Par Ferghane Azihari.
Un article de l’IREF
La France est un curieux pays. La liberté contractuelle est hissée au rang de principe constitutionnel. Il en va de même pour la faculté de rompre unilatéralement un contrat à durée indéterminée. En droit de la famille, le mouvement récent en faveur de la libéralisation du divorce a été accueilli comme un pas de plus vers la justice et le respect des volontés individuelles. Pourtant, en matière commerciale, le recours quelquefois indispensable à la séparation ne cesse d’être dénigré.
C’est ainsi que General Electric est conspué pour vouloir supprimer plus de 1000 emplois sur le territoire de Belfort. Les hommes politiques étant généralement dispensés de rigueur, les commentaires indignés se passent généralement de toute analyse sur la situation financière du géant américain. Or il convient de rappeler que General Electric, qui fut longtemps le symbole du génie industriel américain et occidental, est loin d’être en bonne santé. Les rapports annuels du conglomérat américain (tableau 1) ainsi que le cours de son action (figure 1) attestent cette dégringolade.

Source : General Electric, rapport annuel 2018

Source : Google finance
Ces résultats financiers semblent s’expliquer par le recul du marché des turbines à gaz.
Liberté de licencier et destruction créatrice
Dans un contexte d’incertitude, il est impératif pour une entreprise de pouvoir gérer sa main d’œuvre comme elle l’entend pour rester productive et compétitive. Le licenciement fait partie du processus de destruction créatrice identifié par l’économiste autrichien Joseph Schumpeter. Restreindre la capacité de General Electric – ou de toute entreprise en difficulté – de licencier pour s’adapter à la demande est donc absurde. Ces atteintes inconstitutionnelles à la liberté d’entreprendre sont le meilleur moyen de saboter l’économie et de décourager l’entrepreneuriat et l’investissement en France. L’enjeu pour la France est de se doter d’un environnement favorable aux affaires permettant à un travailleur de retrouver rapidement un emploi en cas de licenciement.
Et il est vrai que sur ce plan là, la France semble se définir par une plus grande difficulté des travailleurs à retrouver un emploi rapidement par rapport à d’autres pays.
FIGURE 2 : durée du chômage pour certains pays sélectionnés en 2017
(Source : OCDE)
Ces difficultés françaises à retrouver un emploi, ainsi que le chômage de masse, expliquent sans doute pourquoi le licenciement est beaucoup plus mal vécu dans l’Hexagone que dans d’autres pays. Or précisément, la capacité d’un pays à créer toujours plus d’emplois pour remplacer les métiers rendus obsolètes dépend d’un marché du travail flexible et respectueux de la liberté d’entreprendre. Sans oublier une fiscalité attractive qui encourage les investissements.
Le licenciement est un risque avec lequel tout travailleur doit composer. Mais ce risque sera d’autant mieux accepté que notre économie sera dynamique et en plein-emploi.
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En france, une bonne entreprise ne doit pas faire de bénéfice, et doit idéalement être publique…
La france n’est pas un pays étrange, c’est juste un pays socialo-communiste avec économie administrée.
Rien ne peux se faire sans l’aval de l’état tout puissant.
Le droit de propriété et la liberté d’entreprendre ne sont pas des droits inaliénables, mais simplement des bénéfices temporaires accordés par l’état, et qui peuvent être remis en cause à tout moment.
Le plus dramatique est que dans ce paradis marxiste, la majorité de la population soutient cet état de faits.
D’accord avec ce commentaire, toutefois, il me semble que l’exemple de l’article est mal choisi. Il me semble que cet article “https://www.contrepoints.org/2019/06/04/346026-general-electric-ce-geant-a-la-derive-qui-fait-plonger-lelectromecanique-francaise” est assez bon résumé de la situation ou comment nos politiciens nous font bouffer leur incompétence. General Electric me semble avoir agit en prédateur et a fait des promesses à des abrutis qui les croient…
Il serait peut-être sage que pour une fois on ne se laisse pas faire et qu’on leur fasse un procès à coups de milliards comme les américains savent si bien le faire dès que ça les arrange…
au risque faire fuir les autres?
Interessent notre marche de l’emploi. Notre difference se situe aux deux extremites et semble correle a ..une indemnisation du chomage trop genereuse chez nous…..nos lois sociales sont donc la cause et j’ai bien l’impression que notre jupiter va s’y attaquer incessament sous peu….comme quoi , on va peut etre en faire un demi dieu si il reussit a faire ce que d’autres ont laissé sous le tapis pour vivre des jours heureux.
Il n’a aucune intention de s’y attaquer! Entre ce qu’il dit et fait on a constaté le gouffre!
Sinon elle fait faillite et c’est TOUT le personnel qui se retrouve au chômage! Les français ont toujours du mal à comprendre les conséquences!
Les deux dernières phrases sont d’une évidence quasi scolaire…
GE s’est engagé envers l’Etat nan ? Il n’a pas respecté ses engagements nan ? Bien-sûr quand l’Etat paye, c’est gratuit, les entreprises le savent bien.
Quel était exactement leur engagement vis à vis des gangsters? Pardon: de l’Etat?
https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/territoire-de-belfort/nouveau-pdg-general-electric-s-engage-creer-emplois-france-1560506.html
En gros bien sûr. Je ne connais pas toute l’histoire. Mais y avait des engagements de GE envers l’Etat (ça s’appelle un contrat. C’est très libéral.). Les entreprises sont des bienfaiteurs selon vous ?
“Les entreprises sont des bienfaiteurs selon vous ?”
Non. Et ce n’est aucunement leur rôle!
Une entreprise a pour but premier de survivre et de faire des profits (avec une priorité variable entre ces deux items selon les cas). Le rôle “social” d’une entreprise n’est qu’une argutie de politicien de gauche en mal d’électorat.
“(ça s’appelle un contrat. C’est très libéral.)”
Tout à fait. Et ce contrat indique que GE paiera 50 millions d’indemnité s’il ne remplit pas son contrat qui était de créer un millier d’emploi. Et c’est ce contrat qui permettra de mettre cet argent dans le tonneau des danaïdes étatiques.
Si vous considérez que le salaire médian en France est de 1750E soit près de 3500E déboursés par un employeur en comptant l’intégralité des charges sociales. Un millier d’emplois représente un coût annuel de 42 millions d’Euros soit pratiquement le montant de l’indemnité de GE. Ce n’est pas un hasard.
Si GE avait quelques visibilités des soucis financiers qui l’attendait (chose à la portée de leurs analystes financiers), il savait que cette indemnité représenterait moins que de payer un millier de personnes ainsi que que leurs éventuelles indemnités de départ (et avantages diverses) et mettrait les politiques dans leur poche pour ensuite gérer les choses comme bon leur semble. C’est astucieux.