Consommation de drogue : si on sortait du tout répressif ?

L’esprit paternaliste des politiques publiques répressives pose problème, au-delà de l’inefficacité de l’appareil bureaucratique.

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Consommation de drogue : si on sortait du tout répressif ?

Publié le 24 décembre 2020
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Par Frédéric Mas.

Depuis le mardi 1er septembre 2020, les fumeurs de cannabis pris sur le fait seront passibles d’une amende forfaitaire de 200 euros. Si l’amende est réglée dans les 15 jours, elle est ramenée à 150 euros. Si, au contraire, le consommateur attend au-delà de 45 jours, son amende s’envole à 450 euros.

La décision a été prise par Jean Castex courant juillet pour lutter « contre les points de revente qui gangrènent les quartiers ». L’exécutif a donc adopté la législation la plus répressive d’Europe afin de décourager la consommation de stupéfiants, après avoir testé la méthode dans plusieurs grandes villes comme Rennes ou Créteil.

Une politique conservatrice

Rien de révolutionnaire dans ce nouveau geste du gouvernement, qui ne fait au final que suivre la voie tracée par Nicolas Sarkozy depuis 2002, reprise par Gérard Collomb quelques années après. Pour combattre la consommation de drogue en France, il ne faut rien laisser passer. Seulement, jusqu’à présent, cette politique s’est révélée inefficace, et la France se situe en tête des pays les plus consommateurs de cannabis de l’Union européenne.

Une autre politique est toutefois possible, même si elle est moins populaire chez nos édiles, car assez contre-intuitive. Plutôt que de réprimer et pénaliser les consommateurs, la légalisation du cannabis pourrait participer à assécher le marché, l’assainir et surtout le retirer des mains des mafias qui en vivent.

La politique de répression en matière de drogue est extrêmement élevée en termes d’argent public comme de capital humain. L’État multiplie les interventions pour en rendre l’activité prohibée, que ce soit en mobilisant les agences de santé publique, les administrations et les forces de l’ordre, le tout sans que son efficacité puisse être évaluée.

Aux États-Unis, la « guerre contre la drogue » a même participé à la militarisation de la police et la transformation de l’État-providence en une immense machine répressive1. Si d’aventure les multiples interdictions touchant à la drogue disparaissaient, l’appareil répressif pourrait se concentrer sur ses missions essentielles, à savoir maintenir l’ordre public et protéger les droits des individus. L’argent public pourrait être réinvesti ailleurs, par exemple dans l’amélioration du fonctionnement de la justice ou l’alourdissement des peines touchant aux atteintes à la propriété et aux personnes.

Sortir des cartels mafieux

En cantonnant la vente de drogue au marché noir, l’interdiction rend l’accès à l’information sur le sujet plus difficile2, y compris pour combattre ses aspects les plus dommageables en termes de santé. Elle transforme le marché en rentes que se partagent des mafias que la répression arrange. Celles-ci peuvent imposer leurs prix au consommateur tout comme la médiocre qualité de leurs produits.

La légalisation de la vente et de la consommation de cannabis permettrait l’entrée sur le marché de nouveaux acteurs permettant une amélioration de l’offre et un meilleur contrôle légal des produits mis sur le marché. Même en matière de santé publique, la légalisation permettrait donc d’avoir une vision globale de l’activité plutôt qu’un suivi purement répressif.

Plus fondamentalement, c’est l’esprit paternaliste des politiques publiques répressives qui pose problème, au-delà de l’inefficacité de l’appareil bureaucratique. Dans le domaine, c’est l’intégralité du logiciel étatique français qui est à revoir pour le rendre plus favorable à la liberté individuelle.

Article publié initialement le 1er septembre.

