Coronavirus : seul le nucléaire peut assurer notre approvisionnement énergétique

Pour une question de sécurité nationale, il est vital de mettre en état de fonctionnement tous les moyens de production destinés à fournir de l’électricité en cas de difficulté majeure.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Nuclear Power Plant Lego style by Dfenz(CC BY-NC 2.0)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Coronavirus : seul le nucléaire peut assurer notre approvisionnement énergétique

Publié le 21 mars 2020
- A +

Par Jean-Louis Butré.

Nous sommes en guerre, a déclaré le président Emmanuel Macron tandis que l’épidémie due au coronavirus progresse chaque jour en France.

Une  électricité abondante et fiable est vitale pour la sécurité de notre pays et elle ne saurait être fournie par des moyens intermittents tels que des éoliennes dont les résultats dépendent uniquement du vent.

Avant-hier à 17 heures, les 8000 éoliennes que compte notre pays et qui totalisent une puissance nominale de plus de 13 000 MW ont fourni 759 MW, soit 1 % du total de l’ensemble de production totale de l’électricité, contre 64 % pour le nucléaire, 13 %  pour les barrages et bien loin des 11 % pour les centrales thermiques.

EDF a déclenché son plan pandémie à la centrale de Flamanville dans le Cotentin, un des foyers du virus. Le  groupe a annoncé qu’il étudiait actuellement la possibilité de mettre en place des équipes réservistes pour déployer ce plan sur d’autres centrales et barrages si nécessaires dans les prochains jours.

Hier jeudi 19 mars 2020 EDF a publié un nouveau communiqué déclarant que la centrale nucléaire de Gravelines était prête à faire face :

« Pour la centrale nucléaire de Gravelines, c’est vital. Le scénario d’une épidémie existe à la centrale nucléaire de Gravelines, la plus grosse d’Europe occidentale, avec ses six réacteurs.
Il permet de fonctionner pendant douze semaines, avec un quart du personnel en moins et, en cas d’aggravation de la crise sanitaire, avec 40 % d’absents, pendant au moins deux semaines. Et la centrale peut anticiper, en mettant à l’abri des personnels, en les laissant chez eux en cas de besoins futurs.
Le but est de continuer à produire de l’électricité, tout en maintenant le programme de travaux obligatoires sur les réacteurs. Ainsi la tranche 2 doit être arrêtée pour rechargement de combustible dans les jours à venir. Concrètement,  EDF a surtout besoins d’agents de maintenance et de conduite. En temps normal, il y a 7 équipes fonctionnant en quart, qui peuvent passer à 2, en mode très dégradé. »

Toutes ces informations concordantes mettent en évidence que la sécurité du fonctionnement de 57 réacteurs nucléaires EDF situés sur 19 sites pourrait se dégrader du fait de la diminution du nombre des équipes habilitées assurant leur fonctionnement en 5 x 8.

Pour EDF organiser le télétravail à partir d’un ordinateur domestique relié par une liaison internet, pour beaucoup de ses salariés est possible.

Par contre il ne semble pas imaginable de pouvoir piloter un réacteur nucléaire à distance pour assurer la fourniture d’électricité au pays.

Pour une question de sécurité nationale, il est donc désormais vital de mettre en état de fonctionnement tous les moyens de production destinés à fournir de l’électricité en cas de difficulté majeure.

Le réacteur n° 1 de la centrale de Fessenheim doit être remis en fonctionnement et le processus de fermeture du second réacteur doit être suspendu pour permettre d’assurer 1700 MW fiables en cas de pénurie électrique majeure.

Voir les commentaires (15)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (15)
  • j’adhere , bravo!

  • J’y avait pensé pour Fessenheim.Mais la consommation va baisser en raison du ralentissement de la production..

  • Les pauci-énergies intermittentes sont une escroquerie, tout le monde le sait, gouvernement et Narcisson compris. Néanmoins le numéro écolo doit continuer, putasserie électorale oblige. Sinon, il y a bien longtemps que cette poudre aux yeux aurait été envoyée à l’égout.

  • Une éolienne, c’est combien de masques en moins ?
    Un réacteur produit suffisamment de bénéfices pour stocker des milliions des masques… Merci les ecolos, le bio ne tue pas les virus au contraire, les pesticides sont bons pour notre santé.

    • Au lieu de balancer 120 milliards dans des moulins a vent très faiblement productif et intermittent , si on en mettait que 30 milliards (budget très large) dans deux centrales on ferait déjà beaucoup mieux en production d’énergie et il resterait une somme rondelette pour anticiper les pandémies ou financer les hôpitaux .

  • Cet article est extrêmement intéressant.

  • Ces jours-ci, des exportations record l’électricité à très faible contenu carbone (30 g/KWh en moyenne) , contrairement à nos voisins : https://www.rte-france.com/fr/eco2mix/eco2mix-echanges-commerciaux

  • J’adhère au combat que mène JL Butré contre le développement de l’éolien et du solaure mais je trouve cet article plutôt malvenu. Ca me fait un peu penser aux écolos qui récupèrent la crise actuelle pour se réjouir de la baisse des émissions de C02 et en rajoutent une couche en disant que les mesures prises dans le cadre de la crise sanitaire actuelle devront inspirer à l’avenir la politique de « lutte contre le changement climatique ».
    Depuis quelques jours, avec le quasi arrêt de l’économie, nous sommes très largement en surcapacité de production électrique. A tel point que le parc nucléaire produit en ce moment en permanence environ 5GW de moins que par rapport à la même période de l’an dernier. Il tourne aux 2/3 de sa capacité alors qu’il tournait aux 3/4 de sa capacité l’an dernier à la même période.
    Alors bien sûr, les centrales ne peuvent tourner avec du personnel en télétravail, mais outre le personnel hospitalier, s’il y a bien des personnes qui sont habitués à travailler en milieu nécéssitant des équipements de protection anticontaminants et à prendre de nombreuses précautions sanitaires, ce sont les travailleurs du nucléaires. Gageons, qu’ils sont plus conscients que le reste de la population des risques liés au coronavirus et donc plus à même d’éviter d’être contaminés par celui-ci.

    • J’ajouterai, que plutôt que de demander le redémarrage de Fessenheim, (et ce même si je le souhaite moi-même), il me semble plus logique de demander à tester la contamination de tous les agents de Indispensables à la conduite des réacteurs afin qu’ils ne contribuent pas à la dissémination du virus dans les équipes.

  • Je voudrais apporter une petite correction à l’article. Le redémarrage de Fessenheim ne pourrait être possible que si le rechargement en combustible était effectué. Ce n’est pas le cas… Et cela n’est pas possible. Le réacteur 1 a été arrêté aux termes de l’épuisement de celui-ci.
    Pour le réacteur 2, ça sera la même chose en juillet, on peut étirer de quelques semaines, mais pas plus.
    Cordialement

  • manquerait plus qu’un incident nucléaire… au mieux le virus disparaitra…

  • Il est regrettable que l’auteur n’évoque pas la consommation actuelle en énergie électrique ça rend sa conclusion un peu hâtive.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
5
Sauvegarder cet article

Comme chaque année, les chiffres de la balance commerciale sont minorés et présentés en retirant les frais de transport du montant de nos importations.

Les frais de transport sont pourtant une partie intégrante du coût de revient et sont répercutés sur le prix de vente au consommateur. Mais pourtant, ils sont retraités afin de les comparer aux chiffres des exportations qui, eux, n’intègrent pas les frais de transport. L’opération semble contestable…

Les « vrais » chiffres de la balance commerciale de 2022 avaient ainsi frôlé les... Poursuivre la lecture

La nécessité de décarboner à terme notre économie, qui dépend encore à 58 % des énergies fossiles pour sa consommation d’énergie, est incontestable, pour participer à la lutte contre le réchauffement climatique, et pour des raisons géopolitiques et de souveraineté liées à notre dépendance aux importations de pétrole et de gaz, la consommation de charbon étant devenue marginale en France.

Cependant, la voie à emprunter doit être pragmatique et ne doit pas mettre en danger la politique de réindustrialisation de la France, qui suppose une... Poursuivre la lecture

Entre désamour de son parc nucléaire, illusions renouvelables, pressions allemandes et injonctions de l’Europe, la France, dont le puissant parc de production d’électricité était décarboné avant l’heure, a lentement sapé la pérennité du principal atout qu’il représentait. Après des fermetures inconsidérées de moyens pilotables, l’apparition du phénomène de corrosion sous contrainte qui a affecté les réacteurs d’EDF dès 2021 a cruellement révélé l’absence de renouvellement du parc depuis que l’ASN en avait exprimé la nécessité, en 2007. En ent... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles