Les Français ont-il encore confiance dans la science ?

L’une des grandes questions que pose l’épidémie de Covid-19 est celle du statut social de la science et de son rôle dans le monde d’après.

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Les Français ont-il encore confiance dans la science ?

Publié le 2 mai 2020
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Par Luc Rouban1.
Un article de The Conversation

En qui peut-on avoir confiance ? Les soignants, élevés au rang de héros ? Les choix du gouvernement, sous le feu des critiques pour les déclarations contradictoires de ses membres ? Le corps professoral et médical dont le discours rationnel est relayé par les médias en matière de confinement et de prophylaxie mais dont certains représentants s’embourbent dans des polémiques, comme celle qui s’est développée autour du professeur Raoult ?

L’une des grandes questions que pose l’épidémie de Covid-19 est celle du statut social de la science et de son rôle dans le monde d’après. Le politique, en convoquant la parole des experts, parfois relayée avec retard et confusion, cherche à trouver des solutions collectives pour épargner des vies, sauver le pays de la catastrophe économique mais aussi ce qu’il reste du macronisme pris au piège de sa propre prétention à l’efficacité.

Dans ce contexte, comment les Français se représentent-ils la science et ses messages, sur lesquels la communication de crise sanitaire s’appuie ?

La dernière vague de l’enquête du Baromètre de la confiance politique du Cevipof, menée en avril au cœur du confinement, nous montre que, loin d’être acquise, la légitimité de la parole scientifique est particulièrement malmenée au sein de l’opinion publique.

La crise sanitaire n’a pas valorisé le statut social de la science

Le triomphe de la science sur le populisme est loin d’être acquis. On enregistre, certes, de très hauts niveaux de confiance dans les hôpitaux : entre février et avril 2020 (« tout à fait confiance » et plutôt confiance » passe de 82 % à 89 %). Par ailleurs, l’affirmation selon laquelle « Les chercheurs et scientifiques sont des gens dévoués qui travaillent pour le bien de l’humanité » réunit 85 % d’opinions positives parmi les enquêtés.

Cela étant, la science en tant qu’ensemble d’activités institutionnalisées fait l’objet de beaucoup plus de réticences. Nous avons ainsi posé la question suivante aux enquêtés de notre échantillon représentatif :

Avez-vous l’impression que la science apporte à l’Homme plus de bien que de mal, autant de bien que de mal, plus de mal que de bien ?

Les enquêtés répondent en France qu’elle apporte plus de bien que de mal à concurrence de 41 %, autant de bien que de mal à hauteur de 46 %, et plus de mal que de bien à 12 %. Ces chiffres étaient les mêmes en décembre 2018. Rien n’indique un élan d’enthousiasme à l’égard de la science. On peut compléter cette question par d’autres portant sur le fait que la science et la technologie menacent les valeurs morales ou bien sur le point de savoir si le bon sens n’est souvent pas plus utile que les connaissances scientifiques.

Un indice de soutien à la science

Sur cette base, nous avons construit un indice de soutien à la science qui va de 0 à 3 en fonction du nombre de réponses allant dans le sens de la défense des activités scientifiques. Nous pouvons ensuite dichotomiser cet indice entre ceux qui soutiennent fortement celles-ci (niveaux 3 et 4) et ceux qui ne les soutiennent pas (niveaux 0 et 1).

Graphique 1 : L’apport de la science en Allemagne, en France et au Royaume-Uni en avril 2020 (%).


Baromètre de la confiance politique, CEVIPOF, vague 11 bis, 2020, Author provided

L’analyse montre que 45 % des enquêtés défendent la science alors que 55 % ont un niveau de soutien bien plus faible. De surcroît, c’est en France que ce niveau est le plus bas si on compare la situation nationale à celle qui prévaut en Allemagne et au Royaume-Uni sur la base du même questionnaire et de la même date de terrain.

Le niveau de populisme, une puissante influence

Il ne suffit pas de présenter des données moyennes, il faut regarder ce qui joue le plus sur leur évolution. Sans grande surprise, le niveau global de soutien à la science suit le niveau de diplôme et, mécaniquement, celui de l’appartenance aux divers groupes socioprofessionnels.

C’est ainsi que le soutien aux activités scientifiques passe en France de 37 % dans les catégories populaires, à 48 % dans les catégories moyennes puis à 56 % dans les catégories supérieures, ce qui veut dire que même ces dernières sont assez divisées sur la question.

L’âge joue aussi et différencie dans les trois pays les seniors de plus de 65 ans, toujours bien plus défenseurs des activités scientifiques que les générations plus jeunes : autour de 40 % chez les 18-24 ans mais 57 % chez les seniors français, 55 % chez leurs homologues allemands et 65 % au Royaume-Uni.

Mais l’équation est déjà là : c’est chez les plus diplômés et les seniors que le niveau de populisme est le plus bas, comme le montrent de nombreux travaux de science politique.

Or c’est bien lui qui fait varier le plus les représentations sociales de la science. Pour étudier le niveau de populisme, nous avons construit un indice reposant sur les questions suivantes :

  • les hommes politiques sont plutôt corrompus ;
  • un bon système politique est celui où les citoyens et non un gouvernement décident ce qui leur semble le meilleur pour le pays ;
  • la démocratie fonctionnerait mieux si les députés étaient des citoyens tirés au sort.