  1. Sur le sujet, voire notamment Christopher Caldwell, The Age of Entitlement. America since the Sixties, Simon & Schulster, 2020.
  2. Mark Thornton, The Economics of Prohibition, Univ. of Utah Press, 1991.
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  • L’esprit paternaliste de l’État français ressemble davantage à celui du père Fouettard qu’à celui du père Noël.
    Ce qui est dramatique, c’est que la France a tous les jours, sous les yeux, les avantages des politiques de dépénalisation/libéralisation de la consommation de drogues, dans les autres pays, mais qu’elle continue de s’enfoncer dans la même logique stupide, parce qu’elle se révèle incapable d’en sortir, par lâcheté ou idéologie ! Et ce n’est qu’un domaine parmi tant d’autres…

  • Penser que la légalisation d’une drogue, ici le cannabis, pourrait « assainir le marché » est une douce illusion. D’autres variétés, moins chères, plus fortes, ou bien d’autres drogues seraient proposées (une bonne vieille politique de l’offre…) par des gens qui sont tout sauf stupides à se laisser déposséder de leur manne financière.
    Je pense donc qu’il n’y a que 2 solutions. Soit la libéralisation totale, non seulement du cannabis mais également du reste (avec la question, je le reconnais, d’où s’arrêter…), soit la pénalisation à outrance. Le premier cas génère des problèmes de santé publique pas piqués des hannetons, et dans le second cas, il faut à la fois assécher l’offre ET la demande mais de manière bien plus radicale que maintenant…
    Santé publique d’un côté, droits de l’Homme de l’autre.
    Rien se ne passera que de vaines gesticulations.

    • Si on interdit tous, on interdit le tabac, l’alcool, les benzodiazepine, les élections, les populistes et les c.ns. Vaste programme dirait l’autre.
      Non non, il faut tout déréglementer, comme au XIX°. Tu veux fumer du canabis? tu veux de la morphine? Ok dans la mesure où n’agresse pas les autres, c’est à dire faire cela dans son coin tranquille. Cela ne regarde pas les autres.
      L’argument de santé publique est un faux argument, comme l’intérêt général. C’est ta santé pas celle du voisin.

      • certes, mais cela implique que la responsabilité de celui qui consomme ces produits soit pleinement engagée (loin de la culture de l’excuse).

        Car, par rapport au 19è siècle, il y a beaucoup plus d’interaction entre les hommes : au 19è siècle, il y avait peu de probabilité de conduire sous l’emprise du cannabis, avec les conséquences que l’on connaît. Au 19è siècle, une overdose n’était pas soignée aux frais des contribuables de la sécurité sociale…

        • Voilà l’argument de l’assurance maladie…
          Faisons aussi des assurances maladies privées avec exclusion des toxicomanes, par exemple.

          • Mieux: Ecluons les fumeurs de joints de la sécu avec éventuellement l’obligation (mais au moins le droit) de s’assuer dans le privé. Je vous garantis que rapidement, Axa va offrir des assurances à un meilleur prix que la sécu, et que les français se mettront à fumer des joints juste le temps de se faire tester positif pour avoir le droit de sortir de cette bauge administrative inefficace.

          • Pourquoi pas, si on autorise aussi l’existence d’assurances permettant de rouler sans casque ou sans ceinture…

        • Vous êtes malhonnête avec l’argument sécu:
          « Au 19è siècle, une overdose n’était pas soignée aux frais des contribuables de la sécurité sociale… »

          Mais si on justifie la prohibition de la drogue par la sécu et le fait que ce soit facturé à la collectivité alors on peut raisonnablement appliquer ce raisonnement à absolument tout ce qui peut créer des problèmes de santé: Le sport et se sblessures, l’alcool et le tabac, le café (mauvais pour le coeur), la malbouffe, la trop bonne bouffe, le sexe sans préservatif, la baignande en mer, les ballades en montagne, la cueillette des champignons et j’en passe. Alors pourquoi on n’en parle qu’à propos de CERTAINES drogues (et surtout pas la picolle)? Parce que c’est un argument de MAUVAISE FOI.
          Soit on réprime tout ce qui fait des frais à la sécu et le confinement vous semblera bientôt être le « bon vieux temps où on était libre » tellement le despotisme de la sécu va vous interdire absolument tout ce qui vous plait dans la vie, soit on admet que c’est un argument pourri. J’aimerai qu’on statue un peu sur ce point. Pourquoi les tenants de cet argument ne parlent pas des 240 milliards que l’alcool et le tabac sont supposés couter chaque année à la sécu (a mon avis le chiffre est une foutaise mais c’est tout ce que j’ai trouvé)? Pourquoi soigner les cirrhoses au frais de la princess est acceptable et pas les dégats du cannabis?

          « Tu peux pas comprendre t’es pas patriote avec ton hakik » me semble être la seule explication raisonnable.

        • Une des plus grandes causes de maladies, voire de mortalité, est la mauvaise alimentation, ou encore le tabac. On devrait, en toute logique, commencer par s’offusquer de ces dégâts là sur le portefeuille des assurés sociaux (le terme contribuable est impropre) avant de taper sur quelques malheureux fumeurs de joint qui iront coûter « trois francs six sous » à la collectivité…
          C’est une des raisons pour laquelle je considère que l’argument de la sécu est particulièrement hypocrite…

          • C’est quand même amusant que vous lui tombiez tous dessus à bras raccourcis, sans prendre en compte la possibilité (que pourtant son « responsabilité de celui qui consomme ces produits soit pleinement engagée » amène à envisager) que ce qu’il souhaiterait, c’est la disparition de la Sécu au profit d’assurances privées une responsabilité personnelle, et non collective, du fumeur / buveur / … (des assurances qui modulent leurs tarifs en fonction de vos habitudes – fumeur ou non par exemple -, cela existe partout dans le monde)

  • On transfère l’inefficacité du couple police/justice à une administration française très efficace(la seule peut-être ) et qui ne lâche jamais…Le Fisc français.
    Après tout on est bien poursuivi pour un excès de vitesse m^me minime pourquoi pas pour un joint.

    • ça marche bien la drogue chez les fonctionnaires et élus ?

    • Dans un monde libéral, une sanction pour excès de vitesse peut se justifier, dans la mesure où il met en danger autrui (bien évidemment pas pour qqes km/h de trop, je parle plutôt des gros excès de vitesse, ou des vitesses totalement inadaptées). Fumer un joint n’a jamais fait de mal à personne (d’autre que moi). Rien ne justifier qu’on condamne un fumeur (sauf si éventuellement, il prend le volant juste après)…

  • Ce n’est pas parce que la consommation sera devenue légale qu’il n’y aura plus de trafic. La filière légale du cannabis sera soumise à une taxation qu’on imagine pas légère ce qui poussera une partie des consommateurs à s’orienter comme aujourd’hui sur le marché noir (comme pour le tabac). Il faudrait une taxation légère et une législation sévère sur le trafic et non la consommation. Pour les cartels, si le risque est supérieur à ce qu’ils peuvent espérer gagner, le jeu n’en vaudra pas la chandelle.

    Mais comme dis très justement RB83, une fois légalisé le cannabis perdra de sa superbe. Tout ce qui est illégal séduit les esprits subversifs. Une partie des consommateurs se reportera sur d’autres « drogues » illégales. C’est pourquoi je pense que le mieux est de libéraliser l’entièreté du marché de la drogue, le taxer légèrement et à chaque fois sanctionner très lourdement le trafic.
    Il faudrait que l’on puisse considérer les consommateurs comme des malades plutôt que comme des délinquants.
    C’est sur que l’éthique en prend un coup, mais rien n’indique que la consommation serait supérieure dans un marché entièrement libéralisé par rapport à un marché illégal. Peut-être les premiers temps avec l’excitation.

    • L’argument de la recherche de l’interdit est un préjugé jamais démontré. C’est des propos de bistrot.
      Quant à la taxation qui oriente vers le marché noir c’est un autre problème: Passer de la drogue en France oblige les trafiquants à atteindre des montant critiques pour être rentables. Importer 100 kg ou importer 1 tonne c’est grosso modo les mêmes coûts. Donc si le marché légal prend ne serait-ce que 30% du marché, les taffiquants auront un mal fou à se placer. Il se retrouveront avec de la drogue sur les bras. Par ailleurs les trafiquants importent du hash du maroc. Pourquoi du hash? Parce que la bas on cultive en extérieur, donc il y a des plantes mâles, donc les fleurs femelles sont fécondées et pleine de graines. donc moins fortes. Donc il faut extraire la substance active sous forme de hash parce que les fleurs telle quelles ne valent pas tripette sur le marché. Et ce hash se vend très mal face à des fleurs « sinsémilia » qui ‘ont pas été fécondées et sont plus chargées en THC. Ces fleurs sinsémilia sont faciles à cultiver… En intérieur dans des grands entrepots. Et ces entrepots sont faciles à repérer (remonter la filière en suivant les trafiquants, demander au compteur linky etc…). S’il y a une filière légale elle bénéficiera aussi d’une qualité largement supérieure. Il y aura du trafic, mais pas plus qu’avec l’alcool actuellement et les gars qui font 3 francs 6 sous avec un alambic.

      Les consommateurs ne sont pas des malades et vous n’avez pas à les considérer comme autre chose que des citoyens ordinaires responsables de leurs actes avec circonstance aggravante en cas de crime commis sous influence. Si les consommateurs de cannabis sont des malades alors les consommateurs d’alcool le sont aussi. Et la france a 80 de malades sur son territoire. Sans oublier les addicts au café, aux pilules diverses et bigarées, et j’en passe. Alors arrêtons deux minutes de prendre systématiquement les gens différents pour des malades des dangers ou je ne sais quoi. Contentons nous de nous soucier des gens violents et déjà on aura une action plus concentrée donc plus efficace en plus de ne pas perdre notre temps à « soigner » des gens qui n’en demandaient pas tant.

      • Vous m’avez mal compris sur ce point ou alors je me suis mal exprimé: il vaut mieux considérer les consommateurs qui souhaitent sortir d’une addiction comme des malades plutôt que comme des délinquants. Dans le sens où ils pourront ouvertement requérir une aide extérieure sans risquer une amende ou une peine d’emprisonnement pour leur consommation.

        • Aide qu’ils pourront tout aussi bien réclamer sans rien risquer si on se contente de dépénaliser/libéraliser. Comme pour la cloque par exemple. Personne ne considère les fumeurs de tabac comme des « malades », ce qui n’empêche pas qu’on puisse leur proposer des outils pour en sortir s’ils le souhaitent.

        • Effectivement vous vous êtes mal exprimé sur ce point. Du coup effectivement j’avais mal compris.
          Ceci dit je pense qu’on peut ne pas les considérer comme des malades sans pour autant les considérer comme des délinquants non plus. une addiction c’est pas un truc qui vous tombe dessus . C’est un mauvais choix dont on paye les conséquences. Les gens sujets aux addictions et qui veulent s’en débarrasser sont en demande d’un service. Ils ont un problème. Qu’on les considère comme des malades ou pas, ça ne leur sert strictement à rien concernant leur adiction. En revanche les considérer comme des delinquants ca leur met des batons dans les roues comme vous le remarquez très justement. Mais entre l’inutile et le contre productif, si j’ai naturellement tendance à préférer l’inutile, j’ai quand même du mal à me résigner. Sans compter que l’inutile est souvent contre productif aussi:

          « Je suis un tox mais on m’a dit que j’étais malade donc c’est pas ma faute donc c’est pas mon problème donc pourquoi je ne demanderai pas à la société de payer pour moi, après tout je suis une victime. »

