Esclavage : les États-Unis proposent des réparations financières

Réparations financières de l’esclavage : le mauvais chemin pour corriger des décennies de racisme institutionnel aux États-Unis.

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Joe Campaigning BY stingrayschuller (CC BY 2.0)

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Esclavage : les États-Unis proposent des réparations financières

Publié le 19 avril 2021
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Par Pierre-Guy Veer.

Non contents de torturer le langage à faire pâlir d’envie Isabelle de Castille, les wokes passent leur temps à se flageller afin de s’excuser de leur blanchité.

Pour remédier à ce péché originel, plusieurs proposent que le gouvernement – et donc, les contribuables – paient un tribut aux descendants d’esclaves en compensation des désavantages subis. L’administration Biden considère même la proposition ouvertement.

Le racisme institutionnel américain est évident pour quiconque ne porte pas d’œillères. Après la Guerre de Sécession en 1865, les anciens États confédérés ont tous adopté différentes variations des lois Jim Crow, c’est-à-dire l’apartheid reléguant les Noirs en citoyens de seconde classe.

Il aura fallu attendre cent ans avant que les Noirs puissent jouir pleinement de leurs droits grâce à la loi sur les droits civils, interdisant la discrimination raciale.

Mais même après plus d’un demi-siècle, l’égalité de facto n’a toujours pas rejoint l’égalité de jure. La guerre à la drogue était une tentative à peine voilée de s’attaquer aux Noirs et aussi aux Latinos.

Résultat : ces groupes risquent davantage d’être sanctionnés que les Blancs. Il est donc dommage que les manifestations de l’été dernier dénonçant les méthodes révoltantes d’interventions policières aient été ternies par des émeutes.

Réparations financières de l’esclavage : pour qui, par qui ?

Malheureusement, la solution proposée par les démocrates est la pire que l’on puisse imaginer. Non seulement le gouvernement fédéral dépense déjà trop – la dette pourrait atteindre le double du PIB d’ici 30 ans – mais cette distribution de fonds serait trop compliquée.

S’il reste des enfants d’esclaves, ils sont en fin de vie et l’argent risque de ne pas leur servir. Et que faire de ceux qui pourraient à la fois descendre d’esclaves et d’esclavagistes ?

Si compensation directe et excuses il doit y avoir, elles doivent aller directement aux personnes lésées. C’est ce que le Canada a fait à titre d’excuse auprès des Japonais internés durant la Seconde Guerre mondiale, mais aussi pour les autochtones arrachés à leur famille et placés dans des pensionnats où ils ont été victimes de mauvais traitements.

Autonomiser plutôt qu’infantiliser

Plutôt que d’envoyer des sommes d’argent qui, à long terme, ne corrigeront rien, le gouvernement des États-Unis devrait plutôt se ré-approprier la formule qui a permis au pays de devenir la première puissance industrielle : laissez faire et laissez passer.

Plusieurs décriront cette réponse comme un cliché, mais elle est pleine de bon sens. C’est le gouvernement, via l’esclavage et les lois Jim Crow, qui a été directement nuisible à cette population, c’est son retrait qui favorisera le développement de son plein potentiel.

En commencant par augmenter le choix scolaire : avec la pandémie, plusieurs États se sont mis à aider financièrement directement les élèves plutôt que le système, ce qui donne tout pouvoir aux syndicats.

Ainsi, si une école publique locale ne convient pas aux besoins de l’élève, les parents peuvent utiliser les fonds pour une autre école, privée, publique ou à charte, ou même instruire eux-mêmes leurs enfants. Laissons à chacun le choix que les antagonistes ont pu avoir.

Après la scolarité obligatoire, un gouvernement libéral ne subventionnerait pas artificiellement les élèves pour leurs études universitaires. Les facultés sont devenues des endroits luxueux grâce à une arrivée constante de nouveaux étudiants encore indécis à propos de leur avenir. Résultat : les coûts d’admission ont été multipliés par 7,5 alors que l’inflation n’est que de 1,6 depuis 1980.

Cela a eu pour effet d’augmenter les dettes étudiantes de façon dramatique ; ils doivent maintenant 1,7 billion (12 zéros) en prêts garantis par le gouvernement.

Finalement, un gouvernement réduit cesserait enfin de rendre la vie impossible à son peuple, et particulièrement aux minorités ethniques : des lois limitant la construction de nouvelles maisons aux lois salariales inspirées de l’eugénisme, en passant par des forces policières de plus en plus militarisées s’acharnant sur les minorités ethniques.

Un gouvernement libéral laisserait donc les citoyens en paix et se concentrerait sur ses tâches régaliennes, si tant est qu’il doive s’en charger.

Bref, si l’administration Biden veut véritablement indemniser les Noirs des torts dont ils ont été – et sont encore, bien souvent – victimes, elle doit éviter la solution facile et court-termiste de jeter de l’argent par les fenêtres. Elle doit plutôt envisager le long terme, rendre autonomes les Noirs et tous les autres groupes ethniques.

Il doit donc briser la tradition démocrate instaurée par Lyndon Johnson, qui aurait prédit que « les Nègres voteront pour les démocrates pour les siècles à venir. »

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  • A part jeter de l’huile sur un feu qui couve de moins en moins aux USA, aggraver les fractures d’un pays prêt à exploser et continuer à considérer les Noirs comme des citoyens de seconde zone incapables de se prendre leur destin en main sans être assistés des dame patronnesses démocrates, on ne voit pas très bien ce que ce genre de mesures débiles au sens premier du terme pourraient apporter. Si la mesure est adoptée, cela va faire un tollé, si elle est rejetée, cela va faire un tollé.

    • Il vous manque juste une « utilité » à cette mesure, qui est sans doute celle qui est vue par les élus démocrates : entretenir le clientélisme politique. À part ça, rien à ajouter…

  • Du grand n’importe quoi.
    Pourquoi donner tant d’importance à une infime minorité, bruyante certes, mais insignifiante au fond?

  • « Mais même après plus d’un demi-siècle, l’égalité de facto n’a toujours pas rejoint l’égalité de jure.  »

    De quelle égalité parlez-vous ? Bien sûr que les noirs sont strictement égaux devant la loi, à part peut-être bénéficient-ils de discrimination positive au détriment d’autres minorités mais sinon ?

    « Bref, si l’administration Biden veut véritablement indemniser les Noirs des torts dont ils ont été – et sont encore, bien souvent – victimes,  »

    De quelles tords actuels parlez-vous ? Si il existe des blancs et des noirs racistes (bien que ces derniers soient largement plus représentés dans les médias) il n’y a plus de racisme institutionnel.

    « Il est donc dommage que les manifestations de l’été dernier dénonçant les méthodes révoltantes d’interventions policières aient été ternies par des émeutes. »

    Les méthodes d’intervention policières « révoltantes » concernent-elles uniquement les noirs ? N’y a-t’il pas des études qui montrent que les noirs ne sont pas plus victimes de violences policières injustifiées – voire moins ?

    Je trouve que vous accumulez les contre-vérités et les clichés progressistes voire BLMistes !

  • Du fric, en plus au milieu de haines toujours entretenues, on ne peut imaginer plus stupide et aggravant.

  • Ils vont aussi demander aux royaumes côtiers africains, Dahomey, Bénin, etc… qui vendaient les esclaves aux négriers blancs des réparations?
    Voila la raison des victimisations, forcer les blancs à leur verser du pognon!

  • J’ai suivi à la télévision des émissions de rénovation de logement au Texas et vu des couples mixtes! Où sont les discriminations dont parle l’auteur de cet article? Cet état était pourtant sécessioniste et semble de nos jours exempt de racisme.

  • Les woke, pas « les wokes ». C’est un adjectif, donc invariable, en anglais. Est-ce que vous diriez les greens, bien sûr que non, les green.

  • A croire que Joe Biden n’a pas toute sa tête ! Mais qui peut penser que cette idée soit intelligente ou rationnelle? C’est désespérant !

  • Pour faire évoluer une société sur un sujet quelconque, il faut un minimum de trois générations, en lien avec une éducation suivie, continue et régulière. Quand on voit les démocrates penser qu’ils vont effacer le ségrégationnisme existant encore il y a peu avec du fric, on se demande si il est possible de faire pire.

  • Peut être vont ils aller jusqu’à vouloir faire, uniquement, payer les états du sud ?
    Je pense que cela serait très bénéfique au pays.

  • Pleinement d’accord avec l’auteur.
    Cependant si je devais me faire l’avocat du diable, en l’occurrence Biden, je dirais que ce dédommagement pourrait s’assimiler à une sanction pédagogique – la pédagogie par le pognon : la prochaine fois qu’un gouvernement voudra se lancer dans une politique inhumaine à l’encontre de tout ou partie de son peuple, planera la perspective d’une réparation coûteuse…

  • On fait le pari que les assos noires vont s’offusquer du montant alloué en sortant un truc du style « ce n’est pas suffisant » ? 🙂

  • Les européens dont des ancêtres ont été pris par les pirates barbaresques et vendus comme esclaves sont en droit de demander des sous auxdits ex barbaresques devenus très riches!

    • Les Algériens éludent la question dès qu’on leur rappelle les exactions de leurs ancêtres. Ils préfèrent parler de la colonisation, qu’ils ont provoqué par celles-ci.

  • Non à l’assistanat et oui à la justice intégrale et à l’égalité en vue d’une cohésion vraiment nationale. Les discours opportunistes, on en a assez M Biden.

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