Les pompes à chaleur pompent surtout l’argent des contribuables !

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Les pompes à chaleur pompent surtout l’argent des contribuables !

Publié le 21 octobre 2024
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L’installation des pompes à chaleur est très abondamment subventionnée, c’est-à-dire financée par le contribuable. Pour des bénéfices faibles. La Cour des comptes a parlé en septembre de « pratiques déloyales graves relevant de la délinquance organisée ». En cause : des installations surfacturées pour du matériel acheté sur des sites chinois. Ou comment le contribuable finance l’industrie chinoise. 

Elles sont l’une des plaies des temps modernes. « Elles », ce sont les publicités pour les pompes à chaleur (PAC), panneaux solaires et autres offres de rénovation thermique, qui apparaissent à tout bout de champ dès que l’on consulte tel site Internet ou tel article de presse. « Pompes à chaleur subventionnées par l’État », offres promettant « jusqu’à 9 500 euros d’aides » et autres PAC « à 1 euro » : depuis plusieurs années, les producteurs d’énergie et installateurs de solutions thermiques inondent le Web de leur communication, incitant les Français à s’équiper de PAC électriques. Le tout, en profitant d’aides publiques telles que MaPrimeRénov’ ou les certificats d’économies d’énergie (CEE).

Un secteur sous perfusion d’argent public

Et cela marche. Malgré un net ralentissement en 2023, le marché français des PAC enregistre une forte croissance, portée par la double nécessité de la transition énergétique et de la lutte contre le changement climatique. Avec 1,2 million d’appareils vendus au terme de l’année dernière, les PAC sont perçues comme une solution efficace pour réduire sa facture d’électricité. Une dynamique pleinement encouragée par les pouvoirs publics, selon lesquels la PAC représenterait le principal levier à activer pour offrir aux ménages français une chaleur renouvelable et abordable. Emmanuel Macron lui-même s’est engagé, en septembre 2023, à ce que la France produise un million d’unités par an à l’horizon 2027.

Inséparables de cette dynamique, les aides financières et dispositifs de subvention connaissent une inflation parallèle au nombre de PAC vendues en France. Entre MaPrimeRénov’ (financée par le contribuable), qui permet de réduire le coût d’installation en fonction des revenus des ménages, les CEE (financés par les usagers via un pourcentage de 3% à 4% appliqué sur leurs factures d’énergie) et les aides de l’Agence nationale de l’habitat (Anah), le montant des diverses aides à l’installation des PAC a atteint, pour la seule année 2023, le milliard d’euros, selon les chiffres de la direction générale de l’énergie et du climat.

Dans un rapport publié courant septembre, la Cour des comptes épingle justement les CEE, dont le coût a atteint 6 milliards d’euros en 2023. Dénonçant un dispositif « miné par la suspicion et les fraudes persistantes », les magistrats relèvent qu’au « mieux, seul un tiers des certificats délivrés se traduiraient par des économies d’énergie ». En cause, l’exagération des niveaux de consommation d’énergie avant travaux, des devis aux montants artificiellement gonflés, des gains énergétiques surestimés ou encore des malfaçons. Autant de « pratiques déloyales graves relevant de la délinquance organisée », pointe le rapport.

Où va l’argent ? Quand une PAC facturée 10 000 euros en vaut 1 000 sur Alibaba

Et si la pompe à chaleur pompait surtout les finances publiques ? Car en dépit des rodomontades de l’hôte de l’Élysée, ni la France ni l’Europe ne sont, pour l’heure, en mesure de fabriquer le nombre d’unités nécessaires pour satisfaire la demande de leur marché domestique. Et pour cause : une filière industrielle, ça ne s’invente pas.

« Mal organisée », la filière tricolore « reste à structurer », euphémise dans L’Opinion Benoit Calatayud, de Capgemini Invent, selon qui le secteur souffre de la coexistence d’une trop « grande diversité d’acteurs, fabricants, installateurs, bureaux d’étude, organismes de certification ». Sans parler de l’absence de main-d’Å“uvre qualifiée.

Devant l’impossibilité d’acheter pour leurs clients des PAC françaises ou européennes, les installateurs se tournent donc bien souvent vers la Chine. Et c’est à cette étape que le contribuable comme le consommateur français sont dupés : alors que les coûts d’installation d’une PAC oscillent le plus souvent entre 10 000 et 20 000 euros, le matériel est, très souvent, acheté dix fois moins cher sur des sites chinois bien connus, comme Alibaba, où la PAC air-eau se négocie entre 1 000 et 2 000 euros. Très loin donc, des tarifs qui sont effectivement facturés aux ménages français, qui se retrouvent par ailleurs heureux propriétaires d’une machine discount aux performances souvent douteuses.

En effet, si une majorité de propriétaires de PAC se déclarent satisfaits de leur investissement, selon une enquête menée par l’UFC-Que Choisir, près d’un sur trois (29%) disent ne pas avoir constaté de baisse de leur facture de chauffage. Pire, 13% d’entre eux déplorent une hausse depuis l’installation de leur PAC. La faute aux carences dans l’étude de dimensionnement ou à l’incompétence plus ou moins volontaire des installateurs, qui « oublient » de préciser à leurs clients que les bénéfices d’une PAC sont réduits à néant dans une habitation peu ou mal isolée. Par ailleurs, un répondant sur trois déclare avoir subi une panne de son matériel, pourtant neuf, et dont la réparation peut atteindre plusieurs milliers d’euros.

Gabegie ou austérité : le gouvernement à l’heure des choix

Ainsi, des millions, voire des milliards d’euros d’argent public sont détournés au profit, d’une part, des installateurs qui n’hésitent pas à faire grimper leurs factures pour toucher le pactole des subventions et, d’autre part, des industriels chinois. Une analyse que reprend à son compte Benoit Calatayud, selon qui « la guerre commerciale a déjà commencé » : « la politique mercantiliste chinoise subventionnant les exportations apparaît tous les jours plus vigoureuse ». En attendant l’hypothétique avènement d’une filière française de la pompe à chaleur et à l’heure où le gouvernement promet sang et larmes aux Français, cette gabegie d’argent public peut-elle indéfiniment perdurer ?

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  • Mais ce sont nos gouvernants qui ont découragé les fabricants de panneaux photovoltaïques tous coulés.

  • Une fois de plus “l’Etat stratège” se tire une balle dans le pied.
    Plutôt que d’augmenter les impôts, le gouvernement serait bien inspiré de mettre fin à toutes ces subventions.

  • Une seule solution : mettre fin à toutes les subventions.

  • Je me souviens mon père m’expliquant avoir étudié les possibilités d’aides et où trouver le matériel pour s’en installer. En effet, les prix étaient exorbitants. Ayant de très bonnes connaissances (mais de “certification” pour), il s’est lancé pour s’en installer… 3 !
    Conclusion, 4000€ les 3 avec installation (aidé par un ancien “certifié” du coin) et évidemment passage obligé par Suez pour le liquide… Avec les aides, ça lui aurait coûté 10000€ (quasi 20000€ – 10000€ environ)…

    • Je l’ai installé moi même, sans certification ni aide. Les PAC sont préchargées en gaz. Il faut tirer au vide les lignes, mais ça se fait assez facilement. Conseil: achetez une clé dynamométrique pour le serrage des raccords coniques, c’est la partie critique.
      Vous devrez tout de même payer un forfait installation d’avance, qui ne vous sera pas remboursé. C’est obligatoire pour tout achat de PAC en France.
      En fait, le système est fait pour aider les artisans du secteur, et tout est fait pour empêcher les gens de les installer eux même. Une aide efficace et simple serait de simplement diminuer la TVA sur ces produits, mais cela n’engendrerait pas les effets de bord qui sont voulus.

  • “Whether global warming will cause a disaster or not, I can’t say. But I can make a bet with fair odds: if a sweepy centrally planned program is put in place to prevent central warming, it will almost certainly lead to a disaster of its own.”
    Hormegeddon – Bill Bonner
    Nous y entrons dans ce désastre. Non seulement, cette farce des pompes à chaleur mais aussi celle des éoliennes (e.g. : https://www.lecho.be/economie-politique/belgique/federal/des-milliards-d-euros-de-couts-supplementaires-pour-l-ile-energetique/10570618.html) , ou encore celle des batteries (https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=4hu0HBJLBgU) et bien sûr, le naufrage annoncé de l’industrie automobile européenne.
    Les “roaring twenties” en quelque sorte comme annoncé par notre super présidente tante Ursula:
    “I want this decade to be the Roaring Twenties of climate action and climate investment. Europe must lead this change. It is our last chance to stop climate change. And it is a once-in-a-generation opportunity to become global leaders in the economy of the future.”

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