Par Robby Soave.
Un article de Reason.com
Daenerys Stormborn Targaryen, Première de Son Nom, Reine des Andals et des Premiers Hommes, Protectrice des Sept Royaumes, Conquérante de Mereen, Non-brûlée, Briseuse de Chaînes, Mère des Dragons… et assassine de masse des Innocents.
Dans l’avant-dernier épisode de Game of Thrones, le personnage préféré de la sénatrice Elizabeth Warren a contemplé une victoire sans trop de sang versé et lui a craché dessus, préférant brûler et raser King’s Landing. Homme ou femme, vieux ou jeune, ami ou ennemi, innocent ou maléfique, à la fin, aucune de ces distinctions n’avait d’importance pour la Reine des Dragons.
Le virage de Daenerys vers l’équivalent du côté obscur de la Force était beaucoup trop précipité : les scénaristes ont même eu le culot de faire un montage de divers personnages rappelant la capacité de Daeny à faire preuve de cruauté pendant le segment de rappel des épisodes précédents. Mais ce n’était pas une surprise totale. En effet, Daeny a toujours fait bon usage de la devise Targaryen de feu et sang : elle brûla les chefs Dothraki, crucifia la noblesse de Mereen et exécuta les seigneurs de Westeros qui la défiaient. Malgré ses prétentions très nobles – tout ce non-sens de casser la roue – Daeny pratique clairement une forme de punition collective enflammée.
Il y a une leçon ici, enterrée quelque part sous les décombres de King’s Landing : le pouvoir est une force qui corrompt et à la fin, les dirigeants bien intentionnés équipés d’armes de destruction massive ne sont pas si différents des tyrans qu’ils cherchent à renverser. Daeny n’est pas vraiment une amélioration par rapport à Cersei.
En effet, l’acte de vengeance explosive de cette dernière était chirurgical et limité par rapport à ce que nous venons de voir. Privée de son pouvoir, Cersei a une fois de plus été présentée comme sympathique, cherchant désespérément à atteindre le but le plus noble : protéger son enfant. Là aussi, Game of Thrones semble dire que c’est le pouvoir politique qui empoisonnait Cersei. Vulnérable une fois de plus, elle semblait presque humaine.
Adieu, Cersei et Jaime, Sandor Clegane, Euron, Qyburn (La révolution scientifique de Westeros) et bien sûr, Varys. Varys, qui a connu sa fin en essayant d’arrêter la folie de Daeny, a un jour prévenu que Petyr Baelish était dangereux parce qu’il serait heureux de voir le monde brûler “tant qu’il pourrait être roi des cendres”. Une version de cette peur s’est maintenant concrétisée : les cendres auront, semble-t-il, une reine.
Traduction Contrepoints.
—
J’espérais que Cersei fiche une raclée à la gamine, puis qu’elle se fasse assassiner par son frère, qui aurait été double régicide et fratricide en ayant presque une image de chic type.
Je vous informe aimablement que le titre de l’article lui-même est déjà un spoil majeur… Enfin bon, tant pis pour moi.
En effet. Je remercie pas la rédac pour ce titre.
On a beau chercher, on ne voit pas comment il aurait été possible de mettre un terme au jeu sans passer par l’étape de la destruction de KL. Désormais, on est sûr et certain que le jeu est terminé puisqu’il n’y a plus de trône. Les derniers prétendants encore en vie vont pouvoir rentrer chez eux et occuper leur temps à des activités bien moins futiles que la recherche effrénée du pouvoir pour le pouvoir.
Une pensée émue pour la Banque de Fer qui sombre soudainement dans une faillite totale. Financer les pouvoirs et leur guerre perpétuelle n’est donc pas toujours une riche idée, leçon que les (vrais) banquiers devraient méditer, eux qui sont tellement friands de dettes publiques soi-disant sûres.
La seule chose certaine c’est que c’est le camp du Bien qui gagne à la fin. Quand à savoir qui est dans ce camp, ben c’est pas évident!