Par Rick Falkvinge.
L’argent « anonyme » de nos parents de l’ère analogique est en train de disparaître rapidement et dans la foulée s’imposent les cartes de crédit traçables et soumises à autorisation, pour nos enfants. Bien qu’elles soient pratiques, c’est un loup dans la bergerie.
Dans un article précédent, nous avons évoqué comment nos parents pouvaient acheter de façon anonyme un journal dans la rue en échange de quelques pièces et lire les actualités de leur choix sans que personne ne soit au courant. Cette observation s’applique bien au-delà des journaux, bien entendu.
Ce pouvoir qu’avaient nos parents, celui d’effectuer des transactions décentralisées, sécurisées et de façon anonyme, a été perdu dans un contexte qui pousse aux paiements par carte pour des raisons de facilité. La facilité de ne pas payer tout de suite avec les cartes de crédits à la consommation, la facilité de toujours payer une somme exacte avec les cartes de crédit, la facilité de ne pas avoir à transporter et trouver les sommes exactes en liquide à chaque achat. Certains pourraient même ajouter que tenir ses comptes est plus facile quand chaque transaction est listée dans un relevé bancaire.
Mais avec la tenue de comptes vient la traçabilité. Avec la traçabilité vient la prévisibilité et la possibilité peu désirable de devoir rendre des comptes.
On dit qu’un employé de VISA peut prévoir un divorce un an avant les parties concernées, en observant les changements dans les habitudes d’achat. Tristement célèbre, un magasin Target a ciblé une lycéenne avec des publicités pour des articles de maternité, ce qui a tout d’abord rendu son père furieux. Mais il s’est avéré que la jeune femme était effectivement enceinte. Target le savait, mais pas son propre père1.
Cela est dû au fait que lorsque nous n’utilisons plus d’argent liquide anonyme, chaque achat est tracé et enregistré dans l’intention expresse d’être utilisé contre nous, que ce soit pour nous influencer à faire le choix de nous vider de nos ressources (« acheter plus ») ou pour nous punir d’avoir acheté un article que nous n’aurions pas dû acheter, avec une grande diversité de moyens possibles.
La Chine pousse le concept encore plus loin comme on l’a déjà noté et, dans ce qui a dû inspirer un épisode de Black Mirror, évalue le Score d’Obéissance de ses citoyens selon qu’ils font des achats superflus ou utiles – utiles du point de vue du régime, bien sûr.
Ce n’est pas seulement le fait que les transactions de nos enfants de l’ère numérique sont enregistrées pour être utilisées contre eux ultérieurement, par des mécanismes que nos parents de l’ère analogique n’auraient jamais pu imaginer.
C’est aussi que les transactions de nos enfants sont soumises à autorisation. Quand nos enfants du numérique achètent une bouteille d’eau avec une carte de crédit, une transaction est autorisée quelque part en arrière-plan. Mais cela veut aussi dire que quelqu’un peut décider de ne pas autoriser la transaction. Quelqu’un a le droit de décider arbitrairement ce que les gens peuvent ou ne peuvent pas acheter, si cette tendance se confirme pour nos enfants. C’est une pensée qui fait froid dans le dos.
Nos parents utilisaient des transactions décentralisées, résistantes à la censure et anonymes grâce à l’argent liquide ordinaire. Aucune raison ne justifie que nos enfants aient à se contenter de moins. Il s’agit de liberté et d’autodétermination.
La vie privée demeure de votre responsabilité.
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-  Cette histoire est par exemple à retrouver dans cet article plein de traqueurs https://www.lexpress.fr/tendances/produit-high-tech/le-big-data-aux-frontieres-entre-collecte-de-donnees-et-intrusion-dans-la-vie-privee_1511296.html. ↩
raison pour laquelle je retire des espèces et je paie mes achats en espèces….ça m’apporte une petite satisfaction de faire la nique à cette intolérable surveillance ;
L’article précédent sur l’Assemblée nationale qui n’est que l’image de la politique Française auxquels on peut rajouter bon nombre d’organismes syndicaux et associatifs pour comprendre la raison de toutes les restrictions permanentes et les ponctions sur nos libertés. Il faut bien régaler toute cette mafia Démocratique et Républicaine.
L’auteur connait-il le concept de cryptomonnaies anonymes ? Connait-il Monero ou encore Verge ?
Où peut-on acheter un kilo de tomates ou de la layette en crypto-monnaies dans un rayon raisonnable autour de Quimper ?
Autour de Quimper, je vous suggère le SEL. Cerise sur le gâteau, vous faites la nique au fisc…
Pas la peine de créer ou d’utiliser des monnaies parallèles (comme les jetons de téléphone en Italie avant l’euro) pour contourner des lois scélérates , il faut se battre pour rétablir la circulation ‘à l’air libre’ de la monnaie officielle.
Quand je vois à la télé allemande des émissions comme “Bares für Rares” (du cash pour du rare) où des antiquaires payent en liquide jusqu’à plusieurs milliers d’euros des articles apportés par des particulier (un peu comme ‘un trésor dans votre maison’), et je ne parle pas des paquets de dollars échangés dans transactions ‘américaines’ de la TNT, je sens le poids des chaines dont notre état bienveillant nous charge pour notre bien…
Comme Véra, j’ai toujours deux à trois cents euros sur moi en permanence. de quoi faire face à presque tout imprévu.
En cash, bien sûr.
Et qu’on ne me dise pas que c’est une attitude de riche: c’est juste un fond de roulement qu’il m’a fallu constituer une seule fois, en me serrant un peu la ceinture.
“Quand nos enfants du numérique achètent une bouteille d’eau avec une carte de crédit, une transaction est autorisée quelque part en arrière-plan. Mais cela veut aussi dire que quelqu’un peut décider de ne pas autoriser la transaction”
Ben oui ! Parce que c’est une carte de crédit, pas une carte de paiement…
Si la limite est dépassée, c’est normal, cela fait partie du contrat avec l’émetteur de la carte.
Si c’est pour interdire l’achat de porno par exemple, cela ne fait pas partie du contrat.
Le problème commercial pourra être résolu en multopliant les cartes donc les traces et en nettoyant de son mieux. Le problème fiscal restera celui des contribuables quinaturedistributive de l’impot.