          Ne pourrait t’on pas juste considérer les tox comme des citoyens comme les autres qui doivent se démerder avec LEURS problèmes et LEUR vie? Et des citoyens à qui on est libre d’apporter ou non de l’aide si on veut? Qu’est ce que c’est que ce besoin permanent de vouloir ranger les humains dans des cases? Ah oui: C’est de l’étatisme aigü. On en fait tous de temps en temps (les stigmates de l’éducation nationale)

    • Pourquoi taxer d’avantage, la vente directe du joint en paquet de vingt rendrait le prix du cannabis nul…. Faut toujours acheter le tabac pour ce faire un joint !

    • Les considérer comme « malades » serait un moindre mal pour les consommateurs quoique… Je crois que le Portugal a mis en place ce type de politique.
      Je dis « quoique » car je considère en effet que c’est une faute morale tout aussi grave que la sanction pénale. Par expérience, je me méfie autant des sociétés dans lesquelles on « médicalise » certains comportements que celles où on les criminalise.
      Souvenons-nous comment l’homosexualité a longtemps été traitée…
      Considérer comme anormal, déviant, ou suspect un comportement où l’on ne fait de mal à personne a toujours été dangereux pour la liberté des individus.

      • Vous irez raconter aux multiples victimes des opioïdes qu’ils ne sont pas des malades… (je ne parle pas du cannabis, évidemment, son potentiel addictif physique étant quasi nul)

  • « la légalisation du cannabis pourrait participer à assécher le marché, l’assainir et surtout le retirer des mains des mafias qui en vivent. »

    pourriez-vous développer ?

    • Comme la prohibition des années 30 aux state qui on vu se développer la mafia.
      Al Capone était bien intégré dans la ville, et tout le monde allait dans les tripots clandestins, comme tout les jeunes achête du cannabis en France.
      Les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires Montesquieu.

    • Quand le cannabis est légal, gégé le toxico 65 kg de peur, a le choix d’aller se fournir dans un cofeeshop légal ou chez des dealers patibulaires qui parfois lui prennent son fric et lui mettent un tarte dans le pif au lieu de le fournir. Il va où d’après vous?

      • les dealers laisseront-ils les coffeeshop légaux leur prendre leur marché ?

        • Comme pour la fin de la prohibition au US, le marché légal a tellement d’avantage que les dealers disparaissent.
          Je vais vous dire la vérité. L’état est très content de la penalisation de la drogue car cela augmente son pouvoir et sa surface d’intervention. Avec les douanes, les gendarmes, les travailleurs sociaux.
          Je me rappelle d’un reportage où on voit un gendarme partir en expédition dans une ile isolée de Polynésie car il y a un mec qui fumerait sa production locale après le taf en regardant le coucher de soleil.

          • Et même au delà de ça: Comment justifier les contrôles d’identité et les fouilles au corps si ce n’est par la lutte contre le trafic de drogue ou l’interdiction de porter des armes.
            La vérité c’est qu’ils cherchent surtout la contrebande de produits surtaxés. Sauf que comme ça la fout mal de demander au citoyen de déssapper pour collecter des impôts, on invente une cause supérieure pour l’obliger à se plier à la fouille en règle et trouver tout le reste: Vin sans etiquette, outillage de travailleur au black, contrebande de cigarettes, grosses sommes en liquide etc…
            Le seul but de la prohibition c’est le même but que pour toutes les actions de l’Etat: De l’extorsion pour le pouvoir, et du pouvoir pour l’extorsion.

        • Les dealers c’est une bande de loulous de Poméranie qui se la pètent gros durs alors que ce sont juste des opportunistes (je vous jure que je sais de quoi je parle). Si l’opportunité disparaît ils ne vont pas se battre pour faire la guerre (la guerre c’est cher) avec le fric qu’ils n’auront plus.
          S’il y a des dealers très puissants genre baron de la drogue, vraiment très puissants, alors il sont déjà en train de se battre pour la prohibition en sous main, via du lobbying. Mais les cofeeshops incendiés par les dealer qui craignent la concurrence, c’est de la science fiction (dans le cadre d’une véritable légalisation).
          D’ailleurs dans le Colorado, ça ne s’est pas produit. Dans le Whashington non plus dans l’Orgeon non plus etc…
          Donc je comprends que vous vous posiez la question. Il n’y a pas de question idiote mais je vous jure que c’est pas un scénario très crédible. Et mêm si ça devait se produire, ça ne durerait vraiment pas. un coffeeshop a le droit de se protéger. Quand vous embauchez des vigiles, les petits dealers ne mouftent pas tant que ça. les attaques à l’AKM comme dans leurs règlements de compte, ils ne pourront pas s’y adonner sans que des vigiles armés ne leur répondent. Et là, ils se trouveront gros jean comme devant.
          C’est pas des guerriers les dealers. C’est des commerçants qui cherchent des opportunités. Ils ne deviendront pas des guerriers.

  • Éternel débat en France qui n’avance pas. Je suis adulte et je fais ce que je veux de mon corps et de mon esprit tant que ça ne dérange pas les autres. C’est pas voltaire qui dit ça c’est moi, petit français moyen qui fume un pétard comme on boit un verre de whisky. C’est très difficile à comprendre pour la majorité des français qui sont arrogants, superficiels et peureux. C’est pas près de changer….

    • C’est à peu près cela, j’ai de plus en plus l’impression que mes compatriotes me sont étrangers : des jaloux, dociles, collectivistes avec les biens des autres, peureux, prêts à abandonner toutes leurs libertés pour une gamelle et l’illusion de leur sécurité.
      Ceux là ne me méritent pas 😉

    • C’est pas difficile à comprendre pour eux. C’est pas qu’ils ne comprennent pas ça, c’est qu’ils ne veulent pas que vous ayez cette liberté. Ca les gène de voir des gens s’adonner à ce plaisir. Le cannabis est une drogue de bronzé mal intégré, de hippies, de feignasses, dans leur esprit (rayez la mention inutile). Le cannabis c’est de la m… et si c’est autorisé d’après eux c’est qu’on va en distribuer dans les écoles ou forcer les femmes enceintes à en consommer.
      Pour les prohibitionnistes, les « autres » sont des imbéciles finis qu’il convient de mater.
      En fait les opposants à la légalisation sont en général très résumés par ceci:

    • « la majorité des français qui sont arrogants, superficiels et peureux »
      Bien entendu vous vous excluez de cette majorité éééééééééé

  • Dire que l’on est pour la légalisation de TOUTES les drogues vous place immédiatement dans la catégorie des fous à lier et le premier reproche qui vous sera fait est de cautionner la drogue. Comme si la légalisation allait immédiatement et inévitablement augmenter le nombre de consommateurs, ce qui n’est appuyé par aucune donnée. On peut vouloir qu’une chose soit légale sans la considérer bonne. Cela remet la responsabilité dans les mains de l’individu.
    Evidemment, cela devrait se faire sans taxes écrasantes, qui garantiraient aux cartels un avenir encore confortable dans cette filière. Car cette illégalité n’est rien d’autre en pratique qu’un monopole garanti par l’état pour les cartels : le risque associé disqualifie les petits acteurs indépendants et les gros peuvent intimider les autres à leur guise.
    Peut-être qu’un jour nos dirigeants auront l’audace nécessaire pour faire ce choix de la liberté… Moins de ressources pour les criminels, et du côté de la police plus de ressources pour le reste. Il y aura toujours des drogués légalement ou pas.

  • Fumer du cannabis est donc aussi grave que de ne pas porter son masque…. L’état a vraiment une problème, il ne supporte pas la liberté.
    Est-ce si difficile de passer directement à l’autorisation de consommation et donc de vente dans le circuit habituel des bureaux de tabac ?

  • Ca envoie aussi le signal suivant: Fumer du cannabis est un privilège accordé à ceux qui peuvent se permettre de perdre 150EUR à chaque fois qu’ils fument… C’est une loi qui vise expressement les pauvres.

  • Provocation : qui a le plus intérêt à la poursuite de la politique répressive (et inefficace…) les mafieux à qui cette législation réseve ce marché ? Les politiques dont certains à n’en pas douter sont rémunérés en sous main? La police qui en espère des moyens supplémentaires ?
    Social ? : les premières victimes sont les habitants des cités squattées par les gangs et leurs guetteurs. Mais ce ne sont que des sous populations appauvries et qui de plus ne votent pas !
    Objectivité ? : légaliser reviendrait à remplacer le hachisch par d’autres drogues plus dures ? Qui veut aujourd’hui se fournir en drogues plus dures n’a aucune difficulté à s’en procurer !
    La fausse solution : réserver ce marché à des pharmaciens ? le marché doit être ouvert (réservé?) notamment aux jeunes engagés dans le trafic à qui il faut proposer des officines publiques ou privées pour leur permettre de garder leur source de revenu et éviter de se lancer dans d’autres trafics. Quitte à laisser une partie de l’approvisionnement aux gros bonnets actuels en concurrence avec un office public chargé d’acheter la matière première aux petits producteurs des pays en voie de développement qui ont besoin de ce revenu … ou aux agriculteurs français.

  • Il n’y a qu’une drogue que le législateur serait légitime à interdire (mais je ne sais pas si elle existe) : celle qui transformerait à tout coup son consommateur en meurtrier.
    Pour toutes les autres, toutes celles qui ne peuvent, au pire, nuire qu’aux seuls consommateurs, il convient, pour toutes sortes de raisons, politiques, économiques ou constitutionnelles, de tout autoriser.

    • Vous voulez parler de la CHARIA? qui est une drogue intellectuelle, tout comme l’ECOLOGISME qui en est une autre. Alors que l’Ecologie est une science interdite comme bien d’autres par les politiciens du GIEC…qui méprisent tous les prix Nobel du monde depuis le congrès des écolos de Rio de Janeiro en 1992 !
      Absurdum lèche les bottines de la gamine déscolarisée Greta qui en remerciements l’a ridiculisé devant l’ONU. Mais montre toute son abjection méprisante pour Emmanuelle Charpentier, une des plus remarquable des prix Nobel de tous les temps, dont il maintien sans honte son exil de la France?

  • Dépénalisation ou légalisation ?
    Pour ma part je préfère la libéralisation. Il est temps que le cannabis (et d’autres drogues ? ) rejoignent le cercle des psychotropes dont le commerce est autorisé, comme le tabac, le café ou l’alcool.
    Pas chaud par contre pour suivre l’exemple du Portugal, même si l’on sort enfin du tout repressif, qui considère le consommateur comme un malade. Paternaliste soft…

  • Deux problèmes concernant l’usage du cannabis régulier :
    – celui de l’usage chez les très jeunes.
    Baisse du pouvoir de concentration et d’apprentissage. Cela majore le pourcentage d’échec scolaire ce qui impacte l’enfant et son avenir bien sûr mais aussi notre société dont le niveau scolaire est de plus en plus bas.
    – le risque de la conduite automobile ou de la pratique de toute activité pouvant être dangereuse pour soi-même (mais là j’admets volontiers que tout le monde a le droit de se suicider sans souci), mais aussi pour les autres.

    L’alcool ce n’est pas mieux certes mais il y a des seuils, d’ailleurs trop bas (0,5 g/l pouvant être atteint sans consommation d’alcool) que l’on peut aisément vérifier par exhalation ou prise de sang.

    Pour le THC en consommation régulière il y a stockage en intra-duremèrien et dans les graisses ce qui en fait un produit de « libération prolongée ». Ceci étant associé à ue discordance entre effets ressentis par le fumeur et effets réels sur les délais de réactions par exemple (conduite automobile), un risque réel pour autrui existe.

    Je suis pour la liberté, y compris de fumer le cannabis, mais uniquement pour les personnes majeures donc responsables, et il parait nécessaire de développer des analyses fines pour détecter les seuils réellement dangereux pour autrui afin de permettre un espace de liberté sans faire prendre de risque aux autre.
    Donc que chacun ai le droit de se démolir comme il veut mais sans nuire à autrui…

    PS : Je vois tous les jours les massacres liés au tabac. Dire que le cannabis n’est pas plus dangereux que le tabac…d’autant que le Haschich est le plus souvent fumé avec du tabac…

    • « il parait nécessaire de développer des analyses fines pour détecter les seuils réellement dangereux pour autrui afin de permettre un espace de liberté sans faire prendre de risque aux autre. »
      Je suis globalement d’accord avec vous sur tout, sauf sur ce point : il n’est pas possible de définir un « seuil », toute personne réagissant différemment à tout produit, et ce sans même prendre en compte la régularité de la consommation (un pochetron notoire est dans un bien meilleur état après une demi bouteille de whisky que certains après une flute de champagne), juste de part l’individualité de chaque organisme.

      Je pense que la meilleure des solutions reste la méthode américaine : une série de tests physiques simples (tenir sur une jambe, marcher sur une ligne droite… on peut éventuellement envisager, et ça pourrait faire l’objet d’une étude pour trouver la méthode la plus adaptée ainsi que définir ce qu’est un état « normal » – vu que là aussi c’est variable par individu – un test de réflexes), sans aucune mesure de « taux ». On ne vous demande pas de présenter un « taux » arbitrairement fixé, mais de montrer votre capacité à conduire sans mettre autrui en danger.

    • « Se démolir comme il veut »…
      Comme vous y allez ! Il n’y a pas plus de raison de faire référence aux grands mots (maux) pour un petit pétard que pour un petit verre de Bordeaux…
      Il est temps que les pouvoirs publics cessent d’infantiliser les citoyens de ce pays.

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Un article de Michael J. Armstrong

Avant que le Canada ne légalise le cannabis récréatif en octobre 2018, ses effets potentiels faisaient, comme cela est toujours le cas ailleurs dans le monde, l’objet de nombreux débats.

Aux États-Unis, le gouverneur du Nebraska, Pete Ricketts, a déclaré que le cannabis était une « drogue dangereuse » qui tuerait les enfants. L’homme politique allemand Markus Söder a exprimé des préoccupations similaires alors que le gouvernement s’est accordé au mois d’août autour d’un projet de loi qui ferait... Poursuivre la lecture

La semaine dernière, la coalition au pouvoir en Allemagne a adopté son projet de loi légalisant le cannabis récréatif en Conseil des ministres. Initié par le ministre de la Justice du parti libéral allemand Marco Buschmann, et repris par le ministre socialiste de la Santé Karl Lauterbach, il sera présenté au Parlement à l’automne et malgré l’opposition des conservateurs, il y a peu de doutes sur son adoption.

La coalition a insisté sur ses deux objectifs prioritaires : la santé publique et la lutte contre la criminalité organisée. Une ... Poursuivre la lecture

Par Khalid Tinasti.

Fin janvier 2023, le Conseil économique, social et environnemental a rendu un rapport préconisant une commercialisation encadrée du cannabis. En 2021, une mission d’information de l’Assemblée nationale avait elle aussi recommandé une légalisation du cannabis sous contrôle de l’État.

Depuis quelques années, les débats sur le contrôle et la riposte au cannabis se sont multipliés en France. Face à l’augmentation de la consommation, du trafic et des saisies, ces travaux ont en commun d’appeler à abandonner la rép... Poursuivre la lecture

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