Par Ludovic Delory.
Dans l’un des pays les plus imposés du monde, chaque citoyen devrait disposer du droit de savoir où partent ses impôts. Ce souci de transparence répond à la complexité croissante des institutions, à l’empilement des normes et au besoin tout naturel de connaître la destination de l’argent ponctionné.
En France, les choses sont compliquées. S’il souhaite connaître l’usage du fruit de son labeur, le citoyen-contribuable est sommé de se perdre dans un labyrinthe administratif. En outre, la finalité de ses efforts est loin d’être garantie.
Le livre noir des gaspillages
La version 2019 du Livre noir des gaspillages lui révèle une réalité. Sur base des chiffres officiels. Et elle n’est pas toujours belle à appréhender.
Pour les syndicats, l’argent (des travailleurs) tombe du ciel
Le principal objet de ce livre concerne tous les Français et porte sur le financement public des syndicats. Enterré dès sa publication, le rapport parlementaire Perruchot a dévoilé dès 2011 les liens entre les syndicats (8 % de la représentation nationale) et les organismes paritaires, financés par l’impôt des Français. Dans ce Livre Noir, Jean-Baptiste Leon, directeur des publications de Contribuables Associés, révèle que :
Cet extrait montre à lui seul la situation de la France actuelle : celle d’un pays malade de son étatisme. L’argent des uns déposé dans l’urne des autres, sans souci de productivité ni de progressisme :
Les hommes vivent de la production, quand l’État vit par appropriation. Alors que les nantis et les démunis luttent pour le partage des richesses existantes, c’est le but de l’État de croître aux dépens des deux ; il ramasse les billes pendant que les gosses se battent. C’est là l’histoire des hommes dans la société organisée depuis le début. — Frank Chodorov
D’autres exemples ? Ces travaux financés par les contribuables et qui se révèlent inutiles. Les trente mois de retard de paiement — une moyenne —, les écarts de budget entre les prévisions et la réalisation (de l’ordre de 30 %, une paille, c’est juste vous qui payez). La rénovation du Grand Palais (75 millions d’euros de rallonge), les milliards d’euros prévus pour le chantier RER & co autour de Paris (le Grand Paris-Express) en vue des Jeux de 2024, sans compter les aménagements financés avec votre argent.
La « gare-fantôme de Montpellier » (huit trains par jour), la ligne Lyon-Turin, le nouveau palais de Justice de Paris, ou le viaduc de la Scie, à Manéhouville, « qui ne mène nulle part »…
Les exemples de gabegie ne manquent pas et ne cesseront pas de rappeler combien l’État-ponctionnaire se révèle finalement bien mauvais gestionnaire.