Par Michel Faure.
Les sujets de Sa Gracieuse Majesté se sont souvent inquiétés de savoir si le prince ne serait pas, par hasard, un peu trop à gauche. Lui qui s’intéresse tôt dans sa vie aux jeunes désemparés des quartiers déshérités, qui porte le message de l’islam en haute estime, qui s’émeut du sort des peuples indigènes menacés par la modernité, fait montre d’une personnalité aux antipodes du conservatisme cultivé par la monarchie.
Et malgré sa fortune évaluée à quelques 400 millions de livres, il critique le gaspillage de ce qu’il nomme « la société du jetable ». Par ailleurs, son côté écolo dissimule à peine ses pulsions de révolution, voire de réaction, vis-à-vis de la modernité et du progrès.
Charles proche de la pensée de Hayek ?
Son inclination à l’intuition, son goût de l’harmonie, son rejet des Lumières et plus encore de l’esprit de Descartes, rapprochent étrangement ce prince anglais qui se dit vieux jeu des nouveaux économistes libéraux adeptes de l’école autrichienne dont l’un des plus éminents représentants fut l’économiste Friedrich Hayek.
Ce dernier n’aimait pas non plus Descartes, mais il jugeait cependant que « tuer l’idée du progrès » – crime que Charles semble parfois prêt à commettre avec les plus radicaux des écologistes – « c’est assassiner le concept même de liberté ».
Malgré ces différences, Charles a une forme de pensée proche de celle de Hayek pour qui le cartésianisme relève d’une « conception fausse de l’esprit humain comme entité située hors du cosmos, de la nature et de la société ». Après tout, selon de nombreux libéraux, jamais personne n’a décrété ni inventé le marché.
Lequel, lui aussi, même si Charles ne s’en est peut-être pas aperçu, constitue une harmonie mystérieuse. Sa main invisible évoque un mécanisme d’ordre naturel et spontané. Rien de cartésien dans cette affaire, pas de prémisses « claires et logiques », comme les réclamait Descartes.
Pour Hayek :
Pour comprendre l’histoire de l’homme civilisé nous devons nous défaire de la conception habituelle selon laquelle l’homme a construit sa culture avec sa raison et son intelligence.
Imaginons un instant que Charles, chantre de l’intuition et amateur d’harmonie, découvre, une fois roi, les livres de Hayek. Il y retrouverait quelques-unes de ses émotions intuitives et se réconcilierait enfin post mortem avec Margaret Thatcher, qui affichait son admiration pour le grand économiste autrichien devenu citoyen britannique.
Ainsi aurions-nous un roi d’Angleterre néolibéral, et ce serait bien sûr une extravagante nouveauté dans l’histoire de la monarchie britannique.
Michel Faure est l’auteur de Charles, roi d’Angleterre, paru aux éditions de l’Archipel en mars 2021.
Le prince Charles fait partie du club de Davos où il a défendu encore récemment, en janvier 2020, la globale économie et un changement radical de modèle. Il est très haut placé, ou du moins la monarchie britannique, dans le club des mondialistes… depuis des lustres.
vu ses engagements écologistes…
Bof,
Charles Windsor n’est qu’un nouvel exemple de bobo-écolo-conscientisé encore plus déconnecté du réel que les autres (royal origine oblige) et qui ne subira jamais les conséquences de ce qu’il prône pour les autres.
J’ai du mal à percevoir la moindre once de libéralisme dans le personnage.
Un roi néolibéral ? Ou ultralibéral ? Ou turbolibéral ?
Amusant qu’on n’ait pas conseillé à Michel Faure de modifier le titre de son article. Je rappelle que pour Contrepoints, un néolibéral ou un ultralibéral, cela n’existe pas. Mon avis est que néolibéral ou ultralibéral sont synonymes de capitaliste de connivence. Il suffit de remplacer les termes dans la presse mainstream et dans le discours du commun des mortels et tout devient limpide. Essayez !
Il est écolo et mondialiste, donc c’est exclu !
Je ne sais pas si Charles pourrait devenir un roi néolibéral, mais comme Edouard VII, ou Albert de Belgique, il pourrait étonner et régner avec profit pour son pays, ayant eu plus que le temps nécessaire pour y penser ou eu une bonne connaissance de la société “civile”.
Il n’est pas réputé pour son intelligence! Et je vous rappelle que la monarchie britannique n’a pas le droit de se mêler de politique, pas même d’en parler!
J’avais cru comprendre que le souverain britannique n’avait aucune influence sur les idées défendues par le gouvernement. Il se borne à lire le programme du gouvernement. Alors qu’il soit socialiste ou libéral n’a pas grande importance.
Le Prince Charles s’est préparé à son rôle de roi depuis de longues années et je suis certaine qu’il sera un excellent souverain bien épaulé par Camilla, Duchesse de Cornouailles.
C’est un woke. D’où tenez vous vos certitudes? Tout indique le contraire. De plus je crois qu’il décédera avant sa mère qui est bien part pour dépasser largement le siècle d’existence et qui n’abdiquera pas! Elle l’a promis à ses sujets.
Néolibéral, MAIS LOL !
Ce que pense supposément le Prince Charles n’a aucune importance. Ce sont les faits qui comptent.
C’est l’un des principaux soutiens du “Great Reset” qui – pour ceux qui ont lu la profession de foi de Karl Schwab – est une soviétisation du monde occidental.
Je crois d’ailleurs qu’on en voit les premiers effets…
Très juste. Le mouvement woke vient d’accélérer considérablement la décadence de l’occident. Seuls les pays de l’est résistent encore à cette idéologie délétère. Si on cherche depuis longtemps à expliquer la chute de l’empire romain, nous en avez un parfait exemple en ce moment même. C’est un suicide commis par la population qui rejettent les valeurs qui ont fait sa force. Ce ne sont pas les invasions barbares qui ont affaibli Rome, c’est parce qu’elle était affaiblie qu’ils l’ont envahie!