Brexit : Theresa May, héroïne tragique

Le Sommet de Salzbourg a été le théâtre d’une véritable humiliation pour le Premier ministre britannique : Bruxelles a décidé de punir Londres pour son « mauvais » choix.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
UK's Brexit plan will not work by Tiocfaidh ar la 1916(CC BY-ND 2.0)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Brexit : Theresa May, héroïne tragique

Publié le 24 septembre 2018
- A +

Par Trevor Smith.

La négociation d’un accord sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne est un long chemin de croix pour Theresa May. Dernier épisode en date, le Sommet de Salzbourg qui a été le théâtre d’une véritable humiliation pour le Premier ministre britannique : Bruxelles a décidé de punir Londres pour son « mauvais » choix.

Dans la tragédie grecque, le héros se distingue par le fait qu’il est à la fois coupable et innocent. Coupable, car il est aveuglé par l’hybris, cette démesure d’orgueil qui le conduit à tenter de rivaliser avec les Dieux. Innocent, car il est le jouet de la Fatalité, qui précipite ses pas vers une chute certaine. Le héros peut tenter d’échapper à son Destin, mais celui-ci le rattrape ultimement, et les Dieux sont ainsi vengés de son arrogance.

Theresa May, héros tragique

Le héros tragique du moment s’appelle Theresa May, Premier ministre britannique. Le 13 juillet 2016, elle prît ses fonctions comme suite à la démission de David Cameron, qui avait lié son destin au résultat du référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. La Fatalité abat sa première carte : Theresa May sera en charge de la négociation de l’accord sur le Brexit avec les (désormais) Vingt-Sept, tandis que les champions du camp du Leave disparaissent dans la nature.

Le Premier ministre déclenche ainsi le 29 mars 2017 l’article 50 du Traité sur l’Union européenne, qui lance le processus de sortie du Royaume-Uni, sans feuille de route précise pour la négociation qui va s’engager. Il faut dire qu’elle doit composer avec des injonctions contradictoires, le débat entre les versions soft et hard du Brexit étant en réalité un véritable nuancier d’alternatives sur les différents dossiers liant le pays avec les Vingt-Sept.

Son travail est rendu d’autant plus impossible par le fait qu’elle doive trouver un accord :

  1. qui satisfasse l’Union européenne, à l’unanimité des États-membres ;
  2. qui trouve une majorité au Parlement britannique, où le Parti Conservateur de Theresa May est désormais minoritaire ;
  3. qui permette au Premier ministre de sauver sa tête au sein de son propre camp, alors que ses membres n’ont aucunement une vision cohérente entre eux sur le sujet et que plusieurs personnalités, notamment Boris Johnson, attendent patiemment son échec pour pouvoir prendre sa place.

Finalement, Theresa May a accouché au forceps du Chequers Plan en juillet 2018 (la maïeutique est également un art grec), exercice d’équilibriste censé définir la relation que le Royaume-Uni souhaite avoir avec l’Union européenne après le Brexit. Le ministre des Affaires Étrangères, Boris Johnson, ainsi que le ministre du Brexit, David Davis, ont aussitôt démissionné de leurs fonctions.

Ce projet n’a pas recueilli un accueil plus chaleureux lors de sa présentation aux chefs d’État et de gouvernement des pays membres de l’Union Européenne au cours du Sommet de Salzbourg, la semaine dernière : il a été rejeté en bloc, sans davantage de débats.

On ne négocie pas avec les Dieux

Aveuglée par son hybris, Theresa May pensait pouvoir discuter avec les Dieux de notre récit (seulement de notre récit), les institutions européennes. Elle a pourtant appris à ses dépens que la négociation sur le Brexit n’a jamais été une négociation. Elle s’imaginait que le Royaume-Uni serait considéré au mieux comme un pays tiers, mais de puissance équivalente, au pire comme un État-membre encore en exercice, vu avec bienveillance par l’Union européenne : son pays n’a pu prétendre à aucun de ces deux statuts. L’UE, supérieure par la taille, la richesse et le pouvoir, a pu dicter les thèmes de discussion, imposer ses « lignes rouges » et ne pas s’en départir d’un pouce.

Le premier thème sacralisé comme indiscutable est la préservation du marché unique. Soit on est dedans à 100%, soit on est dehors. Le Chequers Plan, qui proposait un marché unique pour les biens mais pas pour le services, les capitaux ou les personnes, a ainsi été rejeté comme inacceptable. Les quatre piliers du marché européen sont un bloc, comme la Sainte-Trinité pour l’Église (pardon de sortir de la thématique grecque de cet article).

Le second sujet d’inflexibilité est la préservation d’une frontière ouverte au sein de l’île d’Irlande : dans ce domaine, Theresa May a découvert que la voix de Dublin portait plus que celle de Londres dans les discussions. S’il n’y a pas de frontière entre la République d’Irlande et l’Irlande du Nord, cela pose une alternative insolvable : soit le Royaume-Uni demeure de facto dans le marché unique, les biens transitant dans ce cas par l’Irlande, mais ce serait contradictoire avec les résultats du référendum sur le Brexit ; soit le Royaume-Uni impose une frontière au sein même de son territoire, en mer d’Irlande. Dans ce cas, l’Irlande du Nord s’alignerait sur les règles commerciales européennes, tandis qu’elle serait exclue d’éventuels accords commerciaux conclus pour le reste du pays. L’intégrité du Royaume-Uni serait ainsi piétinée.

La négociation semble donc impossible, et l’Union européenne s’apprête d’ailleurs à la couper net. Donald Tusk, le président du Conseil européen, après avoir donc rejeté en bloc le Chequers Plan, a ainsi déclaré que si aucune avancée importante n’était enregistrée d’ici à la réunion du Conseil au mois d’octobre, il n’y aurait aucune raison de prévoir de poursuivre les discussions en novembre.

Les Dieux sont cruels

Lors du Sommet de Salzbourg, les Vingt-Sept ne se sont pas contentés de rejeter les propositions de Theresa May, ils lui ont fait subir un véritable camouflet public largement commenté dans la presse britannique. « Humiliation » est le mot employé par le Guardian et le Times, la BBC parle d’un échec « embarrassant », The Sun décrit une « embuscade » tendue par des « racailles européennes », tandis que le Daily Mirror achève le Premier ministre : « votre Brexit est foutu ».

Le mot « humiliation » n’est pas hyperbolique. Lors du Sommet de Salzbourg, les chefs d’État et de gouvernement des pays membres ont discuté du Brexit entre eux, sans le Premier ministre britannique, avant d’inviter Theresa May à s’exprimer pendant seulement 10 minutes au cours de leur dîner. Aucune discussion n’a été possible par la suite, Michel Barnier étant le seul à représenter l’Union européenne dans ses discussions avec le Royaume-Uni : si Londres pensait pouvoir le contourner en interagissant directement avec les autres capitales européennes, ce fut un échec cuisant.

Donald Tusk, le président du Conseil européen, fût chargé de la sale besogne : indiquer à Theresa May au cours de la conférence de presse qui suivit que son Chequers Plan « ne fonctionnerait pas » et que tout était donc à reprendre. Et de l’abandonner, visiblement sonnée, devant les journalistes qui la pressaient de questions sur l’avancée des discussions. Avant que les représentants des États-membres ne viennent à leur tour enfoncer davantage les propositions britanniques, y compris Emmanuel Macron les fustigeant comme « pas acceptables ».

Dans la tragédie grecque, l’épopée du héros finit généralement par sa mort ou sa folie. Dans le cas de Theresa May, on imagine mal comment elle pourrait échapper au burn-out

Si l’on évoluait plutôt vers la tragi-comédie ?

On l’a bien compris, l’Union européenne a décidé d’adopter une position punitive vis-à-vis du Royaume-Uni : inquiète pour l’intégrité de la construction européenne, menacée de l’intérieur par des insatisfactions de plus en plus fortes, elle refuse d’accorder quoi que ce soit qui puisse ressembler à une récompense pour un pays choisissant de quitter le Club. Il s’agit de prouver, preuve à l’appui, que la sortie de l’UE aboutit au désastre.

Une telle stratégie est non seulement immorale, elle est également court-termiste. Les eurosceptiques à travers le Continent ont désormais bien compris que le processus du Brexit n’était pas un chemin de roses pour le Royaume-Uni, et que Bruxelles possède sur les pays-membres un pouvoir de nuisance bien supérieur à ce qu’ils s’étaient avoué. Continuer à s’acharner sur Londres ne sert plus à rien, si ce n’est à achever de les convaincre que l’Union européenne n’apporte rien de bon et pourrir la future relation avec le Royaume-Uni.

En effet, et en dépit de toutes ses limites et incohérences, existe-t-il aujourd’hui un moins mauvais interlocuteur que Theresa May pour l’Union européenne au Royaume-Uni ? Bruxelles préfère-t-elle traiter avec Boris Johnson, qui dans le style et les politiques s’inspire librement de Donald Trump ? Ou avec le paléo-socialiste Jeremy Corbyn ? Ou même, si tant est que Theresa May survive à l’aboutissement du Brexit, lui restera-t-il la moindre envie de discuter avec un Club qui l’a ainsi malmenée ?

L’Union européenne ne devrait pas s’interdire un minimum de happy end dans notre récit, en cédant des concessions, même symboliques, au Royaume-Uni. Londres demeurera un partenaire important pour Bruxelles et les pays-membres de l’UE après mars 2019, y compris avec la France dans le domaine de la défense : il ne faudrait pas insulter l’avenir.

Voir les commentaires (76)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (76)
  • Cet article ne manque pas de sel.

  • On ne quitte pas la mafia.

  • cette Europe, de » l’union ».devient de plus en plus intolérante, revancharde, dictatoriale! sent elle le vent venir? son implosion sera inévitable , le refus de cette Europe bancale qui veut tout nous dicter, par des technocrates corrompus commence a se lézarder, elle finira par tomber. déja les pays de l’est , l’Italie, la Grece ..ect, ruent dans les brancards
    aussitôt rétorsion, cabale juridique , cabale journalistique un peu comme le mari jaloux qui enferme sa femme, quand plus rien ne les relie elle s’enfuie par la fenêtre !
    mais quel sont les ignares qui croient encore a ce que nous racontent les journaleux dont la main et dictée par la gauche mondialiste .

    • Pour comprendre les véritables buts, les methodes et la genèse de l’UE, lire « Cet étrange Monsieur Monnet » de Bruno Riondel.
      Cet article soulève des questions de fond que le Brexit a fait contribué à faire émerger. Ces questions, étouffées jusqu’à présent par la technocratie européenne soutenue par la quasi-totalité des medias, il faudrait vraiment que les Européens s’en saisissent en 2019…

      • @ la petite bête
        Sauf qu’évidemment, rien ne dit que ce que Bruno Riondel écrit est vrai, charpenté et crédible: c’est la liberté d’expression, objective et réaliste, qu’on peut constater; ou bien conforme à la mentalité ambiante et évidemment provisoire, ou bien encore, complotiste, révélant ce qu’ « on » ne vous dit pas, en vous révélant des « vérités » non prouvées autrement que par les dires de l’auteur.
        Votre choix vous appartient, bien évidemment!

        Bien sûr qu’au début du chantier européen, il a été question de créer une sorte d’états-unis d’Europe, mais ce n’est pas ce qui s’est passé ni qui se passe, actuellement!
        Il y a souvent un large hiatus entre projet et réalité finalement créée, en particulier par la force de populations qui ne marchent pas toujours comme vous sifflez!

  • Malgré les gesticulations l’Europe se délite chaque jour davantage et les membres de la  » commission  » voit le spectre d’une baisse des fiances menacer sérieusement les avantages éhontés dont ils bénéficient . A 6 c’était viable mais à 27 ou 28 dont la majorité perçoivent plus qu’ils n’apportent l’équilibre est rompu . Partout on critique les Anglais , on dit pis que pendre d’eux ……mais on est prêt à tout pour les garder avec nous . Cherchez l’erreur . Les Anglais savent bien tout ça .

    • @ Adio
      Non, évidemment, pas du tout!
      Le Royaume Uni est n train de prendre conscience de ce va lui coûter le Brexit qui ne sera vraiment pas gratuit: le sortant n’étant en rien bénéficiaire du pot commun, bien entendu, sans compter qu’il a demandé, à l’époque, une réduction de cotisation au pot commun, que je n’ai, comme d’autres, pas oubliée!
      Votre appréciation pour le moins mitigée de l’U.E. actuelle, est sans doute le fruit d’une certaine ignorance de cet organisme qui administre ce que 27 pays ont mis en commun. La Francen’est évidemment qu’un pays de cet ensemble et si elle se plait à dire qu’elle est le « co-leader » de l’Union Européenne, en réalité, c’est bien l’Allemagne d’Angela Merkel, qui suit les règles européennes (pas la France!), qui est le pays leader européen (ce qui n’est pas du tout un titre européen mais une réalité de fait!).
      La France est un pays dans la dèche qui dépense plus qu’il ne gagne et donc s’endette. Depuis 1992-93, et les critères de Maastricht, la France n’a suivi que les premiers objectifs en trichant pour ramener son déficit budgétaire d’état central à peine sous 3% de PIB, quand les autres pays membres se rapprochent de 0, sauf les pays méditerranéens dont la France fait partie, avec la Grèce, l’Italie, l’Espagne et, légèrement, le Portugal. Tous ont corrigé le tir, la France, pas: on a décentralisé le déficit central sur les régions et départements pour sauver l’apparence centrale: ce qu’on appelle « déplacer le problème » pour le camufler: personne n’est dupe!
      Sinon, non, je ne critique pas la Grande Bretagne, au contraire, je crois instructif de voir tous les avantages perdus par un pays sortant de l’Union Européenne.
      Donc non, J.C.Juncker ou un autre délégué d’un « pays du nord » de l’U.E. ne sera roulé dans la farine par l’U.K. avec ce brexit!
      Bon! Je sais! Je ne suis pas Français! Donc les autres lecteurs ne penseront sans doute pas comme moi!

  • L’UE, c’est votre meilleur ami, un peu comme l’arthrose pour le corps humain. Il ne vous quittera jamais, se rappelant à votre souvenir en permanence…

    • @ MichelC
      Imaginez que votre meilleur ami vous quitte, vous laissant avec vos douleurs dont, en fait, il n’était pas du tout la cause!?!
      Ignorer que les problèmes français viennent de France, c’est se plonger la tête dans le sable!

  • Je ne comprends pas les articles comme le votre. Il suit d’ailleurs exactement le problème fondamental que les anglais ont dans les discussions avec L’UE. Les anglais pense qu’ils peuvent proposer un deal en contradiction avec les règles fondamental européennes que sont la libre circulation et le libre échange. La réponse de l’UE n’est pas une punition mais un simple refus de créer une exception dans ses règles, ce qui me parait sain. Si on sort de ce cadre uni qui profite au plus grand nombre mais qui de temps en temps ne plait pas à l’individuel, c’est la fin de l’UE, car tout le monde voudra une UE à la carte et malheureusement tout le monde n’a pas le même agenda. La France vit aussi ceci avec sa communauté musulmane qui demande des exceptions à la règle commune et jusqu’à maintenant dieu merci celles-ci n’ont jamais été accordées, donc vous pouvez très bien comprendre le problème que pose la GB. Concernant la frontière irlandaise, il est facile de comprendre le manque de logique de la solution anglaise qui préconise un territoire qui serait en dehors de l’UE mais qui n’aurait pas de frontière avec l’UE. Tous les importateurs de biens auraient vite compris l’astuce on passe par le GB qui veut devenir d’ailleurs un paradis fiscale non taxer et ensuite les biens se trouveraient en Irlande, en zone UE, et seraient libre de circuler partout en Europe! Donc, alors qu’ il existe bien des points sur lesquels, il me pari^t cohérent de critiquer l’UE, à commencer par sa gestion de l’immigration, je trouve qu’il est assez ridicule de la critiquer dans sa gestion des négociations avec la GB. C’est qu’en même la GB qui est l’instigatrice de ses déboires actuelles.

    • si les anglais on quittés l’Europe, pourquoi vouloir leur imposer quoi que ce soit ? a ce jeu la quand on se sera mis une majorité de pays faisant parti de cette « Europe » en kit que restera t il ?
      quand aux déboires actuels c’est l’Europe qui les impose a la GB voulant la soumettre, l’Europe des énarques et des fonctionnaires incompétents est la pire aberration ou l’on soit parvenu !

      • L’UE n’impose rien, c’est la GB qui a proposé un deal ou une ligne de négociation qui va à l’encontre des règles de base européennes notamment la libre circulation des bien et des personnes. L’UE naturellement a rejeté cette proposition, ce qui aboutira peut être à un no deal, c’est tout, pas de punition là-dedans. Ce serait un comble que 27 états doivent changer les règles européennes pour faire plaisir à un pays qui vient en plus de les rejeter. C’est absurde. Pour utiliser une métaphore, imaginez un joueur de football quittant le terrain parce qu’il veut jouer avec les mains, puis de rejoindre à la condition qu’il puisse changer les règles notamment que pour lui les hors-jeux n’existe pas… Vous diriez quoi ?Moi qu’il aille jouer ailleurs ou qu’il accepte les règles!

        • C’est comme ça qu’est né le rugby, non ?

        • comparaison, assez hasardeuse. mais si le GB a quitté l’Europe c’est que justement elle ne veut plus de ce que cette Europe lui impose en particulier l’immigration et la libre circulation ! quand a suivre les règles de bases d’illuminés… elle n’en fait plus parti.le probléme est très loin de ce que vous voulez faire passer, il est économique, politique et structurel ,l’explication dans sa totalité serait trop longue a exposer ici ; donc qu’on les laisse partir et qu’on arrête de les em…r.
          d’autres suivront va t on se mettre a dos tous ceux qui auront la même intention car tant que l’Europe les arrange ils restent mais quand désaccord il y aura ils claqueront la porte. la liste commence a se faire les désaccords sont nombreux . lire les journaux des pays de l’est ça approche assez le grave problème que cette Europe vit.
          cette Europe est un colosse aux pieds d’argile

        • La libre circulation concerne les seuls membres de l’UE d’après les accords de Schengen. Absolument pas les étrangers qui sont soumis aux règles normales, obtention d’un visa pour entrer!
          L’UE n’impose rien?
          Et les migrants musulmans qu’elle veut imposer aux pays de l’est? Et les myriades de règlements ridicules?

      • @ duglimbule
        Il n’y a pas de discussion pour imposer quoi que ce soit à la Grande Bretagne APRÈS le brexit! Comme dans tous clubs, sociétés, associations ou autres, on est membre ou pas.
        Déjà, l’U.K. avait eu des exigences provisoires à son entrée dans l’U.E., pour ne pas être un membre comme les autres. Il essaye maintenant de conserver des faveurs en en sortant.
        Réponse: non!
        C’est de la pure logique!
        Est-ce que ça coupera tous les ponts entre pays « européens » et U.K.:évidemment non! Mais les relations seront bilatérales, comme avant que le Royaume-Uni ne dépose sa candidature de membre de l’U.E.
        Je ne vois strictement rien d’anormal à tout ça!
        Bon, la majorité des Français ne connaissent pas grand chose du fonctionnement de l’U.E., de « Bruxelles », de l’€zone ou de la B.C.E. ce qui ne les empêche pas d’avoir un avis tranché … souvent critique!

