Climat et météo sont deux sciences distinctes. Évitons de les confondre.

L’opinion publique tend à confondre météo et climat : ce sont deux sciences distinctes qui ne répondent absolument pas aux mêmes contraintes.

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Climat et météo sont deux sciences distinctes. Évitons de les confondre.

Publié le 2 décembre 2019
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Par Philippe Charlez.

Le 2 décembre 1959 à 21 h 13, il y a 60 ans jour pour jour, le barrage de Malpasset1, cédait sous l’effet de pluies diluviennes. Une vague de 45 mètres de haut déferlant à plus de 70 km/h déversa dans la plaine de l’Argens 50 millions de m3 d’eau. Vingt minutes plus tard, elle atteignait les quartiers ouest de Fréjus et balaya tout sur son passage avant de se jeter dans la mer. On dénombra 423 victimes, et les dégâts matériels furent considérables : routes, voies ferrées, fermes et immeubles furent totalement détruits.

Durant la seconde quinzaine de novembre 1959, 500 mm d’eau étaient tombés en dix jours dont 130 mm la seule journée du 2 décembre. La crue très violente qui s’ensuivit provoqua un accroissement très rapide du niveau de la retenue. Pour éviter d’endommager le pont en construction de l’autoroute Esterel-Côte d’Azur situé un km en aval, la vidange du barrage fût décidée beaucoup trop tard et ne permit pas d’éviter ce désastre considéré comme la catastrophe la plus meurtrière de l’histoire française.

De telles précipitations sont périodiques dans l’arc méditerranéen à cette époque de l’année. Leur violence est toujours à l’origine de crues importantes et de débordements de rivières. Les inondations meurtrières suites aux crues de l’Argens, de la Siagne et du Riou fin novembre et début décembre 2019 sont venues nous rappeler cette dure réalité. Doit-on pour autant corréler ces crues comme on le fait de plus en plus systématiquement avec le réchauffement climatique ?

 

Climat et météo : deux sciences distinctes

Climat et météo sont deux sciences distinctes quant à leur temporalité et leur spatialité.

La météorologie est la science des nuages, de la pluie et du vent. Elle se définit par quelques valeurs instantanées et locales de température, de précipitations, de pression ou d’ensoleillement. Un événement météorologique se produit sur le pas de votre porte, dans l’heure, la journée ou au plus la semaine.

Le climat s’attache au contraire à décrire des événements météorologiques sur des périodes de plusieurs dizaines d’années mais aussi sur de vastes zones géographiques. Il prend en compte les conditions moyennes de l’atmosphère et dépend d’un grand nombre de paramètres comme les radiations solaires, la végétation, la composition de l’atmosphère ou encore l’évolution de la surface glaciaire.

La catastrophe de Malpasset vient nous rappeler 60 ans après que des pluies diluviennes fin novembre sur l’arc méditerranéen sont un phénomène connu dont l’occurrence est répétitive. Même si le climat en accélère la fréquence, elles relèvent davantage de la météo et non du climat.

Ruins of Malpasset Dam, France. CC-BY-SA-3.0

 

Dérèglement climatique et compensation financière

Pourtant, pour des raisons idéologiques, par opportunisme ou simplement par ignorance, l’opinion publique, les médias et le monde politique ont aujourd’hui une fâcheuse tendance à les confondre. Toute crue, inondation, cyclone ou sécheresse qui pour l’essentiel relève de la météo est de plus en plus souvent assimilée au dérèglement climatique.

Ainsi en utilisant le slogan bien commode « ceux qui dérèglent, doivent payer », plusieurs communes françaises ayant subi de lourds dégâts suite à des inondations ont décidé, sous couvert de dérèglement climatique, d’attaquer en justice un grand groupe pétrolier. Une méthode parfois bien commode qui pourrait permettre à des édiles de se défausser vis-à-vis de leurs administrés.

  1. Mieux connu sous le nom de Barrage de Fréjus
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  • La responsabilité d’un certains nombres d’élus locaux dans le cas des inondations est hélas notoire mais ce sont les premiers à se défausser.
    Quand on rend constructible des zones qui servaient de tampon naturel pour absorber les pluies exceptionnelles, il ne faut pas s’étonner que des inondations se produisent.
    Mais la pression immobilière doublée d’un certain appât du gain (fut-il électoraliste), amènent à classer en constructible et à faire réaliser des projets immobiliers dans des zones où rien ne devrait y être construit.

    • En 2019 etrre incapables de gerer un reseau de caniveaux est un crime, l’homme connait ce probleme depuis des millénaires !

      • Concernant les épisodes cévenols, ça va un peu plus loin que « gérer un réseau de caniveaux ». Cependant, les zones à risque sont bien connues, et on commence aussi à bien savoir que le fait de tout bétonner n’arrange rien. Donc oui, il y a crime, mais le crime est du côté de ceux qui autorisent la construction dans des zones connues pour être dangereuses sous prétexte que « depuis 30 ans il n’y a pas eu de problème »…

  • En fait une seule science est utile pour l’homme, celle qui l’accompgne au quotidien, la meteo..le climat a autant d’importnce pour nos vie que les historiens et leurs opinions tres divergentes et a prendre avec des pincettes…l’histoire est une science ?

  • L’étude du climat devrait conduire à une meilleure connaissance des probabilités météorologiques. Or au lieu d’affiner cette connaissance, qui serait bien utile pour faire des choix à long terme et même à court terme, on utilise le climat pour se défausser de la responsabilité de ces choix. Pire, la météorologie qui devrait s’appuyer sur une vision stochastique des phénomènes est elle-aussi devenue ces dernières années un ensemble de constats et de modèles déterministes. Au lieu d’améliorer les statistiques du climat, ces prévisions et observations sont utilisées pour remettre en cause nos connaissances sur ce climat, et semer le doute sur les décisions qui seraient prises en conséquence de ces connaissances.
    Pire peut-être, le refus de l’aspect probabiliste de la prévision météo conduit à une dégradation significative de l’utilité, pour ne pas dire de la qualité, de ces prévisions. Dans d’autres domaines, un principe de précaution exagéré régit le monde, pour se prémunir de risques infimes, mais en matière de phénomènes météo, le risque que semblent le plus craindre les décideurs est celui de prendre des précautions pour rien, au cas où la prévision catastrophique à 48 heures mais à moins de 80% de probabilité ne se vérifierait pas. Il est vrai qu’une fois les sauveteurs morts, on pourra toujours accuser le dérèglement climatique et taxer le carburant !

    • L’etude du climat ne permet pas de connaitre l’avenir, mais de prendre des mesures de sauvegarde . L’histoire n’a jamais permis de connaitre notre avenir mais de prendre des précautions pour que certains evenements ne se reproduisent pas

      • Si on considere les climatologues comme des historiens ,ils ne peuvent pas decreter l’homme coupable du climat ,le passe ne fournit aucunes donnees dans ce sens..ils ne sont pas des historiens mais des voyants ,pas des astrologues ,les astrologues travaillent sur du concret , les astres

    • Si la météo « devait s’appuyer sur une vision stochastique », on reviendrait à la pièce jetée en l’air appliquée aux dictons médiévaux 😉
      La météorologie est un système chaotique : déterministe plus la prévision est rapprochée, probabiliste au bout de quelque jours, et aléatoire sur quelques mois.

      • Pour une pièce jetée en l’air, vous savez parfaitement quel est le risque. Mais bien sûr, vous pouvez faire un modèle sur ordinateur de sa trajectoire, qui vous donnera une réponse apparemment plus précise et fiable, mais en réalité dont vous ignorez complètement les caractéristiques d’incertitudes. Or c’est de ces caractéristiques dont vous avez besoin pour déterminer les risques à des périodes de retour de 5 ou 50 ans. La météorologie est bien chaotique au-delà de 120 heures, mais a) ce qu’on sait pour ces 120 heures est de moins en moins correctement exploité, et b) chaotique ne veut pas dire que les probabilités d’occurrence sur quelques décennies ne peuvent pas être déterminées, même si on ne peut pas associer de dates à ces occurrences.

    • si on avait mis l’argent foutu en l’air pour diminuer les émissions de CO2 à des structures visant à atténuer l’effet des phénomènes météo connus!!!

      pour empêcher une inondation..eh bien on installe des reposoir à velos..

  • Nous sommes dans le cas d’une propagande pour faire admettre un dogme: le réchauffement climatique anthropique. Dès lors, tout argument en apparence recevable peut être utilisé.
    Un peu comme la propagande de l’Union Soviétique faisait croire à des pénuries à l’ouest et utilisait des photos de voitures en stationnement pour accréditer le fait qu’elles n’avaient pas d’essence pour rouler.
    Le principe est donc que le RCA est indiscutable. Donc mélanger météo et climat importe peu: les gens n’y voient que du feu. Un média (le Figaro je crois) avait même même osé: « il fait anormalement froid, donc c’est la faute au RCA »!
    Il y a juste un problème: de plus en plus de gens, grâce à des informations alternatives, se rendent compte d’autres mensonges qu’on leur a fait admettre comme des évidences. Celui-ci ne résistera pas non plus, entraînant la décrédibilisation totale de toute une génération de politiciens et, c’est plus fâcheux, de scìentifiques.

  • oui , ben ce genre de plaintes se sentaient arriver.

    époque bénie, on peut accuser sans preuve…

  • «  » MEME SI LE CLIMAT EN ACCELERE LA FREQUENCE, elles (les pluies diluviennes fin novembre sur l’arc méditerranéen) relèvent davantage de la météo et non du climat. » »

    Le G.I.E.C aurait-il dit autre chose ? Je ne crois pas !

    • le narratif ne repose pas réellement sur celui du giec.. et c’est ça le plus beau, les rechauffistes sont aussi des « négationnistes »..

      la réalité au sujet de la météo est simple…pas « simulable » par des modèles climatiques..
      les modèles divergent sur la méteo selon les hypothèses..et quand ils convergent.. ça peut être par hasard ou parce que les hypothèses sont similaires..

      il en va d’ailleurs un peu de m^me pour la météo ce qu’on nous présente comme un indice de confiance est un indice de convergence, à la différence que les modèles météo sont maintenant empiriquement testés…

  • Octobre 1940, épisode pluvieux démentiel en Catalogne : deux mètres d’eau en cinq jours. Plus de 350 morts. La faute à Franco et Petain.

  • En fait, le plus juste serait de dire que ces pluies diluviennes sont une caractéristique du climat de cette région.
    Que leur intensité soit plus élevée parce-qu’il fait un peu plus chaud qu’il y a quelques décennies, c’est plausible mais est-ce vraiment démontré ?
    Que leur fréquence augmente, c’est possible peut-être même probable mais dans ce cas il faudrait démontrer que c’est lié au réchauffement (et si c’est le cas, ça ne prouve évidemment pas que le réchauffement est anthropique). Mois j’y verrai plutôt une conséquence d’une modification de la circulation atmosphérique qui nous vaut ces contrastes thermiques plus marqués que par le passé.

  • Les chiffres de Météo-France depuis 40 ans prouvent que les aléas d’origine météorologique (tempêtes, inondations, vagues de froid, de chaleur, etc.) ne sont pas, contrairement à ce qu’affirme la doxa climato-alarmiste, de plus en plus nombreux : https://mythesmanciesetmathematiques.wordpress.com/2019/11/01/labsence-durgence-climatique-dans-les-faits/

    Le climatologue américain de réputation mondiale John Christy a fait le même constat pour les États-Unis, parfois sur des périodes bien plus longues (jusqu’à plus d’un siècle en arrière).

    Le constat est implacable (sauf pour les terroristes carbocentristes, pour qui tous les moyens sont bons pour nous culpabiliser et nous écraser d’interdictions et d’impôts) : il y a beaucoup moins d’humains victimes de catastrophes d’origine climatique aujourd’hui que par le passé.

  • La climatologie est la science du chaos et pour le chaos ils sont tres fort !

  • La confusion entre météo et climat n’est pas seulement due à la méconnaissance du problème chez le grand public mais en grande partie au matraquage dont nous abreuvent les principaux médias de gauche comme de droite et le monde politique. Après les inondations qui ont frappé le sud-est, il suffisait d’entendre notre premier ministre qui n’a évidemment pas manqué de mettre en cause le réchauffement climatique pour des évènements qui n’ont pourtant rien d’exceptionnels dans cette région et qui perdure depuis des siècles. Il faut dire qu’il parlait depuis Madrid où se tient la COP 25, manifestation récurrente qui tient le haut du pavé en matière de désinformation et de confusion des genres.
    On peut bien sûr penser que les conséquences de ces aléas climatiques sont de plus en plus dramatiques en termes de victimes humaines et de coût mais il faut ici faire la part des choses et prendre en compte à la fois une couverture médiatique bien plus présente qu’autrefois et surtout l’irresponsabilité de certains élus locaux qui n’hésitent pas à accorder des permis de construire dans des zones connues depuis des lustres pour être inondables ; ces implantations anarchiques devenant d’ailleurs de plus en plus critiques en cas de fortes pluies du fait de l’augmentation des surfaces bétonnées dont ce fait aucun doutes zones inondables font l’objet.
    Que météo et climat puisse avoir des liens cela ne fait pas de doute, mais le lien est forcément extrêmement complexe d’autant plus que les prévisions météo ne sont fiables qu’à très courts termes (quelques jours et encore dans des contextes relativement stables) et que les modélisations du climat sont encore très imparfaites. Il suffit pour s’en convaincre de voir les marges d’erreur dans les prévisions que donnent les différents modèles numériques avec des écarts du même ordre de grandeur que la valeur de réchauffement sensée être calculée.
    De la même façon, des scientifiques soi-disant sérieux affirment que l’amélioration de leurs modèles leur fait maintenant craindre à des valeurs de réchauffement deux fois supérieures à celles estimées jusqu’ici. En physique, des modèles plus précis conduisent en général à la diminution des marges d’erreur, en climatologie c’est l’inverse. Cela devrait au moins conduire à une certaine interrogation sur la validité des modèles et sur leur capacité à représenter correctement la réalité.
    Mais à défaut de comprendre correctement les phénomènes mis en jeu et se poser des questions légitimes sur leur entière validité, un certains nombres de personnes ont rapidement compris tous les intérêts qu’ils pouvaient tirer de toutes ces confusions. Cela expliquent entre autres les collusions parfois difficilement compréhensibles entre les différents acteurs du domaine, qu’ils soient politiques, écologistes, scientifiques, journalistes voire tout simplement margoulins de bas étage toujours prêts à surfer sur les plus belles vagues.
    Il n’y a pas de complot savamment élaboré dans cette affaire mais simplement la convergence d’intérêts très divers qui, momentanément en tout cas, se rejoignent.

    • Quand la bulle eclatera ,elle est obligee d’eclater ,on reglera nos comptes et je ne sais pas ce qu’il arrivera ce jour la mais les democraties en seront ebranlees…ce climat malsain nous promet une avenir tres mad maxien !

  • Les épisodes méditerranéens ont pour cause les anticyclones mobiles polaires (AMP), plus fréquents et plus intenses en automne et en hiver, car les températures boréales sont plus froides (voir le modèle AMP du climatologue Marcel Leroux). Quand il y en a un côté sud-ouest et un côté sud-est, alors cela fait remonter vers le Midi de l’air chaud et humide provenant des basses latitudes, ce qui déclenche un épisode méditerranéen. S’il y a refroidissement, ces événements seront plus nombreux et plus intenses. S’il y a réchauffement climatique et donc si les températures polaires augmentent, il y en aura moins. C’est le contraire de ce que l’on nous raconte le plus souvent.

  • Que les compagnies pétrolière fassent ce que les maires qui ont déposé plainte contre Total demandent. Autrement-dit qu’elles arrêtent « d’émettre », c’est-à-dire de produire et de raffiner ce si méchant pétrole, ne serait-ce qu’une petite semaine. Juste pour voir…

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