve.

  • Une chose positive: Le remplacement du Foie-Gras par du Homard dans les municipalités écolos.

  • Nous vivons dans un pays de cinglés, merci d’essayer de rejoindre la raison.

    • Un pays de cinglés , sans doute, mais de cinglés qui s’ignorent donc, sains d’esprit nous sommes et tant pis pour les autres, z’ont ka sortir de notre asile, la porte est grande ouverte.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Jean de Kervasdoué est un excellent connaisseur des controverses entourant l’environnement et la santé, comme son impressionnante bibliographie et ses diverses chroniques l’attestent. Il vient de redoubler ses critiques à l’égard de l’écologie politique telle qu’elle se décline en France et en Europe dans un ouvrage qui vient de paraître[1]. Ceux qui partagent ses points de vue apprécieront cet état des lieux et s’en désespéreront, les autres feraient bien d’en tirer une leçon utile.

C’est une histoire de l’écophobie (οικοφοβία) qui no... Poursuivre la lecture

Une semaine après le sabotage des lignes TGV par l’extrême gauche, les langues se délient et les acteurs parlent. Derrière cette attaque massive, on retrouve le spectre des mouvances écologistes et de leur lubie contre le capitalisme et les évolutions techniques.

 

Deux documents récents permettent de mieux comprendre les fondements de cette action.

Le premier est la lettre de revendication envoyée à plusieurs rédactions, dont Reporterre.

Le second est l’entretien de Victor Cachard, publié dans le média Report... Poursuivre la lecture

Reportage très inquiétant de BFM à Toulon dans le Var. On y apprend que sur 12 canadairs possédés, seuls cinq sont opérationnels. Les autres ne sont pas entretenus et donc inutilisables. Pire, il y a aussi des problèmes de formation du personnel et des manques de pilotes.

Un manque de canadairs signifie que les feux ne pourront pas être combattus et vont donc s’étendre. Les sinistres vont ainsi pouvoir se propager. Le coupable sera tout désigné : le réchauffement climatique et le capitalisme, alors que le véritable problème réside dans... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles