Par Xavier Fontanet.
Kishore Mahbubani est professeur d’économie politique à Singapour. Il explique à quel point le monde est en train de changer dans son dernier livre, Has the West Lost It ? que l’on peut traduire par « L’Ouest a-t-il perdu la main ? ».
Au moment même où l’Amérique clame son « America first », son PIB (mesuré en parité de pouvoir d’achat) est en train de se faire dépasser par celui de la Chine. Au vu des masses et des vitesses en présence, l’Amérique n’est pas prête de la rattraper. Le déclencheur de ce bouleversement a été l’entrée de la Chine dans le commerce mondial, entrée qui coïncidait avec la chute du mur de Berlin.
L’idée fausse lancée par Francis Fukuyama de « la fin de l’histoire » a fait commettre à l’Ouest un péché d’orgueil en lui faisant croire que la partie était finie et qu’il avait gagné. L’Ouest s’est alors reposé sur ses lauriers oubliant la réalité de la concurrence. Curieusement, surtout en Europe, un doute s’est installé. Nous, Européens, nous avons perdu la foi dans nos valeurs démocratiques et dans l’efficacité de l’économie de marché alors que nous devrions en être fiers : la croissance de l’Inde et de l’Asie, qui a permis d’y faire reculer la pauvreté, vient de ce que ces deux pays ont puisé de l’inspiration chez nous.
Les délices de l’État-providence
Nous nous sommes jetés sur leurs produits bon marché en omettant de nous mettre sur de nouveaux métiers. En France, nous avons succombé aux délices de l’État-providence pour réparer ce qu’on nommait « les limites de l’économie de marché » en ajoutant des couches de coûts sur les prix de revient de nos entreprises. Nos classes moyennes paient le prix de cette méprise.
Pourtant, dans ce monde en bouleversement, certaines de nos entreprises françaises, leaders mondiaux, ont su tirer leur épingle du jeu ; si on leur tendait un peu plus le micro, elles rappelleraient que les Français sont pleins de talents et peuvent exceller. Elles expliqueraient que la mondialisation peut nous être bénéfique si nous sommes prêts à nous remettre en cause, à faire la chasse aux surcoûts publics et à prendre un peu de hauteur.
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Le titre est « décalé » : tant que l’Europe n’aura pas assimilé la leçon de sa lente décadence, aucun progrès ne peut avoir lieu.
@ MichelO
Parlez pour la France en décadence, par pour les 27-28 pays!
Le mien fait un taux de croissance de 27% supérieur à celui de la France en 2017!
Ce n’est pas comparable!
Ne nous demandez pas d’approfondir ! Un petit duché de rien du tout, qui a un grand rôle dans la direction du grand machin européen, et qui s’en met plein les fouilles…
Ah oui? Donc la décadence française serait la faute des voisins qui s’en mettent plein les poches?
En principe, vous avez raison, mais 27% de pas grand chose, ça fait pas grand chose non plus.
Mais c’est mieux…
Cet article est très intéressant, mais, à mon avis, il ne va pas au fond des choses. Nous n’avons plus, en France, d’économie de marché. L’Etat se propose de tout réguler au nom d’une idéologie « bobo-écolo », partant du principe « il faut sauver la planète » (qui ne nous a rien demandé).
Idéologie soutenue à fond par l’Union européenne !
A ajouter ; natalité insuffisante et perte des repères moraux (grâce aux lobbies ecolo et LGBT…), ceci face à une immigration d’une population de culture musulmane tout à fait incontrôlée.
» certaines de nos entreprises françaises, leaders mondiaux, ont su tirer leur épingle du jeu »
Leaders mondiaux, ça veut dire que comme une table, ils ont trois pieds sur quatre hors de France, ceci expliquant cela.
De trop nombreuses sociétés ‘françaises’ n’ont qu’une plaque de laiton en façade , une boite aux lettres, un fax et une adresse mail en France.
Pour les autres, il faudrait d’abord se débarrasser du monstrueux chancre étatique qui s’accroche à leur colonne vertébrale avant de s’apercevoir que ‘ les Français sont pleins de talents et peuvent exceller ‘.
@ Leipreachan
Je pense qu’en Occident, peu de grandes entreprises échappent à la mondialisation!
Alors qu’il y ait des entreprises multinationales (usines, bureaux, actionnaires) qui soient nées en France, certainement!
Mais une multinationale est-elle accrochée à une nation, c’est beaucoup plus douteux!
(Il a fallu inventer le double droit de vote au C.A. pour pouvoir encore affirmer ce genre de chose!)
C’est ce que j’ai écrit, il ne suffit pas d’une adresse en France pour être française, mais cela suffit à nos dirigeants pour fanfaronner ‘la France qui gagne’, sans se poser la question de savoir comment se répartissent les ressources et pourquoi ?
La France qui gagne, on s’en tape, ce qui compte c’est ce que gagnent les Français par le salaire direct et surtout pas par la redistribution…
Très bon article. Il est bon de rappeler de temps en temps que c’est le capitalisme qui amène la prospérité et le socialisme la pauvreté.
Le socialisme amène la prospérité… pour les politiciens et leurs proches !
Uniquement pour eux…
Lorsqu’on voit le politiquement correct pourrir l’Occident, des USA à l’UE, le rejet de la raison et de la science, au profit de la religion et de l’obscurantisme, cela confirme ce que j’ai déjà signalé, à savoir que tel l’empire Romain il est en pleine décadence. L’avenir est pour l’Asie!
Nous sommes devant des « compagnies -états » qui disposent de moyens considérables..
Il n’est plus possible de les rattacher a un état quelconque, encore moins qu’elles aient quelque chose a voir avec leur pays d’origine..
Bill Gates quand il vient en France est reçu comme un chef d’etat
Les sociétés françaises internationales ressemblent plus a la « compagnie des indes hollandaise ».. gérées par un état vorace, donc handicapées par le fait du prince..et ne gardent en france
que ce qui devra y rester: les administratifs qui doivent répondre a l’administration
A la vitesse ou se déplacent les biens et services , les nations sont condamnées a gérer leurs ouailles empêtrées dans une réglementation archaïque , et une gouvernance digne du début du 20 eme siecle..
Elles négocient sans pouvoir grand chose, (voir les GAFA qui feront la pluie et le beau temps),en rendant le commerce inter-état accessibles a tous..en lieu et place des fameux plans d’organisation des territoires..
Le numerique va libérer les peuples,libérer les échanges, les politiques ont du souci a se faire
« Curieusement, surtout en Europe, un doute s’est installé. Nous, Européens, nous avons perdu la foi dans nos valeurs démocratiques et dans l’efficacité de l’économie de marché alors que nous devrions en être fiers » : Ah ! Ah ! L’auteur est d’une grande naïveté. Cela n’a rien de curieux, puisque la démocratie a été définitivement détruite par les traités européens depuis l’Acte unique de 1986 et que le « libéralisme » brandi en étendard par les euro-fanatiques n’est qu’un leurre pour mettre en place une cage de fer bureaucratique pour maintenir contre tout bon sens l’euro et permettre une concurrence débridée entre ce qui aurait dû rester du domaine régalien au plus grand profit des illibéraux que sont les prédateurs de la création monétaire débridée !
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