Coronavirus : les médias chinois victimes de l’épidémie

Malgré la censure, les médias sociaux continuent de relayer les témoignages des citoyens et d’éroder la confiance envers les médias officiels qui tentent de garder la main sur le problème.

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2020/02/08 Chinatown San Francisco By: Daniel Arauz - CC BY 2.0

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Coronavirus : les médias chinois victimes de l’épidémie

Publié le 27 février 2020
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Par Frédéric Mas.

Deux personnes originaires de l’Oise ont été contaminées par le coronavirus sans avoir été en contact avec les zones d’exposition à risque chinoise ou italienne. L’une d’entre elles est décédée dans la nuit du 25 au 26 février, ce qui porte à 18 le nombre de victimes du Covid-19.

Selon le directeur de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus, il y a désormais plus de cas de contamination dans le monde qu’à l’intérieur de la Chine. Faut-il pour autant féliciter les autorités chinoises d’avoir géré la crise sanitaire avec professionnalisme et compétence ?

Coronavirus et efficacité du gouvernement chinois

C’est ce que semblent penser certains membres du personnel politique français, qui louent l’efficacité de l’État chinois en la matière. On pense par exemple aux déclarations d’Olivier Véran, qui estimait mardi 18 février que la censure chinoise et la limitation des libertés avaient permis de répondre adéquatement à la crise sanitaire.

Mercredi 26 janvier, Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre et grand admirateur du modèle chinois, déclarait au micro de LCI :

« Ils ont déclenché la guerre contre le virus, donc ils font la guerre. De ce point de vue-là, leur système est très vertical. Trop ? Je ne suis pas sûr que pour la guerre ce soit trop. Moi mon inquiétude c’est comment ils sortiront de ce système militaire, quand il faudra reprendre une organisation de liberté, d’initiative et d’innovation. »

Seulement, le choix de communiquer massivement et de supprimer toute critique ou voix dissidente pour répondre à l’épidémie de coronavirus fait partie d’une propagande bien orchestrée de la part de Pékin.

Celle-ci cherche à masquer plus qu’elle ne dévoile la façon dont les autorités ont traité la situation. Les reportages sur les héros de la nation, les morceaux de bravoure des vaillants citoyens ou encore contre les traîtres qui ne respectent pas le couvre-feu tournent en boucle sur Global Times, la voix de l’État chinois à l’international.

Les médias étouffés, la propagande d’État érodée

Le magazine d’opinion en ligne Tencent Dajia et son réseau social WeChat ont disparu brusquement du web chinois. Selon Global Voices, le média, très populaire en Chine du fait de sa qualité et de son indépendance, a pu être victime de sa couverture média de la crise du coronavirus : « Beaucoup estiment que le dernier article publié intitulé ‘Les 50 jours de la pneumonie de Wuhan : les Chinois paient tous le prix de la disparition des médias’ est à l’origine de ce démantèlement. »

Ce sont effectivement les médias qui ont alerté l’opinion publique mondiale sur la gravité de la crise, à un moment où le gouvernement chinois cherchait avant tout à contenir une crise dont les répercussions politiques et économiques lui paraissent dommageables.

La propagande de l’État chinois ne convainc cependant pas une partie de la jeunesse qui s’interroge ouvertement sur le message du Parti. Malgré la censure, les médias sociaux continuent de relayer les témoignages des citoyens et d’éroder la confiance envers les médias officiels qui tentent de garder la main sur le problème. Là encore, la solution vient de la liberté d’informer, et pas de la censure.

 

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  • Connaissant la légendaire transparence du gouvernement chinois , on peut quand même se poser des questions sur la véracité des chiffres annoncés et la réalité de la situation sur place, surtout au vu des moyens déployés.

  • Eh bien, quand on regarde les médias des autres pays, et en particulier les français, le coronavirus représente une parfaite occasion manquée de montrer un meilleur exemple. Les critiques, toutes justifiées qu’elles soient, des médias chinois, ne servent pas à grand-chose quand on voit par quoi on propose, nous, de les remplacer !

  • c est navrant de voir certains chez nous vanter la solution chinoise. C ets sur qu une dictature a des avantages : on ne discute pas les ordres du chef, pas de temps perdu en palabre. Par contre quan dles ordres du chef sont idiots, ils sont quand meme executes (mao a fait 40 millions de morts comme ca) ou comme ici, au debut on etouffe le probleme car ca fait desordre. Rappelez vous ce qui est arrive au premier medecin de Wuhan: il voulait alerter ses confreres et se fait convoquer par la police pour avoir colporte des mauvaises infos …

    Enfin Rafarin-fera-rien comme il etait surnomme a l epoque ou il etait premier ministre,c est quand meme pas l elite de la france, plutot la 3eme division.

    • Cette focalisation sur l’attaque de la dictature chinoise sert en fait la dictature molle des cerfas dans laquelle nous vivons. Le scandale du médecin de Wuhan est un scandale, mais il ne diminue en rien le scandale des hôpitaux français ou italiens où quels qu’aient été les symptômes, on ne prenait pas les précautions « puisque le patient ne revenait pas de Chine ». Comment voulez-vous qu’un Chinois, déjà récepteur d’une information biaisée, ne juge pas que notre système qui conduit à une expansion de la contagion bien supérieure à la chinoise est encore pire que le sien ?

    • Oui et le régime chinois a été, reste et ne sera jamais qu’une dictature communiste totalitaire. Le reste c’est de la propagande chinoise ou les délires des idiots utiles représentés par certains journalistes et certains politiciens tels que le Rafarincanthrope. On peut ajouter que le Rafarincanthrope a trouvé avec la Chine un moyen de se faire dorer la pilule à coups de voyages somptueux payés par l’état français, par des associations France Chine diverses et variées et peut-être même par le régime communiste chinois… ça lui donne semble-t-il une respectabilité auprès des médias qui continuent à lui tendre un micro et il en tire une jouissance car ça lui donne l’impression d’exister.
      Rappelons qu’en Poitou Charente sa réputation était celle d’un brasseur d’air qui lançaient de multiples projets sans jamais en mener un seul à terme.
      C’est un monsieur que j’apprécie à sa juste valeur : un « never was », même pas un « has been ».

  • un article qui est proche de la débilité et des commentaires tout aussi ridicules.
    Comment peut-on affirmer ce que diffusent les réseaux sociaux quand on sait qu’ils sont bloqués en Chine et ne peuvent être vu ?

  • Les chiffres de Chine sont toujours à prendre avec un facteur 2 à la hausse ou à la baisse: Ils annoncent une croissance économique de 5% elle est en fait de 2.5. Ils annoncent 2000 morts? Il y en a 4000, etc…

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