Cet indice, qui va donc aussi de 0 à 3, a été dichotomisé afin de distinguer un niveau faible de populisme d’un niveau élevé (niveaux 2 et 3).

Graphique 2 : Le soutien à la science par niveau de populisme en avril 2020 (%).


Baromètre de la confiance politique, CEVIPOF, vague 11 bis, 2020, Author provided

En France, 57 % des enquêtés sont d’un niveau élevé de populisme contre 55 % en Allemagne et 51 % au Royaume-Uni. Il suffit alors de croiser l’indice de soutien à la science et l’indice de populisme pour voir que l’effet de ce dernier est considérable.

Le populisme, reposant sur la défiance à l’égard des élites, peut se décliner à gauche (la science est prisonnière du capitalisme et des intérêts financiers) comme à droite (la science est un prétexte pour disqualifier le savoir naturel du peuple ou les traditions).

Mais dans un cas comme dans l’autre, son filtre joue un rôle puissant dans la perception que les enquêtés ont de la science comme institution.

Quand la science se transforme en expertise

L’activité scientifique reste toujours un peu mythique pour une grande partie de l’opinion. Les professionnels de la recherche connaissent l’envers du décor en bien comme en mal, surtout en mal, lorsque la science instituée peut devenir un jeu de dupes (comités de lecture contrôlés par des réseaux de copains, ouvrages signés par des auteurs qui n’ont rien écrit, etc.).

Les représentations sociales de la science sont cependant fortement modelées par l’information gouvernementale qui, à travers l’expertise, tente de transformer l’information scientifique en décisions légitimes.

Le point faible des activités scientifiques est donc ce processus de transformation où le travail politique reprend ses droits.

Dans le cas de l’épidémie de Covid-19, l’information gouvernementale n’a pas convaincu grand monde en France même si la personne du président de la République suscite une légère hausse de confiance entre février et avril, passant de 33 % à 36 %.

La science malade de la politique

La confiance placée en France dans les sources d’information sur la situation sanitaire passe ainsi de 91 % lorsqu’il s’agit des médecins à 68 % lorsqu’il s’agit des experts scientifiques qui conseillent le gouvernement puis à 42 % lorsqu’il s’agit du seul gouvernement.

Les comparaisons sont assez impitoyables sur ce dernier point car la confiance dans le gouvernement est de 67 % en Allemagne et de 71 % au Royaume-Uni.

Nous observons également que la proportion d’enquêtés ayant confiance (en cumulant les réponses « tout à fait confiance » et « plutôt confiance ») en France dans les statistiques relatives au nombre de cas infectés est de 43 % contre 59 % en Allemagne et 61 % au Royaume-Uni. Cette proportion passe à 48 % lorsqu’il s’agit du nombre de décès contre 63 % en Allemagne et 64 % au Royaume-Uni. Et elle tombe à 30 % lorsqu’il est question du nombre de masques disponibles contre 41 % en Allemagne et 49 % au Royaume-Uni.

La crise sanitaire n’a pas suscité une vague de confiance spontanée dans les activités scientifiques qui restent très dépendantes dans les représentations sociales du poids que le populisme a pu prendre dans le paysage politique.

L’avenir d’une « politique rationnelle » tournée vers une économie préservant l’environnement ou vers un libéralisme contrôlé et assujetti à des intérêts communs plus importants comme la santé publique et privée, reste donc prisonnier du malaise démocratique, plus fort en France qu’ailleurs. La Fontaine, écrivait que « les animaux sont malades de la peste ». Ne peut-on se demander, en paraphrasant le poète, si la science en France n’est pas malade de la politique ?

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

  1. Luc Rouban est Directeur de recherche CNRS, Sciences Po – USPC.
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  • Déjà la science a été décrédibilisée par les enragés de la conscience écologique. qui décrètent que tel produit ou telle avancée technologique n’est pas bonne pour la planete ou la santé, en dépit des rapports scientifiques basés sur des observations et des rapports non contestables,(ogm, glyphosate,aspartam etc,,)

    La rumeur fait la loi, a tel point qu’on refuse les vaccins au nom de je ne sais quelle
    fantaisie imaginaire, d’autres veulent éradiquer la consommation de viande, ou
    prétendent qu’il est bon pour la planete d’arrêter les centrales nucléaires pour les remplacer par des centrales a charbon,, tout ceci sans tenir compte de faits scientifiquement démontres,,
    A partir de là , se constituent des lobbys politiques quasi religieux , élus grâce aux rumeurs et contre vérités qui dictent la loi ,,
    il s’agit donc bien là du grand retour de l’obscurantisme et de l’exploitation de la sorcellerie a des fins électoralistes,,
    Notre société est donc bien malade , elle ne mérite plus la democratie , infantilisée par l’irresponsabilité individuelle , abêtie par une instruction indigente, elle est mure pour la dictature

  • en premier la science ne cherche pas le bien mais ce qui est vrai…en second, la science n’est pas question de confiance. on ne doit pas croire la science on doit accepter les faits et la logique..

    le problème de nos société est donc ailleurs et de nature un peu différente..
    d’abord un retour du choix de la démarche scientifique pour résoudre nos problèmes;.un retour de l’obscurantisme..

    ensuite une méfiance vis à vis des autorités scientifiques qui est foncièrement saine car ses autorités sont humaines et faillibles…mais excessive sans doute cart ses gens ne sont pas corrompus pour l’essentiel.
    Mais on a un un problème avec la corruption des esprit par l’idéologie.. pour des raisons que je ne m’explique pas ont laissé passé en premiers aux yeux du public des concept comme le conflict d’intérêt dans la recherche… ce qui est mortifère…

    Il est vrai que dans certains domaines, médecine, environnement plus généralement épidémiologie , et science de la p value, on a laissé à penser au public..que certaines conclusions sont établies..

    il faut juste en somme remettre la science à sa place et dénoncer ceux qui exploitent des pseudo résultats scientifiques comme de véritables connaissances.

    qui lucet invite pour parler du glyphosate.???…seralini

    • D’accord avec cela…Nous menons une guerre alors certes le président est chef des armées mais si adossé au conseil scientifique il y avait eu un militaire à poigne pour coordonner ( plutôt que le DGS )..Je pense que cela aurait éclairci la communication..Un général autoritaire s’occupe bien de la reconstruction de Notre Dame..Le scientifique amène des faits étayés par des études ( ce que n’a jamais fait le marseillais qui a foutu un beau bordel du coup et qui devra en répondre plus tard..Parce qu’en plus il continue..Mais il sait très bien que le français gaulois adore ces personnages anti-système..Comme les rebouteux , les magnétiseurs et les guerisseurs en tout genre..) et cela prend du temps …Nous n’avons jamais le temps et avec l’avènement des réseaux sociaux tout va trop vite…

      • oui raoult a foutu un peu de bordel..
        mais ça tient dans son ambiguïté..

        il dit parfois je suis scientifique et un des meilleurs..et parfois je suis un praticien la science viendra après… je le regardais il ya peu expliquer que la seconde vague est une fantasme… avec comme argument..les autres épidémies ne font pas ça, donc pas de raisons que celle ci le fasse… c’est une OPINION…
        on est d’accord..
        mais raoult en l(attente de démonstration claire de l’efficacité de son traitement est peu important..il parait qu’il a des résultats un peu plus « lisibles » , pas été voir encore..

        • ce qui est étonnant c’est qu’il reste de toute manière un scientifique de haut niveau..avec sa personnalité certes mais quand même ..Il ne dit pas non plus que des âneries …Faut juste pas aborder l’empirisme de l’essai chloroquine..Quant à la seconde vague je pense qu’il a raison..le virus va circuler comme en Allemagne où rien est aussi simple que ce qui est dit , mais pas à saturer notre système de soins..

          • oui…une personne qui produit de la science de qualité mais avec un problème d’ego me semble ti il.. pour la vague moi je n’en sais rien..les autres épidémies modernes ont rarement conduit à un confinement total..en outre…il ya le sens de vague;. ça implique l’idée d’une remontée du nombre de cas..
            une deuxième vague qui fait mille morts.. ?
            une retour du virus l’an prochain?

            comme raoult aime à le dire _avant de donner un opinion_je ne suis pas devin.. …

        • Le raisonnement est très simple: on ne peut pas laisser les gens mourir parce que le gouvernement interdit de les traiter.

    • on doit « accepter » les faits et la logique: il est bien là le problème : « accepter ».
      On est donc juste face à une certaine tranche de la population qui n’accepte pas . Un branche « darwinienne » qui peut être saine, mais mener aussi à la catastrophe. La sélection est toujours en marche. Ca fait penser au chef des « plastistes » (terre plate) qui a construit sa fusée pour effectivement voir de ces yeux en altitude la rontondité de la terre: il a dit qu’il reviendrait sur sa position si effectivement il le voyait de ses yeux. Mais il est mort l’an dernier car sa fusée a explosée : ses adeptes n’en démordent pas : il ne l’a pas vérifié, donc ils continuent de croire leur feu gourou.

      • Les images de la station spatiale à 400 km d’altitude montre bien la rotondité! Ils n’y croient pas? Elles seraient truquées?

      • L’exemple des platistes est si caricatural qu’il devient intéressant de l’analyser. Ce genre d’exemple extrême permet de mieux comprendre les mécanismes fondamentaux.
        On y voit là de la croyance des platistes basé sur des constats sélectionnés, comme la rotondité qui n’est pas visible et autres, qui vont les conforter dans leurs théories du complot.
        Ce problème vient peut-être du fait qu’on a tous des connaissances qu’on a appris religieusement au près de nos prêtres scientifiques qu’étaient nos professeurs. Mais ces soit disantes connaissances sont en fait des croyances partagées par le plus grand nombre puisque pour la plupart nous sommes dans l’incapacité de les démontrer. D’où les platistes qui sont tout autant dans une croyance.
        Il est alors intéressant de se poser la question comment moi, citoyen landa, puis-je démontrer de façon scientifique, avec mes petits moyens, que la terre est ronde ? Pour rappel les Grecs anciens l’ont fait, alors…

  • La confiance se mérite, pour la science la question n’a pas de sens, on a confiance ou pas aux gens se disant expert en science.. Peut on avoir confiance aveuglement à des charlatans de l’audio visuel, à un ministre soi disant médecin à un président soi disant expert en finance ?

    • Avoir confiance en quelque chose ou en quelqu’un, c’est étymologiquement  » se fier à » c’est-à-dire avoir la foi. La science n’a que faire de la foi. Elle se base sur des observations du réel ( limitées bien évidemment par les moyens disponibles), des hypothèses et la vérification de ces hypothèses par des expériences. La science n’a que faire de la foi. C’est la méthode expérimentale qui tranche et qui ouvre la voie vers de nouvelles pistes. Tout le reste n’est que polémiques stériles.

      • Il y en a qui croient ce qu’ils voient sans se rendre compte qu’ils ne voient que ce qu’on leur montre.
        Il y en a qui ne croient que ce qu’ils comprennent et qui doutent du reste et surtout des arguments d’autorité ou de consensus: ils ne font pas carrière dans la recherche.
        Et puis il y a l’immense majorité de ceux qui croient ce qu’ils désirent ou ce qui les arrange: ils sont le carburant des politiques surtout en médiocratie.

  • J’ai pas confiance dans la science, j’ai confiance dans la méthode scientifique.

  • S’ils l’ont eu un jour ce n’est plus le cas actuellement. Ils refusent toute nouveauté sous prétexte qu’elle serait dangereuse. Les OGM sont des poisons, les smartphones et leurs relais projettent des ondes qui rendent malades, etc… Sans parler de leur appétence pour les soi-disant médecines douces comme l’homéopathie. Bref ils ne croient pas ce que disent les scientifiques, SAUF lorsqu’il s’agit du réchauffement ou là ils invoquent le consensus de ceux-ci.

    • C’est la mission assignée aux médias de formater l’opinion publique, et depuis longtemps. On s’en rend compte maintenant larce qu’on a des médias alternatifs.
      Mais la télévision a encore une importance prépondérante.

    • +1 et la 5G qui tue les petits noiseaux alors? hein? mdr

  • En matière de science, il ne faudrait peut-être pas confondre:
    – un universitaire qui a une bonne connaissance théorique d’un sujet
    – un ingénieur qui a une bonne expérience pratique des applications de la connaissance
    – un chercheur qui applique une méthodologie pour faire progresser la connaissance

    C’est quoi un « expert » dans tout ça, et l’homme providentiel qui connaîtrait LA réponse providentielle à des questions qui ne sont même pas formulées de façon à ce qu’il puisse y répondre.

    Quizas, quizas, quizas …

    « Tu perds ton temps
    À penser et à penser
    À ce que tu veux le plus
    Jusqu’à quand, jusqu’à quand »

    La « science » ne saurait répondre aux angoisses humaine, ni prédire l’avenir.

    • Remarquez que les politiques ont une forte tendance à empêcher les médecins ou les ingénieurs qui ont la connaissance pratique à faire simplement leur boulot.

    • « ni prédire l’avenir ? » : Dommage pour ce dernier mot : vous anéantissez votre propos. Car oui, par des équations mathématiques, la science prédit bien le futur et le passé; des milliers d’applications technologiques de tous les jours en dérivent. À moins que vous ne réduisiez l’avenir au futur « humain », auquel cas je vous rejoins; mais il faut être précis en ces temps perturbés 😉

      • Beaucoup de phénomènes sont « chaotiques » : la mise en équation révèle que le moindre changement dans les conditions initiales modifie totalement le comportement futur. Ce sont les météorologues qui les premiers ont mis cela en évidence.

        La technologie est basée sur ce qui a pu être modélisé de façon satisfaisante parce que les phénomènes chaotiques ainsi que l’erreur ou les perturbations aléatoires sont bornés.

        Mais l’avenir concerne bien sur l’humain. Le grand b… actuel au niveau politique mondial me semble totalement chaotique et je doute que les « politologues » soient des scientifiques et encore moins capables de prédire le monde d’après.

      • Vous savez que le comportement dans le temps d’un pendule est parfaitement défini, mais que celui d’un pendule attaché à un autre pendule ne l’est pas ?

        • Même un pendule n’est pas parfaitement défini. Dans le vide avec une articulation sans friction, oui. Dans un fluide en mouvement, non homogène avec des frictions non linéaires ? Non. Sauf à postuler une dynamique particulière (mais qui ne sera qu’une hypothèse pas trop fausse) pour ces point particuliers.

          • Et c’est pour cela que les trajectoires des sondes spatiales sont depuis longtemps maîtrisées. Leurs environnements et ses interactions n’ont rien de chaotiques ou de façon infime.

        • Les comportements « chaotiques » sont une réalité des équations mathématiques, mais pas de notre monde. Vous voyez bien que le couple de pendule a une trajectoire réelle. Qu’elle ne soit pas (encore) décrite par la science, c’est autre chose.

          • Vous ne comprenez pas. Recherchez sur Internet ou accrochez 2 écrous à une ficelle et faites le test.

            Même si sous faites calculer la trajectoire par le plus puissant ordinateur du monde, cela ne sert à rien. Une infime différence dans la position ou la vitesse initiale change complètement les trajectoires au bout d’un certain temps.

