Européennes : une France de castors et de moutons

Les résultats des européennes sont tout sauf surprenant. Les Français n'avaient pas le choix : soit être des castors, soit être des moutons...
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Européennes : une France de castors et de moutons

Publié le 27 mai 2019
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Par h16.

Entamée par l’arrivée à la présidence d’Emmanuel Macron en mai 2017, la recomposition politique française continue donc avec ces élections européennes dont les résultats sont, compte-tenu du contexte, assez peu surprenants et qui nous offrent essentiellement un beau plateau de perdants.

Un rapide parcours des résultats permet de bien comprendre l’ampleur de la nullité abyssale de ce qu’on peine encore à appeler « paysage politique français » et pour lequel le qualificatif de ruines baroques conviendrait probablement mieux.

Alors oui, certes, avec la récolte du maximum des suffrages, le Rassemblement national peut se targuer d’arriver vainqueur dans une course qui n’aura intéressé que la moitié des citoyens. L’augmentation du nombre de voix par rapport à son score des précédentes européennes peut l’autoriser à murmurer « victoire » ; cependant, la participation, plus forte qu’aux précédentes élections, et l’écart plus faible avec le second mouvement politique après lui montrent que le Rassemblement national atteint ici son étiage haut, équivalant à un citoyen sur huit à la louche, sans démontrer une réelle capacité à toucher beaucoup plus de monde.

Au-delà du RN, les choses sont encore plus évidentes : le président a perdu son pari, celui de l’emporter sur un RN donné favori dès le début. La médiocrité consternante de la tête de liste ajoute cette impression d’avoir simplement limité la casse, essentiellement grâce à une mobilisation d’un électorat tremblant d’effroi à l’idée que le RN pourrait faire un score historique (mais qui n’en a pas plus voté pour le président et sa clique).

Comme prévu, après des mois de campagne électorale gratuite (non-comptabilisée dans les temps de parole) via des marches adolescentes, des rapports environnementaux putassièrement catastrophistes et des positionnements gouvernementaux éhontés en leur faveur, l’engeance verte a réussi à rassembler les électeurs qui, trop mécontents de Macron, ne voulaient pas soutenir sa liste mais, en bons castors de la vie politique, voulaient faire barrage au Rassemblement national. Cependant, si le score montre une belle performance par rapport aux sondages, il reste proche de ce qu’on a pu observer à de précédentes élections européennes. Compte tenu de la propagande non-stop dont ils ont bénéficié depuis des mois voire des années, on devra donc relativiser ce score.

WauquiezLes Républicains, fidèles à leur fine tactique d’abandon de toute colonne vertébrale idéologique, dont le programme aura habilement tenté de copier un peu tout ce que les autres font sans jamais offrir la moindre valeur ajoutée ni le moindre courage d’une idée novatrice, s’est donc écrasé avec un sprotch mou qui illustre assez bien la fermeté générale des convictions de l’actuel président de ce mouvement. N’ayant jamais tranché entre les lamentables idées interventionnistes, l’étatisme jacobin, le conservatisme et ayant toujours soigneusement repoussé tout courage libéral qui, seul, pourrait aider à former un squelette dans cette gelée informe, Les Républicains ont à nouveau démontré leur totale incompétence politique.

Le score des autres listes est tout à fait réjouissant : la branlée de magnitude 9 de la liste Insoumise, parfaitement méritée, permet d’envisager avec le sourire un avenir difficile pour le parti collectiviste. On pourra perdre cinq minutes et bénéficier du comique involontaire de situation en regardant le discours larmoyant du petit Jean-Luc, sur fond de bannière France Insoumise qui s’affale mollement, à l’image de son lider marxismo, et des efforts des petites mains, pendant le même discours, pour faire en sorte de remettre en place cette enquiquinante bannière (bruit de scotch qu’on dévide en bonus, vers 1:55).

Dans cette débandade, on regrettera que le Parti Socialiste parvienne malgré tout au-dessus des 5 %, ce qui indique qu’il y a encore un nombre considérable de moutons-dinosaures qui persistent à voter pour ces has-been affligeants. Dans le nuage de listes fourre-tout, on notera aussi la belle contre-performance de Benoît Hamon qui, ne récoltant aucun élu, devrait penser à se réorienter.

Maintenant, regardons un peu plus loin que ces simples résultats et la fausse surprise d’une presse bercée de sa propre importance (non, messieurs les sondeurs et les journalistes, le score des écolos n’a rien d’invraisemblable compte tenu du battage constant en leur faveur).

La réalité, bien sombre et que je décrivais déjà dans mon précédent billet, c’est que les seuls vrais gagnants de ces élections sont les collectivistes. Toutes les listes en présence représentent différents parfums d’une même pensée collectiviste qui fait passer les intérêts de l’État avant ceux de l’individu. Toutes proposent plus ou moins ouvertement de supprimer les responsabilités individuelles de chaque citoyen pour l’enfermer dans le cocon protecteur de l’État, au sein duquel il n’aura pas le droit de bouger, même lorsqu’il sentira l’odeur de formol l’envahir.

En pratique, c’est un festival d’interventionnisme, de décisions d’en-haut imposées à tous sans la moindre considération pour l’individu, c’est le règne de l’arbitraire administratif, bureaucratique ou fiscal. Les programmes sont tous de longues listes de lois, de règles, de contraintes qu’on entend imposer aux autres par voie démocratique. Par exemple, quand il ne s’agit pas d’interdire à certains de voyager, il s’agira de l’interdire tant que c’est en voiture plutôt qu’en vélo, en avion plutôt qu’en train…

Dans chacun des programmes, les libertés individuelles sont âprement combattues pour des motifs présentés comme nobles mais masquant mal l’envie de régenter jusqu’au moindre détail de la vie des autres.

L’électorat n’a plus aucune possibilité d’exprimer un ras-le-bol de ces contraintes incessantes : aucune liste ne propose de les faire sauter ou d’en réduire notoirement la portée. Le citoyen ne peut plus alors que choisir celles des contraintes qui lui seront les moins lourdes. En fait de recomposition politique, Macron a initié la dernière phase de décomposition politique, celle où il ne reste plus aucune place à la liberté, à la responsabilité individuelle ou à l’esprit d’entreprise.

Devant le score des Verts, il n’y a pas le moindre doute que Macron, saisissant cette opportunité, va laisser libre court à toutes ses pulsions étatistes : utilisant la dynamique écologiste, il va très probablement nous remettre une couche d’écologisme politique de combat. Très concrètement, on doit maintenant s’attendre à un déluge de taxes et de contraintes plus ou moins liées à ces questions.

Malgré la déliquescence de la vie politique française, malgré le poids étouffant des législations, des taxes et d’une fiscalité délirante, malgré l’empilement des dépenses publiques en pure perte, aucune leçon ne sera tirée.

Ce pays est foutu.
—-
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  • Les Français n’ont pas encore assez souffert, mais je ne m’inquiète pas, cela viendra…

  • Il est consternant de constater que les Verts ont toujours réussi à s’imposer très au-delà de leur score électoral (moins de 10% des inscrits…)
    La conjonction avec une propagande devenue figure imposée des médias.

  • avec EELV , pour peu qu’ils aient une once de pouvoir , je m’attend à un déluge d’interdiction qui toucheront les citoyens dans leur vie quotidienne ; en revanche , eux se permettent ce qui nous est interdit : en février , Emmanuelle Wargon secrétaire d’état auprés du ministre de l’écologie , a été flashé sur l’autoroute à 150 km heure alors que la vitesse était limité à 110 en raison d’un pic de pollution……_

  • Article qui ne fait que jeter l’anathème sur le monde politique et ne propose rien.
    L’auteur est pire que ceux qu’ils pensent dénoncer. Si il pense détenir des solutions, qu’il crée son parti.

    • Vous préférez ne rien dire et laissez faire? Vous n’êtes ni castor ni mouton, mais marmotte! Il ne jette pas l’anathème il ne fait que constater, vous saisissez la différence?

    • @MD : Voici les solutions proprosées dans l’article :
      – Faire passer les intérêts de l’individu avant ceux de l’État.
      – Faire place « à la liberté, à la responsabilité individuelle, à l’esprit d’entreprise. »
      – Supprimer ou réduire les contraites étatiques (lois, règles, taxes) / cesser « l’arbitraire administratif, bureaucratique ou fiscal. »
      – Réduire les dépenses publiques.

      – L’auteur incite également la droite (Les Républicains) à se montrer plus courageuse en cessant de rejeter son courant libéral.

    • Tient, un beau bai brun… Jeux de mot, et non jeux de main…

    • Vous semblez oublier que sans liberté de blamer il n’est point déloge flatteur. Une critique argumentée n’a pas besoin de présenter des contre propositions pour être constructive.
      On peut par ailleurs se poser la question de la création du parti: Dans un système où les partis sont financés sur fond public au nombre d’élus, n’est il pas quelque peu compliqué de créer un parti véritablement populaire quand il y a un problème de poule et d’oeuf pour le lancement… Ce système arrange bien les partis en place.

    • @MD Lisez l’article avant de commenter et vous aurez des réponses!

  • Narcisse gouverne la France, détenant pratiquement tous les pouvoirs, alors qu’il représente environ 10% des Français. Par ailleurs, il déclare fièrement qu’il ne tiendra aucun compte du résultat des élections. 9 Français sur 10 rejettent Macron mais cette situation est superbement ignorée, révélant la portée réelle de la comédie électorale pour tous les naïfs qui soutenaient qu’il fallait voter à tout prix, que voter était un devoir citoyen, que voter est utile, et que blablabla… Au fait, avez-vous remarqué l’absence de bulletins de vote pour de nombreuses listes ?

    La démocratie représentative, dictature d’une toute petite minorité, mort de la démocratie.

    Ce pays est foutu, mais pas que. Ce continent est foutu, lui aussi. L’Europe enkystée dans son consensus mou biodivers, les tensions sous-jacentes non traitées parce que niées par de prétendues élites résolument non représentatives ne peuvent que s’exacerber dans les années à venir. Mais quand elles surgiront au grand jour, il sera trop tard. Il n’y a pas plus aveugle que celui que ne veut pas voir.

    • Merci de ne pas mettre tous les pays européens dans le même panier…

      • Apparemment, les socialo-communistes, les verts et les « libéraux » à la mode anglo-saxonne (ne pas rire) disposeraient de 325 députés sur 750, soit une majorité relative devenant absolue par le renfort opportuniste des 180 pseudo-conservateurs, vrais-progressistes du PPE (ne pas rire devient presque impossible). Ajoutez là-dessus la couche désastreuse du pape marxiste, et vous obtenez le cocktail détonnant conduisant à la chute programmée de l’Europe.

        Non, décidément, ce continent est foutu.

  • Benoît Hamon serait beaucoup plus digne de respect en vendeur de kébab qu’en homme politique. À part si ces habitudes de politicien reprennent le dessus et qu’il se met à calomnier les vendeurs concurrents, et à tromper ses clients sur le contenu des kébabs, et à filer des kébabs gratuits à de jolies clientes, et à racketter des passants afin de ne pas faire faillite.

    • Ahhh commando… Meme lorsque je ne suis pas d’accord avec vous, c’est toujours un plaisir de vous lire. Mais là je suis d’accord.

  • Je doute que Macron se lance dans une augmentation massive de taxes a la sauce EELV. Il a eut les GJ il y a 6 mois et je pense pas qu il soit stupide au point de vouloir les ressuciter…

    Apres il est clair que l Etat est a court d argent et qu il va bien falloir en trouver, surtout si l economie (et donc les recettes) ralenti

    PS: l auteur est assez dur pour les LR. C est vrai qu ils n ont aucune convictions ni Ideologie. Wauquiez est le champion de l eau tiede histoire de ratisser partout et au final nul part. Une partie de son electorat est tout simplement passé chez Macron. et le mouvement de balancier avec le PS (lui aussi mourant) est termine. On aura plus un coup le PS et l election d apres les LR.
    Par contre sugerer le liberalisme comme doctrine a Wauquiez est osé. Le dernier qui avait fait campagne la dessus c est Madelin et il avait 5 % des voix. Autrement dit avec 8 % ils sont encore 40 % au dessus du score de Madelin

    • Si si il le fera, mais discrètement, comme c’est déjà le cas d’ailleurs. Vous le dites vous-même, l’Etat a besoin d’argent et ne fera pas d’économies. Alors, la solution ?

      • la solution ?
        Comme d habitude : la dette. Nos enfants paieront 😉
        Evidement il va arriver un moment ou cette dette ne sera plus supportable (ou les creancier n y croiront plus). La reste a savoir si on fera comme la grece ou comme Philippe le bel (il a fait bruler les templiers (ses creanciers) pour ne pas rembourser)

  • Merci h16 encore un super article, nos compatriotes ne connaissent rien à l’économie, quant à la droite…
    la droite française n’a pas d’idées, juste des intérêts individuels…

  • La droite est au pouvoir avec Macron, on voit ce que ça donne…

  • Les commentaires sont fermés.

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