Ces JO 2024 qui vont nous ruiner

Paris accueillera les JO en 2024 et la presse subventionnée salue l’exploit. Mais pour le contribuable, l’opération risque de se révéler extrêmement coûteuse.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Anne Hidalgo (crédits Philippe Grangeaud-Parti Socialiste, licence Creative Commons)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Ces JO 2024 qui vont nous ruiner

Publié le 15 septembre 2017
- A +

Par Éric Verhaeghe.

Cocorico ! On aura les JO ! en 2024, après un arrangement subtil avec Los Angeles. C’est donc une dépense publique de plus de 6 milliards d’euros qui devrait être ordonnée pour organiser ce moment médiatique de premier ordre.

Au-delà des apparences, la question est évidemment de savoir quelle transparence la Ville de Paris donnera à une opération qui tombe très mal pour ses finances…

 

Les JO : complexité financière garantie

Selon une tradition bien ancrée en France, le circuit de financement des JO promet d’être extrêmement complexe et de perdre tous ceux qui chercheront à s’y retrouver. Bien évidemment, à ce stade, on nous promet des partenariats public-privé qui ne coûteront rien aux contribuables. M’enfin, le coût du seul village olympique devrait atteindre 1,3 milliards d’euros, soit le double des crédits gelés dans le budget de l’armée cette année. Une bagatelle donc !

Quant au budget de fonctionnement des Jeux, il devrait devrait tout de même ponctionner près de 1,5 milliard à la Ville de Paris, soit l’équivalent de 1000 euros par habitant. Sans compter, bien entendu, les suppléments par l’intermédiaire de la région financée aussi par les Parisiens.

Ces chiffres sont bien sûr des estimations… dont l’histoire montre qu’elles ont toujours été inférieures à la réalité.

 

Une ruine pour une ville déjà ruinée

Grosso modo, le budget global officiel des JO équivaut à une année de dépense de la Ville de Paris. Cet effort colossal intervient dans un contexte budgétaire tendu où la gestion pratiquée depuis l’élection de Bertrand Delanoë a mis la ville à genoux.

Pour le comprendre, il suffit de se reporter au rapport de la Chambre régionale des Comptes d’Ile-de-France, en date de 2016, qui détaille de façon précise la situation financière de la capitale.

Quels que soient les dénis d’Anne Hidalgo, la situation financière de la ville s’est effectivement dégradée ces dernières années, au point que Standard & Poor’s considère qu’il faudrait 22 ans pour qu’elle se désendette. Or le seuil d’alerte des finances territoriales est franchi à 12 ans de durée de désendettement.

La situation de la ville est donc beaucoup plus alarmante que la cigale Hidalgo ne veut bien le dire. Il est d’ores et déjà acquis que l’organisation des JO n’arrangera rien à la situation, bien au contraire.

Mais, bien entendu, toutes ces réalités simples sont impossibles à aborder dans un univers déraisonnable où le dogme a supplanté le débat public.

 

Qui gagne de l’argent avec les JO ?

Bref, le contribuable parisien, malgré les dénis officiels, devrait se faire plumer en beauté dans cette opération qui se traduira par encore plus de touristes dans les rues, encore plus d’embouteillages et encore moins d’air pour respirer au jour le jour. Qui gagne de l’argent dans cette opération ?

Pour le comprendre, il faut faire la somme des recettes publicitaires que les grandes chaînes de télévision engrangent à l’occasion de la diffusion des Jeux. L’exemple de Rio ou de Londres permet d’illustrer le propos. Dans la pratique, NBC a perçu un milliard de dollars de recettes publicitaires supplémentaires grâce aux jeux de Rio.

Autrement dit, le contribuable finance un événement qui profite à des acteurs privés, essentiellement des médias d’ailleurs. La dette publique ne sera pas perdue pour tout le monde.

« En 2015, la capacité de désendettement de la ville devait correspondre à 13 ans d’épargne brute pour passer à 18 ans en 2017 avant de redescendre à 15 ans en 2018. L’agence Standard & Poor’s, tout en conservant à la ville son appréciation positive, a évalué quant à elle à 22 ans en 2017 sa capacité de désendettement, très au-dessus du seuil d’alerte traditionnel estimé à 12 ans, par référence à une durée moyenne de remboursement des emprunts.

La Ville de Paris récuse la notion de seuil d’alerte traditionnel en invoquant, sans la documenter davantage en l’état, l’évolution profonde du rapport à la dette que l’on constate dans d’autres grandes métropoles mondiales.

Elle souligne également la prudence traditionnelle de ses prévisions budgétaires (cf. l’exécution du budget 2014) et l’importance de son patrimoine susceptible d’être mobilisé.

S’appuyant elle aussi sur les ratios réglementaires, elle rappelle, outre la modération de son endettement par habitant (1646 euros), que, même si la dette parisienne, rapportée aux recettes de fonctionnement (51 % en 2014) atteignait 75 % en 2018, elle serait encore inférieure à la moyenne constatée (85 %) dans des plus grandes villes françaises.

Mais la force de ces arguments ne peut faire oublier que la capacité de désendettement et le taux d’épargne brut, par le maintien d’un bon niveau d’épargne brute, sont deux indicateurs reconnus comme significatifs pour l’appréciation de la soutenabilité d’une stratégie financière. »

Chambre Régionale des Comptes d’Ile-de-France

Voir les commentaires (20)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (20)
  • quel bilan financier !!! a la fin des J.O…mystére..
    attendons le bilan financier…..

  • 6.6 milliards d’euros de jeux olympiques, 44 milliards d’euros de dette de la SNCF, 2200 milliard d’euros de dette Française, un pays en faillite qui continue de dépenser sans compter tout en asphyxiant les acteurs économiques. Ce n’ai plus du vertige mais de la science fiction. On nous gave d’esprit national, sportif alors que nos agriculteurs, nos retraités, nos entrepreneurs, notre service de santé, éducatif, militaire s’effondrent les uns après les autres. Sommes nous à ce point aveugle sur ce qui ce dit être des gouvernants?

    • SNCF en déficit c’est normal tous les dirigeants successifs sont des politiciens (Énarques ou autres), toutes les boîtes gérées par des hommes désignés par l’État meurent à petit feu ou sont subventionnées de façon plus ou moins cachée.
      Les chantiers de l’atlantique étaient pilotés par une boîte coréenne viennent d’être nationalisés pour interdire le rachat par un groupe italien (C’est beau l’Union européenne)… D’ici trois ou quatre ans, licenciement en vue !

  • ils parlent de dépenses et augmenter nos taxes ..mais de réduire les dépenses. ..incapable de les mettre en oeuvre …pas électoral ….
    la 1ere chose que ce gouvernement devait faire ..c’etait de réduire de 7%les dépenses au minimum …l’avenir le dira…!!!

  • J’ai lu quelque part (le fig je crois) que « Paris fait le pari de ne pas dépasser son budget » pour ces JO. La gestion budgétaire vue comme un jeu de hasard, tout devrait bien se passer…

  • Plutôt que de financer les JO, la ville de Paris et la région parisienne devraient s’occuper de mettre un peu plus de fric dans les transports en commun en particulier de banlieue à banlieue !
    Et l’État aussi va mettre la main à la poche (des contribuables), croyons-nous vraiment qu’un péquin de la Creuse ou de la Lozère va voir quelques retombées économiques de sa contribution ?
    La région parisienne concentre déjà une très grande partie des ressources industrielles et économiques du pays, je ne comprends pas pourquoi les Écolos acceptent de participer au déséquilibre en question !

  • Bonjour,
    Très-bonne observation, « Un univers déraisonnable où £e DOGME a remplacé le Débat public ».
    Malheureusement, pas mal de gogos-papillons se laissent griser par la Flamme et vitupèrent les « Rabat-Joies ».
    Il aurait fallu obliger les « Décideurs » à investir leurs deniers personnels dans une Société de gestion coiffant toutes les opérations…….

  • Avez-vous déjà vu une ville de Suisse postuler pour organiser les JO (ni ceux d’été ni ceux d’hiver ) ?
    Selon vous pourquoi ?

    • Plusieurs fois. Lausanne candidat des JO d’Hiver de 1998: Refusé par référendum populaire.

      JO d’Hiver Grison 2026: refusé par référendum populaire.

      JO Sion candidat pour 2002: finalement attribué à Salt lake city

      JO Sion candidat 2006: attribué à Turin

      La ville Sion récidive pour ceux de 2026.

  • Les organisateurs ont trouvé le mot magique pour faire avaler la pilule aux parisiens sur d’éventuels budgets dépassés ( entendu lors d’un débat sur une chaîne info ).

    Ils nous parlent de  » dépassement de budget maîtrisés « .

    Si c’est pas prendre les contribuables pour des c…moi je ne sais pas.

    • Bonjour,
      Savez-vous que nos brillants Enarques avaient réclamé de gérer eux-mêmes le déménagement de leur école à Strasbourg?
      Bilan global :
      330.000.000 Francs de dépassement du budget.
      Et en plus,
      l’Ecole Nationale d’Administration est toujours à Paris, avenue de l’Observatoire…………

  • macron , sarkozy hollande, ont célébré l’obtention par Paris des JO de 2024 au millieu de 400 invités du monde sportif et politique ….;un petit guelleton sur le dos des contribuables bien sur …..pour macron , c’est une fierté de pouvoir faire parler la France par le sport ……à défault de pouvoir la faire parler autrement ……

    • @véra
      Bonjour,
      « faire parler de la France par le sport »
      Alors qu’elle est rarement dans le top 3 du nombre de médailles d’or par pays, c’est… pathétique. S’il ne reste plus que ça pour nous faire connaître, c’est qu’on est plus dans la mouise qu’on ne le croit, et que nos stratèges stratosphériques sont très atteints.
      Participer aux J.O reste de la pub’, de la com’. Pour les gauchistes, le mot « publicité » c’est pour les « Kapitalistes », le terme « communication » c’est pour leur publicité.

  • C est clair que tout le monde connait le gagnant des JO: le CIO. Le perdant est aussi connu : le contribuable !
    La ou ca devient le plus fort, c est que les JO seront payé par tous les contribuables francais et que les retombees positives ne les concerneront pas (a moins de faire de produits dopant dans sa cave)

    Enfin esperons que Macron prenne exemple sur Poutine, non pas en explosant le budget comme a Sotchi mais en dopant au max les athletes francais afin de pouvoir les faire gagner et faire un cocorico a la TV

  • avez vous vu l’état maîtrisé son budget …un expert de la cour des comptes lorsqu’ il dirige le ministère du budget …il est en déficit !!!!
    et ce petit Mr de la commission des finances européenne. ..lorsqu’il dirigeait Bercy et maintenant ,donné des leçons.. ..incapables ..
    Et vive dans l’opulence….

  • On ne peut pas faire d’un âne un cheval de course.
    On ne peut pas faire d’une dogmatique sectaire maire de Paris (hélas) une gestionnaire avisée, ouverte au dialogue et aux conseils pertinents.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Comme le résume La Tribune, les candidats aux élections proposent – d’un côté comme de l’autre – « [une] explosion de la dépense publique pour financer une politique de la demande plutôt que de l’offre, baisses d’impôts, ou encore le retour sur la réforme de l’âge de la retraite ».

Le parti au pouvoir n’est pas en reste, en quête de maintien du contrôle à l’Assemblée, et fait aussi des promesses de dépenses – sous forme de baisses des prix de l’énergie, et d’aides au logement.

Les Échos explique ainsi :

« … alors que l’ex... Poursuivre la lecture

La dérive du budget de l’État français en 2024 est l’aboutissement d’une évolution historique : l’immixtion de la puissance publique dans tous les domaines de la vie. Le politique est partout, conformément à la formule simpliste de la gauche radicale depuis environ un siècle : « tout est politique ».

La liberté individuelle ne peut que s’amenuiser si le pouvoir politique réglemente toute action sociale. Le risque ultime est donc la disparition de la démocratie libérale, caractérisée par la place importante qu’elle accorde aux initiativ... Poursuivre la lecture

5
Sauvegarder cet article

Jamais le titre de Hemingway n’aura été aussi vrai que depuis l’arrivée au pouvoir de l’actuel maire de Paris, Annie Dingo Anne Hidalgo : décidément, Paris est une fête et le curseur de celle-ci, qui pointait résolument sur « totale » jusqu’à présent, va passer d’un coup à « plus folle » dans les prochaines semaines pour heurter souplement « irrémédiable » une fois les Jeux Olympiques officiellement lancés dans la capitale.

Il suffit pour s’en convaincre de voir l’ensemble des signes qui s’accumulent tous dans le même sens : non seulem... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles