Union de la gauche en Île-de-France : la politique spectacle

OPINION : avons-nous encore les moyens, étant donné l’état du pays, de payer des gens pour faire de l’idéologie et de la communication ?

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manifestation pour une autre réforme des retraites by parti socialiste (creative commons) CC BY-NC-ND 2.0)

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Union de la gauche en Île-de-France : la politique spectacle

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 24 juin 2021
- A +

Par Olivier Maurice.

Ce qui est mal à droite est bien à gauche. Normal, la gauche se revendique être le camp du Bien.

S’associer… Même pas en fait… être suspecté de pouvoir subrepticement se rapprocher… ou même exprimer ne serait-ce qu’une vague similarité avec l’extrême droite, c’est commettre un crime. Pas une erreur, une faute ou un délit : on parle bien ici d’un crime !

Former une liste commune parti socialiste, écologistes, communistes, parti animaliste et extrême gauche, c’est « agir pour protéger l’humanité ».

Combien de temps encore devrons nous subir cette confusion entre actions et convictions ?

Que les sympathisants de gauche soient persuadés du bien-fondé de leurs prises de position, soit ! Les sympathisants de droite le sont tout autant.

Que les électeurs soient persuadés de l’utilité de leur vote, soit ! Cela dit, au vu du chiffre record de l’abstention au premier tour des élections, ils ne sont plus très nombreux. Plus nombreux du tout d’ailleurs.

Un joli casting

Mais normalement, lors d’une élection, sont choisis ceux qui auront à prendre la responsabilité de gérer l’administration dont ils auront la charge, pas des acteurs de cinéma sur l’affiche d’un blockbuster.

Qui a posé la question de savoir si Audrey Pulvar, Clémentine Autain ou Julien Bayou avaient les compétences managériales pour gérer les 9300 fonctionnaires qui dépendent de la région Île-de-France ? Qui a posé la question de savoir s’ils avaient les compétences économiques et organisationnelles pour gérer ses 5 milliards d’euros de budget, ses 801 lycées, ses 1300 kilomètres de route ou les 46 millions de trajets quotidiens qu’effectuent les Franciliens ?

Personne, ou quasiment personne.

Sont-ils les mieux qualifiées ? Le savons-nous ? Peut-être, peut-être pas. Mais en tout cas, ce n’est pas de cela dont il est question. Ce n’est pas de cela dont ils parlent.

Dans n’importe quelle entreprise, il existe un processus de recrutement, des entretiens, des avis, une période d’essai…

Là, rien : savoir se mettre en scène, faire des promesses et raconter des belles histoires semblent bien être les seuls critères exigés.

Politique ou spectacle ?

Pour se faire élire, il ne semble pas que ce soit du poste et des responsabilités dont on brigue la charge qu’il faille parler : pour se faire élire, il faut faire du cirque, organiser un beau spectacle de sauvetage de l’humanité.

Et qu’importe que pour sauver l’humanité, on s’allie aux pires idéologies, aux pires charlatanismes, aux pires aspirations totalitaires et suicidaires, du moment que celles-ci fassent recette et ne passent jamais ou que très occasionnellement la mince ligne rouge séparant liberté d’expression et crime contre l’humanité, Mein Kampf et Auschwitz, le Petit livre rouge et la révolution culturelle.

Si on écoute Hitler ou Mao, eux aussi proclamaient que tout ce qu’ils faisaient n’avait qu’un seul but : sauver l’humanité.

Ces gens-là se rendent-ils compte que cette dramatisation à l’extrême, en action et en réaction, dans un salmigondis où se mélangent remise en peinture des salles de classe et apocalypse, ne fait en fin de compte que creuser encore plus l’immense précipice entre la classe politique et les médias d’un côté et la population de l’autre ?

Ces gens-là se rendent-ils compte que ce qu’ils mettent en scène, d’ailleurs avec un certain brio, c’est avant tout leur incompétence ?

Pourquoi la politique est-elle devenue aussi vide ?

En classe de seconde, quand on commence à apprendre les joies de la rhétorique, on appelle cela un hors sujet. En général, on récolte une sale note d’ailleurs.

Imaginez-vous aller à un rendez-vous d’embauche pour le poste de PDG d’une boîte de 10 000 personnes faisant 5 milliards de chiffre d’affaires en expliquant lors de l’entretien que vous devez être sélectionné parce que vous allez protéger la vie sur Terre ?

Non, la politique, ce n’est rien d’autre que la gestion des affaires communes. La démocratie, c’est permettre aux premiers intéressés de choisir ceux qui auront la charge de gérer ces services et c’est tout !

Ce n’est pas désigner des artistes, si talentueux soient-ils, se mettant en scène, et surtout pas de choisir quel serait le meilleur scénario de la pièce de théâtre qu’ils vont interpréter.

Mais ne vous inquiétez pas Audrey Pulvar, Clémentine Autain ou Julien Bayou : ce qui est bon pour vous l’est également pour les autres.

Vous au moins, vous avez le mérite de montrer au grand jour que vos idées, votre idéal utopiste, moraliste et passablement nombriliste passent avant toute chose, de toute évidence d’ailleurs avant la vie quotidienne des citoyens.

Mais avons-nous encore les moyens, étant donné l’état du pays, de payer des gens pour faire de l’idéologie et de la communication ? Est-ce vraiment de cela dont nous avons besoin ?

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  • Malheureusement la politique c’est penser à sa réélection ou nuire à celui qui est en place sans se soucier de l’intérêt général. Et nul besoin de penser qu’il s’agit d’un mal français (voir Israël dernièrement).

  • Et cette belle gauche annonçant fièrement voter Chirac avec une pince à linge lors du duel avec JM Le Pen en 2002.
    Où est le rempart républicain à gauche ?

    • Melenchon a collaboré avec Chirac et Jospin. Je le vois bien servir Le Pen pour maintenir sa rente de millionnaire honteux.

  • Peut-être à la gauche de la gauche de Melechon …

  • pourquoi la politique est elle devenu aussi vide ? ben parce qu’elle est conduite par des amateurs qui ne comprennent rien à la politique et ses réalités ;

  • Bon article, terrible tout ça ! ils nous prennent tous pour des enfants de 12 ans allant à la fête foraine…
    Le pire c’est qu’ils ont peut-être raison et que ça risque de marcher !
    Quant on entend certaines personnes relativement sensées mais picousées depuis leur berceaux aux idées gauchises de l’EdNat puis des medias mainstream, ça fout la trouille !

  • La symbiose de la peste du choléra et du typhus n’annonce rien de bon sauf un sacré cluster en IdF…

  • Excellent rappel des responsabilités qui incombent à tout gouvernement, qu’il soit national ou régional, c’est en effet effarant de réaliser que tout cela a été complètement oublié, enterré sous le clientélisme électoral.
    Cependant ce n’est pas seulement aux politiciens qui fait le rappeler, c’est surtout aux électeurs!

  • Mais les électeurs ne sont ils pas au niveau ou, justement, la classe politique et les médias les ont emmenés?

    • Les électeurs sont au niveau où l’ednat les ont amenés, pour être plus exact. La culture politique et économique des français est juste lamentable, égale à zéro. Les français votent sans rien savoir des sujets politiques, ils ne se fient qu’aux conneries qui sont dites à la télé.
      C’est pour cela que les électeurs ont une responsabilité dans ce désastre: ils ne s’instruisent même pas des sujets dont ils vont confier la gestion aux politiciens, et qui auront un impact direct sur leur vie quotidienne.

      Conclusion: les politiciens qui le savent bien sont des enfoirés, mais les électeurs ont donc les enfoirés qu’ils méritent.

      • Vu le panel de candidats, la seule option pour éviter de voter pour un conn… pardon, pour un incapable, c’est de voter blanc

        • bah voter blanc c’est ne pas être pris an compte, autant être abstentionniste, au moins vous ne validez pas un système pourri qui vous empêche de faire un choix clair.

  • toute politique finit par porter ses fruits.

  • On pourrait également déduire de l’article que, au vu des compétences et priorités affichées par ces fameuses « têtes de gondole », leur but n’est pas de « gérer », « d’organiser » ou « diriger », mais simplement de gesticuler médiatiquement pendant que d’autres se chargeront de la réalité de la gestion.
    Une haute administration en roue libre, déliée d’obligations électorales ou d’onction populaire, cachée derrière le paravent des castors moulins à vent.

  • La Goche Parigotte c’est la crème dans tout ses aspects, Islamo , Féminisme sectaire, Immigrationste, ces trois personnes constitue une synthèse du minable plus acceptable.

  • Je souscris à 100% aux propos de l’auteur. Mais j’ai cependant envie de le chicaner : « ce n’est pas DE cela QU’il est question » ou « ce n’est pas cela DONT il est question », mais pas « ce n’est pas DE cela DONT il est question », il faut choisir entre DE et DONT.

  • Pulvar n’a même pas pu gérer et surtout dénoncer et mettre un terme aux agissements pédophiles de son père sur ses propres cousines pendant 20 ans et cette ? prétend gérer 9300 fonctionnaires ??? Elle se croit chez Rucucu à poser des jugements sur tout et surtout sur rien sans aucune compétence en RIEN à part en grande g…….

  • Les commentaires sont fermés.

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