Par Simone Wapler.
« Aplatissement » ou « inversion » de la courbe des taux » : ces expressions autrefois réservées à quelques spécialistes noircissant les pages finances et marchés des journaux surgissent de plus en plus souvent et sont agitées comme un présage de très mauvais augure. Qu’en est-il vraiment ?
Comme vous le savez, le système monétaire et financier s’adosse à du crédit (de la dette) sans vraiment de contrepartie. Sa référence est la dette américaine à court et long terme. Les intérêts sur ces dettes d’échéances variables forment la courbe des taux. Par exemple, le deux ans rapporte 1% et le 10 ans 3%. La pente est montante.
Dans un marché libre, cette courbe se formerait par la loi de l’offre et de la demande et reflèterait le prix du temps. Il est d’usage que plus la durée de la dette est longue, plus le taux augmente car le risque augmente avec le temps. Par exemple, l’émetteur peut se retrouver incapable de payer, l’inflation peut surgir érodant les intérêts.
Évidemment, un État étant immortel et disposant du pouvoir de création monétaire, le risque de défaut est considéré comme nul avec l’obligataire souverain. Reste essentiellement le risque de l’inflation.
Nous ne sommes plus du tout dans un marché libre mais dans un marché contrôlé par les banques centrales. La Réserve fédérale procède au relèvement des taux courts. En ce moment, la courbe s’aplatit puisque le début remonte sans que la fin bouge.
Un aplatissement ou une inversion est considéré par beaucoup comme un indicateur de récession. Pas d’inflation en vue, donc pas de croissance puisque dans la logique des monétaristes, l’inflation est un indicateur de croissance.
Ainsi, aujourd’hui si le bon du Trésor US à 10 ans restait à 2,86% et si Powell relevait à nouveau le taux court, le deux ans verrait son rendement passer à 2,87% et le seuil fatidique du retournement serait atteint.
Du côté du temps long
Mais la Fed n’intervient plus sur l’autre bout de la courbe puisqu’elle n’achète plus de 10 ans américain. De ce côté, beaucoup de choses peuvent donc se passer et le marché retrouve une certaine liberté.
On a appris que la Russie ne stockait plus de bons du Trésor US et avait disparu de la liste des acheteurs étrangers. Le gouvernement Trump multiplie les dépenses. Le commerce mondial commence à ralentir, ce qui se traduit par moins de demande pour stocker du dollar. Moins d’acheteurs et toujours plus d’offre… Le rendement du 10 ans américain a atteint un point bas en juillet 2016 à 1,37% et depuis il monte, même s’il est récemment revenu en dessous de 3%.
Le surendettement actuel est tel que des taux longs « normaux », de l’ordre de 4% à 5%, précipiteraient de nombreuses faillite. Nous verrions alors la Fed revenir à une politique laxiste dans une nouvelle tentative désespérée de contrer ce qu’elle appellerait récession.
Se focaliser sur la courbe des taux dans le contexte actuel de manipulation monétaire est hasardeux. C’est l’évolution des taux longs qui est importante pour notre patrimoine et pour la survie du système monétaire et financier actuel arrivé en bout de course du surendettement.
Lorsqu’il faudra régler tout ça, comme dit dans le rapport « In Gold We Trust », c’est l’or qui restera la monnaie ultime officielle.
Actuellement, exprimé en dollar, l’or a baissé mais de nombreux gérants l’estiment désormais sous-évalué.
Si vous voulez monter dans le grand train de l’or qui s’apprête à redémarrer, c’est maintenant, pendant l’arrêt en gare, qu’il faut y penser.
Pour plus d’informations, c’est ici
New York (awp/afp) Le dollar continuait à profiter mercredi de son statut de valeur refuge dans un marché toujours ébranlé par les fortes turbulences des grandes places financières mondiales .
La monnaie unique européenne perd du terrain .”Le dollar s’est renforcé face à l’euro, à la livre sterling et au dollar canadien mais a perdu du terrain face au yen, qui est un autre actif populaire quand la confiance des marchés s’érode”, a observé J. Manimbo de Western Unions.
La Réserve fédérale américaine (Fed) pourrait décider d’accélérer le rythme de la remontée de ses taux. Or toute hausse des taux d’intérêt a tendance à rendre le billet vert plus rémunérateur, et donc plus attractif pour les investisseurs. leur taux d’intérêt devraient être relevé en septembre , impactant les taux de la BCE
Le dollar est aussi encouragé par l’accord sur le budget scellé mercredi entre la majorité républicaine et l’opposition démocrate du Sénat américain, qui vise à écarter le risque d’une paralysie fédérale.
tout ceci pourrait mettre notre gouvernement ainsi que l’Italie,et l’Espagne dans une situation assez délicate . on l’a déjà vu pour la Grèce .
j’ai l’impression que dans cet article on amalgame le taux de change et le taux d’intérêt, l’impact n’est pas du tout le même sur une économie surtout si elle est moribonde
Oui, les pendules pourraient bien être remises à l’heure prochainement. Si tel est le cas, cette épreuve pourrait se révéler bien difficile, mais il est nécessaire de mettre fin à tous ces imposteurs qui jouent avec l’argent des autres et endettent davantage les pays au travers de leurs décisions.
C’est toujours un grand plaisir que de lire vos articles de qualité
Un grand merci à vous