Par Simone Wapler.
La Chine vient de proposer de revenir sur les droits de douanes frappant les importations automobiles américaines. Serait-ce une nouvelle grande victoire de l’administration Trump ?
La guerre commerciale, c’est la multiplication des accords contraints, gagnant-perdant. Au lieu de laisser les gens tranquillement échanger ce qui leur convient au prix qui leur convient, les gouvernements leur mettent des bâtons dans les roues. Évidemment, ce n’est pas bon pour la prospérité dans le monde.
Selon Bloomberg, plus tôt en 2018, la Chine avait abaissé ses droits de douanes sur les voitures à 15 % (au lieu de 25 %). Puis elle avait ajouté 25 % pour les automobiles américaines en représailles de l’administration Trump qui avait elle-même ajouté 25 % pour les automobiles et camions chinois à ses 2,5 % de taxe normale.
Avec les importations automobiles en Chine, nous parlons d’un marché minuscule car la plupart des constructeurs fabriquent en Chine pour les Chinois. Le plus gros exportateur est l’Allemagne avec l’équivalent de 11 milliards de dollars. Tesla est le seul constructeur américain à exporter substantiellement mais il vient de signer pour la construction d’une unité de production en Chine.
Un recul des ventes domestiques pour la première fois depuis 30 ans
Selon la CAAM (China Association of Automobile Manufacturers) les chiffres sur 12 mois glissants sont les suivants :
- Juillet : -4,00 %
- Août : -3,8 %
- Septembre : -11,6 %
- Octobre : -11,7 %
- Novembre : -13,9 %
La CAAM estime la chute sur l’année 2018 à -3 %. Les chiffres de vente d’automobiles en Chine déclinent en rythme annuel pour la première fois depuis 30 ans.
L’industrie automobile avait été largement subventionnée par les camarades-capitalistes chinois jusqu’en 2016 mais les aides ont été réduites.
Le contrôle de la production des véhicules électriques
Les chiffres montrent que ce sont les ventes aux particuliers qui baissent le plus. En revanche, les ventes de véhicules hybrides ou électriques continuent de progresser vigoureusement avec +68 % de hausse en rythme annuel. Ce secteur – qui ne pèse que 4 % du marché – continue à être fortement subventionné et le gouvernement a fixé pour objectif deux millions de voitures vendues d’ici à 2020, le double d’aujourd’hui. Le gouvernement a aussi prévu que dès 2019, tous les constructeurs automobiles étrangers devraient produire leurs véhicules électriques en Chine.
En réalité, c’est sur le segment du véhicule électrique que le vrai affrontement se produit et là, les Américains sont perdants.
Ce retour en arrière sur les droits d’importation est par conséquent un geste symbolique sans véritable portée financière. Il va permettre à Trump d’émettre un tweet victorieux et la Chine va verrouiller la technologie de ce qui l’intéresse : celle des véhicules électriques.
Pour un investisseur particulier, que retenir de tout cela ?
Entre les affaires Renault-Nissan et Carlos Ghosn, les histoires de manipulation des résultats de test anti-pollution, la guerre commerciale, l’automobile – toujours sous emprise des gouvernements – n’est pas un secteur sain. La concurrence est rude mais faussée, le trafic d’influence pèse, et sauf à travailler dans ce secteur et le connaître intimement, les opportunités de plus-values sont maigres.
Du point de vue économique, la chute des ventes automobiles en Chine envoie un mauvais signe sur la croissance chinoise et donc la croissance mondiale. Dans un pays encore sous-équipé, si le niveau de vie progresse, les ventes de voitures devraient augmenter. C’est l’inverse qui se produit.
La croissance des camarades-capitalistes chinois serait-elle tout aussi bidon que la nôtre puisqu’elle ne se traduit pas par un véritable gain de pouvoir d’achat ?
Oui, sauf à croire que l’économie administrée est supérieure à l’économie concurrentielle, que le bonheur est en Corée du Nord et non pas en Corée du Sud.
L’argent factice, le protectionnisme, le pilotage à coup de plans ne remplacent pas les accords gagnant-gagnant, ils les sapent. Mais il n’y aura probablement pas d’émeutes de Gilets jaunes en Chine, là-bas, on sait comment les contenir.
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Pour plus d’informations, c’est ici.
Les véhicules électriques sont une catastrophe industrielle.
Tout à fait. Qui va acheter des véhicules électriques qui ne rendent aucun des services attendus d’une automobile, notamment être disponible à tout instant sans devoir attendre 8 heures pour obtenir une autonomie ridicule ?
En Chine comme ailleurs, produire ne veut pas dire vendre. Si les clients n’achètent pas, c’est qu’ils ne veulent pas des produits inutiles qu’on leur impose, peu importe la combinaison de subventions et de taxes comportementales.
@Ragoul: Il faudrait être plus précis : Actuellement, l’utilisation de batteries chargées à partir du secteur, et en charge rapide, est une catastrophe industrielle et polluante.
Par contre, une hybride autonome ou un véhicule avec une pile à combustible donnent des résultats intéressants.
La Prius par exemple est d’une fiabilité exemplaire. Et l’utilisation de l’hydrogène pour produire de l’électricité plutôt que dans un moteur thermique est plus efficace.
Mais bien sûr, de vraies études comparées pourraient montrer que soient des gains par le poids de véhicules différemment conçus, ou de services automatisés feraient vraiment réduire la pollution des transports, plutôt que ces obsessions idéologiques subventionnées.
@ amike
Oui, évidemment! Je pense franchement que nous sommes incapables de réfléchir en chinois, pas la langue, même si c’est certainement un signe, mais aussi la culture, la politique, la formation et peut-être une pépinière de génies, petits ou grands qui en seront issus. Statistiquement, les prochains prix Nobel viendront sans doute d’Inde ou de Chine.
Le fait que la première photo de la face cachée de la lune, prise sur place par un engin aluni, n’est qu’un échantillon-détail de leurs possibilités probables.
Sinon, si, il y a un marché évident pour les voitures électriques dans les grandes villes où on ne dépasse pas les 200 km/jour, dans un silence-moteur et un confort incomparable. Les prix diminueront avec le nombre, comme toujours, et ces voitures seront électivement favorisées dans les grandes villes.
Soyons clairs: je roule au diesel à moins de 6 L/100km, avec un véhicule de 2005. L’interdiction de circuler en ville risque donc de m’ennuyer sérieusement, à Bruxelles par exemple (mais ce n’est pas encore le cas).
Pour le reste, il faudra bien attendre pour voir qui l’emportera.
Nous avons un champion incontesté dans le domaine de l’hydrogène, puisque la bataille des batterie est perdue (à moins d’un miracle « français ») autant fabriquer des piles à combustion pour servir de source électrique aux châssis multi-marques des constructeurs automobiles.
@ Ragoul , vous allez avoir les Bonobolos Ecologiste , O.N.G. sur le dos , vous êtes dangereux .. Surtout pour ces spécialistes,
ces parasites qui vivent même très bien sur le dos des autres !!! voitures électriques cela ne pollue pas !!!
quand la chine va produire des automobiles a 5000 euros .. devinez qui va l’avoir dans le fion
A 5000 euros, j’attends vraiment pour voir, mais j’ai des doutes.
Et puis, des voitures qui mettent une plombe pour charger , avec une autonomie limitée, ce n’est pas exactement ce que recherchent les clients.
Encore que dans un pays totalitaire, c’est parfait pour contrôler les déplacements…
la version essence a 4000
@ claude henry de chasne
Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais les Chinois délocalisent déjà vers des pays à plus bas prix du travail comme le Viet-Nam ou les Philippines.
Mais ceux qui produisent finissent forcément par s’enrichir: combien restent-ils de pays « low cost »?
Sinon, en réponse à votre question: Peugeot, Renault (et Zoé) et PSA! Les européennes ne résisteront pas aux chinoises, moins chères, sauf les grandes marques, Rolls-Royce, Jaguar, Bentley, Mercedes, Audi, peut-être!
VW diminuera ses prix!
les autos électriques sont les véhicules du futur
Eh bien, vu ce qu’elles coûtent au contribuable, qu’elles le restent jusqu’à nouvel ordre !
@ MichelO
D’abord, nul n’est réellement capable d’affirmer l’avenir.
Ensuite, on sait bien que c’est la fabrication en grande série qui diminue les coûts.
Après, toutes les villes qui doivent enlever le noir de fumée qui couvre leurs statues, monuments ou bâtiments ne demanderaient pas mieux: interdiction de circuler ou taxe: vous avez le choix!
Demain, on rase gratis…
Et demain, c’est toujours … demain ❗
la voiture est un outil de liberté : forcément pas bon dans un pays communiste.
Quant à la technologie électrique, peu de progrès significatif depuis « la jamais contente »
@ breizh
Ben non, les voitures électriques surtout citadines, 200 à 300 km d’autonomie, n’ont certainement rien de plus à espérer, pour l’instant. Il faut une Tesla pour quasi doubler cette autonomie, mais je me doute bien que sur les 5 continents, on cherche certainement à augmenter cette autonomie électrique qui serait si utile sur terre et dans l’espace, évidemment!