Par Alexandre Massaux.
Surprise : les libéraux viennent de remporter de peu les élections législatives tchèques du vendredi 8 et samedi 9 octobre. La coalition SPOLU (ensemble) a fait un score de 27,7 % dépassant le parti gouvernemental ANO (27,1 %). Une surprise étant donné que les sondages plaçaient SPOLU autour de 21 % et que les résultats provisoires plaçaient ANO gagnant.
La coalition SPOLU regroupe trois partis du centre droit : l’ODS, parti libéral-conservateur qui a dirigé une partie non négligeable du pays entre les années 1990 et 2000 ; les chrétiens-démocrates du KDU-ČSL et TOP 09, un autre parti libéral plus pro-européen que l’ODS.
Ces trois forces s’étaient déjà alliées dans le cadre de la coalition gouvernementale. Mais lors de cette élection, ils ont fusionné en une liste commune pour défaire ANO. Ce dernier est le parti du milliardaire et Premier ministre Andrej Babis, qui avait mené une politique centriste populiste. Il gouvernait depuis 2017 dans le cadre d’une coalition avec les socio-démocrates et un soutien implicite du parti communiste.
Quelles implications pour la République tchèque ?
Dans l’État actuel, aucun parti n’a la majorité à lui tout seul. ANO aurait 72 sièges et SPOLU 71 sièges sur les 200 sièges de la Chambre des députés. Une alliance sera nécessaire avec le troisième parti à 15 % (37 sièges) qui est la coalition du parti pirate et du parti des maires et indépendants également motivé par la volonté de dégager Babis. Il semble donc peu probable qu’il y ait une alliance avec ANO.
Point à signaler : les socio-démocrates et les communistes connaissent une véritable débâcle. Pour la première fois depuis 1921, les communistes ne seront pas représentés à la Chambre des députés. La gauche tchèque disparait au profit des pirates et surtout des maires et indépendants : sur les 37 sièges de cette coalition, 33 sont aux mains des maires et indépendants.
Se posent aussi les implications au niveau européen. ANO faisait partie du groupe RENEW Europe où se trouve LREM, le parti de Macron. Inversement, les partis de SPOLU se trouvent à l’ECR (le groupe du gouvernement polonais) pour l’ODS, et au PPE (avec la CDU de Merkel) pour 09 TOP et les chrétiens-démocrates. Les pirates siègent avec les Verts tandis que les maires et indépendants siègent au PPE. Il n’est pas impossible qu’on assiste à des alliances particulières en République tchèque.
Ahhhhh… Et ben ça fait plaisir de voir un pays à qui il reste la fierté et l’intelligence de choisir des leaders un peu moins demeurés que la moyenne.
Je souhaite que la république Tchèque maintienne son positionnement politique au sein du groupe de Visegrad. Une des seules forces d’opposition à la commission européenne dont les directives court – circuitent chez nous tout fonctionnement démocratique ( la grande illusion ) et s’imposent jusque dans les domaines les plus intimes de notre vie privée.
Bravo à ce petit peuple par le nombre mais grand par ses oeuvres. Débarrassé du joug soviétique il va reprendre la place qui a toujours été la sienne, celle d’un pays prospère démocratique et riche culturellement. Pays qui, coincé entre des puissances impériales titanesques a toujours su garder son identité, sa langue et sa culture .
la coalition de centre droit SPOLU menée par les libéraux a gagné face au gouvernement populiste centriste en République tchèque.
Les populistes étant selon la presse française d’extrème-droite mais centristes en Tchéquie, les libéraux apparemment de centre droit sont donc nazis…
Je blague bien sûr.