            Seul Dieu pourrait prédire la trajectoire.

            • C’est ça. C’est la définition du chaos. Mais pourquoi voudriez-vous que ce soient ces lois actuelles qui soient vraies ? Celles-là même qui utilisent le temps newtonien ?

              Pourquoi partir de conditions initiales « discrètes », comme « figées », pour
              prédire le futur, alors même que le temps n’existe pas en soi, la « durée » seule ayant un sens physique (dans le sens de la mesure comme la distance temporelle entre deux événements) ?

              Un ordinateur calcule de façon discrète : peut-être que l’informatique quantique balaiera tout ça en terme de précision.

              Il y a de nombreux domaines de recherche sur le temps qui font que dans un siècle, ce que nous pensons aujourd’hui sera vraiment dépassé ; « Au bout d’un certain temps » n’aura probablement plus la même portée que ce que vous dites.

              Dieu ? Si Dieu a dit que les lois de la mécanique quantique étaient l’ultime réalité, alors même lui ne pourrait plus rien calculer à part des probabilités 😉

              • Et pourquoi ces lois actuelles seraient-elles fausses ? La trajectoire est parfaitement prédite, mais elle diffère du tout au tout pour des systèmes aussi semblables que vous le voulez. Ce sont ces lois qui prédisent la divergence, et c’est bien ce qu’on observe.

                • Ces lois prédient la divergence, mais pas la trajectoire. OK.
                  Semblables ? Non justement, il y a un epsilon de plus ou moins dans les conditions initiales. Ces conditions initiales n’ont pas de sens « physique » ou sens de la mesure. Si vous écrivez « t=0 » pour le temps ou « (x y z) » pour la position, cela n’a pas de sens en terme de mesure. Une mesure, c’est un dt.
                  Les mesures ne sont que des différences d' »évenements ». Entre ces événements, pour l’instant, c’est le vide conceptuel en physique, ou le « temps » n’existe pas.

                  Bref, votre loi (du pendule) utilise un « temps » t qui n’existe pas au niveau fondamental. Sa nature chaotique n’est peut-être pas réaliste, mais substantielle.

                  • Non, ça ne se pose pas en termes de conditions initiales. Les systèmes — mettons deux pendules doubles — peuvent être aussi semblables que l’on veut à un instant quelconque, les lois montrent qu’ils restent différents s’ils ne sont pas absolument identiques, l’expérience aussi. Il n’y a donc aucune réfutation des lois.

                    • Elles ne sont pas réfutées? Il est impossible que vos 2 pendules doubles se trouvent dans des situations « semblables ». Ca ne veut rien dire au niveau de la mesure. Si vous partez tous les deux d’une situation à l' »arrêt », l’agitation thermique fait qu’ils ne le sont pas réellement. Le champ de gravité non plus puisque pas au même endroit. Bref, vous ne pouvez pas dire avec cette expérience que la loi est « chaotique », puisque que vous ne partez jamais de la même position ou de la même vitesse initiale.
                      La loi du chao est bien un problème de C.I. . L’invariant qui en découle est souvent un « attracteur » sur lequel les solutions probabilistes viennent se greffer.

                    • Les points d’attraction sont en général multiples et nombreux.

                      Vous pensez surement au plat de spaghetti du GIEC. Mais d’une part la réalité dément la justesse des modèles retenus, et d’autre-part ce que vous pensez être un invariant est plus probablement une composante linéaire qui se superpose au système chaotique à cause de facteurs choisi pour entrer dans la chaussette. Dans ce cas, non seulement le système est chaotique, mais les équations ne sont pas connues et testées au petit bonheur la chance.

                  • La mécanique classique admet un repère de temps absolu. La mécanique relativiste non, mais elle s’efforce d’être compatible dans les faibles vitesses ou faibles masses.

                    Il faudra inventer une nouvelle mécanique pour trouver une équation du mouvement du pendule qui borne les conditions initiales.

                    Et de nouveaux yeux 2.0 pour trouver une cohérence dans le mouvement du pendule.

                • C’est la que les « optimistes » du progès scientifique oublie un paramètre. Quand la science actuelle montre que ce n’est pas possible, il faudrait d’abord montrer que cette science est fausse avant d’espérer des progrès qui résolvent le problème.

                  • Ce n’est pas l’impossibilité qui est montrée, juste la limitation.

                    En temps newtonien, tous les instants sont « équivalents ». Autrement dit, tous les instants T peuvent être translatées en t=0 en prenant comme C.I. la valeur des observables en T (position, vitesse, accélération)

                    Grosso modo on fait l’hypothèse à chaque instant de l’intégrabilité de la vitesse alors qu’on observe la position (trajectoire), ce qui est interdit par la mécanique quantique (inégalités de Heinsenberg, dv.dr>h)

                    en physique classique, tout se passe comme si la constante de Planck était proprement nulle, ce qui est contraire à la mécanique quantique.

                    Je ne vois pas comment vous pouvez vous satisfaire de cette situation

                    • « Je ne vois pas comment vous pouvez vous satisfaire de cette situation »

                      Parce que je suis ingénieur de formation et que pour moi la science « utile » est celle qui permet de résoudre des problèmes pratique. La recherche en science fondamentale ne m’intéresse que comme jeu d’esprit et je n’anticipe pas sur l’incertain que je n’aurai jamais l’occasion d’utiliser .