        • Vous n’en connaissez pas plus, mais ô combien vous en parlez…
          Le problème est le manque de responsabilité des décideurs. On les appelle « responsables », mais il n’y a rien de responsable dans leur attitude: ils ne regardent que leurs propres intérêts et n’encourent strictement aucun risque suite à leurs choix.
          Des relations bilatérales, c’est clair. Et je parie que même les euro-sceptiques (comme la Hongrie, la Pologne ou l’Italie) ont préféré une absence d’accord justement pour affaiblir la Commission et montrer l’inanité de sa position (les Juncker, Barnier ou Moscovici, vous voyez de quoi je parle?).

          • @ durru
            Les « décideurs », dans l’Union Européenne, ne sont pas des personnes mais l’ensemble des pays membres décidant encore le plus souvent, à l’unanimité, pour le conseil des chefs d’état et de gouvernement et une absence d’accord, c’est un problème qui subsiste!

            • Il ne vous arrive jamais de lire ce à quoi vous répondez? Ni même ce que vous écrivez vous-même?
              Comment ça, les décideurs sont « les pays »? Est-ce qu’on est dans un Eurovision géant et on nous l’aurait pas dit? Jusqu’à preuve du contraire, chacune des décisions prises, du Traité de Lisbonne jusqu’à la dernière réglementation sur la taille des tomates, sont prises par des individus, qui en plus apposent leurs signatures sur ces documents-là.
              Il ne s’agit ni de robots, ni de singes, ni de votes anonymes, mais bel et bien d’humains, bien identifiés. Qui, sans exception, n’ont strictement aucune responsabilité pour les décisions qu’ils prennent. Ils ne répondent ni avec leurs vies, ni avec leur argent, ni même avec leurs postes.
              Vous avez atterri sur un site libéral, où vous vous attelez à donner des leçons à tout le monde, et la notion de responsabilité individuelle vous est totalement étrangère. Pas étonnant que vous sortez autant d’énormités.

              • @ durru
                Oui, l’Union Européenne est un ensemble de pays qui décident ensemble. Les pays envoient à l’U.E. des personnes (députés, fonctionnaires, chef d’état ou de gouvernement …) censés représenter leur pays (et pas eux-mêmes!).
                Et toute l’organisation, à Bruxelles, ne sert qu’à faire que tous ces mandatés se mettent d’accord pour décider entre eux!
                Le reste se passe de commentaire!

                • Vous écrivez vous-même « censés », mais ça s’arrête là. Quelles sont leurs contraintes pour le faire? J’écoute…
                  Le reste se passe de commentaire, effectivement.

    • C’est quand même l’UE qui est l’instigatrice de ses déboires passés et présents. Chacun les siens ! Et paradoxalement pour beaucoup, l’incapacité de l’UE à se montrer attirante et bénéfique au delà d’éléments ponctuels qui ne justifient pas le traité global a toutes les chances de la faire disparaître bien avant l’Angleterre, et même peut-être le Royaume-Uni. Ce serait pourtant certainement possible de trouver une évolution de l’UE qui permette de faire un vrai-faux Brexit, et en même temps qui satisfasse les autres candidats masqués à la sortie : se concentrer sur l’union douanière et économique, et mettre en suspension le côté politique. Mais évidemment, aucun politicien ne voudrait ne plus pouvoir accuser l’UE et se retrouver à être seul responsable de ne pas atteindre les objectifs économiques fixés !

      • A nouveau je comprends vos critiques sur l’UE et les partage partiellement, mais ce n’est pas à un pays qui est entrain de quitter l’union d’imposer de nouvelles règles à l’union mais aux gouvernements des 27 d’imposer un nouvel agenda.

        • Quand on dit « ça n’est quand même pas à moi de trouver une solution », on est bien parti pour la pérennisation des problèmes. Donc aux gouvernements des 27 de faire des propositions, en effet comme vous dites, mais des propositions qui soient en faveur de la prospérité des 27+1, et non qui « imposent » en préservant les égos des chefs.

          • L’UK n’a qu’a rejoindre à nouveau l’AELE qu’elle avait quitté pour l’UE, et se comporter comme suisse, norvege ou islande avec l’UE. Les textes existent, et rien de neuf a négocier.

      • @ MichelO
        L’U.E., on est membre ou pas. Et quand on démissionne, on n’exige pas des faveurs. Les pays membres ont reçus les propositions britanniques et, ensemble, ont décidé de les refuser (… à renégocier éventuellement, comme en politique!) à l’unanimité. Ce n’est quand même pas sorcier!
        (Et ce n’est parce qu’en France, on préfère accuser « l’Europe » que les décisions franco-françaises, que 450 millions d’Européens pensent comme vous!)

    • La libre circulation et le libre échange ne sint que des moyens. Ce qui pose problème c’est la finalité politique de l’UE.

    • Libre circulation, vous rigolez ? Y en a même qui rajoutent ‘des biens et des personnes’.
      Oui, si vous circulez les poches vides, en laissant votre pognon à la banque;
      vous savez, ce bâtiment réel ou virtuel avec une porte blindée devant et derrière un rideau de macramé entre vos économies et Bercy…
      En tous cas, la Grande Bretagne vexée pourrait nous faire beaucoup de mal, avec ses ‘paradis fiscaux’ du Commonwealth, qu’elle n’aura aucun scrupule à soutenir, n’ayant plus de comptes à rendre à l’UE.
      Les Anglais ont peut être perdu le sens de l’industrie, mais pour faire de l’argent, ils seront présents…

      • Je ne comprends pas bien votre commentaires… La libre circulation des biens et des personnes est une réalité, c’est d’ailleurs une des critiques principales des Europhobes et une des raisons pour lesquelles les anglais ont votées pour le Brexit. Ensuite vous critiquer la finance UE pour en faire l’apologie du côté anglais. Désolé mais je ne vous suis pas.

        • Les douaniers français s’évertuent à violer les règles européennes, par exemple sur le tabac. D’où les poches vides.
          Vous n’avez pas le droit d’entrer avec plus de 7500 Euros en liquide. D’où les poches vides.

        • La « libre circulation » n’est en fait pas si libre que cela.
          Toute réglementation mise en place enlève une liberté. Et l’UE (et notamment sa Commission) est champion toutes catégories des réglementations. Réfléchissez un peu avant de répéter comme un perroquet les mantras propagandistes habituels.
          Le Brexit a gagné non pas contre la « libre circulation » (vous sortez ça d’où?), mais bel et bien contre l’excès de réglementation.

          • Merci les gars !
            J’ai bien cru un instant que j’étais sur ‘Libé’…

          • @ durru
            La libre circulation, je l’observe souvent: que j’aille en France, en Allemagne, aux Pays-bas ou en Belgique, ces pays pour moi, limitrophes, je peux constater l’absence de douane et de douaniers. L’Union Européenne n’empêche évidemment pas chacun de ces pays de légiférer pour son territoire: de quel droit?
            Et non, la règlementation n’enlève pas forcément de la liberté (individuelle, dans votre esprit, si je vous comprend bien): c’est possible. Mais un état préférera plus de liberté pour tous les citoyens que de protéger la seule votre liberté! Tout démocrate vous expliquera cela aisément! Les règlementations européennes sont évidemment indispensables pour imposer la loi valable dans 27 pays plutôt que les 27 lois des différents pays qui elles, rendent difficile tout transport et/ou vente dans un de ces pays!
            Mais si les Français veulent payer plus de douaniers, à la F.Raynaud, qui les en empêche? Personne!
            Sinon, avant de dire que le brexit a rapporté au Royaume-Uni quoi que ce soit, attendons les comptes, des 2 côtés (ils ne seront pas présentés de la même façon, évidemment!).
            Il y a sans doute certaines raisons, pour des firmes britanniques, de conserver siège ou filiales, sur le continent, depuis le brexit décidé, à votre avis? En concurrence, des droits de douane, ça fausse la concurrence! Dedans, pas de taxe, de dehors à dedans, taxes! C’est ça que le U.K. a quitté! C’est son choix libre! Moi, je m’en fous!

            Je persiste: les Français, à un fort pourcentage, n’ont pas lu (surtout) ou compris l’U.E. Eux voulaient une U.E. modèle français! Ben non! L’U.E. ne sera pas celle de Ch.De Gaulle elle ne sera pas qu’un grand marché-commun, type britannique, ce qui ne fonctionne pas bien entre pays-marchés. Sans pouvoirs politiques unifiés, les marchés, pas trop solidaires, utiliseront toujours la proximité des limites légales pour subtiliser le marché d’un pays concurrent, plus lent à la détente! (Vous voyez de qui je parle!)
            C’est clair comme du jus de chiques!

            • Vous allez nous démontrer comment une réglementation qui vous impose une norme ou qui vous interdit quelque chose peut être bénéfique à votre liberté. Ou celle de vos concitoyens. Avec exemple concret, si possible.
              Le Royaume-Uni était, et cela personne ne l’a contesté, un des principaux contributeurs nets au budget de l’UE, malgré le « I want my money back » tant décrié. Que cet argent reste au pays ne peut pas être autre chose qu’un gain. Avez-vous une autre vision des choses?
              Quant aux taxes, à ma connaissance les Etats Unis ne sont pas membres de l’UE, et pourtant l’UE a crié à la concurrence déloyale quand Trump a décidé d’imposer des taxes. Donc, les taxes ne sont pas inévitables, ni même une bonne idée.
              Comme je l’ai écrit ailleurs (mais vous n’arrivez pas à comprendre), les responsables UE font n’importe quoi, protégés qu’ils sont par leur totale immunité. Le Royaume-Uni ne va pas s’arrimer à l’Australie suite au Brexit, il va pas devenir un pays sous-développé du jour au lendemain non plus. Il n’y a strictement aucune raison d’avoir des mauvaises relations avec un voisin relativement riche et puissant. C’est totalement contre-productif, mais cela, les individus en question s’en contrefichent, cela ne va pas les affecter d’aucune manière. Qui plus est, les embrouilles ainsi créées vont les aider à sortir encore et encore des prétextes bidon pour expliquer leurs échecs à répétition.

    • « communauté musulmane qui demande des exceptions à la règle commune et jusqu’à maintenant dieu merci celles-ci n’ont jamais été accordées,  »
      Waouh! J’en apprend des choses…

      • Peut être au niveau local on trouve des accommodements (pour ce qu’on appelle acheter la paix social) mais ceux-ci sont souvent dénoncés et combattus. Et au niveau national les citoyens de confession musulmane doivent encore jusqu’à nouvel avis respecter les mêmes lois.

        • @ LionelW
          Vous pensez bien qu’entre un aimable patron, « en relation avec ses 2 ou 3 salariés » et un PDG de grande entreprise, l’attitude ne sera pas identique, forcément!
          Si, patron de ces 2 ou 3 employés, vous respectez leurs convictions, donc les pratiques des musulmans (simple respect!), ils vous en seront probablement reconnaissants, donc redevables, en temps de travail effectué d’où une amélioration dans la relation avec eux! Il n’est jamais vain de se montrer reconnaissant envers le travail fourni d’un « subalterne » dont, en fait, vous vous passeriez difficilement après 1 ou 2 ans! Sans doute remplaçable, mais pour le même service?

    • @ LionelW
      En ce qui concerne les immigrés, ce sont bien les pays membres de l’U.E., les vrais décideurs de l’U.E., qui ont renoncé de ne pas se mettre d’accord unanimement pour approuver la répartition de migrants par quota proposée par l’U.E.
      Donc situation erratique actuelle: « l’Europe » n’y est pour rien et ce sont toujours les seuls (ou largement majoritaires) Italiens qui doivent accueillir les émigrants sur leurs plages sans autre solidarité!
      Vous en pensez ce que vous voulez, moi aussi!

  • Dès le début, l’erreur de May a été d’afficher son intention de négocier. Aujourd’hui, elle obtient de l’Union une réponse conforme à ses choix, à savoir la réponse du fort au faible.

    Pourtant, conformément à l’article 50, la situation était limpide et ne souffrait aucun débat. « Les traités cessent d’être applicables… deux ans après la notification ». A partir de là, il n’y avait rien à négocier et il suffisait d’attendre patiemment. Comme il n’y avait rien à négocier, la partie demandant la négociation se mettait d’elle-même en position de faiblesse.

    Profitant de l’erreur, l’Union a immédiatement durci sa position et s’y tient encore aujourd’hui. On ne quitte pas une position de force au milieu du combat, sauf sous la contrainte.

    Constatant la volonté populaire, Cameron aurait dû rompre avec les traités le lendemain du vote, en même temps qu’il annonçait sa démission. En effet, conformément à l’esprit du Brexit, les traités européens ont été abrogés le jour du vote. Il n’y avait plus de raison de poursuivre leur application, pas plus l’article 50 que les autres articles. Mais Cameron n’était pas favorable au Brexit. Il a préféré créer une situation inextricable pour son pays, dans l’espoir que l’opinion se retourne et renonce. Par la suite, la valse hésitation pour notifier la demande de sortie, puis le débat surréaliste entre hard et soft Brexit, n’ont fait que renforcer la conviction des dirigeants de l’Union qu’ils avaient raison de se montrer inflexibles face à un adversaire aussi faible, aussi incertain sur sa position. Du velours !

    • Et comment aurait-il pu rompre les traités sans un minimum de préparation?pas de garde frontières, plus de normes anglaises pour l’import export. des capitaux européens investit en GB et vice versa. Quand on voit la difficulté de la plupart des divorces de personnes qui s’étendent sur des mois voir des années pour des problèmes bien moins complexes, comment pouvez-vous penser que du jour au lendemain des pays partageant les mêmes règles puissent se séparer comme cela? SVP un peu de logique. D’ailleurs votre voue va probablement être exaucé puisque l’on se dirige de plus en plus vers un no deal… AU moins maintenant la GB a pu un minimum s’y préparer, du moins on l’espère

      • La sortie immédiate n’est pas légale. Délai de 2 ans selon les traités.

      • La préparation à la sortie est un faux problème. Les lois intérieures du pays ne disparaîtraient pas du jour au lendemain. Elles continueraient à s’appliquer tout simplement. C’est ensuite qu’elles évolueraient indépendamment de l’Union. Même en matière financière, il n’y aurait pas de changement dans un premier temps puisque la GB, comme n’importe quel pays de l’Union, applique les directives en la matière. A propos de la question des fameux « passeports financiers » (qui sont des accords de branche et concernent moins du quart des activités de la City), c’est un jeu d’équilibriste. Chaque partie ayant besoin de l’autre, un accord sera finalement trouvé au moins sur ce sujet, nécessité faisant loi. Ne croyez surtout pas que les banquiers vont venir s’installer en masse à Paris ou Francfort. En l’absence d’accord négocié, c’est même l’inverse qui pourrait se produire assez rapidement.

        « On se dirige de plus en plus vers un no deal » : c’est plutôt l’abandon du Brexit qui semble se dessiner en ce moment. Mais bon, les paris sont ouverts…

        • @ Cavaignac
          Il est bien clair que M.May sait très bien que l’Union Européenne, (l’€zone et laBCE), ne feront pas de cadeaux au pays de « my money back » de M.Tatcher: logique! Or le brexit aura sans doute un coût pour l’U.E. mais certainement plus pour le U.K.! Personnellement, je crois que lesnégociations ne font que commencer: le Royaume-Uni peut difficilement rester sur cet échec de leur proposition! Ils ont encore 6 mois! Logiquement, les fonctionnaires britanniques à Bruxelles seront virés et à recaser! (Déménagement, enfants à l’école européenne à expatrier, rupture de bail, chômage britannique contre un salaire de fonctionnaire U.E., ça ne va pas rigoler dans ces foyers!)

    • Je ne suis pas sur que Cameron pouvait rompre les traités dès le lendemain.
      Il me semble que justement l’article 50 impose ce délai de 2 ans.
      Et qu’aucun autre article des traités ne permet de quitter l’UE.

      Donc à moins de faire du Trump et renier unilatéralement sa parole, je vois pas comment il aurait pu faire.

      • A partir du moment où un traité est dénoncé par référendum sans autre précision, il l’est sans délai et les articles de ce traité le sont également, article 50 compris. Cet article engage les pays restant dans l’Union, pas ceux qui ont décidé d’en sortir. Au fond, l’article en question est absurde quand il confond un traité avec un contrat. Il a été rédigé pour ne jamais être utilisé, juste pour créer une illusion. Les modalités de sortie ne relèvent pas d’une question de légalité mais de politique intérieure et de diplomatie à l’étranger. Or, comme on le voit actuellement, la diplomatie n’est pas ce qui caractérise le mieux les relations entre la GB et l’Union, sans parler des relations de l’Union avec chacun de ses membres.

        Sinon, je n’ai pas tout suivi mais à quel sujet Trump a-t-il renié unilatéralement sa parole ?

        • Il parle de l’accord de Paris, je suppose, signé par Obama et pas par Trump et jamais contre-signé par le Congrès (donc, inexistant de point de vue légal). Vous savez, un mensonge répété à l’infini a tendance à devenir réalité (du moins pour certains).

          • Exact ! Il faut rappeler qu’au USA le président n’a en fait que très peu de pouvoir. Tant que le Congrès n’a pas ratifié un accord, celui-ci n’est pas valable. Donc Trump n’a même pas eu à dénoncer un accord non validé!

        • Pour info, le référendum UK était purement consultatif, et n’avait aucune valeur légale. (Contrairement à un référendum en France, qui lui permet d’adopter une loi sans vote du parlement.)

          Dès lors, le gouvernement UK pouvait légalement s’asseoir sur le résultat – ce qu’il n’a pas fait, par choix politique et par respect des électeurs.
          Rien ne l’obligeait à dénoncer les traités le lendemain du référendum.
          Le seul texte alors en vigueur était ce lui de l’article 50, qui lui impose 2 ans de délai.

        • « Cet article engage les pays restant dans l’Union, pas ceux qui ont décidé d’en sortir. »
          Un pays qui a décidé de sortir mais qui n’est pas sorti… est donc de fait encore dans l’Union, et doit en respecter les règles.
          — Le Royaume Uni est encore membre à part entière de l’UE, d’ailleurs.

          Quand on signe un traité, on s’y tient.
          Quand ce traité impose un délai de 2 ans pour pouvoir en sortir, on le respecte.

          Vouloir tout envoyer ballader du jour au lendemain « parce que le peuple l’a décidé » peut paraître une bonne solution, mais ne venez alors pas vous plaindre que les anciens partenaires que vous avez trahi vous mènent la vie dure.

          • « Le Royaume Uni est encore membre à part entière de l’UE, d’ailleurs. » C’est l’une des erreurs de la GB qui aurait dû sortir de l’UE le lendemain du Brexit, une erreur organisée par Cameron et entretenue par May depuis. Eux ont clairement trahi leurs électeurs.

            « Quand on signe un traité, on s’y tient. » Seuls les naïfs peuvent croire cela. Un traité n’est pas une loi. C’est seulement l’expression d’un équilibre de rapports de force. Les Etats n’ont pas de partenaires, encore moins d’amis qui pourraient être trahis. Ils n’ont que des intérêts.

            Dans sa logique propre, l’UE a parfaitement raison d’exploiter l’erreur initiale à son avantage. Mais si elle va trop loin, l’avantage temporaire se retournera contre elle à terme, car il alimentera les tensions internes. Il n’existe aucune solution permettant à l’UE de sortir gagnante du Brexit. Le mal est déjà fait et il est irréparable.

          • AxS, vous n’avez toujours pas répondu à la question : à quel sujet Trump a-t-il renié unilatéralement sa parole ?

        • @ Cavaignac
          Évidemment non! L’U.E. ne se soumettra pas à la loi d’un seul pays qui n’en est plus membre! Mais les contrats passés resteront valables jusqu’en mars 2019: l’ U.E. continuera de tourner, pas les politiques et fonctionnaires européens britanniques à Bruxelles. Seront-ils licenciés avec droit de chômage, indemnisations, frais de déménagement, compensations scolaires? En fait, je n’en sais rien! J’espère que M.May a prévu un budget!

    • @ Cavaignac
      En étant un peu plus subtile, M.May, espérait évidemment un aménagement du brexit favorable au U.K.! Les instances de l’U.E. ne lui ont évidemment pas donné raison!
      Un Français avec une télé sait bien qu’au loto « 100% des gagnants ont tenté leur chance » (donc ont préalablement payé pour un billet; personne n’a dit qu’acheter un billet donnait droit à un lot, évidemment! Mais ça, on ne le dit pas!)
      Les Britanniques ont joué et ont perdu ou vont perdre: fin de l’histoire!

  • L’explication à ce qui se passe (dans ce cas du Brexit, mais aussi ailleurs) a été apportée d’une manière magistrale par un des plus remarquables intellectuels de notre temps (à mon humble avis). Je parle du « Skin in the Game » de Nassim Nicholas Taleb.
    Tous ces décideurs de l’UE ne sont nullement responsables de leurs agissements, malgré leur étiquette de « responsables » que les médias leurs collent un peu trop souvent. Du coup, ils se permettent de faire n’importe quoi, car quoi qu’il en soit ils ne seront pas directement affectés.
    « Celui qui lève l’épée… » ne s’applique plus de nos jours. D’où la situation inextricable dans laquelle nous nous trouvons. Malheureusement. Brexit ou autres sujets.
    J’ai mal à mon humanité, très mal…

    • Tristement, on peut en dire de mêmes de nos décideurs français : ministres, hauts fonctionnaires.
      Ils ne sont pas responsables, et n’auront pas à assumer des conséquences de leurs décisions — ils auront été remplacés bien avant.

      • Certainement, les Français encore plus que les européens. Et j’ai un doute quant à leur remplacement prochain – sauf sur le mode des chaises musicales (il y a aussi les Agnès Saal, pas seulement les Colomb ou Philippe ou Ferrand).

    • @ durru
      Oui! Sauf que vous oubliez que votre liberté ne vous exonère pas de votre responsabilité, même si ce n’est qu’à votre tribunal intérieur de confiance!
      Tous ceux qui travaillent pour l’U.E. sont évidemment passibles de la justice commune juqu’à la Cour Européenne de Justice. Croire qu’on peut faire n’importe quoi sans en assumer les conséquences est totalement puéril et complètement illusoire!

  • Ce n’est pas Theresa May qui était aveuglée par son hubris mais le Français en particulier et tous les autres qui voulaient jouer les gros bras. Pitoyable! J’ai honte! Madame May a proposé un programme sensé et intelligent.

  • l y a quelque chose incompréhensible dans la réaction de la Grande Bretagne devant le refus de l’Union Européenne de valider le plan Chequers présenté par Theresa May comme la seule et unique solution.

    Cette réaction consistant à clamer que ce refus est humiliant, que l’Union Européenne est arrogante et ne respecte pas la Grande Bretagne est franchement surprenante.

    Il faut rappeler que la Grande Bretagne a un passif important en ce qui concerne sa tendance à ne pas respecter les contraignantes règles Européennes tout en exigeant de pouvoir bénéficier du marché unique pour booster son économie. L’ensemble des pays européens se souviennent très bien du chantage de Margaret Thatcher qui menaçait de quitter l’EU si on ne lui faisait pas un rabais sur les contributions de la Grande Bretagne au budget de l’Union Européenne. Elle a obtenu son rabais, mais cet épisode a fait de gros dégâts de chaque coté du Channel.

    Depuis cette date les Anglais étaient convaincus d’avoir un bras de levier important sur l’Union Européenne en menaçant de la quitter et encore plus convaincus que L’europe ne pouvait se passer d’eux ce qui a fait le lit d’extrémistes clamant que la Grande Bretagne était forcement perdante dans ce deal et était pillée par le reste de
    l’Union Européenne. Depuis la grande Bretagne a obtenu un nombre incalculable d’exemptions aux règles de l’union, à son unique avantage, et en utilisant ce même chantage. Juste Avant le Brexit, Cameron a utilisé sans vergogne ce chantage pour arracher encore d’autres avantages indus.

    Pour les autres Pays Européens, On appelait cela l’exception Anglaise, elle a obligé les pays contributeurs nets au budget de l’union comme l’Allemagne et la France a compenser le rabais obtenu par les Anglais en augmentant leurs propres contributions, Pour résumer les Français et les Allemands payaient plus d’impôts pour que les Britanniques en payent moins tout en bénéficiant des mêmes avantages et même d’avantages particuliers. Le ressentiment général était que la Grande Bretagne n’était dans l’Europe que pour se servir égoïstement.

    Le jour ou la Grande Bretagne a voté le Brexit, l’équilibre complexe qui prévalait entre la Grande Bretagne et l’Union Européenne a été rompu mais il semble que les Britanniques ne l’aient pas compris ! Ils se comportent vis a vis du reste de l’Union Européenne comme si rien n’avait changé, ils sont convaincus que L’Europe ne peut pas se passer d’eux et qu’ils vont pouvoir continuer leurs petits chantages et passages en force comme avant.

    L’exemple du plan Chequers en est une parfaite illustration, cela fait des mois que l’Union Européenne a fixé des règles de bases et des lignes rouges à ne pas franchir dans la négociation.

    Ces avertissements ont été exprimé par l’ensemble des chefs d’état de l’Union plusieurs fois, et reprises par le négociateur de l’UE, Monsieur Barnier, de très nombreuses fois. « Il n’y aura pas d’accès au marché unique sans libre circulation des personnes, et respect des réglementations européennes. Pas de Cherry picking! ».

    Or que fait Theresa May, elle se présente a quelques semaines de la deadline avec un projet permettant a la Grande Bretagne l’accès au marché unique, sans aucune compensation, en refusant de respecter les normes européennes et en refusant la libre circulation des personnes. Et incroyable, elle le fait en annonçant que c’est ça ou rien! Le syndrome Britannique a encore frappé, ils veulent passer en force, comme Margaret Thatcher l’avait fait en son temps, convaincus que les Européens céderont car ils ne peuvent se passer d’eux.

    L’arrogance et le manque de respect est totalement du coté de la Grande Bretagne, mais ils sont tellement choqués de découvrir que cette fois ci, cela ne marche pas, qu’ils mettent cela sur le dos de l’Union Européenne.

    C’est incroyable mais vrai, le gouvernement et la presse Anglaise vivent sur une autre planète, ils font croire que c’est l’Europe qui met la Grande Bretagne à la porte et l’exhorte à les respecter et à proposer des solutions pour que tout se passe bien du coté anglais!

    Mais, chers cousins Anglais , c’est vous qui avez voulu partir et c’est bien à vous de trouver les bonnes solutions, ne comptez pas sur les autres pays de l’Union Européenne pour vous faire de nouveaux cadeaux, même si on vous aime bien, depuis 30 ans vous en avez reçu bien plus que l’ensemble des autres pays, il est temps que vous le compreniez

    • Personne n’a jamais fait de cadeau à personne. Ca n’est pas comme cela que marchent les négociations internationales. Ou bien il y a un deal avec concessions et avantages de part et d’autre, ou il n’y a pas d’accord. Quand on commence à en appeler aux sentiments de gratitude ou d’ingratitude, c’est qu’on cherche à mettre de son côté l’opinion publique parce qu’on n’a pas de propositions concrètes et qu’on ne veut que sa réélection, et pas spécialement la prospérité de ceux qui sont véritablement concernés par l’accord.

    • @ premtalika
      Vous pourriez nous épargner cette diatribe habituelle des frenchies contre la perfide Albion? On n’est pas des hargneux qui veulent à tout prix démolir les autres. Si on veut faire une Union il faudrait au contraire manifester un peu plus de sympathie pour les autres, y compris pour un membre qui veut sortir, car il est impossible d’en faire une sans bienveillance envers les autres.

      • @ Virgile
        Exact. Mais je crois qu’on n’en est qu’au début de la négociation, ce moment où on dit c’est ça ou rien! Ce n’est que du théâtre! Après, on se met à table, on discute, on calcule et on ébauche des solutions. Et en passant 6 heures à discuter, avec quelqu’un, une relation s’est créée: à ce moment-là, le premier qui essaye de niquer l’autre a perdu!

  • Bruxelles est en train de détruire l’Union Européenne, car en se comportant de manière aussi odieuse et antidémocratique elle conforte le sentiment anti-européen des peuples. S’il y avait référendum je parie que tous les pays voteraient contre de nos jours.

    • Pari tenu.
      27 référendums contre, après tout ce qu’on a pu lire et entendre sur le post Brexit? Vous êtes surs ?

      • Sûr et certain. Que cette Europe qui n’en ai pas une disparaisse pour que vive l’Europe! Parole d’Européen.

        • elle n' »ai » pas bien sûr, mais plus personne ne sait ce qu’elle est, ni pour qui, ni pour quoi

          • @ Virgin
            Donc vous voulez remplacer l’Union Européenne que vous ne comprenez pas vraiment, par une nouvelle Europe: pourquoi, comment, pour faire quoi et avec qui?
            Moi l’U.E., telle qu’elle existe, a un rôle dans le monde auquel aucun de ses pays membres, seul, n’aurait accès! Et j’en suis déjà heureux, sachant bien que rien n’est fini mais trop freiné par ce conseil européen des chefs d’état et de gouvernement trop timides qui cherchent tous leur avantage immédiat, pas l’avenir un peu risqué, peut-être, de leur pays!
            L’Union Européenne est évidemment loin d’être achevée!
            Mais je reconnais que sur le sujet, les Français sont souvent lachés

        • Quand les fenêtres de la maison ne ferment pas bien, il faut raser la maison, et en reconstruire une autre si on a le budget pour 🙂

      • Il y a des majorités qui ont effacé le référendum des options constitutionnelles, pour ne pas « faire le jeu » des populismes, à ce qu’il paraît. Vous y croyez, vous?

  • * Michel Barnier disait qu’un accord avec la GB est préférable à point d’accord du tout . Le Figaro redit la même chose. Tandis qu’à Salzbourg les chefs d’État européens ont voulu se montrer intransigeants à l’égard des propositions britanniques pour aménager le Brexit, David Cayla affirme que c’est la France et l’Union Européenne qui risquent de pâtir en premier lieu d’un échec des négociations. Plus que 184 jours avant la date limite et Mme May exclut de jouer les prolongations des palabres… http://www.lefigaro.fr/vox/economie/2018/09/24/31007-20180924ARTFIG00118–la-france-risque-d-etre-la-grande-perdante-du-brexit.php

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

L’élection de Prabowo Subianto en Indonésie survient à un moment crucial pour l’Union européenne (UE). Alors que les tensions géopolitiques s’intensifient et que le protectionnisme gagne du terrain dans les grandes économies comme la Chine et les États-Unis, l’UE est en quête de nouvelles alliances. Dans ce contexte, renforcer les liens avec le Sud global, et en particulier avec les pays d’Asie du Sud-Est, devient une nécessité stratégique. Certains pays européens l'ont bien compris, adaptant leurs politiques économiques pour promouvoir une s... Poursuivre la lecture

L’Union européenne, c’est vraiment une réussite : non seulement elle nous permet de faire l’expérience sur le sol européen d’une guerre essentiellement paisible, mais en plus, elle nous garantit une économie en croissance maîtrisée, bien à l’abri des tonitruantes innovations qui menacent régulièrement les citoyens européens de leurs bienfaits un peu trop positifs.

Ouf ! Sans les subtils efforts du commissaire Breton et de toute la Commission européenne derrière lui, les citoyens européens auraient été confrontés à l’arrivée de l’iPhone... Poursuivre la lecture

Le prochain sommet des BRICS doit se tenir en octobre en Russie. À l’approche de ce sommet, de nouveaux États ont demandé à intégrer le groupe. Les échanges économiques et le système indépendant de paiements sont également en cours de renforcement.

Article original paru dans la revue Conflits.

 

De nouveaux candidats pour intégrer le groupe

Le prochain sommet des BRICS devrait se tenir dans la région russe de Kazan en octobre. Le 16e sommet verra la participation de quatre pays nouvellement intronisés : les Émirats a... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles