La laïcité, un principe de plus en plus complexe à manier pour les entreprises

S’employer à expliquer le principe de la laïcité apparaît comme une première étape aujourd’hui nécessaire pour éviter le recours erroné à ce principe et les amalgames qui peuvent être faits, y compris dans les enceintes des entreprises.

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La laïcité, un principe de plus en plus complexe à manier pour les entreprises

Publié le 1 novembre 2019
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Par Géraldine Galindo.
Un article de The Conversation

Le principe de laïcité ne s’applique pas aux entreprises privées. Cette affirmation découle directement du champ d’application de ce principe édicté en 1905, et qui régit uniquement les relations entre la chose publique et les religions dans le contexte français. Ce principe établit ainsi une frontière entre deux hémisphères de la vie sociale que l’on voudrait strictement exclusifs : d’un côté, un espace public neutre dans lequel s’applique la laïcité, et d’un autre côté, un espace public ouvert et adapté à toutes les croyances et à toutes leurs manifestations.

La messe serait donc dite. Les entreprises privées ne sont pas concernées par le principe de laïcité.

Or, la situation n’est pas si simple. Au contraire, elle est, et devient de plus en plus complexe. Pourquoi donc la laïcité devient-elle aussi une question pour les entreprises privées ? Plusieurs raisons expliquent cette situation.

Des hypothèses fortes mais non tenables

L’application du fait que le principe de laïcité ne s’applique pas dans les entreprises privées repose sur trois hypothèses fortes.

  • La stabilité : la première hypothèse suppose que ce concept est toujours défini de la même manière depuis 1905. C’est oublier les débats qui ont entouré sa définition dès cette époque, et qui continuent à l’entourer aujourd’hui. Le concept a ainsi « un caractère éminemment pratique et mobile », pour reprendre l’expression du professeur de droit Michel Miaille, si bien que l’historien et sociologue Jean Baubérot définit sept laïcités aujourd’hui dans notre société. Cette hypothèse de stabilité du concept ne s’applique pas seulement au concept, mais à la société dans laquelle ce concept est déployé. Il est évident que cette société a profondément évolué depuis le début du XXe siècle. Les individus qui la composent sont de plus en plus globalisés et enclins à exprimer leur identité, notamment religieuse.
  • L’universalité : la deuxième hypothèse suppose que tous les citoyens adoptent une même définition de la laïcité, dans la lignée de celle de la loi de 1905. C’est faire fi du fait que la laïcité est souvent adjectivée et de manières différentes, selon qui en parle, avec quelle identité personnelle, avec quelle histoire personnelle, et selon quel contexte personnel. Autrement dit, la laïcité n’est pas qu’un principe républicain. Elle est aussi devenue un principe réinterprété et approprié par tout individu, relevant de sa sphère intime et des manières dont il vit la religion et sa religiosité. Ou pas.
  • L’imperméabilité : cette troisième hypothèse suppose qu’il existerait des frontières entre ce qui relève de la sphère publique et ce qui relève de la sphère privée, et entre donc les organisations publiques et privées. Or, comme nous le verrons par la suite, les frontières sont floues et poreuses entre ces types d’organisations. Cette imperméabilité existerait aussi entre ce que font aussi les autres pays en matière de gestion de la religion, et ce que fait la France. Les frontières sont, à l’inverse, très perméables entre ces sphères, entreprises, et nations. Le principe de laïcité ne peut dès lors être cantonné à une sphère, et s’invite dans les lieux dans lesquels il n’est pas censé s’appliquer.

Ces trois hypothèses fortes sont donc non tenables. Elles permettent de comprendre pourquoi les liens entre laïcité et entreprises privées ne sont pas aussi simples qu’il n’y paraît. Son champ d’application s’est aussi complexifié avec le temps et avec les transformations des entreprises.

