Ce message décapant qui nous vient d’Asie

Lee Kuan Yew, fondateur de Singapour, a toujours expliqué haut et clair qu’une société fondée sur la recherche de l’égalité sera battue sur le long terme par celle qui place la dignité de chacun au sommet de ses valeurs.

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Ce message décapant qui nous vient d’Asie

Publié le 18 mai 2019
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Par Xavier Fontanet.

L’Europe et l’Occident ont commis un péché d’orgueil au moment de la chute du mur de Berlin. Ils ont cru aux théories de Francis Fukuyama sur la fin de l’Histoire en pensant que les valeurs occidentales avaient définitivement gagné. C’est pourtant à partir de ce moment-là que les pays d’Asie (et la Chine en particulier) ont pris l’élan qui les fait passer en force devant l’Europe et les États-Unis, et cela quelles que soient les initiatives du président Trump.

Le paradoxe dans toute cette affaire est que l’Europe a perdu confiance dans ses valeurs de liberté et d’initiative, alors que ces mêmes valeurs ont permis à l’Asie un formidable rattrapage. La parade est simple, elle consiste à rechercher les bonnes pratiques asiatiques que nous pourrions copier à notre tour. Tous ceux qui connaissent l’Asie pour y avoir travaillé quotidiennement, en particulier les entreprises, seront unanimes pour dire qu’il y a un trésor de recettes dont il faut s’inspirer, en particulier au Japon.

Ikigai

L’une d’elles est fort bien résumée dans un petit livre facilement disponible ; elle porte le nom d’Ikigai, méthode qui permet de donner du sens à la vie. Ce livre apprend à porter attention aux petites choses, il montre que le travail manuel est en fait hautement intellectuel, la main étant le prolongement du cerveau. La clef, c’est de toujours viser la perfection en toutes choses.

Il apprend aussi la modération et le respect de l’autre, où qu’il soit dans la société. Ce dernier message est peut-être le plus important, il est source d’harmonie de la société. C’est la force de l’Asie. Accepter que même si nous sommes égaux en droits, nous ne sommes pas pareils en fait, mais proclamer au même moment qu’un ouvrier efficace et bon collègue doit être placé en plus haute estime que le dirigeant d’une grande entreprise qu’il aurait abîmée durant son mandat.

Voilà une philosophie dont nous devrions nous inspirer. Lee Kuan Yew, fondateur de Singapour, a toujours expliqué haut et clair qu’une société fondée sur la recherche de l’égalité sera battue sur le long terme par celle qui met la dignité de chacun au sommet de ses valeurs. Pour lui, en effet, l’égalitarisme mène à l’assistanat qui se finance forcément par la démotivation des entrepreneurs et ruine l’économie. Pourquoi n’écouterions-nous pas aujourd’hui ce message décapant venant de l’un des plus grands dirigeants mondiaux des cinquante dernières années ?

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  • Lee Kuan Yew a écrit ses mémoires, qui sont disponibles en français. Une lecture agréable et très instructive que je vous recommande.

  • Pourquoi ne pas s’en inspirer?
    Mais qui parmi les électeurs voteraient pour un candidat dont le slogan serait « moins d’égalité, plus de prospérité ».
    Bon je voterais pour lui/elle sans aucune hésitation, mais pour l’instant, aucun parti ne peut gagner avec ce slogan, malheureusement.

  • L’égalité des droits oui, l’égalitarisme non : il nivelle nécessairement l’ensemble sur le plus petit dénominateur commun et mène effectivement le pays à sa perte.

  • Ouai bon les enfants, Lee Kuan Yew c’est aussi la peine de mort, des peines de prisons pour blasphèmes, et un système légal des plus autoritaires.

    On va peut être se calmer avant de chanter ses louanges non ?

    • Je pense que c’est surtout sur le plan économique et sécuritaire qui peut être inspirante.
      Après, bien entendu, ce n’est pas le seul pays dont on peut s’inspirer (Hong Kong, les Pays-Bas, la Suisse, la Nouvelle-Zélande…).

    • ACube a raison, son commentaire vise juste : l’article est malheureusement incomplet. Pour que l’article soit parfait il suffisait à son auteur de préciser que, malgré les qualités indéniables de Lee Kuan Yew, ce dirigeant politique (et ses acolytes) ne représente en aucun cas l’idéal du « politicien libéral » : Lee Kuan Yew n’était absoluement pas un espèce de Ron Paul asiatique.

      Voici en vrac quelques points positifs et négatifs sur la situation actuelle de Singapour, résultant plus ou moins du règne de Lee Kuan Yew et de ses acolytes.
      Points positifs : liberté économique, sécurité, propreté.
      – Singapour est extrêmement sûr, il y a très peu de crime.
      – Singapour compte environ 2 fonctionnaires pour 100 habitants, soit 4 fois moins qu’en france.
      – Environnement pro business : en seulement quelques clics et très peu de paperasse administrative on peut monter une star up et devenir chef d’entreprise.
      – Faible taux d’impôt sur le revenu, pas vraiment de taxe sur les plus values et les importations, charge patronale 3 fois moindre qu’en france, pas de salaire minimum obligatoire.
      – Un dernier point souvent oublié : Singapour prouve au reste du monde qu’un pays peut être multi-ethnique/culturel/religieux sans forcément partir en cacahuète (guerre civile) comme le liban ou la syrie ou les balkans ou autres.

      Points négatifs : politiciens tyranniques, droits individuels très restreints.
      – Liberté d’expression et de moeurs restreinte.
      – Singapour est infernale pour les automobilistes : les propriétaires de voitures sont les plus taxés au monde.
      – Amendes excessives : si un flic vous croise en train de jeter une clope ou de cracher dans la rue vous risquez une amende qui peut parfois atteindre plus de 500€.
      – Les prix donnent le tournis, 90% des biens de consomation sont importés.
      – Même au niveau de la liberté économique la situation n’est pas aussi paradisiaque qu’elle parait. Par exemple: autrefois les employeurs pouvaient embaucher les gens de pays alentours pour les emplois que les locaux rechignaient à faire mais désormais, à cause d’un système de quotas / préférence nationale / favoritisme, si les employeurs souhaient embaucher des étrangers ils sont forcés d’embaucher au préalable des locaux, même dans le cas où ces locaux sont parfaitement inutiles.


      Voilà donc en vrac quelques points positifs et négatifs sur Singapour (si vous trouvez des erreurs n’hésitez pas à me corriger.) L’objectif de mon message est de devancer les anti-libéraux (de gauche et de droite) qui veulent à tout prix faire croire que les réussites de Singapour (prospérité, sécurité, propreté) sont uniquement dues à ses aspects anti-libéraux (politiciens tyranniques, droits individuels très restreints) et que les échecs de Singapour (censures, coût de la vie exorbitant, amendes ridicules) sont uniquement dus à ses aspects libéraux (paradis fiscal et réglemantaire, relative tolérance entre les différentes ethnies, etc…) Les anti-libéraux ne ratent jamais une occassion de faire passer les réussites des pays libéraux (Singapour, Suisse, Luxembourg…) comme étant les réussites de l’anti-libéralisme et de faire passer les échecs des pays étatistes (Cuba, Vénézuela, Zimbabwe…) comme étant les échecs du libéralisme.
      Un exemple me vient à l’esprit : dernièrement le Daily Show (l’émission « comique » de la gauche américaine) a fait un reportage sur le droit au port d’arme en Suisse et, comme d’hab, le reportage était affligeant. Ils ont expliqué que la population Suisse était globalement bien entrainée au maniment des armes et dotée d’une culture saine (jusque là tout va bien) mais que c’était uniquement grâce à des politiques anti-libérales (nombreuses restrictions sur le droit au port d’arme) que tout fonctionnait aussi bien en Suisse (faible criminalité, absence de fusillades dans les écoles, etc…)

      • Le seul problème de votre intéressante contribution est que la majorité de vos points négatifs sont à mon humble avis des points positifs.
        « Liberté d’expression et de mœurs restreinte » : les fakes news ne sont pas tolérés, par contre la liberté d’expression existe mais seulement 6 mois avant les élections, ensuite le gouvernement travaille sans être harcelé. Quant à la liberté de mœurs, je ne suis pas sûr que la dépravation qui sévit dans nos pays ne soit un gage de bonheur pour nos concitoyens.
        « Singapour est infernale pour les automobilistes » : parce que vous croyez que c’est mieux à Paris ? Et puis ça limite la circulation et la pollution parait-il.
        « Amendes excessives ». Grâce à ces mesures on peut manger par terre à Singapour, ne jamais être enfumé par un fumeur, ou recevoir le crachat d’un type.
        « Les prix donnent le tournis », oui et vous avez vu le revenu moyen à Singapour: 40.000 euros par an, il y a de la marge, non?
        « Même au niveau de la liberté économique la situation n’est pas aussi paradisiaque ». Mais il n’y a pas de chômage à Singapour…
        Pour info je passe 6 mois par an à Singapour

  • Il a dit « dignité de chacun ». Comment se fait-il que ce terme ne soit pas repris ni dans le développement de l’article, ni dans les commentaires.

    C’est pourtant à mon sens un problème majeur de l’assistanat « progressiste », des socialismes, ou du turbo liberalocapitalisme sauvage. En quoi une société riche ou égalitaire ou morale serait-elle bonne pour moi si je suis considéré comme une sous-merde dans mon travail et/ou ma vie privée ?

    • A alan :
      c’est quoi le turbo liberalocapitalisme sauvage ?
      Ou est le rapport entre une société riche dans son ensemble et sa capacité à intervenir dans vos problèmes relationnels personnels ?

      Ne confondez pas les problèmes de vie en société avec vos problèmes personnels relationnels. Problèmes institutionnels d’un côté, problèmes d’entente entre personnes de l’autre, comme il y en aura tout le temps.

      • Le turbo liberalocapitalisme est le terme devenu officiel pour tout ce qui n’est pas socialiste.

        Pour moi, la question de « dignité de chacun » est orthogonale à la redistribution qui fait l’essentiel du discours politique. Elle est souvent maltraitée par les socialisme sous toutes ses formes, mais pas garantie par un système capitaliste ou libéral. Et il ne s’agit pas de problèmes de personne à personnes, relationnels ou institutionnels.

        Chacun a besoin de trouver sa place dans la société. Il est plus important d’avoir le sentiment d’effectuer un travail utile que bien rémunéré. L’égalité ne peut apporter satisfaction puisque si tout le monde est semblable, aucun de nous n’a « de place » ni « d’utilité » et peut parfaitement être remplacé immédiatement par un autre. Ce n’est pas une question d’entente avec les autres, mais avec soi-même.

        • je ne connaissais pas le terme « turbo liberalocapitalisme », c’est pas très vendeur.
          Je comprends tout à fait ce que vous voulez dire… Je compare ça à un travailleur qui serait comme un visiteur d’une sorte de Disneyland. Plus il dépense dans le parc, plus MIckey va venir lui faire des papouilles. Il pourra faire 2x l’attraction VIP, etc etc. Mais dès qu’il sort du parc, ou qu’il n’a plus d’argent à dépenser, hop, on l’oublie et on le remplace par un nouveau gogo.
          Un travailleur dans le TLC (turbo machin), c’est pareil.

          • « c’est pas très vendeur. »

            Bien sur que ce n’est pas vendeur. « turbolibéral » ou « xxxcapitaliste » sont des mots inventés par les socialistes pour dénigrer ce qui n’est pas collectiviste. Capital ou libéral leur écorche la bouche parce que ces mots existent dans le vocabulaire courant avec une connotation positive (comme médecine libérale ou capital de départ).

            Un travailleur est aussi un terme à connotation socialiste. Il souligne la dépendance par rapport à un supposé exploiteur. Mais avant d’avoir des « travailleurs », on doit avoir des métiers et des gens qui s’insèrent dans la société grâce à leur métier, qu’ils soient cultivateurs, menuisier, chaudronnier, ou spécialiste de la dernière phalange du petit orteil. Et suivant le dicton, il n’y a point de sot métier – sauf pour ceux qui considèrent qu’il n’y a que des travailleurs syndiqués exploités par les méchants capitalistes. Le socialisme est destructeur.

      • Quant aux problèmes « personnels », je pense essentiellement aux personnes qui une fois rentrés chez eux battent leur femme ou leur chien parce qu’ils sont frustrés dans leur travail (ou leur absence de travail) …

    • Pour moi, dignité de chacun, cela consiste à ce que le travail et la responsabilité individuelle permettre de vivre sa vie comme on le souhaite.
      Si vous êtes considéré comme une sous-merde dans votre travail, soit vos compétences ne correspondent pas ou plus à la demande, soit c’est un problème relationnel, soit les 2.
      Dans tous les cas, je vous invite à vous poser des questions sur vous, ce que vous voulez, qu’est ce qui pourrait améliorer votre bonheur, et travailler dans ce sens. Changer de boulot, de boite ou de relation peut aussi être un bon bol d’air 😀

  • Les Français sont allés vers le socialisme… ils devront boire le calice jusqu’à la lie.. car on ne sors pas d’un systeme qui récompense les médiocres facilement.. parce que des médiocres il y en a beaucoup et ils votent , et ils se syndicalisent puis ils deviennent exigeants..
    Ce systeme ne peut se réduire que par le chaos ou la revolution..
    la revolution par les élites étant exclue , je vous laisse conclure

  • L’homme pense parce qu’il a une main : Anaxagore le disait il y a 26 siècles.

  • La dignité avant l’égalité, bien entendu. Mais Lee Kwan Yu c’est aussi le confucianisme ou l’importance de la hiérarchie et le poids du « chef ». Singapour est une grande réussite, mais c’est un système autoritaire dont les Français ne voudraient pas. Les citoyens y sont encouragés à travailler et à s’enrichir, mais pas à se mêler de politique.

    • c’est pour çà que çà marche

      • Et c’est pour ça qu’on en veut pas…Pourquoi vouloir absolument importer un modèle qui nous est complètement étranger, alors que nous en avons un qui a fait de la France une puissance mondiale ?

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