Libérés ! Délivrés ! Les profs peuvent rejoindre le privé… !

Les profs peuvent maintenant bénéficier d’une rupture conventionnelle, une opportunité pour ceux qui, lassés des conditions de travail éprouvantes du public, pourraient facilement rejoindre les rangs des écoles indépendantes.

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Libérés ! Délivrés ! Les profs peuvent rejoindre le privé… !

Publié le 13 janvier 2020
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Un article de Liberté scolaire

Passé relativement inaperçu, un décret du 1er janvier 2020 issu de la loi Dussopt permet désormais aux fonctionnaires de bénéficier d’une rupture conventionnelle. Une opportunité pour les nombreux professeurs qui, lassés des conditions de travail éprouvantes de l’école publique, pourraient facilement rejoindre les rangs des écoles indépendantes.

Quitter l’Éducation nationale n’est plus si rare pour les professeurs

Quand on sait qu’entre 2012 et 2016, les démissions de stagiaires ont augmenté de 209 % et de 54 % chez les professeurs titulaires1 on peut craindre -ou espérer ?- une accélération des démissions des professeurs qui fuient l’institution malgré la sincérité de leur engagement initial et les avantages de leur statut.

En effet, les complexités administratives comme l’incapacité du Ministère à répondre concrètement aux besoins spécifiques rencontrés par les professeurs sur le terrain ont parfois raison des vocations les plus profondes.

À tel point que des structures sont apparues pour aider les professeurs à quitter la fonction publique, ainsi le dispositif « Mobi-Snalc » du syndicat Snalc, ou encore l’association « Aide aux profs ».

Une opportunité pour les écoles indépendantes

Au Salon pour la liberté pédagogique LIBSCO d’avril 2019, le nombre d’enseignants venus en catimini, souvent en situation de grande détresse personnelle, se renseigner sur la possibilité de quitter l’Éducation nationale pour rejoindre les écoles libres a frappé les organisateurs du salon.

De leur côté, les écoles indépendantes se réjouissent de ce nouveau dispositif : elles proposent des postes en permanence -notamment via le site ecoles-libres.fr– et peinent à recruter compte tenu de la croissance du secteur, qui ne faiblit pas (113 écoles ouvertes en 2019, portant à plus de 1500 le nombre total d’établissements indépendants en France).

Un débouché bienvenu quand on examine le « cadeau de départ » de la loi Dussopt, qui fait perdre leur titre (Capes ou agrégation) et leur ancienneté de fonctionnaire aux enseignants qui décideront de sauter le pas : le prix de la liberté ?

Sur le web

  1. Source : Bilan social de l’Éducation nationale, juin 2019.
Voir les commentaires (23)

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Créer un compte Tous les commentaires (23)
  • ah .. on va enfin voir qui va sauter le pas… ne cherchez pas .. les meilleurs..!
    les autres ne seront bien sur embauchés par personne..
    reste a connaitre la nature du dispositif , comporte t il des indemnités (et les quelles)? y a t il un age limite? le dispositif est il accessible par les deux parties?
    etc..

  • Comment peut-on enlever un titre, comme l’agrégation, qui devrait rester acquis une fois pour toutes? Est-ce même constitutionnel?
    L’EdNat devient chaque jour une organisation qui pourrit lentement. S’il ne s’agissait des futures générations , on pourrait s’en moquer, mais c’est la meilleure façon de tuer un pays.
    CPEF, comme dirait certain bloggeur, bien connu de Contrepoints.

    • Les futures générations sont a l’âge de pierre , cela n’a donc aucune importance ,l’en peut disparaitre ,elle ne manquera a personne.

    • l’agrégation est une fumisterie qui date du 18 eme siecle

    • L’agrégation va avec un poste quand on passe le concours, et le nombre d’admis au concours dépend du nombre de postes cette année-là.
      On peut d’ailleurs le passer et refuser le poste par exemple si on a choisi le hors contrat ou des écoles spéciales). A ce moment-là, on n’est pas agrégé, mais on a été reçu au concours de telle année en telle matière. Je pense que les écoles libres s’en contenteront largement…

    • Si le titre (CAPES ou agrégation) dépend uniquement de l’attachement au secteur public, c’est la preuve qu’il ne sanctionne pas une compétence mais une bassesse.

      Que vaut un titre qu’on achète par une soumission inconditionnelle ? Incroyable aveu de la nullité crasse du système d’éducation nationale !

      • Pour enseigner dans le privé, il y a aussi un examen à passer. Le même que pour le public, il me semble, mais dans le public ils prennent les « aspirants profs » à partir de 8/20 quand c’est 13/20 pour aller enseigner dans le privé.

        • aie! çà va faire mal

        • Les enseignants du privé sous contrat passe le même concours (même sujet et corrections par les mêmes examinateurs) la base admissibilité est la même (notes) pour aller à l’oral et les jurys sont les mêmes. les étudiants reçus sont stagiaires un an et suivent une formation dans les universités (ESPE public ou privé) ils sont ensuite nommé sur un poste et inspecté assez vite. Bref pas de différence majeure sauf que dans l’enseignement privé sous contrat les admis restent dans leur académie et évitent donc en partie les lieux bien pourris, sauf s’ils souhaitent rester en région parisienne et là c’est la loterie. La différence majeur réside dans le salaire: les contractuels du public sont bien mieux rémunérés et la retraite n’est pas la même: dans le public statut fonctionnaire et dans le privé sous contrat de droit privé (25 meilleures années, cotisations AGIRC-ARRCO) conclusion entre 300/400E par mois de différence par rapport au public.

  • Je n’ai pas tout compris , on va vendre nos collèges et nos lycées faute de profs ,trop libéral ce gouvernement !

  • Quand j’ai vu ça j’étais aussi très content. Mais en lisant entre les lignes, je doute que cela serve tant que ça. Les profs qui veulent partir sont dans les pires endroits. Ces même endroits manquent de profs (hasard sans doute). Donc « par nécessité de service » (terminologie de coutume), ça ne sera pas possible. Sachez que même les démissions sont parfois refusées.
    Ces ruptures ne sont pas « de droit », et ne comptez pas sur les syndicats pour batailler pour qu’elles le soient…

  • marrant le jour où ne resteront dans les écoles publiques que les gens qu’on y traîne de force..et qui rêvent de les brûler..

  • Les commentaires sont fermés.

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Les auteurs : Nathalie Sayac est Professeure des universités en didactique des mathématiques, directrice de l’Inspe de Normandie Rouen-Le Havre, Université de Rouen Normandie. Eric Mounier est Maitre de Conférences en didactique des mathématiques, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC).

 

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