Confinements : autant de morts, mais davantage de chômage

Selon un data scientist du MIT, les confinements ne sont pas corrélés avec une réduction du nombre de morts mais avec une hausse du chômage.

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Confinements : autant de morts, mais davantage de chômage

Publié le 17 juin 2021
- A +

Par Jon Miltimore.
Un article de la Foundation For Economic Education

Des dizaines d’études montrent que les confinements ont été inefficaces pour lutter contre la pandémie. La liste vient de s’allonger.

Au mois de mai, Youyang Gu, un ingénieur et spécialiste en data science formé au MIT a publié des données montrant que les restrictions administratives ne sont pas corrélées avec une réduction de la mortalité en Amérique. En revanche, les restrictions sont corrélées avec une augmentation du chômage.

Selon Gu, le créateur de covid19-projections.com, un site de modélisation de la pandémie :

« Aux États-Unis il n’y a pas de corrélation entre les morts de la Covid et les variations de taux de chômage. Cependant, dans les États démocrates il y a généralement beaucoup plus d’augmentation du chômage […] Il n’y a pas de corrélation entre des restrictions plus fortes dans un Etat et une réduction du nombre de morts Covid-19.  En revanche, il y a une corrélation entre des restrictions plus fortes et une augmentation du chômage. »

 

Reconnaître que les confinements ont échoué

La pandémie de Covid-19 commence enfin à toucher à sa fin et de plus en plus de gens commencent à admettre des vérités qui dérangent concernant les échecs dans la gestion de crise collective du virus.

George Orwell est célèbre pour avoir fait remarquer que pendant les périodes de tromperie dire la vérité est un acte révolutionnaire. Donc le fait que tant de gens acceptent enfin ces vérités qui dérangent semble être le signe que nous commençons à sortir d’une période de tromperie.

Pour certains, comme le Dr Anthony Fauci, ces vérités ont un goût amer. Comme signalé récemment par Hannah Cox, Fauci a été dans le mauvais camp lors de nombreuses confrontations avec le sénateur Rand Paul, et il s’est retrouvé sur le banc des perdants à chaque fois.

Les faits sont têtus. Quatorze mois après l’arrivée de la pandémie, nous avons quantité de données qui montrent que les décrets d’assignation à domicile ont été contre-productifs et que les confinements ont été terriblement inefficaces pour ralentir la diffusion du virus.

Les dégâts causés par les confinements sont en tout cas incontestables : effondrement économique, des millions d’emplois perdus, une consommation anémique, envolée de l’endettement et la pauvreté, une explosion des overdoses de drogues et des problèmes de santé mentale et un effondrement du dépistage de maladies (cancers inclus) qui se traduiront par des centaines de milliers – voire des millions – de morts supplémentaires dans les années qui viennent.

Cela ne sera pas facile d’admettre cet échec. Comme le soulignait The New York Times en 2017, les êtres humains combattent férocement avant de reconnaître qu’ils se sont trompés.

Selon Kristin Wong :

Les erreurs sont difficiles à digérer, alors quelquefois nous préférons nous acharner plutôt que de les affronter. Notre biais de confirmation entre en jeu et nous fait rechercher tout ce qui peut prouver ce en quoi nous croyons […] La voiture à laquelle vous coupez la route a le pare-chocs légèrement enfoncé, donc c’est forcément la faute de l’autre conducteur.

Ce phénomène psychologique porte un nom : dissonance cognitive.

Selon Carol Tavris, co-auteur de Pourquoi j’ai toujours raison et les autres ont tort, dans un entretien avec The Times :

On ressent une dissonance cognitive lorsque l’image que nous avons de nous-mêmes – je suis intelligent, je suis gentil, j’y crois fermement – est menacée par le fait que nous avons agi stupidement, que nous avons blessé quelqu’un d’autre, que notre croyance est infondée.

Tavris ajoute que la dissonance cognitive est une menace pour l’image que nous avons de nous-mêmes :

Pour réduire la dissonance nous devons soit modifier l’image que nous avons de nous-mêmes, soit accepter la situation […] Devinez quelle voie les gens préfèrent ?

« L’ivresse du succès »

Il est important de regarder en face l’échec des confinements pour plusieurs raisons.

Pour commencer, la pandémie de 2020 ne sera pas la dernière pandémie que les Américains devront affronter. Si nous voulons éviter les mêmes souffrances à l’avenir nous devons comprendre comment cette réaction non conventionnelle est arrivée et déterminer les politiques de santé publique qui ont fonctionné et celles qui n’ont pas fonctionné.

Mais il y a une leçon plus importante à retenir. Dans son discours de réception du prix Nobel, F.A. Hayek nous a alertés au sujet de l’incapacité de l’humanité à reconnaître les limites de son savoir et de son pouvoir :

Il y a un danger dans le sentiment exubérant de pouvoir sans cesse croissant que l’avancement des sciences physiques a engendré et qui fait que les hommes, « ivres de leur succès », pour utiliser une phrase caractéristique des débuts du communisme, sont tentés de soumettre à la volonté humaine non seulement notre environnement naturel, mais aussi notre environnement humain.

Hayek craignait que les être humains, ivres de leur succès en cette époque de merveilles, soient ensorcelés par leurs réussites et viennent à croire qu’ils pourraient tout accomplir s’il pouvaient simplement contrôler la société :

Un but qui ferait de lui non seulement un tyran envers ses semblables, mais qui pourrait bien faire de lui le fossoyeur d’une civilisation qui n’a pas été conçue par un cerveau, mais qui s’est construite au fil des efforts librement consentis de millions d’individus.

Nous avons été les témoins directs en 2020 du fruit de cette volonté de contrôler la société pour la sauver. Il y a là une importante leçon d’humilité, à condition que les être humains soient assez sages pour la voir.

Traduction Contrepoints.

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  • Explosion des violences, en particulier aux femmes et aux enfants, explosion des faillites à venir (un tiers des restaurants sur la sellette), explosion de la pauvreté ( je ois des gens dormir partout au bord du canal sans parler de la maraude qui est débordée.

    Les gouvernements en ont rien à cirer des populations sauf pour payer les impôts, ce sont juste des variables d’ajustement pour des projets d’ingénieurie sociale dégueulasses.

  • En effet, ces biais cognitifs expliquent en partie pourquoi un grand nombre de personnes refusent, et refuseront longtemps, d’admettre qu’ils se sont trompés. Mais il y a d’autres explications, moins « élégantes » et qui devraient conduire à des mises en cause plus radicales des responsables.
    1/ le bourrage de crâne, la désinformation honteuse pratiquée par les médias dominants, de façon prolongée et systématique,
    2/ les malversations évidentes menées par ceux qui avaient tout à gagner à dramatiser la situation: suppression de la science, corruption des autorités sanitaires, censure et intimidation des opposants, etc.
    Le covidisme et ses dérives ne sont pas uniquement le produit de biais cognitifs. Ils sont un scandale d’ampleur inédite, perpétré par des personnes et des institutions qui y ont vu une opportunité d’acquérir beaucoup d’argent et beaucoup de pouvoir.

    • on peut ajouter en France : 3/l’impunité des dirigeants politiques.

    • il n’y a plus de réflexion en France, plus de penseur, de journaliste, d’éditorialiste dignes de ce nom (Claude Imbert, JF Revel…), que des mangeurs de soupe.
      Et même à l’échelle occidentale (plus de Trump, de Benoît XVI…).

    • Certes. Mais il est fort probable que ^
      1° le bourrage de crâne par les journalistes vienne en grande partie de LEUR dissonance cognitive : ils ont tous ou presque loué les confinements, critiqué les tentatives de prise en charge et traitement précoce de la maladie, appelé de leurs vœux une politique « tout vaccinal ». Ils ont, empiriquement, eu tort sur toute la ligne mais pour des gens qui ont pour profession (auto-proclamée) de tout savoir mieux que la populace et de dire au peuple quoi penser, sur tout, tout le temps, c’est difficile à avaler.
      2° Les malversations en tout genres ont souvent été, là aussi, comme pour le réchauffement anthropique, initiée par des gens qui croyaient dur comme fer qu’ils savaient, qu’ils faisaient le bien, et que leur façon de faire était forcément la bonne… Après, plutôt que d’admettre que l’intuition originale était mauvaise et d’avancer (ce que la méthode scientifique demande) le « scientifique » moderne tend à être tellement « divinisé » (par lui même et ses pairs, souvent en plus des journalistes) qu’il ne peut plus admettre que l’idée de départ était fausse, il fausse donc les données ou les torture avec des modèles et autres statistiques détournées.
      C’est encore de la dissonance cognitive, souvent.

      Bien sûr il y a aussi de pures ordures (notamment dans les gouvernements et l’élite « médicale ») qui ont juste sciemment utilisé des info qu’ils pensaient fausses pour mettre en place une dictature larvée et ne s’en repentent pas une seconde.

    • De manière plus pratique, il y a les dégâts considérables dus à l’EBM (evidence based medecine) face à une situation épidémique, pas si nouvelle, au dépend de la médecine plus observationnelle. La première étant considérée comme supérieure à la seconde, alors qu’elle n’est que complémentaire.

    • @ Laurent Lenormand : entièrement d’accord avec votre analyse.
      Et pour ajouter sur les médias, il y a bien longtemps que le journalisme, le vrai, n’existe plus. Nos journaleux n’ont aucune objectivité dans leurs exposés, ils cherchent simplement à convaincre la population que leur vérité est la seule et unique, incontestable et que tout autre discours est forcément déviant, voire complotiste ou fasciste selon l’humeur du moment

  • Encore une pitrerie covidesque sur contrepoint. L’épidémie toute à sa fin, les confinement ne servent à rien… Bref, data scientist du MIT, c’est loin d’être un argument sérieux.

  • Les commentaires sont fermés.

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