Le bitcoin n’est pas une pyramide de Ponzi

Nassim Nicholas Taleb a revendu ses cryptomonnaies et considère le bitcoin comme un schéma de Ponzi.

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Le bitcoin n’est pas une pyramide de Ponzi

Publié le 18 avril 2022
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Par Gérard Dréan.

Sur la chaîne américaine CNBC, Nassim Nicholas Taleb, le célébrissime auteur du livre Black Swan, s’en est récemment pris au bitcoin, et à travers lui aux cryptomonnaies en général, en déclarant :

Ça a toutes les caractéristiques d’un schéma de Ponzi. Tout le monde sait que c’est un Ponzi.

Les critiques de Taleb

Eh bien non. Malgré tout le respect que j’ai pour Taleb, moi je ne le sais pas. D’ailleurs je me méfie toujours quand quelqu’un dit « tout le monde sait que… » En général, c’est qu’on n’a pas de véritables arguments et qu’on veut intimider le contradicteur éventuel en le faisant passer d’avance pour un ignorant.

Au sens propre, le système de Ponzi consiste à obtenir de l’argent en échange de promesses mirifiques, et de tenir les promesses qu’on a faites aux uns avec l’argent soutiré aux autres, en comptant que le système fera boule de neige et que des nouveaux participants indéfiniment plus nombreux apporteront des rentrées d’argent indéfiniment croissantes qui permettront de tenir les promesses faites aux précédents.

Par exemple, je peux vous promettre que si vous me confiez 100 euros, je vous donnerai chaque année 20 euros. Intéressant, non ? Tant que des nouveaux gogos accepteront ce marché, je pourrai payer les 20 euros aux précédents avec les 100 euros que me donne chacun des nouveaux. Et en constatant que je tiens mes promesses, tous vont me faire de la publicité et m’aider à trouver de nouveaux gogos. Mais il vient forcément un moment où ça s’arrêtera et où les derniers entrants s’apercevront qu’ils ont été escroqués au profit des premiers. Et alors j’irai en prison comme Madoff.

Ce n’est pas sur ce mécanisme que repose le système Bitcoin, qui n’est au fond qu’un système d’enregistrement et de vérification des transactions. Dans Bitcoin et les autres cryptomonnaies, personne ne demande d’argent à personne. Certes, on pourrait utiliser le bitcoin de la même façon que Charles Ponzi et Bernard Madoff utilisaient le dollar ou Adel Dridi le dinar tunisien. Mais non, désolé, Bitcoin n’est pas un Ponzi. On a le droit de penser que c’est une escroquerie, mais une escroquerie d’un autre genre.

Après tout peu importe. Ce qui compte, ce n’est pas le nom qu’on lui donne, c’est l’usage qu’on en fait. Dans la même interview, Taleb précise les reproches qu’il fait au bitcoin, et qui le poussent à qualifier les cryptomonnaies de gadgets :

C’est trop volatil pour être une monnaie efficace et ce n’est pas une couverture sûre contre l’inflation. Quelque chose qui bouge de 5 % par jour, de 20 % en un mois — à la hausse ou à la baisse — ne peut pas être une monnaie. C’est autre chose.

Reprenons ces deux critiques

Trop volatil pour être une monnaie efficace ? Cette critique concerne la fonction première de la monnaie, celle de moyen d’échange. Oui, Bitcoin n’est pas un moyen d’échange très efficace, mais c’est pour d’autres raisons que sa volatilité, qui est réelle.

Il existe actuellement plus de 9500 cryptomonnaies, dont un très grand nombre ont pour vocation le paiement « généraliste », c’est-à-dire de n’importe quoi à n’importe qui n’importe où, mais qui peuvent aussi être utilisées à volonté comme réserve de valeur.

Grâce aux possibilités de change immédiat offertes par quelque 300 systèmes tels que Coinbase, Binance ou Kraken, il est possible de dissocier les fonctions de moyen d’échange et de réserve de valeur, et d’utiliser pour ces fonctions des monnaies différentes, par exemple en tenant un compte courant et un compte épargne comme le font de nombreux usagers, mais dans deux monnaies différentes, et en ne laissant sur le compte courant que le minimum nécessaire aux dépenses courantes.

Ou même en acquérant une cryptomonnaie particulière juste avant de l’utiliser dans un achat, que le vendeur pourra changer immédiatement après l’avoir reçue. Avec ce système, la volatilité de la monnaie utilisée pour les paiements importe peu, car elle ne portera que sur de petites sommes et de courtes durées.

Dans le choix d’un système de paiement, ce qui compte, ce sont les caractéristiques du système : couverture géographique, catalogue de biens, facilité d’utilisation, coûts de transaction, délai de confirmation, fiabilité, confidentialité, etc. Pas celles de l’unité de compte.

Bitcoin est en effet un mauvais choix comme système de paiement, car il est lent à cause de son protocole de validation des transactions : au moins 40 minutes pour être raisonnablement certain qu’une transaction est enregistrée de façon fiable. Il est aussi très cher parce qu’il fonctionne à saturation : autour de 20 euros en moyenne par transaction avec une tendance marquée à la hausse, ce qui ne convient qu’aux transactions de plusieurs milliers d’euros.

Mais d’autres cryptomonnaies ne présentent pas ces inconvénients. Par exemple, la commission de transaction moyenne est de 5 cents pour Litecoin, de l’ordre de un cent pour Bitcoin Cash et encore moins pour Bitcoin Gold et Bitcoin SV. Quant aux délais de confirmation il existe des systèmes où ils sont de l’ordre de la minute.

La critique que fait Taleb de bitcoin en tant que moyen de paiement signifie donc simplement qu’il vaut mieux choisir pour cette fonction d’autres cryptomonnaies que bitcoin. Mais la volatilité n’est pas vraiment un problème.

Il n’en va pas de même pour le choix d’une réserve de valeur, qui par définition engage pour la durée (encore qu’avec le change, on peut revenir sur ses choix antérieurs).

Le bitcoin n’offre pas une protection fiable contre l’inflation […] Fondamentalement, il n’y a pas de connexion entre l’inflation et le bitcoin.

J’ai du mal à imaginer quelle connexion plus ou moins automatique il pourrait y avoir, qui existerait avec d’autres actifs mais pas avec le bitcoin. L’inflation est définie soit comme une augmentation générale des prix, soit comme une création excessive de monnaie, la tradition économique dite autrichienne professant que le second phénomène entraîne le premier (entre autres ravages).

Une création excessive de bitcoins entraînerait une augmentation des prix exprimés en bitcoins, mais quel serait son impact sur les prix exprimés dans d’autres monnaies ? La théorie économique est muette sur ce point, les économistes ayant évacué l’hypothèse de monnaies concurrentes depuis le XVIe siècle. La théorie de la concurrence entre monnaies reste à faire.

La seule connexion imaginable passe par le comportement des individus, comme toujours en économie. Devant le risque d’inflation, les détenteurs de monnaie cherchent à s’en préserver en achetant quelque chose de durable et dont ils pensent que le prix va augmenter plus vite que l’inflation, ici du bitcoin. Le choix de cette chose plutôt qu’une autre relève du jugement personnel plus ou moins raisonné.

Comme le dit Taleb, ils peuvent très bien se tromper, d’autant plus qu’il s’agit d’une prophétie autoréalisatrice : pour un bien considéré comme une valeur refuge, la demande augmente quand on croit que son prix va monter ; et quand la demande augmente, le prix monte, si bien que ce qui fait monter le prix d’un bien, c’est que les gens pensent qu’il va monter ! Cela dit, il ne faut pas oublier qu’en face de chaque acheteur, il y a nécessairement un vendeur qui a par définition l’opinion inverse.

Il peut y avoir hyperinflation et le bitcoin peut tomber à zéro.

C’est en effet possible dans le cas extrême où les utilisateurs trouveraient une meilleure protection contre l’inflation et abandonneraient totalement le bitcoin, ce qui manifestement n’est pas le cas en ce moment où chaque jour entre 1 et 1,2 million d’adresses sont actives sur ce marché, où le cours se maintient à des niveaux historiques entre 50 000 et 60 000 dollars, et où de grands institutionnels comme Goldman Sachs s’y convertissent.

Aujourd’hui vous avez le bitcoin. Vous pourrez avoir autre chose demain.

Ceci est vrai et c’est justement une des forces des cryptomonnaies d’offrir de nombreuses alternatives et de permettre à chacun d’agir selon sa propre opinion, éventuellement en suivant celle de NNT. Mais en matière monétaire, nous n’arrivons pas à nous débarrasser de « la croyance acceptée de façon universelle mais tacite qu’un pays doit être alimenté par son gouvernement avec sa propre monnaie distincte et exclusive » (Hayek).

En présence d’offres de monnaies multiples, nous raisonnons comme s’il fallait en choisir une et une seule que tout le monde utilisera pour tous les usages possibles, alors que les cryptomonnaies nous font entrer dans une ère où chacun pourra utiliser la monnaie de son choix dans chacune de ses transactions, comme instrument d’échange et/ou comme réserve de valeur, à ses risques et périls.

Je note enfin que Nassim Nicholas Taleb ne mentionne pas les monnaies régaliennes comme alternative préférable au bitcoin.

Il est vrai que si elles sont extraordinairement efficaces en tant que moyens de paiement, elles sont loin d’offrir autant de garanties que le bitcoin et ses semblables en tant que réserve de valeur, en laissant le champ libre aux États et à leurs affidés d’en créer tout à loisir.

À la place, il recommande d’acheter des biens de production concrets, notamment de la terre :

Si vous voulez une couverture contre l’inflation, achetez de la terre, cultivez-y — je ne sais pas — des olives. Vous aurez de l’huile d’olive si le prix s’effondre.

Il dit qu’il a liquidé tous ses bitcoins. Je serais curieux de savoir en quoi il les a convertis. En oliveraies ?

Article publié initialement le 4 mai 2021.

 

Voir aussi : comment gagner de l’argent grâce au bitcoin ?

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  • Pas une chaine de ponzi.. pas une monnaie pratique non plus, mais il me semble que ça remplit un rôle qui est de pouvoir s’affrnachir de la distortion de marché de la part des états sur les monnaies justement..

    mais bon…je dois dire que c’est juste une impression, je connais des gens qui réussissent à contourner les taxes via d’autres moyens, via des « réseaux par exemple familiaux où la confiance règne ..

    la véritable approche est de savoir pourquoi le bitcoin.?

    et ça mélange deux choses au moins, l’attrait pour un gain spéculatif, mais aussi échapper au contrôle de l’état..

    • Je me lance, car le bitcoin soulève ma curiosité et ma méfiance. En quoi le Bitcoin peut ressembler à un Ponzi (appel direct à l’épargne privée fictivement remboursée au jour le jour en truquant l’audit financier et pertes définitives en bout de compte) ? Même si c’est techniquement faux, c’est l’énormité des risques encourus qui donne cette impression (tout perdre dans le cas d’un Ponzi ou essuyer une perte financière considérable dans le cas d’un petit investisseur Bitcoin). A noter quand même, qu’un gros investisseur Bitcoin qui peut tenir une position fortement baissière pourra récupérer sa mise plus tard puisque les avoirs Bitcoins gonflent en permanence malgré les baisses. Il suffira donc que plusieurs très gros investisseurs vendent en même temps pour provoquer une énorme baisse et « spolier » les petits investisseurs isolés. Si on réalise où sont les plus gros investisseurs Bitcoin, on peut-être inquiet si on est un petit investisseur. En effet, le Bitcoin est à la fois une pseudo-monnaie et sa bourse de change…

      • « plusieurs très gros investisseurs vendent en même temps »

        Leur transaction ne passera pas : pas d’acheteur, le prix chute d’un seul coup. Donc, ils ne le feront pas.

  • Bien sûr que ce n’est pas une pyramide de Ponzi. Mais c’est tout de même en train de devenir un mirage dans la tête de pas mal de monde. Je vois autour de moi pas mal de jeunes qui se lancent dessus comme jadis leurs ancêtres allaient en Californie chercher de l’or. Et ils sont tous persuadés d’avoir trouvé le filon. Un de mes neveux particulièrement adapté aux brainwashings, vivant de l’aide publique, est même en train de dire que gagner de l’argent est facile il suffit de le placer en bitcoin et il le fait (avec l’argent donné par son père) . Que des banquiers comme Goldman y aillent est normal, les produits financiers sont leur business ils savent tres bien ce qu’ils font , le risque est leur métier. Je pense que Mr Taleb cherche tout simplement à informer les gens des risques et étant cohérent ,il vend ses billes .

  • A part le yoyo spéculatif effréné qui fait et défait des fortunes, vive le petit boursicoteur !

  • C’est tout ce que l’on veut, pour moi c’est une œuvre d’art numérique, ça vaut zéro si je suis tout seul à aimer une fortune si on se l’arrache… Ponzy… Tant qu’il y a des acheteurs cela vaut quelque chose si la source se tarie , panique à bord, Ponzy donc comme n’importe quelle action.. Tout est Ponzy.

    • @avorton non , tout n’est pas ponzi , le ponzi est conçu dès le départ pour tendre brutalement vers zero .

  • « Le bitcoin n’est pas une pyramide de Ponzi »
    La Pyramide de Ponzi est une escroquerie bien spécifique bien définie, et je me demande encor ce qui se passe dans le cerveau, si on peut dire, de ceux qui la confonde avec les retraites par répartition.
    Mais imaginons l’avenir vu par de tels esprits. Un régime de retraite en Bitcoin ! C’est bien Pire. Que devient le retraité si on l’ordi prend feu ?

    • On a déjà expliqué ici la différence:
      Les pigeons de Ponzi sont des souscripteurs volontaires stupidement séduits par des promesses incohérentes.
      Les pigeons de la retraite sont tous les français contraints par la force publique d’aliéner le produit de leur travail au nom de promesses tout aussi incohérentes.
      L’escroquerie est mathématiquement la même mais au moins la cavalerie à la Ponzi on a l’option de ne pas y adhérer.

      • « souscripteurs volontaires stupidement séduits par des promesses incohérentes »

        C’est éventuellement la définition de l’escroquerie. Pas celle de la pyramide Ponzi, qui est une escroquerie bien spécifique.

      • Décidément ce pseudo ne rappelle Einstein que de très très loin ….

        • Pour parfaire votre culture, je rappelle que c’est Henri Poincaré qui en 1898 a proposé l’équivalence masse-énergie m=E/c² en résolvant un conflit entre la théorie de Lorentz et le principe de l’action et de la réaction.
          J’espère que vous voyez le rapport avec la formule E=mc² proposée par Einstein en 1905.
          Ceci dit, rassurez-vous, mon pseudo n’a aucun rapport avec quelque géant que ce soit en sciences physiques.
          Je me contente par un modeste altruisme d’injecter un peu de rationnalité dans ce forum parfois si consternant.

    • Que devient le retraité si on l’ordi prend feu ?
      Pas de problème : il en reste une dizaine de milliers qui stockent les mêmes infos et auxquels il peut s’adresser. C’est le premier principe des cryptomonnaies.

    • « je me demande encor ce qui se passe dans le cerveau, si on peut dire, de ceux qui la confonde avec les retraites par répartition »
      La réponse est simple : pas grand chose puisqu’ils n’ont pas de cerveau.
      La RPR présente bien des défauts, mais il est inutile et contreproductif de lui attribuer des caractéristiques qu’elle n’a pas. Sauf 3a vouloir perdre toute crédibilité comme Taleb….

      • Voilà, mon non-cerveau simpliste qui n’arrive pas à la subtilité du vôtre se contente de voir une différence entre l’escroquerie qui s’attaque à la naïveté individuelle (cas Ponzi-Madoff) et celle qui s’attaque légalement à la naïveté collective (démocratie socialiste).
        Et en tous cas aucun rapport avec le Bitcoin qui constitue au contraire un mode de résistance aux faus$€s monnaies.

        • je travaille justement actuellement a la sortie d’un Faux Bitcoin !
          Voila une Un Faux qui va vous en boucher un coin

        • « l’escroquerie qui s’attaque à la naïveté individuelle… naïveté collective… »
          Cette nouvelle caractéristique n’en fait toujours pas un Ponzi…

          • Carlo Ponzi n’est pas une marque déposée donc vous pouvez toujours le redéfinir comme ça vous chante.
            Avant d’emprunter l’appellation aux américains les français appelaient cela de la cavalerie. Il est difficile de ne pas voir le rapport avec les retraites non provisionnées fondées sur la croissance perpétuelle des cotisations.

            • Si vous n’arrivez pas à voir la différence entre un système qui est par nature déséquilibré et un système qui peut être momentanément en déséquilibre à cause de décisions reportées (âge de départ, niveau des pensions, etc), qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ?…

  • Quand ça pétera, tous les gogos vont pleurer pour que l’état les dédommage ???

  • Décidément, après avoir lu ici ou là que la retraite par répartition ou la Sécu seraient des systèmes de Ponzi, voilà que c’est au tour du Bitcoin.
    Le festival à âneries bat décidément son plein.
    Si le Bitcoin prend de la valeur, c’est tout simplement du fait de la loi de l’offre et de la demande. Rien à voir évidemment avec Ponzi.

    • @Jéremy « c’est tout simplement du fait de la loi de l’offre et de la demande.  » vous ne trouvez pas votre raisonnement un peu simpliste ? (et je suis d’accord avec vous , bitcoin n’est pas un ponzi)

      • Il y a exactement le même comportement avec les actions de certaines startup. Ce n’est pas de l’escroquerie, c’est juste une bulle.

        • @menesdred alors vous ne trouvez pas le raisonnement de Jeremy simpliste ? Où diable ai je parlé d’escroquerie ?

    • « Si le Bitcoin prend de la valeur, c’est tout simplement du fait de la loi de l’offre et de la demande » Certes, mais quelque part cela ressemble à Ponzi : imaginons un procédé Ponzi dont les gens se détournent, il tend vers 0, exactement comme peut le faire le bitcoin, une action, n’importe quelle monnaie, voire n’importe quelle chose. Imaginons enfin un Ponzi pas si catastrophique que ça, c’est plutôt proche d’un investissement financier hasardeux.

  • C’est un sujet complexe, car à la base ça n’en est pas un, mais les modifications apportés pour empêcher la scalabilité du projet font que le bitcoin n’a plus qu’un rôle spéculatif qui se décorrèle au fil du temps de sa valeur intrinsèque originale, le rapprochant du fonctionnement d’un ponzi, à moins qu’on arrive à libérer les forces de scalabilité pour lui redonner sa vocation initiale de révolution technologique, comme c’est expliqué plus en détail dans cet article https://academiebitcoin.fr/la-guerre-contre-bitcoin/

  • Je rejoins Taleb, après avoir été un early adopter (2013) et fervant défenseur du bitcoin. J’ai tout revendu fin 2020, trop tôt certes, malheureusement, j’ai fait 150k de plus value, j’en serais autour de 700k aujourd’hui.

    Mon soutien était fondé sur deux promesses :

    1) quantité restreinte de BTC : ca ne tient plus; ok les BTC sont toujours en quantité restreinte, mais en réalité c’est l’ensemble des cryptos qu’il faut considérer, et là force est de constater que c’est du n’importe quoi. Chaque jour de nouvelles cryptos apparaissent (pas compliqué de cloner la blockchain en rajoutant une ou deux fonctions bidons et de faire un white paper), et chaque jour de nouvelles cryptos font un passage éphémère dans le top 20 : les insiders se gavent, les noobs raquent

    2) universalité du bitcoin : tout le monde allait l’adopter et cela allait constituer une vraie alternative de monnaie. Or on constate que le bullrun est drivé par les institutionnels , et que d’une manière générale 80% des BTC sont détenus par une petite minorité de porteurs, et ne parlons pas du portefeuille de Satoshi…A partir de là qui va vouloir rentrer dans le marché à 50-100k+ ?? la masse des gens vont regarder les hedges funds en leur disant vendez vos BTC entre vous ou à qui vous voulez mais ne comptez pas sur nous. Il suffit de raisonner aux extrémités : imaginons un scénario où un détenteur possède 100% des BTC : ses BTC valent zéro. C’eût été une autre histoire si la sauce avait pris de manière plus équilibrée.

    Au final les gens qui achètent des cryptos ne le font que une seule promesse : la capacité à trouver quelqu’un qui les leur rachètera plus cher.
    Ce n’est pas à proprement parler du Ponzi mais plutôt de la tulipe hollandaise. Rappelons nous qu’avec un bulbe on pouvait alors acheter deux maisons…

    • Bonne analogie avec la bulle spéculative du bulbe !
      L’avenir dira si ces monnaies rejoindront le sort de la tulipe où si, comme l’essor d’internet à ses débuts qui avait pu faire craindre le pire, l’affaire sera sur le long terme sera extrêmement positive.

      • @Jérémy quand je vois la tête des acheteurs actuels de btc , ca va vite tourner à la tulipe hollandaise

    • D’ailleurs le marché lui-même reconnaît la farce géante dont il s’agit, en propulsant le Dogecoin en 4ème position du market cap.

  • Quand on regarde les courbes d’évolution de la valeur du Bitcoin, qui peut-être assez dingo pour croire que ça a un sens, et pire, qu’une variable quasi incontrôlable et imprévisible peut servir de référence !
    La démence a de l’avenir

  • C’est exactement le contraire qui se passe : de blagues comme Dogecoin ou de simples « preuves de concept » comme Bitcoin au départ, le marché fait des phénomènes de société majeurs.

  • Ça va mal finir comme toutes bulles spéculatives. D’un côté, on critique les banques centrales pour créer de l’argent à l’infini et de l’autre on est d’accord avec la création illimitée d’argent virtuel sous la forme de cryptocurrency par des acteurs privés.

  • Monsieur Dréan,
    bonjour. En fait ce qu’affirme Nassim Nicholas Taleb, sur la chaîne de Ponzi, au sujet du Bitcoin est une évidence et une réalité très simple.
    La confusion que vous faites vient du fait que Ponzi était un escroc……En fait Taleb a voulu expliquer que tout ce qui n’est pas lié une valeur sous-jacente, entre dans le mécanisme de la chaîne de Ponzi.
    Il y a aussi par exemple sur les marchés boursiers de multiple exemple tout les jours de mécanisme de la chaîne de Ponzi……Plus une action monte, plus le nombre d’acheteur se rue sur l’action pour l’acheter…..Si cette hausse est liée au profit de la société qui viennent de bondir, voir a un nouveau contrat qui rapportera dans le futur, cette hausse est liée a une valeur sous-jacente……et ne relève pas du mécanisme de Ponzi…..Si par contre cette hausse est due a une rumeur, une croyance en l’avenir radieux de la société, voir a un simple effet boule de neige du au simple fait que le cours de l’action grimpe et que je veux en profiter aussi, nous somme en plein dans le mécanisme de la chaîne de Ponzi……Et il peut y avoir comme base a cela, fausse rumeur, fausse info ……..Et pas mal de monde vont se laisser prendre au piège en alimentant la hausse des cours……..!!!!!
    Ne pensez pas que je suis contre le Bitcoin qui m’a fait gagner pas mal d’argent……Par pur spéculation quand j’enfile ma veste de trader. Par contre comme investisseur dans la valeur, élève de Benjamin Graham et plus précisément de Walter Schloss, je cherche toujours la valeur sous-jacente du Bitcoin.
    Bien a vous. Pierre Marchand

  • Peut-être que quelqu’un de cultivé pourra m’expliquer la différence en matière d’inflation entre:
    1) Un dollar dé-multiplié un millard de fois
    2) Un bitcoin sub-divisé par autant
    Moi, je n’en vois aucune: on se retouve dans les 2 cas avec un milliard d’unites… Sauf bien entendu que votre dollar perdu au milieu du milliard ne vaut maintenant plus grand’ chose, tandis que le détenteur du bitcoin, lui, est devenu milliardaire! … D’où peu-être la comparaison avec le systeme pyramidal de Ponzi où les premiers servis s’en sortent toujours mieux que le dernier arrivé!

  • Avatar
    Esprit critique
    18 avril 2022 at 9 h 22 min

    « Le bitcoin n’est pas une pyramide de Ponzi » , Effectivement , La Pyramide de Ponzi est une escroquerie bien spécifique bien définie.
    Le BitCoin en est une autre fumisterie, C’est bien pire.

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