                    • Soyons terre-à-terre.

                      Beaucoup ont cherché des astuces mécaniques pour inventer le mouvement perpétuel. Alors qu’un simple calcul par l’énergie montre que c’est impossible (et non limité).

                      Vous pouvez vous convaincre qu’une « énergie synergique transcendante » rend la chose possible et chercher toute votre vie des astuces. Mais vous pouvez aussi bien retourner tous les cailloux de la terre pour voir ci par hasard il ne s’agit pas de la pierre philosophale.

                    • Cette situation est au contraire particulièrement agréable. Nous avons deux théories, dont les principes sont fondamentalement différents, à notre disposition, et ni l’une ni l’autre n’a été à ce jour invalidée. Ce sont deux outils, qu’on ne peut pas utiliser en même temps, mais parmi lesquels on peut choisir le plus commode pour ce qu’on a à faire.

      • La science ne prédit pas l’avenir… Au mieux les mathématiques (qui sont un outil de la science, mais pas de la science, malgré le nom dévoyé des sections CNU gérant la discipline) permette de prédire l’état d’un modèle à l’avenir… sous les conditions usuelles, notamment que toutes les hypothèses sont vérifiées. Pour le reste, le modèle étant par définition un modèle et non la réalité on aura une prédition « à peu près » qui contiendra à un certain horizon sa propre négation. Et donc ne pourra jamais prédire avec certitude (même notre « certitude de l’existence de telle ou telle particule élémentaire » n’est pas complète… Pour Higgs on était à 9 sigma, donc 10 puissance moins pas mal mais pas 0 !)

        • Le but c’est d’avoir un modèle qui colle au mieux à la réalité, avec le but « ultime » de décrire la réalité (et donc de prédire l’avenir). Sinon c’est toute la science qui s’écroule. Le credo non démontrable en science, c’est qu’il existe une réalité intelligible et immuable. D’où le concept de lois mathématiques. Pour l’instant ça marche bien : quand votre four à micro-onde tombe en panne, vous ne vous dites pas subitement que les lois de la physique ont changé.

          Voir à distance, c’est voir le passé : le futur et l’avenir sont deux notions bien différentes.

          • « le futur et l’avenir sont deux notions bien différentes. »

            Les systèmes chaotiques ont souvent des « nuages » d’états probable. Mais outre le fait qu’ils sont difficile à établir, connaître l’avenir sous forme de densité de probabilité d’état très différents ne va pas « arranger » beaucoup les politiques.

            • Et pour faire un nuage, il vous faut des milliers de calculs, et si vous ne maîtrisez pas le modèle des milliers de modèles. Donc des millions de simulations et pas une trentaine si vous voyez ce que je veux dire …

  • La politisation de la science est une calamité. On l’avait déjà constaté avec l’imposture climatique.
    Sur les problèmes complexes, il est tout à fait normal que les scientifiques aient des analyses différentes.
    Le problème commence quand des politiciens ou , plus généralement, des instances de pouvoir (comme l’OMS) choisissent de privilégier telle ou telle voix scientifique comme étant la vérité – qui va être relayée par les médias -, et ce pour des raisons idéologiques ou pour appuyer des décisions politiques qu’ils veulent promouvoir.
    Et quand on dit « scientifique », c’est large puisque cela inclut des modélisateurs sommés d’abrutir le peuple avec schémas et courbes prétendument incontestables…
    Si Raoult a tant de succès malgré des campagnes de diffamation qui interrogent, c’est peut-être parce que les gens retrouvent en lui le scientifique de terrain qui s’exprime de façon compréhensible…

  • Le souci est la défiance envers les « élites » (je déteste ce mot) de tous bords (politiques, scientifiques, hommes et femmes d’affaires, etc) et c’est ainsi que des quasi-sectes ou groupes de farfelus émergent (terre plate, complotiste du 11 septembre, des compteurs Linky, climatosceptiques, Extinction Rebellion, homéopathie, etc). Une des causes est bien sûr la volonté d’exister en se considérant comme un « sachant » par rapport à la majorité des moutons.
    (Les complotistes et climatosceptiques lâcheront toujours des « tu es un mouton, fais des recherches, c’est ce qu’on veut nous faire croire, tes études sont payées par le gouvernement, Bayer, Total, *insérer ici qui vous voulez*, je sais de source sûre, blablabla).
    Et beaucoup de gens érigent en modèle, en personne de confiance, des bons communicateurs ou des personnes non-consensuelles, ou des personnes vides de contenu.. que ce soit les Kardashian, le Pr. Raoult (sur les travaux duquel je ne me prononce pas, mais.. qui ne me donne pas confiance), Trump l’étatiste, d’autres populistes, Aurélien Barreau et toute la galaxie d’illuminés, etc etc..
    Au final, les gens sont libres de croire et de penser ce qu’ils veulent. Certains ici rêvent de technocratie illibérale. Mais une société libre est une société plein de gens qui pensent plein de chose. C’est un bouillon d’intelligence et de bêtise.

    • Oui, je vous rejoins, la France est un pays de « défiance », qui « souffre » du syndrome d’Astérix : dès qu’une idée émise est adoptée par la majorité, alors c’est le plus petit groupe qui a forcément raison.

      Dans certains contextes sociétaux, c’est salvateur, dans d’autres, c’est létal.
      Pour se remettre en contexte darwinien, la France serait un végétal qui fait constamment des bourgeons plutôt que de donner la priorité à la branche la plus forte.

      • Qui décide de la branche la plus forte ? Et quid si elle ne mène à rien ? Et quid s’il y a plusieurs branches fortes. Avec cette métaphore, vous êtes à l’opposé du libéralisme.

        • L’environnement décide du contexte. Je vous parle de darwinisme. Je dis juste que les comportements (sociaux) sont propice ou non en fonctione du contexte : être libéral, c’est un comportement, un état d’esprit, qui peut être propice ou non. Aucun jugement de valeur ici.
          La branche la plus forte, ça peut aussi bien être Hitler et le nazisme, et les bourgeons la résistance française. Là c’est plutôt salvateur …

          • Je ne comprends pas bien votre propos. Il y a un déterminisme dans votre raisonnement et c’est étrange. Et c’est aussi trop linéaire, avec un but. Désolé, mais ce n’est pas clair pour moi.

        • Cherchez pas !

          Les incertitudes se multiplie dans ce cas. Si untel vous présente un résultat sur à 60% et que la crédibilité d’untel est de 60%, vous pouvez être sur à 36% du résultat. Jouez à pile ou face et vous aurez au moins 50%.

    • « la défiance envers les « élites » »

      Les « élites » ont une fâcheuse tendance à décider pour les autres en faveur de leurs propres critères, sans les consulter, et à leur mentir. D’où la défiance.

      Si vous prenez l’exemple de l’homéopathie, l’effet placebo est un argument recevable aussi bien pour la santé que pour l’économie. En revanche le côté « foutage de gueule » peut avoir des effets délétères.

  • Le problème que les journalistes et autre membres de « la classe jacassante » ont c’est que « la science » ce n’est pas un ensemble de vérités ou de réponses, mais une méthode, qui au lieu d’apporter des solutions est centrée sur le fait de se poser des questions. Par ailleurs la dite démarche scientifique étant à son coeur basée sur la statistique (la confrontation mesurable entre l’hypothèse et la « réalité empirique ») elle NE PEUT PAS « prouver », « établir », « donner des réponses », tout au plus peut elle « ne pas réussir, pour le moment, à rejeter une théorie, à un niveau de confiance donné » et au mieux elle « rejette la théorie avec un niveau de confiance donné ».
    Faire confiance à la science c’est pas « faire confiance au gens qui pratiquent la science » (par construction ils ont toujours tort), moins encore « croire aux prédictions que la science avance » (ces prédictions ne sont pas de la science) mais bien croire que l’application dépassionnée de la démarche scientifique doit conduire à s’approcher toujours un peu plus de la vérité qui reste inaccessible, comme les noumènes Kantiens.

    • «Le problème que les journalistes et autre membres de « la classe jacassante » ont»…

      C’est un phénomène plus général, ontologique, le cerveau fonctionne par croyance par souci de vitesse et d’économie. A ce titre nous sommes tous plus ou moins sujet aux croyances. Le problème n’est pas une croyance en tant que telle si elle s’exerce dans un environnement concurrentiel. Elle le devient lorsqu’on impose une croyance à tous.

      • « le cerveau fonctionne par croyance par souci de vitesse et d’économie. »

        On a même fait des études qui montrent aisément que nos choix sont fortement biaisés par l’aspect risque/gain, tout de suite/plus tard et par les petites ou grandes probabilités.

        Le coronavirus entre dans ce domaine ou les choix sont naturellement biaisés.

        • Il semblerait aussi que plus il y a de choix -nb de choix>2- alors l’individu a tendance au non choix (d’ou l’importance du marketing et de la pub). En cas de monopole la question du choix se pose par son absence = insatisfaction.
          Cela demande a être vérifié mais j’ai l’impression que l’abstention aux élections serait corrélée aux nb de candidats : au second tour des élections et pour un référendum la participation est plus élevée.

          • « l’importance du marketing et de la pub »

            Malheureusement, il y en a qui maîtrisent ce que le public ignore jusqu’à l’existence …

    • « s’approcher toujours un peu plus de la vérité »

      De plus, plus on s’approche de la vérité, et moins elle est concevable par notre esprit. Cela fait bien un siècle que l’on a dépassé ce niveau au niveau de la mécanique, où la « vérité » (temporaire) n’est elle-même plus qu’un outil purement mathématique.

  • Ce problème de confiance vient sans doute d’une mauvaise définition des diciplines. Le médecine n’est pas une Science, c’est tout au plus un art. Elle peut utiliser des méthodes mathématiques, mais ce n’est pas cela qui en fait une science. Il en est de même pour les théories sur le réchauffement climatique qui elles sont faites par des politiques.

    • Vous parlez de la médecine du temps de Molière ?

    • Dans les deux cas, ça peut être une science, mais la pratique actuelle ne l’est pas vraiment. Dans les deux cas on a des objets d’étude mal ou très mal compris, qu’on modélise (de façon simpliste souvent) et pour lesquelles les modèles ne sont pas calibrés sur des données précises et de qualité mais des hypothèses souvent fumeuses. Dans les deux cas on obtient donc de la bouillie de n’importe quoi . Ensuite une différence apparait : le médecin essaye, sur la base de ce n’importe quoi, de soigner le patient du mieux possible, le climatologue essaye de faire son possible pour dire que le patient (le climat) va mal, sans même définir ce que c’est que d’aller mal…

      • Je ne vois pas en quoi le climat va mal. Après le refroidissement du Petit âge glaciaire, qui a fait d’énorme dégâts, il se réchauffe ce qui nous permet de meilleures récoltes et des économies de chauffage l’hiver! Vive le réchauffement.

  • Sérieusement, personne ne tique sur la définition de populisme par l’auteur ? Personne pour relever que pour ledit auteur, un populiste se définirait par quelqu’un qui considérerait que « les politiques sont plutôt corrompus » et que « c’est au peuple et pas à un politicien de décider ce qui est bon pour lui » ? Donc, qu’en résumé, un « populiste », c’est quelqu’un de réaliste et d’épris de sa liberté ?

    Et dire que nous sommes censé être sur un site libéral… Y’a du boulot…

    • Là, vous prêtez bien facilement et avec beaucoup d’optimisme réalisme et amour de la liberté à chaque râleur prétentieux qui voudrait être calife à la place du calife…

      • Hormis que l’auteur ne parle pas d’un Iznogoud, mais des individus. Il ne parle pas de quelqu’un qui fait sa campagne sur le sujet de la corruption d’une partie de la classe politique, mais de quelqu’un qui considère ladite classe politique comme partiellement corrompue (et j’insiste sur les « partiellement », la question posée n’étant pas « tous les politiques sont corrompus »)

    • Ce qui me gêne dans l’article est l’opposition entre « la science » et « le populisme », comme si la science ne pouvait pas être instrumentalisée, comme s’il n’y avait pas scientifique et scientifique, comme si le débat n’était pas plutôt l’utilisation que nous faisons des découvertes scientifiques, cette utilisation pouvant être bonne (nucléaire civil) ou terriblement destructrice (bombe nucléaire tombant aux mains d’un fou)…
      Dès lors, je trouve le débat faussé, et j’arrête de lire…

  • Rabelais disait que « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Cela est de toute actualité. Les délires des soi disant climatologues, l’incroyable escroquerie scientifique, médiatique, politique, financière et fiscale du « réchauffement climatique », en sont l’illustration tragique et vont nous conduire aux pires désastres s’ajoutant la la catastrophe de la pandémie.

    • Ce ne sont pas les gens du peuple qui sont les plus opposés à la science. Ceux qui refusent les vaccins, adeptes des soi-disant médecines douces comme l’homéopathie, et craignent d’être empoisonnés ou perturbés ce sont les bobos! Les gens du peuple, que l’auteur qualifie de populistes, sont terre à terre et pragmatiques et ne se livrent pas à des trucs farfelus.

      • Les « gens du peuple » accordent plutôt facilement leur confiance. S’ils ne le font pas, c’est qu’ils considèrent qu’on les a abusé trop souvent.

  • « Les chercheurs et scientifiques sont des gens dévoués qui travaillent pour le bien de l’humanité » réunit 85 % d’opinions positives parmi les enquêtés.

    Donc 85% des répondants n’ont jamais rencontré de chercheurs pendant plus de 5 minutes.
    Je suis « chercheur » et « scientifique » et je ne suis pas « dévoué » (sinon à la vérité, mais c’est pas le truc le plus courant dans le métier). Et le bien de l’humanité c’est franchement pas le truc auquel je pense le plus souvent quand je travaille… Même si, comme tout le monde, j’aimerais bien que l’humanité continue à progresser, à vivre mieux et libre, toussa…

    • Oui, pour un scientifique et particulièrement un chercheur, travailler pour le « bien de l’humanité » est un mélange des genres qui ne peut que nuire à la méthodologie.

      L’opinion pense probablement à la médecine – ingratitude par rapport à ce qu’a pu leur apporter les nombreux autres domaines de la science. Mais la encore elle se trompe. Un médecin soigne des individus et pas l’humanité. Et un biologiste spécialiste du blob travaille pour la connaissance et pas l’humanité.

      • Le bon scientifique travaille pour se faire plaisir, tout comme le bon entrepreneur travaille pour son profit; et c’est très bien comme ça.
        L’altruisme nous emmerde.

  • 1) pour quoi parler de populisme et non de socialisme ?

    2) nos politiques font l’ENA (et non plus polytechnique) : ils n’ont pas de formation scientifique et ne savent donc pas ce que c’est.

    3) mais en fait, c’est également le cas de la majorité de français vu le niveau de l’éducation nationale.

    Pas évident d’avoir confiance dans quelque chose que l’on ne connaît ni ne comprend !

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Auteur : Catherine de Vries, Professor of Political Science, Fellow and member of the Management Council of the Institute for European Policymaking, Bocconi University

 

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