Un champ d’application incertain

Si les entreprises privées ne sont pas concernées par ce principe, certaines le sont cependant de par les missions de services publics qu’elles exercent, ou du moins, que certains de leurs salariés peuvent exercer. Ceux-ci sont de fait concernés par le principe de laïcité tel qu’il s’applique dans les organisations publiques, et donc obligés d’adopter un comportement neutre. Le principe de laïcité peut donc s’imposer dans certaines entreprises et pour certains salariés, assorti de difficultés à déterminer qui relève ou pas de ce principe, et à mettre ensuite en place des règles communes permettant de gérer ensemble tout le collectif des salariés de l’entreprise malgré ces différences de traitement.

D’autres entreprises revendiquent aussi aujourd’hui le fait de pouvoir devenir des entreprises de conviction laïque, et donc de pouvoir faire de ce principe leur colonne vertébrale et le point commun d’adhésion entre tous les salariés. Elles souhaitent ainsi être considérées de la même manière que les Églises, les associations ou communautés religieuses, ou les associations philosophiques non confessionnelles, qui « peuvent maintenir ou prévoir des dispositions spécifiques sur les exigences professionnelles essentielles, légitimes et justifiées susceptibles d’être requises pour y exercer une activité professionnelle », comme le prévoit la directive européenne 2000/78.

Si ces entreprises de conviction laïque ne sont pour l’instant pas reconnues en France, elle soulèvent la question de faire de la laïcité une conviction centrale d’une entreprise privée, lui permettant ainsi d’exiger la neutralité de ses salariés, et de discriminer celles ou ceux qui n’y adhéreraient pas.

Le désormais cas emblématique de la crèche Baby-Loup illustre tous ces débats autour du périmètre d’application de ce principe de laïcité. En effet, la neutralité demandée à la salariée voilée à l’origine de cette saga judiciaire, a été justifiée tantôt par le fait que prendre en charge des enfants dans ce contexte particulier dans lequel évoluait la crèche, pouvait être assimilée à une entreprise de tendance… laïque, ou comme ayant une mission de service public.

Le spectre de la laïcité pour les entreprises

Les entreprises privées qui n’ont ni des missions de service public, ni ne prétendent à devenir des entreprises de tendance, ne sont pas pour autant épargnées par des questionnements sur le principe de laïcité. Les responsables de ces entreprises sont conscients des trois piliers sur lesquels doivent reposer leurs actions et décisions en manière de gestion des faits religieux : les principes de liberté, d’égalité et de non-discrimination.

Ils ont dans le même temps peur des zones grises du droit laissées entre ces trois principes.

En effet, comment être certain que leurs décisions ne conduiront pas à des discriminations indirectes vis-à-vis de certains de leurs salariés ? Quelles croyances doivent, qui plus est, être considérées, et quelles sont celles qui ne doivent pas l’être dans le contexte français ? Et les questionnements se sont accrus avec l’article 2 de la loi El Khomri stipulant que « le règlement intérieur d’une entreprise peut contenir des dispositions inscrivant le principe de neutralité et restreignant la manifestation des convictions des salariés si ces restrictions sont justifiées par l’exercice d’autres libertés et droits fondamentaux ou par les nécessités du bon fonctionnement de l’entreprise et si elles sont proportionnées au but recherché ».

La formulation de cet article brouille les interprétations des entreprises, et contribue à introduire dans ces entreprises la laïcité sous sa facette de neutralité restrictive appliquée dans les organisations publiques. Si beaucoup d’entreprises privées sont encore frileuses et dans l’attente par rapport à l’introduction de ce principe dans leurs règlements intérieurs, elles se posent tout de même la question de cette introduction et de ses implications.

Face à la laïcité, trois types d’entreprises

Face à ces questionnements et mouvements sur la laïcité, les entreprises privées semblent adopter trois types de postures vis-à-vis de ce principe.

  • La laïcité fermée revendiquée : il apparaît que celles étant dans le refus ou le déni des faits religieux en leur sein, affichent une posture laïque synonyme de neutralité de leurs salariés. Quelques entreprises se sont hasardées à afficher cette posture, la spécialiste du recyclage et de la valorisation des déchets Paprec en première ligne, en élaborant et diffusant une Charte de la laïcité et de la diversité dans laquelle tout signe religieux est banni. L’idée est pour elles est d’écarter tout signe, manifestation ou demande religieuse.
  • La laïcité inclusive : à l’autre extrême, des entreprises se positionnent dans une posture d’acceptation de toutes les manifestations des croyances de leurs salariés. Il s’agit pour elles de valoriser cette diversité religieuse, considérée comme un atout pour conquérir de nouveaux salariés. Les entreprises internationales, marquées par les visions anglo-saxonnes de la gestion des faits religieux, adoptent souvent cette posture. La laïcité est alors considérée comme un principe culturel, qui ne s’applique pas en tant que tel en leur sein, mais inspire l’acceptation de tous. Le porte-parole de Disneyland Paris affirmait ainsi récemment, « nous sommes une entreprise laïque », pour souligner le fait que tous les salariés étaient traités sur un pied d’égalité, quelles que soient leurs croyances.
  • La laïcité écartée : entre ces deux postures, de plus en plus d’entreprises s’inscrivent dans une posture d’accommodements, et traitent chaque situation de manière contextualisée. La laïcité est appréhendée comme un « non-principe » revendiqué dans ces entreprises, mais qu’il convient de rappeler, notamment dans les guides produits sur le sujet de la diversité religieuse, afin d’informer les salariés et d’éviter les recours à ce principe.

En définitive, si la laïcité devait être en théorie un non-sujet pour les entreprises privées, la réalité est bien différente dans nombre d’entre elles, où ce principe est considéré soit comme un repère culturel utile et mobilisé, soit comme une simple référence à connaître.

Finalement, que faire face à ce spectre encombrant de la laïcité dans nombre d’entreprises ?

Légiférer à nouveau ne semble pas être la solution, en rajoutant une nouvelle règle au millefeuille de principes et de lois auxquels peuvent déjà se référer les entreprises, leurs responsables et les managers. S’employer à expliquer le principe de la laïcité apparaît comme une première étape aujourd’hui nécessaire pour éviter le recours erroné à ce principe et les amalgames qui peuvent être faits, y compris dans les enceintes des entreprises.

Géraldine Galindo, Professeur associé, ESCP Europe

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

The Conversation

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  • pour faire simplissime : ne pas embaucher de musulmans , juste pour ne pas avoir de probleme

  • article – « Les responsables de ces entreprises sont conscients des trois piliers sur lesquels doivent reposer leurs actions… les principes de liberté, d’égalité et de non-discrimination. »

    Non, les entreprises devraient être totalement libres de choisir comme employé des femmes voilées ou un mélange (ou pas) de ce qui l’arrange le plus en matière de genre, couleur et religion. C’est ensuite au marché de décider si le modèle proposé est viable.
    Évidemment que l’état français va y mettre ses sales pattes de toutes les manières possibles pour le malheur de tous.

    • A 73% les français ne veulent pas de voile dans les sorties scolaire et à 82% pas de prières de rue. Laissons le choix aux entreprises et aux consommateurs.

      • @Guillaume P : Les entreprises ? ça veut dire le chef…

        • Le chef ou l’équipe dirigeante, et alors?
          Dans la majorité des cas, ces gens ont pour but la préservation des intérêts de l’entreprise. De leurs propres intérêts également me direz-vous mais ceux-ci se confondent avec ceux de l’entreprise le plus souvent (mais pas toujours il est vrai).
          Par contre, si la décision revenait à un parti politique, syndicat, fonctionnaire ou assos bien pensantes, pensez-vous que la décision serait meilleure? J’en doute car ceux-là n’ont justement aucun intérêt dans la préservation de l’entreprise mais juste à défendre leurs propres intérêts personnels! Tous ces donneurs de leçon ne misent jamais leur peau dans les conseils qu’ils cherchent à imposer aux autres.

        • Oui celui qui a la responsabilité de la cohésion et de la pérennité d’une entreprise pour le bien de lui-même et de ses salariés. Les salariés de Baby-Loup ont été les premières victimes de l’activisme de la salariée prosélyte.

    • les entreprises font ce qu’elles veulent.. pour avoir travaillé dans le recrutement , je peux en témoigner

    • Selon la Cour de justice de l’Union européenne, un candidat ne peut exiger d’un employeur qu’il lui indique sur la base de quels critères il a recruté une autre personne que lui, ce qui est le bon sens.
      cf par ex. https://www.capital.fr/votre-carriere/un-employeur-est-il-oblige-de-motiver-un-refus-d-embauche-758915

      Donc normalement, un patron peut tout à fait refuser d’embaucher une voilée, sans avoir à se justifier (sinon le blabla habituel selon lequel la personne ne correspondait pas au profil recherché).

      Le problème se pose plutôt pour les salariés en place et qui se mettent à revendiquer, ici le voile, là un espace pour la prière, etc.
      Et à ce niveau-là, les lois visant à l’ « égalité » et à la « non-discrimination » sont de vrais problèmes pour les entreprises. Ou quand l’égalitarisme imbécile ordinaire s’allie à l’islam conquérant.

      • Bonjour,
        Normalement oui mais les RH ont toujours cette l’épée de Damoclès de la discrimination au-dessus de la tête.
        Il est d’ailleurs précisé dans l’article que vous mettez en lien que « En cas de contentieux toutefois, un refus réitéré de l’entreprise de fournir ces informations pourra être considéré comme un indice de l’existence d’une discrimination directe ou indirecte. »
        Sans parler de l’article L.1132-1 du Code du travail…

        • L’embauche est discriminatoire par essence… si les pouvoirs publics et autres étatistes ne sont pas contents, ils n’ont qu’à imposer les salariés qu’ils veulent aux patrons, ça ira plus vite ; seul petit problème : s’ils font ça, c’est qu’on en sera revenu au temps des Soviets, dont on sait combien ils ont été bénéfiques aux habitants de l’ex-URSS…

        • ben non , le choix final reste a l’employeur point

          • Le choix oui, mais pas les raisons de la non-embauche. Sur les raisons il y a peu de liberté pour l’employeur malheureusement, sauf dans les cas de différences de traitement autorisées.

            • Même si effectivement il n’est pas obligé de donner une raison.
              Mais dans l’hypothèse où il voudrait la donner pour x raison, sa liberté pour se justifier est restreinte.

              • Pourquoi voudrait-il la donner « pour x raison » ? Il serait fou ?
                Ou alors on est dans le cas où des assos (ou l’État totalitaire) font de l’inquisition et torturent les patrons pour qu’ils avouent les ressorts cachés de l’embauche dans leur entreprise… on s’en approche, vous me direz, mais en attendant, tout patron un peu prudent et intelligent peut justifier une non-embauche auprès du recalé de la façon classique : « ne correspond pas au profil recherché ».

                • Mais c’est bien là qu’est le problème… La législation interdit malheureusement pour un employeur de dire la vérité à un candidat recalé s’il le souhaite.
                  Un exemple, j’ai moi aussi travaillé, plutôt furtivement, dans le recrutement: Nous recherchons un profil de commercial. Or j’ai là deux très bon CV, globalement à compétences égales. Lorsque j’appelle les deux candidats, je me rends compte que l’un deux a un très fort accent maghrébin qui entrave l’intelligibilité de ses propos.
                  Je le rappelle plus tard pour l’informer que sa candidature n’a pas été retenue (officieusement à cause de ce « défaut »). Evidemment, il me demande pourquoi. Et là je ne peux qu’effectivement débiter la formule classique du « votre candidature ne correspond pas entièrement au profil recherché ». Estimez-vous normal que je ne puisse pas justifier ce refus par le fait que son accent allait être un « handicap » dans ce travail? Alors que pourtant cette information lui aurait peut être servi pour la suite en travaillant mieux son français par exemple.

                  Donc:
                  1) effectivement, le choix de l’entreprise sur ses futurs collaborateurs est libre, heureusement
                  2)L’employeur n’est malheureusement pas libre de délivrer une justification honnête à un candidat, justification qui pourrait peut-être lui servir pour l’avenir.
                  3)Il n’est donc pas normal qu’un patron se doive d’être prudent avant de justifier une non-embauche
                  4)La législation sur la discrimination relative au recrutement n’a pas lieu d’être (ici entendre discrimination au sens racisme…etc.)

            • ben non ma non embauche peut se faire sur une impression , une incompatibilité d’humeur etcc??

              • Ben oui, sans doute. Mais ce n’est pas le problème que je soulève. Ce que je dis depuis le début c’est qu’il n’est pas normal qu’il existe des dispositions légales sur la discrimination (au sens racisme…etc.), et que si un patron veut donner une raison à la non-embauche (qui aujourd’hui s’apparenterait à de la discrimination au sens racisme par exemple) parce qu’il estime que ça peut servir ce candidat dans le futur (voir mon exemple ci-dessus), il doit pouvoir le faire sans tomber sous le coup de la loi.

        • Réponse du patron : « j’ai jeté le tas de CV du haut de l’escalier, et j’ai retenu celui qui est descendu le plus bas » 😉

      • en effet , quand on reçoit des candidats personne n’a a se justifier quand l’un d’eux est écarté du poste
        d’ailleurs en fin de sélection il n’est pas rare d’en avoir 3 qui pourraient l’occuper..
        donc çà se decide au feeling

  • Bonjour,
    La loi de 1905 s’impose à l’état et à l’église. Elle s’appelle d’ailleurs loi de séparation des églises et de l’état.
    Elle annule de manière unilatérale le concordat (sauf en Alsace Lorraine). Concordat qui réglait le conflit avec Rome au sujet des confiscations des biens de l’église à la révolution.
    Donc la laïcité ne s’applique pas, dans l’esprit de 1905 à l’espace privé.
    Dans l’espace publique, la loi renvoit au pouvoir de police des communes (article 27).
    En fait la loi de 1905 est une loi de confiscation sans compensation des biens de l’église (contraire au droit de l’homme), après la déclaration de principe de l’article 1° sur la liberté de conscience.

    • Oui, et présenter la loi de 1905 quasiment comme une loi de « vivre-ensemble » relève de l’imposture.

    • Oui et il est révélateur d’entendre parler sans arrêt de cette loi, vielle de 110, depuis une dizaine d’année. Est-ce un signe qu’avant on ne la connaissait pas ou qu’il n’y avait pas lieu car pas de prosélytisme conquérant… ?

    • cette loi faisait suite à celle l’expulsion des congrégations (esprit de tolérance de la république sans doute)…

      • La loi d’expulsion des congrégations, est la conséquence du titre III de la loi de 1901, et de la loi Waldeck-Rousseau ;
        « Aucune congrégation religieuse ne peut se former sans une autorisation donnée par une loi qui déterminera les conditions de son fonctionnement. Elle ne pourra fonder aucun nouvel établissement qu’en vertu d’un décret rendu en conseil d’État. La dissolution de la congrégation ou la fermeture de tout établissement pourront être prononcées par décret rendu en conseil des ministres. » (art. 13)
        « Les membres d’une congrégation non autorisée sont interdits d’enseigner ou de diriger un établissement d’enseignement. » (art. 14)
        « La liste des membres et les

  • « …d’un autre côté, un espace public ouvert et adapté à toutes les croyances et à toutes leurs manifestations. »
    Plutôt « un espace privé », il me semble. Pour faire bref, la laïcité repose sur la distinction d’un « espace public » dans lequel nous intervenons en commun, à égalité, selon des règles préétablies, et d’un « espace privé » dans lequel nous sommes libres de faire ce que bon nous semble dans la mesure où cela ne nuit pas à autrui (d’où la distinction pas toujours très nette entre les deux).
    Utile précision: il ne faut pas confondre « espace public » et « voie publique ». Par exemple, aucune loi n’interdit d’être dans la rue dans une tenue pouvant être qualifiée de « religieuse » (celle sur les visages masqués ne concerne pas que ces tenues).

    « Et les questionnements se sont accrus avec l’article 2 de la loi El Khomri stipulant que… »
    La loi dispose, le contrat stipule.

    L' »universalité », est, certes; difficile à appliquer, mais il serait bon qu’elle s’impose. Y renoncer serait; en quelque sorte, comme accepter que chacun ait sa propre définition de l’assassinat.

  • La laïcité date d’une epoque où on chassait le cureton ,socialo- communisme oblige…….faudrait un jour tourner la page de cette sinistre periode !

  •  » que faire face à ce spectre encombrant de la laïcité dans nombre d’entreprises ?  »

    Simple, supprimer les entreprises;
    l’état s’y emploie avec zèle…

    • Méthode expéditive ! Bien…
      Les enfants ont des poux et certains sont récidivistes… « ON » leur coupe les cheveux à la mode Robespierre ?

  • « Les responsables de ces entreprises sont conscients des trois piliers sur lesquels doivent reposer leurs actions et décisions en manière de gestion des faits religieux : les principes de liberté, d’égalité et de non-discrimination. »

    Triste de voir sur un journal libéral une telle ineptie,
    Le droit à la discrimination privée est consubstantielle du libéralisme …

    https://www.wikiberal.org/wiki/Discrimination

    • Oui mais non, pas en Socialie. Les dirigeants français ont conscience qu’en France ils ne sont pas libres de gérer leur entreprise au mieux de ses intérêts, mais au mieux des velléités de l’Administration. L’article rappelle cette réalité, car vous savez bien que nous ne sommes pas dans un pays libéral.

  • Bravo ! L’auteur de cet article précis et complexe a réussi à parler de laïcité sans jamais évoquer l’éléphant islamique posé au milieu du salon ! J’ai particulièrement adoré « Finalement, que faire face à ce spectre encombrant de la laïcité dans nombre d’entreprises ? » Il est farce cet auteur . PTDR C’est sûr que le spectre encombrant est la laïcité … c’est cela …. oui …

  • Restaurez la liberté d’expression, sérieusement mise à mal avec les lois Pleven, Gayssot et cie, et je suis persuadé qu’une bonne partie des problèmes actuels de « laïcité » se résorberont d’eux-mêmes. En effet, si on peut à nouveau dire que l’islam est une secte liberticide, rétrograde et dangereuse sans se trouver confronté au djihad judiciaire et être socialement ostracisé, on verra l’islam conquérant reculer à tous les niveaux, y compris dans l’entreprise.
    Ajoutons à cela le retour à la liberté, pour un chef d’entreprise, d’embaucher qui il veut et surtout de débaucher ceux qu’il juge être des fauteurs de troubles, et ils seront beaucoup moins embêtés avec ces histoires d’intrusion de l’islam dans leurs entreprises.
    D’une façon générale, l’islam déteste la liberté – liberté évidemment appuyée par un État digne de ce nom, en particulier sa justice.
    Exemple d’une société s’approchant de ces standards : l’Israël moderne.

    • « si on peut à nouveau dire que l’islam est une secte liberticide, »
      on peut le dire

      • ON peut le penser… mais le dire, ce n’est peut-être pas Énarquement correcte ?
        Quant aux tenues vestimentaires, il y a une loi imposant un visage découvert oreilles comprises il faut un assouplissement en cas le tempêtes de sable et pour les zones désertiques où même les hommes portent le voile (rares zones sur le territoire de France, St-Pierre & Miquelon, St-Paul & Amsterdam burqa fourrée acceptable)

  • Revenons à l’essentiel:

    « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction, seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites. » DDH, art 18-1

    Et

    « La liberté de manifester sa religion ou ses convictions ne peut faire l’objet que des seules restrictions prévues par la loi et qui sont nécessaires à la protection de la sécurité, de l’ordre et de la santé publique, ou de la morale ou des libertés et droits fondamentaux d’autrui. » DDH, art 18-3

    J’en conclue donc que la minuscule croix que porte ma fille (et qui bien entendu nous a déjà causé des problèmes) est un obstacle à la sécurité, à l’ordre, à la santé publique, à la morale et aux libertés et droits fondamentaux d’autrui.

    Soyons un peu sérieux: la laïcité telle qu’elle est imposé en France n’est qu’un mauvais plat de coloquintes à la graisse de hérisson !

    • @waren bof , en tant que chrétienne je n’ai jamais eu de problème avec la laïcité et aucune religion n’en avait, d’ailleurs les musulmans s’en accommodaient très bien eux aussi. Les ennuis sont venu avec l’islam wahhabite et les frères musulmans qui sont conquérants et ont des visées politiques .

      • Très juste, il n’y avait aucun problème avec les musulmans avant 1995. D’ailleurs dans les grandes villes du Moyen-orient les femmes voilées étaient rares, de nos jours en Egypte c’est l’inverse. Les Frères musulmans ont réussi à l’imposer. Les Tunisiennes et Stambouliotes résistent encore, mais pour combien de temps?

      • Eh oui, pas de problèmes jusque dans les années 80. Puis redécouverte de la laïcité pour défendre ceux-là même qui la mettent à mal, trop fort !

  • La France pays PRESQUE laïc !
    Quand « ON » étudie :
    * le calendrier des jours fériés, je pense plutôt à un pays tout à fait CATHO… Noël, Pâques, Jeudi de l’Ascension, Assomption (15/08), Toussaint (01/11) ;
    * la calendrier des vacances scolaires ;
    * le jour de repos obligatoire dimanche, (pourquoi pas le vendredi ou le samedi ?)
    Pour les tenues vestimentaires le voile est acceptable en cas de tempêtes de sable et dans les zones désertiques c’est assez rare géographiquement parlant sur le territoire français (… peut-être en Terre Adélie ; la burka en castor ou en vison)

    • @jm c est vrai que 2000 ans d histoire ça laisse des traces . Êtes vous partisan de les expurger façon talibane ? Un retour celtique vous agréerait t il ? Ou grec ? Bien sûr on peut repartir sur les calendriers révolutionnaires mais ça fait un peu desuet non ? Brumaire vendémiaire…

      • Vrai, c’est un peu provoque ! Mais c’est la vérité en ce qui concerne les jours fériés « ON » pourrait allouer 5 jours aux titres des religions en associant la préférence «CATHO» mais permettre la remise en cause personnelle. Une tolérance équivalente poserait problème pour remettre en cause le dimanche au profit du samedi et du vendredi par exemple sauf si l’on tolère que toutes les entreprises peuvent travailler 7 jours sur 7 (ce qui favoriserai peut-être des embauches) … mais ça, c’est un autre sujet !

      • … Quant à brumaire, vendémiaire… je préfère floréal, messidor et même fructidor c’est moins sombre !

    • La France est un pays normal, avec son histoire. D’où les jours fériés, de repos etc. Non on ne peut pas permettre de modifier quoi que ce soit pour faire plaisir à l’Islam conquérant. Des modifications sont déjà en cours avec les galères que l’on connaît (repas sans porc à l’école, ah mais non ça ne suffit pas faut aussi le halal maintenant – salles de prières en entreprises, voile partout, bref). Au final, ben, le pays fonctionnait mieux quand tout le monde se pliait à l’héritage catholique, eh oui… bien meilleur vivrensemble…

  • La religion n’a rien a foutre dans l’entreprise. C’est donc en théorie sans aucunes difficultés.
    Des crapules ont trahis la laïcité et la Nation, Cf E Badinter, elle est en partie détruite, on peut encore réagir, dégager Macron abroger quelques lois, et ensuite les retours en musulmanie achèveront le retour de la nation a ses valeurs. Tout cela doit être fait sans tergiverser, ce n’est pas de la brutalité c’est le retour vers le réel.

  • Ces jeunes femmes portent-elles un voile ou un serre tête ne laissant apparaitre que le visage?
    Ne pourraient-elles pas porter un voile délicatement posé sur leurs cheveux comme le font les élégantes iraniennes, syriennes ou Benazir Buttho?
    Leur accoutrement n’est pas un « voile » mais une carapace!
    Luttons donc contre cette carapace qui a pour but de les isoler des habitudes vestimentaires occidentales.

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