Par Alberto Nájera López1.
Un article de The Conversation
En mai 2011, le Centre international pour la recherche sur le cancer (CIRC, ou IARC en anglais), agence dépendant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), annonçait que les champs électromagnétiques de radiofréquence, autrement dit ceux émis par les téléphones portables, seraient désormais considérés comme des agents cancérogènes appartenant au groupe 2B. Autrement dit, le CIRC considère ces émissions comme « possiblement cancérogènes pour les êtres humains ».
Près d’une décennie plus tard, où en sommes-nous ?
À quoi correspondent les divers groupes d’agents cancérigènes ?
Le CIRC classifie les agents cancérogènes en quatre groupes, en fonction du degré de preuves disponibles les concernant :
(pour lire ce tableau sur votre téléphone dans les meilleures conditions, orientez ce dernier en format « paysage »)
Les termes en italique déterminent le niveau de preuves existantes : limitées, suffisantes ou solides. Ce sont eux qui permettront la classification d’un agent dans un groupe ou dans un autre.
Des indications de cancérogénicité suffisantes signifient que les données évaluées permettent d’établir une relation de cause à effet entre l’exposition à l’agent et la survenue de cancers chez l’être humain.
Une indication limitée de cancérogénicité indique qu’il existe une association positive entre l’exposition à un agent et la survenue de cancers chez l’être humain, mais que l’incertitude (liée au hasard, à d’éventuels biais…) n’a pu être exclue. Les données provenant des animaux peuvent être quantitativement ou qualitativement limitées.
Enfin, une indication insuffisante de cancérogénicité signifie que les données chez l’être humain ou l’animal sont absentes ou ne peuvent être interprétées.
Les téléphones portables dans le groupe 2B
Étant donnée la définition des groupes du CIRC, en particulier celle du groupe 2B, affirmer que « l’OMS a classifié la radiation des téléphones portables comme étant cancérigène » est absolument faux.
Lors de son annonce, le CIRC lui-même indiquait que le degré de preuve était limité pour les utilisateurs de téléphones sans fil atteints de gliome (un type de cancer du cerveau) ou de neurinome de l’acoustique (tumeur sur le nerf acoustique). En outre, le CIRC jugeait « inadéquat » le degré de preuve pour les expositions environnementales ou professionnelles (radiation des antennes, en particulier pour les travailleurs).
Pourquoi alors avoir classé ces émissions dans le groupe 2B ? Ce choix résulte de la publication des résultats d’une étude de 2011 dans la revue Occupational & Environmental Medicine. Celle-ci révélait une augmentation du risque de gliome chez les utilisateurs de téléphones portables qui déclaraient une utilisation de plus de 30 minutes par jour sur les 10 années précédentes.
Cette décision a été très critiquée dans la communauté des chercheurs en bioélectromagnétisme (qui étudie les interactions entre les champs électromagnétiques et le vivant), car elle ne respectait aucun des critères requis. Les auteurs de l’étude eux-mêmes affirmaient dans leur conclusion :
« L’incertitude liée à ces résultats exige qu’ils soient reproduits avant de pouvoir en tirer une interprétation causale. »
Et depuis, quoi de neuf ?
En juin dernier, je me suis rendu au congrès BIOEM2019, qui se tenait à Montpellier. Organisé par les deux sociétés scientifiques les plus importantes du secteur (The Bioelectromagnetics Society et l’European Bioelectromagnetism Association), il s’agit de la plus grande manifestation internationale sur le bioélectromagnétisme.
Maria Feychting, chercheuse, professeure et directrice de l’unité d’Épidémiologie de l’Institut Karolinska y a donné une session plénière intitulée « Les preuves de cancérogénicité des champs électromagnétiques de radiofréquence ont-elles changé depuis l’évaluation du CIRC ? »
¿Cáncer y Campos electromagnéticos de Radiofrecuencia? Comienza esta plenaria para revisar la evidencia disponible y si el anuncio de la IARC de 2011 debe modificarse… pic.twitter.com/UuaYNUoNW7
— Alberto Nájera ?? (@najera2000) June 25, 2019
Les principales preuves du lien possible entre le cancer et les téléphones portables émanent du chercheur Lennart Hardell. Très acclamé par les mouvements anti-antennes, il est connu dans le domaine du bioélectromagnétisme pour son point de vue et ses publications très controversées. Les études censées soutenir sa thèse, apportées dans le cadre de procès ou dans d’autres contextes, ont été critiquées par la communauté scientifique car comportant de nombreux défauts conceptuels et d’analyse.
Au cours de sa présentation, Maria Feychting a mis en évidence le fait que Lennart Hardell est non seulement le seul à mettre en évidence des liens positifs entre champs électromagnétiques de radiofréquence (CEM-RF) et cancérogénicité mais que, de plus, ces derniers sont faibles. Par ailleurs, aucune des études postérieures menées par différentes équipes à travers le monde ne les corrobore.
C’est par exemple le cas d’une étude de cohortes danoises de long terme qui a inclus plus de 350 000 personnes, ou d’autres travaux menés par le Cancer Research UK et le National Health Service au Royaume-Uni, basés sur une cohorte d’un million de femmes. Dans ces deux cas, aucun risque majeur de cancer lié à l’utilisation de téléphones portables n’a pu être démontré. Conclusion :
« Il n’y a pas eu d’augmentation du risque de tumeurs du système nerveux central, ce qui ne prouve guère l’existence d’une association causale… »
Fleychting a attiré l’attention sur une autre étude de Hardell dans laquelle ce dernier évaluait, de 2007 à 2009, les gliomes de patients ayant été exposés à des CEM-RF pendant « plus de 25 ans ». Curieusement, à l’époque de l’étude et dans l’intervalle d’années analysé, la téléphonie mobile n’était présente en Suède que depuis 23 ans, et en aucun cas majoritairement répandue…
D’autres études parues en 2012 ont comparé l’augmentation des incidences de cancers prédites des années plus tôt par Hardell aux observations réelles. Elles démontrent que l’augmentation annoncée n’a pas eu lieu et qu’au contraire, la tendance suivie est similaire à la tendance précédant l’apparition des téléphones portables. Dans le cas des États-Unis, la tendance est même – étonnamment – plutôt à la baisse. Une incidence plus élevée a été constatée seulement chez les adultes de plus de 75 ans, et non chez les jeunes, qui sont en principe ceux qui utilisent le plus les téléphones portables. Cette tendance a été attribuée à l’amélioration du diagnostic ainsi qu’à l’allongement de la durée de vie.
Toutes ces données contredisent les découvertes et les prédictions d’Hardell, qui recommande d’éviter l’utilisation du portable chez les jeunes de moins de 20 ans.
On peut donc affirmer que les résultats qui ont poussé le CIRC à prendre cette décision de classement des CEM-RF dans le groupe des agents « possiblement cancérogènes pour l’être humain » n’ont pas été confirmés par l’épidémiologie. En outre, les preuves les plus récentes contredisent les découvertes d’Hardell et de ses collaborateurs, dont les études doivent être remises en question.
Qu’en est-il de l’étude récente sur des rats ?
Après Mary Fleychting, qui s’est focalisée sur les études épidémiologiques, la scientifique Florence Poulletier De Gannes est intervenue pour faire le point sur les résultats concernant les animaux de laboratoire.
Elle est revenue sur deux études très solides, réalisées sur des rats. Publiées en 2018, elles révélaient un lien entre l’exposition aux CEM-RF et un type de cancer du cœur (extrêmement rare chez les humains). Ce résultat ne concernait que les rats mâles. L’une de ces études était issue du Programme national de toxicologie (NTP) des États-Unis, l’autre émanait de l’Institut Ramazzini en Italie.
Problème : ces deux études comportent des incohérences et des limitations qui freinent grandement l’applicabilité de leurs résultats lorsqu’il s’agit d’établir des modèles ou des limites d’exposition, et restreignent leur utilité. Surtout, lesdites limitations font obstacle à leur extrapolation sur l’être humain.
En définitive, il n’existe donc à l’heure actuelle toujours aucune preuve solide avalisant un lien entre l’utilisation des téléphones portables et le développement de cancer. Non seulement l’épidémiologie ne confirme pas cette hypothèse, mais de plus les résultats obtenus chez l’animal restent fragiles et contestables.
[related-post id=313163 mode=ModeLarge]
—
- Profesor Contratado Doctor de Radiología y Medicina Física, Universidad de Castilla-La Mancha. ↩
la grande peur de tout..
désormais un scandale sanitaire c’est quand on image qu’il puisse y en avoir un.
Le CICR a déclaré le glyphosate probablement cancérigène, été désavoué par sa tutelle l’OMS, et l’ensemble des travaux sur le sujet. Le CICRC pour se faire avait recruté un avocat américain actif contre MOSANTO aux USA.
Le CICRC est un organisme militant, par un organisme scientifique. Il ne fait d’ailleurs pas d’expérimentations, seulement un tri orienté des travaux faits par d’autres pour obtenir les conclusions souhaitées, en excluant tout ce qui contredit la doxa.
Bonjour, peut-être avez vous eu connaissance des « pisseurs de glyphosate » de Normandie. Il est tout à fait intéressante d’en lire les tenants et les aboutissants. Une population prédéfinie ( par qui ont l’ignore) s’est soumise à un prélèvement d’urine afin de démontrer « les ravages du Glyphosate ». Les analyses ont été confié à part égale à un labo Allemand, dont tout le monde craint les conclusions, et un labo français du domaine public excusez du peu.
LES CONCLUSIONS : le résultat labo Allemand, c’est 20….. oui vingt fois la norme retrouvée dans les échantillons, et pour le labo Français ZERO ………………! J’ai, étant le ère d’un docteur chercheur à Stanford la coquetterie de croire d’avantage le labo français que l’Allemand. Mais puisque c’est la dame des 35 heurs ou celle du Poitou forcément les scientifique ne sont que des skoknos. Nous vivons une époque moderne!
C’est une opération limitée à deux journalistes (de ceux qui font le boulot).
Pour en savoir plus :
http://seppi.over-blog.com/2019/11/la-farce-des-tests-au-glyphosate-dans-le-mensuel-du-morbihan.html
Les pisseurs de glyphosate ont, au moins pour certains, été recrutés par un appel à initiatives sur internet que j’avais découvert par hasard, à côté de celui pour reconstruire Notre-Dame, celui pour restaurer le monuments aux morts de Trifouillis-lès-Oies, celui pour payer un fauteuil roulant à la petite Mélissa, etc.
Ma conclusion, c’est qu’il y a une profonde incompréhension de ce qu’est la procédure de test en double aveugle. Il faut dire que la dénomination est trompeuse…
bonjour MichelO, je suis tenté de comprendre que vous ne me contredisez pas?
Je ne vous contredis pas, je précise ce que j’avais découvert de cette farce avant même qu’elle ne soit dans les médias.
Les tests des pisseurs sont une arnaque.
Ils stérilisent les échantillons (par bain marie) au lieu de les congeler. le transport par chrono-poste laisse des doute sur la qualité de celui-ci. Le test est prévue pour détecter le glyphosate dans l’eau potable et non dans l’urine (mais bon , vu qu’il confondent les normes de qualité dans l’eau potable et l’urine). Les seuils de détection sont bas pour être sur de trouver quelque chose, même si des seuils aussi bas signifie une augmentation de faux positif et de résultats erronés. Et pendant qu’ils la polémiques (uniquement journalistique) sur la validité du test elisa et des tests de chromatographie, ont oublie de dire que pour qu’une analyse médicale soit validé, il faut faire un autre test avec une méthode différente. Ce que biocheck n’a pas fait et que le CHU a fait lui. Le recrutement n’est pas dans le but de faire une étude valide, mais juste pour accumuler le plus de plainte possible pour espérer un jugement en leur faveur pour pouvoir afficher haut et fort « le glyphosate est dangereux, c’est la justice qui le dit ». Biocheck n »est en plus même pas homologué pour les analyses médicale humaine (c’est un labo vétérinaire).
Si l’ont rajoute que biocheck est un laboratoire tenue par une militante anti-pesticide et que ses résultats ont déjà été contesté.
Ont a là une belle grosse arnaque monté par génération futur et lancé par envoyé spécial, avec la complicité de tous les journalistes et médias qui ont relayé ça avec complaisance.
Avant même d’avoir fait des tests dans un autre labo ont pouvait savoir que ça ne valait rien. Et si la justice fonctionne correctement, ils devraient tous être débouté. Mais bon, il y a toujours le risque de tomber sur un juge militant, en mal de popularité ou sans testicule.
Le titre de cet article n’est pas très heureux. Ce n’est pas l’OMS qui est contredite — au contraire — mais le CIRC.
Celui-ci dépend certes de l’OMS, mais il jouit d’une large autonomie et, pourrait-on dire, fait preuve d’une certaine indocilité.
Quand le CIRC a publié son classement des champs électromagnétiques de radiofréquences en « possiblement cancérogène », l’OMS (Genève) a réagi par des informations qui, sans contredire formellement le CIRC, envoyaient tout de même un message différent.
Par exemple:
« Un grand nombre d’études ont été menées au cours des deux dernières décennies pour déterminer si les téléphones portables représentent un risque potentiel pour la santé. À ce jour, il n’a jamais été établi que le téléphone portable puisse être à l’origine d’un effet nocif pour la santé. »
https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/electromagnetic-fields-and-public-health-mobile-phones
La décision du CIRC avait été fortement critiquée à l’époque. Il n’est pas exclu qu’elle ait eu une motivation cachée. Les amateurs de théories du complot liront :
http://seppi.over-blog.com/2019/03/le-circ-les-experts-et-les-avocats-predateurs-les-batards-du-benzene-1.html
et
http://seppi.over-blog.com/2019/04/le-circ-les-experts-et-les-avocats-predateurs-les-batards-du-benzene-2.html
Dans le groupe de travail du CIRC, il y avait un certain Christopher Portier (il était même président d’un sous-groupe), qui a acquis une réputation mondiale dans l’affaire du glyphosate. Portier est aussi témoin-expert pour le compte d’avocats prédateurs dans des affaires fondées sur les téléphones portables.
Quand on voit que sur les deux études présentés à la fin de l’article, l’une vient de l’institut Ramazzini, je croit que tous est dit sur sa validité.
Si c’etait vraiment cancerigene la société serait totalement bouleversée ,sans doute devrions nous abandonner l’usage de l’electricite et retour a un passé impossible.
Sans parler de l’oxygène!
Oui, c’est un oxydant puissant …
L’OMS est d’abord un organisme politique, ce qui devrait conduire toujours à la plus grande circonspection vis-à-vis de ses communications.
Quant au cancer, même prudence: isoler les causes d’une maladie multifactorielle est un exercice difficile.
Le téléphone portable est bien à l’origine de troubles « cérébraux ». Pas au sens médical, heu si, mais dans l’autre sens, psychique.
Pas que, les tendinites deviennent fréquentes.
Tous ces organismes semblent etre devenus des organisme parasitaire
C’est prouvé par des chercheurs écolos, un smartphone trempé dans du Glyphosate ,est 3.14159 fois plus dangereux !
On va de mal en Pi !
+ 1000
excellent!
Comment , l’ecolo pisse sur son smartphone ? Pourtant cela ne soigne que les verrues , ca ne recharge pas , parole de scientifique de comptoir !
Ah, le beau cirque que nous fait le CIRC 😉
Au moins, le ciel ne risque pas de nous tomber sur la tête avec ces gaillards de compétition…
Il faut bien justifier ses appointements…
Comme toujours: follow the money! Combien gagnent ces idéologues du CICR pour polluer la planète de leurs sottises? Combien de postes de directeurs, de sous-directeurs, de secrétaires de ceci ou de cela? Et pour quels émoluements?
interrogez la folle du Poitou
Quand la majorité des recherches sont financées par l’industrie , ça prend une contre balance .
Une contre balance….ou ça , dans la presse ,chez les charlatans de la science en paquet de 12(jamais 13 , ca porte malheur ) ?
Tandis que quand les recherches sont financées par des groupes de pression purement politiques, avec l’argent de subventions publiques ou de leurs adhérents, ça ramène violemment le fléau de la balance à l’horizontale…
non…on regarde les recherches..on voit des failles éventuellement et alors on peut aller voir qui finance et faire un procès d’intention..
quand une personne commence par dire qui finance une étude sans avoir mis en évidence les failles dans l’étude..
ça suffit!!!! c’est un argument navrant..
qui conduirait, poussé à l’extrême qu’une personne n’a pas le droit de chercher des preuves pour défendre une accusation calomnieuse.
allez voir n’importe quel scientifique si il a le cran de vous dire que qui fiance une étude est plus important que la méthodologie c’est un malhonnête..
Dernier commentaire sur le sujet, qu’est ce que la science , n’importe qui évoque la science pour prouver ses délires !
Je vient de lire les delires d’entredeux mer ( il me gonfle ce type ex libê) sur le point , Le « scientifique » critiquant de vrais scientifiques comme Allègre par exemple….qui a bien raison de parler le meme jargon que les autres et se mettre a leur niveau .
C’EST QUOI VOTRE PROBLEME? moi y en a pas comprendre votre charabia
Je crois qu’il voulait dire qu’entre deux m.rdes il faut choisir la moindre. Mais je ne suis pas tout-à-fait sûre…