Vaccination obligatoire au sein de l’Union européenne : chaos en vue

La vaccination obligatoire proposée par l’UE risque d’animer de nombreuses tensions internes. Un choix peu judicieux à une époque où l’euroscepticisme monte.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
EU budget debate ahead of crucial summit - with Ursula von der Leyen (European Commission) By: European Parliament - CC BY 2.0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Vaccination obligatoire au sein de l’Union européenne : chaos en vue

Publié le 2 décembre 2021
- A +

Par Alexandre Massaux.

La présidente de la Commission européenne Ursula van der Leyen vient d’annoncer qu’elle est en faveur d’une discussion sur la vaccination obligatoire dans les pays de l’Union européenne. Si pour l’instant le choix est laissé aux États, une brèche est ouverte. Le risque que les dirigeants européens s’y enfoncent est important.

La position favorable de la Commission envers la vaccination obligatoire risque de soulever des remous majeurs dans l’UE et tout particulièrement dans des pays eurosceptiques aussi bien peu vaccinés ou que vaccinés.

Une population largement vaccinée en Europe de l’Ouest et peu vaccinée à l’Est

Selon les données d’Our World in Data, dans les pays d’Europe de l’Ouest la campagne de vaccination a bien avancé : le pourcentage de la population totalement vaccinée est de 87 % au Portugal, 80 % en Espagne, 76 % au Danemark, 74 % en Belgique, 72 % en Italie, 69 % en France et 67 % en Allemagne.

Inversement, la plupart des pays de l’ex-bloc soviétique ont un taux de vaccination beaucoup plus faible. La Lituanie (64 %) et la Hongrie (59 %) sont en tête dans cette région. La Pologne stagne à 53 %, la République tchèque à 57 %. Tandis que la Slovaquie est à 42 %, la Roumanie à 38 % et la Bulgarie à 25 %.

Un nouveau rideau de fer apparait au niveau de la vaccination des pays européens. Cette situation peut s’expliquer par différents facteurs, dont l’un est la relation et la confiance des populations envers l’État. De par leur histoire teintée d’occupation et de régimes totalitaires, les pays d’Europe centrale sont plus méfiants.

Une vaccination obligatoire en Europe qui pourrait finir comme la situation en Guadeloupe

Le souhait de la Commission d’une vaccination obligatoire obéit à une logique politicienne. Cette obligation n’a pas d’intérêt dans une Europe de l’Ouest qui avance bien sa campagne de vaccination. Par contre, elle serait punitive pour l’Europe centrale.

Pour l’instant, la Commission laisse les États décider. Mais la gestion de la crise a montré que les recommandations deviennent parfois des obligations. Plus concrètement, il est à craindre des pressions sur les États qui refuseraient d’aligner leur stratégie vaccinale sur celles des États clés comme l’Allemagne ou les institutions européennes.

Cette position pourrait donner les mêmes résultats que la France métropolitaine avec les territoires d’outre-mer. Il apparait peu probable que des pays connus pour avoir un vivier d’eurosceptiques se montrent passifs si cette obligation devenait réalité.

Précisons que certains pays ne connaissent que peu de restrictions actuellement : la Pologne n’a à ce jour pas de pass sanitaire. Passer de faibles restrictions à une obligation vaccinale sera politiquement plus que maladroit. Et ce d’autant plus dans le contexte actuel de tensions entre l’UE et certains pays comme la Pologne.

Il n’est pas sûr que ce choix politique européen soit aussi bien considéré dans des pays bien vaccinés. L’interventionnisme de Bruxelles reste un sujet délicat. Le président Macron est-il favorable à ce genre d’initiative européenne quelques mois avant des élections qui le placent face à des eurosceptiques ? Olivier Véran refuse pour l’instant cette stratégie :

En outre, la France prenant la présidence de l’UE en janvier 2022, ce pourrait être au président français d’arbitrer cette question. Un boulet au pied pour Emmanuel Macron qui devra probablement faire face à une Marine Le Pen qui se rapproche de la marge d’erreur dans les sondages de second tour.

Le phénomène est identique en Italie, où la droite radicale eurosceptique se situe à 40 % dans les sondages. L’UE a en outre perdu sa popularité dans ce pays depuis le début de la crise.

La Commission aurait intérêt de se montrer prudente. L’UE est fragile actuellement et il suffit de peu de choses pour ramener les pires tensions à la surface. C’est ce qui s’est passé en Guadeloupe et en Martinique : l’imposition de mesures sanitaires par Paris a fait resurgir les conflits sociaux.

Une Commission Von der Leyen peu libérale

Cette proposition sur l’obligation vaccinale ne doit néanmoins pas surprendre. Elle s’inscrit dans une ligne directrice qui dépasse la crise covid. La Commission actuelle s’est montrée l’une, voire la moins libérale de l’histoire de l’UE.

Comme le montre, par exemple, le plan de relance Next Horizon à 806,9 milliards d’euros ou du développement du protectionnisme (certes poussé par certains États). Inversement, le marché commun, la grande réussite de la construction européenne, a été malmené par la crise sanitaire dans l’indifférence des dirigeants européens.

Voir les commentaires (14)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (14)
  • Vendue à Pfizer (voir la photo où elle remet un prix à son PDG récemment).
    https://www.atlanticcouncil.org/event/distinguished-leadership-awards-2021/
    Ecoeurant !

  • À titre personnel je vois la mise en place du pass sanitaire comme un moyen pour le gouvernement de forcer la vaccination sans prendre la responsabilité de cette vaccination.
    Si une obligation devait voir le jour au niveau européen… après tout, la responsabilité en cas de problème retomberait sur l’exécutif européen, il n’est pas impossible que notre gouvernement s’engouffre dans la brèche. À ce détail près, mentionné dans l’article, que Macron doit contenir l’euroscepticisme chez lui et une telle directive n’arriverait pas au bon moment… obligation pour septembre 2022…?

    • La santé publique est le domaine de compétence des états, la commission ne peut donc édicter une directive, uniquement des recommandations non contraignantes. Donc aucune responsabilité qui resterait au niveau des gouvernements.

      Et la vaccination obligatoire avec un vaccin expérimental jusqu’en 2023 est contraire au code de Nuremberg. Le chancelier autrichien devrait être poursuivi pour faire un exemple.

      • Bien pour ça que la Layette s’est empressée d’ajouter qu’il s’agissait de son avis personnel…
        Déjà que la grosse Commission vient d’imposer l’obligation des limiteurs intelligents dans les bagnoles – vraie bombe à retardement…
        Bref comme d’hab : faible avec les forts (Chine, States, Turquie… au hasard) ; forte avec les faibles (ses administrés).
        A un moment les caves vont se rebiffer. Ou se carapater, comme les Grands Bretons…

  • Il est grand temps de remettre la commission à sa place: elle est la gardienne des traités et non un gouvernement européen, elle s’arroge des compétences que les traités ne lui donnent pas. Et tout ceci avec la complicité de la cour de justice qui devrait la contrôler

    • Elle agit avec l’accord des États, mais quand on voit qui est à la tête des États…… La commission est comme 007, elle a le permis de faire n’importe quoi, même de tuer.

    • Le soi-disant « équilibre des pouvoirs » de l’UE est une pantalonnade. La Commission et les autres institutions sont un paravent au pouvoir des lobbys et de certaines institutions richement dotées. Bruxelles est la marionnette d’un pouvoir supranational contrôlé par un club de richissimes individus, dont la mainmise sur les médias est aussi telle qu’il contrôle aussi largement l’élection des pouvoirs nationaux.

  • Ça tombe vraiment très mal, les vaccins n’ont plus aucune efficacité, si ils en avaient, avec le dernier variant de la mort.. de rire, tue pas, une grippette insignifainte..
    Un truc amusant à lire, l’immonde et le prof perronne… Y a plein de morts vaccinés en Angleterre… normal dit l’immonde, ils sont les plus nombreux… non, l’immonde feuille de choux, le vaccin est sensé protéger les vaccinés donc….. Il ne protège que ceux qui ne risquent rien.
    Obligation vaccinale, pauvre Europe, elle a tant de vaccins à écouler….

  • Pourquoi passe t-on sous silence le fait que le mai de van der Leyen es très lié financièrement au labo Pfizer ?

  • Schwab l’avait noté dans son bouquin: le Covid offre une fenêtre de tir, réelle mais ÉTROITE, pour mettre en œuvre le Reset auquel il aspire, lui et sa cohorte de dirigeants adoubés par le Forum de Davos.
    Cette fenêtre arrive à son terme: les variants qui arrivent sont à l’évidence peu dangereux – témoin la comédie ridicule pour faire croire au « cataclysme Omicron ».
    Il importe donc pour la clique mondialiste de hâter le pas pour forcer l’intégralité du troupeau sous le joug numérique appelé à devenir le véhicule de la nouvelle citoyenneté – en même temps qu’un outil de contrôle total sur la vie des individus. La généralisation des « pass sanitaires », de façon évidemment coordonnée, répondait déjà à cette urgence. Avec cet outil, les mondialistes disposent d’un outil de coercition surpuissant.
    L’Autriche joue le rôle d’avant-garde du mouvement suivant : la généralisation de la piquouse obligatoire. À laquelle les populations « QR Codisées » auront du mal à résister, maintenant qu’on existe un moyen technique de les y contraindre.
    C’est tout l’enjeu des mois qui viennent.

  • Ursula Albrecht (comme les cafés, Aldi etc…), comme le temps passe vite

  • vient d’annoncer qu’elle est en faveur d’une discussion sur la vaccination obligatoire dans les pays de l’Union européenne.”

    ah ben..si elle est en faveur d’une discussion..

  • La commission européenne devrait réfléchir avant de prendre cette décision. sa propension à se mêler de tout et à imposer des mesures à des peuples qui n’en veulent pas pourrait bien faire capoter l’UE.
    Ce qui ne serait pas un progrès!

  • Cette commission est bien la pire que l’UE ait jamais eue : le raisons fondatrices de l’UE (marché commun, libre circulation) passent toutes à la trappe. Ursula et Franz Timmermans sont 2 apparatchiks PolCo bien trop contents (avec plein d’autres politiciens) d’avoir 2 magnifiques prétextes du “bien commun” pour imposer leur dictature “soft” : le climat (en matière d’énergie) et le virus chinois (en matière sanitaire).

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
Donald Trump est bien commode. Grâce à lui, les Européens peuvent esquiver les débats de fond : quelle est leur responsabilité dans la guerre en Ukraine ? Qu’ont-ils fait pour y mettre un terme ? Et que sont-ils prêts à faire si les Etats-Unis cessent leur soutien ? La responsabilité de l’Europe

La responsabilité de l’Europe est écrasante dans le déclenchement de la guerre. La menace russe était limpide depuis 2014, et même depuis 2008 avec la guerre en Géorgie. Le facteur déclenchant est le projet d’accord d’association entre l’Ukraine et l’... Poursuivre la lecture

[embed]https://youtu.be/AlVWdjKjgAc[/embed]

Face à la menace russe, les Etats d'Europe veulent accroître leurs capacités militaires. Ce qui pose la question des financements nécessaires. Cela oblige à revoir le fonctionnement du modèle social et à revenir aux racines des Etats, à savoir protéger les populations.

... Poursuivre la lecture

C’est une petite musique qui monte : la politique économique des gouvernements successifs d’Emmanuel Macron est un échec (c’est vrai), car c’est une politique de l’offre (c’est faux).

Il est vrai que la situation de l’économie française n’est pas bonne. Le diagnostic est connu : faible croissance, investissements en berne, défaillances d’entreprises, chômage en hause, pouvoir d’achat menacé… Une partie de la classe politique, surtout à gauche, mais pas seulement, a trouvé le coupable : la politique de l’offre que mèneraient les gouvern... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles