Le capitalisme expliqué à Riri, Fifi, Loulou

Le capitalisme n’a aucune raison de mourir, mais le communisme, lui, relancé un temps par l’aberration du fascisme, avait toutes les raisons de finir par s’effondrer inexorablement.

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Le capitalisme expliqué à Riri, Fifi, Loulou

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 21 octobre 2018
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Par Marc Crapez.1

L’autre jour je me promenais à Nantes. Nantes la Rouge. Cette Bretagne dont André Siegfried a si bien analysé le basculement à gauche. Cette ville dont un ex-leader lycéen soixante-huitard, qui avait nargué le maire, est devenu calife (et même Premier ministre, il s’agit de Jean-Marc Ayrault). On ne sait jamais si les Bretons pro-folklore, à barbe « druide » ou Zz-top, capables d’entonner des chansons de matelots, sont marqués à gauche ou à droite.

Je tombe sur la crème de la crème du slogan en forme de graffiti :

« Le capitalisme ne mourra pas de mort naturelle ».

C’est parfaitement pensé mais le risque est que cela se retourne contre ses auteurs, à savoir les castors supériors formés par Riri de gauche, qui n’a pas d’ennemi à gauche, Fifi d’extrême-gauche, pudiquement rebaptisée gauche de la gauche, et Loulou d’ultra-gauche, aimablement qualifie d’antifa, alors que quelqu’un qui arbore ostensiblement son antifascisme est moins antifasciste que potentiellement fasciste.

Comme leur oncle Donald, ils se verraient vivre de l’air du temps et ils caricaturent quiconque les contredit en Gontran.

En effet, le capitalisme n’est autre que la richesse des individus et la prospérité des nations. Le capitalisme, c’est la concurrence, l’émulation, l’innovation. C’est un processus indissociable de l’évolution des sociétés. Il est historiquement hostile aux trusts, aux monopoles, aux ententes, aux biais et à toutes les sortes de tricheries.

En régime capitaliste, l’État est chargé de faire respecter la loi en mettant hors jeu les tricheurs, resquilleurs, simulateurs et voleurs. Il est propice à l’éclosion de principes démocratiques. Il n’a pas besoin de déporter les opposants ou les récalcitrants dans des camps. C’est un système qui n’a aucune raison de périr car il tient compte de la nature humaine.

À l’inverse, les univers communistes sont des utopies réfutées depuis la nuit des temps. En Russie, l’expérience bolchevique a immédiatement échoué, pour la bonne et simple raison qu’elle s’est avérée incapable de produire des richesses, tout en laissant libre cours aux mauvais penchants de la nature humaine : dictature, arbitraire, collusion, favoritisme, oukazes, mensonge généralisé. À Astrakhan, par exemple, au bord d’un lac où les habitants n’avaient pas le droit de pêcher, Trotski ordonna d’ouvrir le feu, sur les manifestants, à la mitrailleuse.

L’effet boomerang est donc manifeste : non seulement le capitalisme n’a aucune raison de mourir, mais le communisme, lui, relancé un temps par l’aberration du fascisme, avait toutes les raisons de finir par s’effondrer inexorablement comme il le fit. Ce fut un péché contre l’esprit que d’avoir déclaré, comme Sartre, « la liberté de critique est totale en URSS ».

  1. Marc Crapez avait collaboré au dossier Aron de Contrepoints  pour les 30 ans de sa mort. Il dirige le dossier Aron dans le n° 69 de la revue de la Fondation de la France libre (5€, 16 cour des Petites-Ecuries, Paris 10).
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Créer un compte Tous les commentaires (17)
  • Le capitalisme ne meure pas mais peut rentrer dans le coma communiste.

  • Je suis toujours gêné avec cette définition (pourtant admise communément) du capitalisme, basée exclusivement sur des capitaux privés, réduisant le « capitalisme d’état » à un oxymore, aboutissant à des contre-vérités (hostilité aux trusts etc…), et surtout rendant sa nécessité pour l’innovation beaucoup moins évidente.
    Ce sont la liberté des échanges et la concurrence qui créent l’émulation, la richesse des individus, la prospérité des nations.

    • Le capitalisme d’état c’est au mieux de la connivence, au pire des EPIC et autres entreprises d’état entraînant une mauvaise affectation des capitaux et le financement de canards boiteux.

  • Le capitalisme n’est pas un système de pensée, un « isme » c’est juste une façon de faire spontanée pour produire et échanger plus de biens. C’est Marx et ses disciples qui l’ont défini en modèle afin de le rendre légitime à détruire et remplaçable. Ce fut une radicalisation du socialisme d’époque.

    • Très juste, le premier réflexe de l’homme a été d’échanger un objet contre un autre, c’est naturel comme action. De là il a compris qu’il pouvait fabriquer des objets pour les autres qui n’en avait pas le temps ou les moyens! C’est la spécialisation, puis la production en masse en abaissant les coûts permit à tout le monde de les acquérir, mais il fallait des capitaux pour construire les usines les fabriquant.

      • Oui, cependant je pense que le capitalisme est plus lié à l’accumulation de biens qu’à seulement leur échange. Une accumulation qui permet de plus d’augmenter sa propre productivité, et donc a tendance a s’auto amplifier.

        • Sauf que c’est l’accumulation des biens qui permet l’échange. Ainsi, par exemple, nous vivons dans un pays qui dispose d’un réseau routier d’une richesse extraordinaire. Toutes ces routes correspondent à une accumulation de capital qui permet les échanges dont se nourrit la vie économique. Sans capital accumulé, pas d’échange, statu quo dans la pauvreté.

        • @titi
          Bonjour,
          « Oui, cepdendant…et donc a tendance à s’auto amplifier. »
          … Picsou dans son coffre nageant dans ses pièces. Picsou est pingre certes. Or ses pièces et sa fortune, sont à lui ; il n’est jamais dit qu’il est un voleur ni même qu’il dirige un réseau de racket organisé. Qu’il soit pingre est son droit le plus strict à disposer de ses biens à son envie.
          Dans mes souvenirs, Donald a souvent des problèmes d’argent, et il demande à Picsou de lui en prêter. Le fil est que, Donald, qui représente le citoyen moyen, rembourse le prêt, parce que c’est la chose honnête (honorable) à faire. Contrairement à ce qui se passe de nos jours, Picsou prête son argent, celui qu’il possède, il n’est jamais dit qu’il créait de l’argent à partir de rien, comme le font les banques actuellement. D’ailleurs, si Picsou prêtait son argent à la façon des socilalistes, qui ont le coeur sur la main (n »est-ce pas ?), il ne resterait à Picsou plus trop de pièces à préter à Donald ou à qui que ce soit d’autre.

    • Vous avez raison et le regretté Michel Leter a écrit sur ce thème un livre – Le Capital – dans lequel il montre bien comment Marx a inventé le capitalisme.

    • @ indivisible
      Oui, il n’est pas interdit de penser que les Russes ont quand même « profité » du communisme pour se soustraire du système tsariste précédent où leur existence ne valait rien!
      D’accord, le régime remplaçant léniniste n’était sans doute pas vraiment idéal, mais il a quand même apporté une considération et une meilleure condition de vie aux Russes de cette époque.
      Il en va du communisme comme du socialisme: on peut s’opposer de plein droit au système installé, à sa doctrine, à ses valeurs … On ne peut pas pour autant nier ce qu’ils ont pu améliorer à un moment historique! Les Russes ne seraient sans doute pas devenus soviétiques si ils avaient connu la suite et les conséquences de l’histoire (et ce n’est plus le cas!), mais à ce moment-là, cela valait mieux que l’empire en place précédemment!
      Il reste difficile de juger ceux qui ont vécu dans des conditions que nous n’avons pas connues et vécues!
      Dire que le communisme n’est pas une solution fiable à terme, c’est une chose, dire que le soviétisme n’a pas enseigné à tout citoyen en âge ou n’a pas soigné ses malades, c’est évidemment faux!
      Il en va de même du libéralisme en France: en théorie, il est parfait, mais quel gouvernement sera en mesure de le confronter aux réalités??? Il n’est pas encore prévu qu’il soit sollicité!
      J’ose le dire de mon pays dont le premier ministre est clairement déclaré libéral, aux responsabilités, donc!

  • Bien malin celui qui pourra prédire la fin de tel ou tel système politique ou économique.
    Les peuples ont la mémoire courte et il y aura toujours des apprentis dictateurs pour leur faire miroiter un avenir radieux.

  • La définition commune du capitalisme : « Système économique et social qui se caractérise par… »

    La définition d’un système : « Construction de l’esprit, ensemble de propositions, de principes et de conclusions, qui forment un corps de doctrine »

    A quel moment un groupe d’individu voire une société entière s’est-elle réunie pour se dire : « Ce serait bien si on inventait la propriété privée et on appellerait ça le capitalisme. Eurêka ! Quelle riche idée, inventons le système capitaliste » ?

    Les capitaux existent. Les capitalistes propriétaires des capitaux existent. Mais ce n’est pas un système. Le capitalisme, au sens d’une doctrine artificielle construite par exception à la réalité, n’existe pas. Jamais il n’a été décidé d’inventer un système économique et social capitaliste où il existerait des capitaux et des propriétaires, sous entendu par rapport à une situation antérieure ou postérieure qui pourrait être différente. Seuls les anti-capitalistes existent et ce sont eux qui ont fait croire que le capitalisme serait une doctrine afin de pouvoir la dénoncer et faire croire que son contraire pourrait exister. Le capitalisme n’est qu’un fantasme né de leurs cerveaux enfiévrés par la haine, la jalousie et l’envie.

    On note que les anti-spécistes tentent aujourd’hui de nous rejouer la même partition délirante en inventant le spécisme, comme si les humains n’étaient pas naturellement omnivores mais avaient décidé volontairement de le devenir contre leur propre nature. C’est absurde.

    La propriété privée des capitaux n’est pas un système, une construction de l’esprit ou une doctrine hors sol. La propriété privée est l’état naturel de l’humanité. Elle représente une part essentielle de la nature humaine dans sa globalité : vie, liberté, propriété privée. La propriété collective elle-même nécessite l’existence préalable de la propriété privée, sans quoi elle ne pourrait exister. Il n’y a nul besoin d’un terme laissant croire qu’il s’agirait d’une doctrine particulière afin qu’une doctrine opposée devienne possible.

    Le capitalisme n’existe pas.

    • Seul le marché est un système économique. Le reste n’est qu’enfilade de perles et enculage de mouches comme les affiches communistes que j’ai vues hier le confirment.

      • @ Théo
        En théorie (mais ce n’est qu’une théorie!) une entreprise est un espace où le travail rencontre le capital par l’intermédiaire d’un patron mandaté ou créateur du projet conçu pour apporter par le travail, une plus value vendable.
        Donc capital +travail +organisation, vente …
        Et chacun devrait être rémunéré! (pas au 1ier jour!)

    • la propriété privée est aussi vieille que l’agriculture , on confond souvent le capitalisme avec le trade

  • Le capitalisme en tant qu’organisation humaine pour produire ce que d’autres ne souhaitent pas faire mais qu’ils ont besoin de consommer et satisfaire ainsi leur besoin, relève du droit naturel. Le droit positif est venu se greffer, parfois à bon escient mais rarement. Cette organisation offre/demande à évoluer depuis la nuit des temps en serpentant à la manière d’un long fleuve tranquille. Son cours a été pollué, obstrué, détourné par les jacobins et les marxistes. (Prix du maximum général, saisie des tapis-brosses, assèchement des étangs, etc. pour les jacobins.)

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