Scoop ! On peut désormais être sexiste en choisissant le mauvais chat

La guerre des sexes vient de prendre un tournant encore plus ridicule à cause d’une polémique créée autour du film Captain Marvel.

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Scoop ! On peut désormais être sexiste en choisissant le mauvais chat

Publié le 20 juin 2019
- A +

Par Dern.

On pensait qu’ils avaient atteint le fond, les tréfonds des dénonciations bizarres pour crimes de pensée. On pensait qu’en creusant davantage, ils allaient trouver du pétrole ou peut-être des idées. En réalité, ils s’enterrent dans le trou qu’ils ont creusé.

Aujourd’hui, mesdames et messieurs (et autres), on peut être sexiste en choisissant le mauvais chat. Reportage au cœur des abysses, prévoyez les sangles et les mousquetons, on descend profond.

La nouvelle vocation des films

Là où avant le rôle des films était de nous faire passer un bon moment contre des sommes de plus en plus exorbitantes, aujourd’hui, leur rôle est de vous montrer des femmes.

Non seulement on les exhibe comme la dernière trouvaille d’un cabinet de curiosités, mais en plus il faut que ces dames fassent remarquer avec la plus grande arrogance que ces messieurs ne servent à rien.

Puis les actrices elles-mêmes, se sentant investies du pouvoir des héroïnes qu’elles incarnent, ont exprimé le souhait de renommer les licences entières dans lesquelles elles jouent.

Sansa donne le ton

Cette mode a débuté avec les X-men, et plus précisément avec Sophie Turner, qui incarne Jean Grey, le Dark Phoenix, dans le dernier opus X-men sorti en juin 2019. La belle et talentueuse jeune femme fut connue pour le rôle de Sansa dans Game Of Thrones, et plus récemment pour sa sortie d’après laquelle elle ne souhaite plus travailler dans des États interdisant l’avortement. Elle se déclare féministe et apprécie que la licence pour laquelle elle incarne le rôle de Jean Grey adopte une ligne concordante.

« Il s’agit vraiment de “X-Women”, cette fois ! J’en avais assez des Superman, Batman, Spider-Man, man, man, man… C’est agréable de constater que ce sont aujourd’hui des super-héroïnes qui mènent la danse et sauvent le monde. J’aurais aimé avoir ce genre de modèles quand j’étais enfant. » Ce type de déclaration, outre son ridicule consommé, implique une fermeture d’esprit particulièrement marquée : les jeunes filles ne pourraient-elles pas prendre des modèles masculins, pour porter les valeurs qu’ils incarnent plutôt que leur sexe de naissance ?

Combats de salon

Et quid de l’appellation X-women ? Imaginez, en 2019, on dit encore les X-MEN, les hommes-X si on traduit. Alors que si on transformait astucieusement ce nom en X-Women, on verrait immédiatement la fin de l’excision, des emplois peu qualifiés pour ces dames ainsi que des douleurs de l’accouchement !

Un autre problème réside dans le fait que les scénaristes ont poussé des lignes de textes artificielles, hors contexte, qui n’ont rien à voir dans la scène dans laquelle elles apparaissent, pour le plaisir d’exhiber ses médailles de féminisme : « Les femmes sauvent toujours les hommes ici, dit la belle Jean Grey au Professeur Xavier, rendu infirme pour s’être pris une balle en essayant de sauver le monde. Vous devriez penser à modifier le nom [de notre groupe] en X-Woman ». Non seulement la déclaration dans ce contexte est d’un ridicule consommé, mais en plus elle ouvre un débat dont personne ne se souciait avant : la guerre des sexes.

Pourquoi ce besoin de préciser qu’on est une femme ou un homme chaque fois qu’on fait quelque chose de bien ? Cette tendance à croire qu’il y a d’un côté la Team Femmes et de l’autre l’Équipe Hommes est nouvelle, et destructrice, à la fois comme modèle de société et pour la construction de l’histoire. Malicia, du premier film X-Men, souhaitait seulement sauver ses ouailles, pas délivrer un prêche sur son sexe.

À l’époque comptaient sa problématique personnelle, ses doutes et turpitudes, pas le fait qu’elle avait tel ou tel chromosome et qu’elle était mieux ou moins bien qu’un homme. À la place, le réalisateur fait un gros plan sur le fait qu’il s’agit bien d’une fille, et vous avez vu ? Une fille ! Au lieu de se consacrer à l’histoire, il raconte l’histoire d’une femme. Cette différence de traitement devrait insupporter les femmes : sous prétexte de féminisme, on sacrifie la qualité. Après tout, pourquoi pousser l’effort lorsqu’une femme tient le premier rôle ?

Mais le public sent le caractère forcé de ce scénario et de ces lignes de texte.

Personne n’est dupe, et la qualité s’en ressent. Ce dernier film X-men a écopé de très mauvaises notes sur le site Rotten Tomatoes. Par bonheur, le chantage au sexisme ne fonctionne plus. Après l’échec cuisant de Captain Marvel, aucune équipe de communication ne veut plus plaider au sexisme pour excuser ses ventes et scores misérables. Un désastre suffit.

Le MIB s’enlise

Sophie Turner a-t-elle passé le mot à Tessa Thompson du film Men In Black ? Après tout, la licence bien connue de film d’extraterrestre, à vocation humoristique, a le culot, en 2019, de sortir une nouvelle mouture et de toujours s’intituler Men in black, les hommes en noir. Tessa Thompson, actrice principale de ce nouvel opus sorti en mai 2019, explique au micro qu’elle « a eu cette conversation » avec l’équipe de réalisation, mais que « ça prend du temps ». Faudrait-il repabtiser Men in Black en Women in Black pour les beaux yeux de Tessa Thompson ?

Faut-il rappeler la polysémie du mot « men » que « women » n’a pas ? Faut-il surtout lui rappeler que le nom « men in black » vient de la légende urbaine des hommes en noir censés propager le complot alien sur Terre ? C’en est à se demander s’il ne faudrait pas remplacer aussi le mot « père » Noël par « mère » pour éviter d’invisibiliser les femmes dans les légendes.

Le marketing rose

Lorsqu’une licence est reprise et mise au goût du jour, on devrait pouvoir s’attendre à des nouveautés. La nouveauté est-elle scénaristique ? Dans les effets spéciaux ? Que nenni ! Il y a une femme qui joue un des rôles principaux ! En effet, Tessa Thompson joue une agent légèrement Mary Sue (elle connaissait le MIB depuis son plus jeune âge), forte et indépendante, qui a travaillé dur pour arriver à intégrer cette unité d’élite, là où son coéquipier Chris Hemsworth incarne un agent arrogant et insupportable.

Comme il est naïf d’imaginer que les femmes se laisseront leurrer par des films lénifiants re-packagés en rose ! C’est tout juste s’ils ne fournissent pas des coupons réduction pour des vêtements ou de la lessive avec le ticket de cinéma tellement la ficelle est grossière.

Le marketing pseudo féministe à l’œuvre

Tout se passe comme si les femmes allaient voir des films uniquement parce qu’un des personnages est féminin ; ces stratégies marketing de gagne-petit ne prennent pas, et les producteurs s’en rendent compte tout doucement (échecs de Doctor Who, Ghostbusters, etc.).

Patriarchat

Mais ils ont trouvé pire pour faire mousser la guerre des sexes. Plus profond, plus intense, quelque part plus magique.

Rappelez-vous dans Captain Marvel (décidément, on se le farcira jusqu’au bout), il y avait un petit chat qui se prénommait Goose. Dans le comics dont est tiré le film, Goose est une chatte.

Dans le film, Goose est interprétée… par un monsieur chat, et non une madame chat. Horreur et mille tonnerres ! Goose a été mégenré, voilà qui procède forcément d’une volonté sexiste et oppressivement patriarcale de vouloir invisibiliser les femmes, humaines comme chat !

Le trouble naquit dans la cervelle féline
Le trouble naquit dans la cervelle féline

Après le tollé que cette révélation a provoquée sur Internet, Anne Boden, la réalisatrice, a défendu son choix en expliquant qu’il n’y avait rien de sexiste, mais que « les chattes sont plus difficiles à dresser ». Nouvelle salve de commentaires sur les réseaux sociaux par les indignés professionnels, la production jette l’éponge.

Nos nouveaux Inquisiteurs

Cela nous prouve que faire un film « girl power » fait pour mettre en avant une femme ne protège pas de la colère des nouveaux idéologues de la toile.

Nous pouvons même dire qu’il s’agit d’inquisiteurs, qui débusquent et traquent tout ce qui ne correspond pas à leur credo, même si les effets de leur chasse vont à l’encontre de ce qu’ils prétendent défendre.

Le fait de déclencher une guerre des sexes participe d’un sexisme latent encore plus violent que celui prétendument combattu. À vouloir mettre les femmes en avant uniquement parce que ce sont des femmes, on crée une ligne de rupture qui n’existait pas auparavant, du temps où l’on préférait encore raconter des bonnes histoires.

Allez, ne vous en préoccupez plus.

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  • Les feministes? seules devant la télé a 40 ans

  • après ça reste un business avant tout..si ça se vend..

  • On peut remarquer avec quelle ardeur le pouvoir politique actuel en France a adopté la « grande » guerre contre le sexisme. Rappelons nous 1981 , à peine Mitterrand élu, la France avait tout d’un coup découvert qu’elle était raciste, via l’association « SOS Racisme ». Les médias d’état s’étaient , bien sur, engouffrées sur ce « marché » mais aussi toute la culture francaise subventionnée , c’est à dire toute la culture . Macron a adopté la meme stratégie avec le sexisme et son égérie, Marlène Schiappa. Toujours le meme objectif, au travers de la dénonciation de certains excès on dénonce en fait , par un amalgame implicite, toute une catégorie de la population, en l’occurrence les hommes. Certaines associations féministes distillent en permanence leur haine et leur mépris contre le genre masculin et il est plus que probable qu’à l’instar de certaines associations antiracistes qui demandent la mise en place de politique de discrimination qu’elles appellent « positives » elles demanderont de plus en plus ce genre de politiques à l’égard des hommes. Il faut lire le livre « nos garcons en danger » de stephane Clerget pour avoir une idée de ce qui se trame. Il suffit de regarder ce qui se passe chez France télévisions et on aura une petite idée de ce que voudrait mettre en place ces associations féministes , subventionnées massivement par l’état et qui ont les portes des médias grandes ouvertes.
    Un gouvernement qui règle en permanence des comptes avec une partie de sa population n’a rien de progressiste il utilise au contraire les vieux trucs du marxisme. Une chose me rassure toutefois , les femmes sont aussi des mères, et la plupart d’entre elles ne laisseront pas leurs fils avoir le destin que certaines ultraféministes voudraient leur réserver.

    • Ah, je me souviens du (ridicule) film : le-thé-au-harem-d’Archimède, dénonciation du racisme d’avant l’avènement de l’ère socialiste, avec les vignettes auto affichant (19)84 !

  • Toujours un plaisir de rigoler aux dépens des nouveaux pères (!) la morale.

  • Il me semble que c’est Raven, campée par Jennifer Lawrence qui balance la réplique féministe, et non le personnage de Jean Grey.
    Et il est vrai que cela arrive de nulle part dans leur discussion, et pire montre un côté puérile malvenu dans le développement de ce personnage.

  • When God created Man, She was only joking.

  • c’est franchement à se demander si je ne vais pas devenir misogyne !

  • Même quand ce sont des félins, ELLES sont plus difficiles à dresser ! Mouhahahahaha !

  • Cette inquisition devient de plus en plus ridicule, mais aussi de plus en plus totalitaire.
    Si demain, on refait le Jour le Plus Long, est ce que les femmes vont se plaindre car le film ne respecte pas la parité sur les plages ?
    On impose des quotas dans les conseils d’administration, et les femmes réellement compétente seront suspectée de n’être là que par des quota.
    On impose des quota dans les film, et on obtient des nanars qui n’ont même pas la qualité ou le côté autodérision non voulu d’ancien nanars comme Calmos.
    La réalité donne tort à leur idéologie, que faut-il faire ? Plus d’idéologie ! Ca me rappelle la fuite en avant du communisme !

    • Le cinéma Américain est en pleine chute libre , TOUT les films doivent y passer.
      Le dernier en date pour moi, John Wick. Il faut se taper une médiocre Halle Berry et ses chiens mange boules pendant la moitié du film avant de voir le film d’action pour lequel on paye.
      Qu’est qu’elle apporte au film ? Rien.
      Des genres entiers ont disparu, plus de polars, plus de comédie,..
      Un désastre .

  • Les caractères intéressants (les méchants, les torturés, les fragiles, ceux qui ont une expérience difficile, un apprentissage compliqué de la vie, …) seront donc désormais réservés aux hommes blancs, puisque les minorités sont intouchables…

  • Le dernier X men, critiqué par Dern (auteur de l’article), est l’un des meilleurs épisodes de la saga. Pourquoi a-t-il été boudé par le public? Acune idée, peut-être que la promo a été baclée ou qu’il est sorti au mauvais moment (trop de blockbusters concurrents…)

    Le dernier Men in black, lui aussi critiqué par Dern, est effectivement nullissime, cependant on peut difficilement qualifié l’héroïnne de Mary Sue, car justemment elle a « travaillé dur pour arriver à intégrer cette unité d’élite. » Autrement dit : elle n’est pas sans mérite (contrairement par exemple à Rey dans Star Wars qui réussit tout du premier coup sans jamais s’entraîner.)

    Bref l’article a plein de défauts (le nouveau X men n’est pas un mauvais film ; c’est Raven et non Jean Grey qui parle de « X-women » ; qu’on l’aime ou qu’on la déteste l’héroïnne du nouveau MIB n’est pas une Mary Sue ; qu’on l’aime ou qu’on le déteste le film Captain Marvel n’a pas fait un flop au box office, etc…) Pourtant, malgré tous les défauts de l’article c’est la première fois qu’un article de Dern ne me pose pas problème. Pourquoi ? Parce que pour une fois Dern se contente de diagnostiquer un problème et de laisser au lecteur le soin de découvrir lui-même ce qui engendre ce problème au lieu d’imposer au lecteur une opinion tranchée. Ou pour le dire plus simplement : plutôt qu’affirmer catégoriquement « Il y a une guerre des sexes, et c’est uniquement la faute des SJW/bobos/gauchos/camp du Bien/Team Progrès », Dern s’est cette fois ci contenté de dire « Il y a une guerre des sexes, à vous de trouvez les responsables. »

    Selon moi, la guerre des sexes décrite dans l’article existe belle est bien, et les responsables ne se trouvent pas que dans un seul camp : cette guerre des sexes résulte autant de la bétise des gauchos que de la connerie des droitards. Par exemple, quand Dern se demande en début d’article « les jeunes filles ne pourraient-elles pas prendre des modèles masculins, pour porter les valeurs qu’ils incarnent plutôt que leur sexe de naissance ? » , il faut avoir conscience que certains droitards (sans oublier les islamistes) sont, sans s’en rendre compte, d’accord avec les féministes qui refusent que des jeunes filles s’identifient à des héros masculins.

    • « Pourquoi a-t-il été boudé par le public? Aucune idée, peut-être que la promo a été baclée ou qu’il est sorti au mauvais moment »
      Aucune idée? Vraiment?
      Peut-être simplement parce que la majorité n’a pas apprécié ce film. Le bouche-à-oreille négatif a fait le reste. Même si vous, vous avez apprécié ce film…

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Pierre Valentin est diplômé de philosophie et de science politique, ainsi que l'auteur de la première note en France sur l'idéologie woke en 2021 pour la Fondapol. Il publie en ce moment Comprendre la Révolution Woke chez Gallimard dans la collection Le Débat.

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