Et si on faisait enfin de bons programmes scolaires ?

Mais pourquoi diable vouloir enseigner la même chose à tout le monde ? La question n’est pas rhétorique. Elle est lourde de conséquences.

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Et si on faisait enfin de bons programmes scolaires ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 14 mai 2018
- A +

Par Stanislas Kowalski.

On a tout demandé aux programmes scolaires : le patriotisme, la paix sociale, la croissance économique ou l’égalité des sexes. Et on n’en est jamais satisfait. Pire encore, ils ne sont pas respectés. Les enseignants eux-mêmes ne les connaissent pas. Généralement, ils s’en sortent en suivant un manuel et en utilisant les annales des examens.

Mais pourquoi diable vouloir enseigner la même chose à tout le monde ? La question n’est pas rhétorique. Elle est lourde de conséquences.

Croit-on la société française si fragile ? S’imagine-t-on qu’elle va se dissoudre si tous les enfants ne passent pas au moins 15 ans de leur vie à user leurs fonds de culottes sur les mêmes bancs ?

Comment enseigner le dégoût de l’Ecole

Contrairement à une croyance spontanée, l’union d’un grand nombre de citoyens n’est pas forcément renforcée par des mensonges communs. Nous assistons à une fuite en avant collectiviste. On prend les enfants dès l’âge de 3 ans, on leur colle un « socle commun », on leur enseigne à tout bout de champ les « valeurs de la République », on prolonge les études jusqu’à plus soif, et je pèse mes mots. Puis on veut instaurer un service civil obligatoire pour faire en quelques mois l’unité que l’école n’a pas réussi à faire pendant toutes ces années !

Erreur psychologique du « vivre ensemble » obligatoire. S’il est bon de partager des vacances en famille pour entretenir l’amour, être tout le temps sur le dos des siens ne sert qu’à se rendre odieux. Refuser des moments de solitude à votre conjoint vous rend insupportable. Refuser à ses enfants d’exprimer leurs goûts et de choisir leur avenir, c’est devenir tyrannique et attirer sur vous une haine légitime. Vous ne forcerez jamais personne à vous aimer. Il n’en va pas autrement pour la République.

La République est aimable quand elle protège et vous permet d’exprimer vos aspirations et vos doutes, y compris et surtout vos doutes à son égard. Elle est encore aimable quand elle assume son histoire, avec ses pages glorieuses et ses parts d’ombre. Il n’y a pas de mal à entretenir les statues de nos grands hommes. Mais si la République prétend nous forcer à l’aimer, alors elle se pervertit.

Les petits enfants doivent apprendre à manger de tout, mais les adolescents doivent avoir leur mot sur le menu. Éduquer après tout ne signifie pas tourmenter. Le sens de l’effort est important, mais il ne s’agit pas de s’épuiser à la tâche sans espoir de succès.

Le collège unique va bien au-delà de ce qui est exigible. Il faut savoir arrêter l’expérience. Jour après jour, pendant 4 ans, le jeune Kévin doit tenter de se taire, pour écouter des leçons qu’il ne comprend pas, lui qui ne sait pas lire ! Il est affublé de tous les noms : cancre, perturbateur, hyperactif ou dyslexique. Oh ! il y a une part de vrai dans ces reproches, mais tout cela dépend tellement des circonstances dans lesquelles on a plongé l’adolescent… Et tout cela pour obtenir invariablement un 3/20 dans ses bulletins.

Les meilleures raisons pour des programmes communs sont triviales

Mais le spectacle doit continuer parce que la loi l’ordonne, parce que des politiciens ont décidé que Kévin devait réussir, coûte que coûte, au même rythme que les autres (on ne redouble plus). Et réussir quoi, au fait ? À atteindre les objectifs que des fonctionnaires lointains ont arbitrairement définis ! On tourne en rond. Le piège se referme sur une jeunesse malheureuse.

Les meilleures raisons pour des programmes communs sont triviales, un peu comme les nécessités de la logistique exigent que l’on ait des horaires dans une famille. On souhaite que les diplômes restent lisibles pour les employeurs. Admettons. Dans ce cas, il faudra renforcer un petit peu les exigences et surtout mieux les définir. Le baccalauréat est devenu assez fourre-tout et nous avons bien du mal à dire ce que sait au juste un bachelier qui commet des solécismes à chaque paragraphe. Il n’est pas raisonnable de le donner à tout le monde, mais on aimerait savoir à quoi il sert.

Il faut surtout reconnaître que certaines matières comportent des prérequis exigeants. Rien ne peut se faire sans la lecture. Je dois maîtriser un minimum d’arithmétique pour me lancer dans l’algèbre. On ne peut pas travailler sérieusement les rapports logiques et la dissertation sans un minimum de grammaire et de démonstrations mathématiques. Vous ne pratiquerez pas d’instrument de musique sans une solide formation en solfège.

Pour travailler correctement, un professeur a besoin de savoir ce que ses élèves ont vu précédemment, surtout pour les aspects techniques. Au fond, les programmes scolaires ont une seule justification sérieuse : permettre le passage d’une classe à une autre, d’un établissement à un autre, ou de l’école à l’entreprise. C’est la seule raison concrète pour laquelle on a besoin d’un cursus harmonisé. C’est un peu le même principe que les standards dans l’industrie. Tant qu’ils facilitent le passage d’une marque à une autre, ils favorisent une juste concurrence. Ils deviennent néfastes quand ils servent d’entraves à l’innovation et à la concurrence, par le jeu des brevets et des exclusivités.

De bons programmes sont simples

En bref, de bons programmes :

  • tiennent en une page ou deux, par matière et par an, pour rester des documents de travail,
  • sont techniques et respectent la logique interne des disciplines,
  • sont apolitiques,
  • distinguent ce qui est obligatoire de ce qui est optionnel, de façon à ce que le minimum ne devienne pas un objectif inaccessible,
  • précisent la marche à suivre en cas d’échec (redoublement, orientation, arrêt des études), bref correspondent à des objectifs qu’on peut accepter ou rejeter,
  • définissent seulement les objectifs, mais pas les méthodes.

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  • d’apres une étude internationale sur les connaissances des éléves, (en math Fr 25 eme , ecrit Fr 26 eme , sciences Fr 27 eme sur les 65 pays classés )
    en France l’écart se creuse entre les élèves très performants et peu performants (cet écart est de 256 points, contre 209, en moyenne, dans les pays de l’OCDE). Une France sauvée donc, par ses bons élèves.
    Ainsi, parmi les 65 pays participants a cette etude, le milieu social influence la performance des élèves en France, plus que dans la majorité des autres. Dans l’hexagone, les élèves issus de l’immigration sont au moins deux fois plus susceptibles de rejoindre le groupe des élèves en difficulté (en mathématiques, ils sont 43 % dans les niveaux les plus faibles, contre 16 % en Australie et au Canada) que les autres.
    Confirmant des tendances précédemment relevées, la France s’illustre enfin par l’important niveau d’anxiété de ses élèves, sa forte proportion de reboublants (28 % des élèves de 15 ans ont redoublé au moins une fois contre 10 % en moyenne dans l’OCDE), et une discipline qui est parmi les moins respectée.
    Le classement général a connu, lui par ailleurs, une petite révolution. les 3 premiéres marches du podium, sont désormais trustées jusqu’à la 7e par l’Asie, Chine en tête: Shanghaï, Singapour, Hong Kong arrivent en tête suivie de Taipei (Chine), Corée, Macao (Chine), Japon. Le premier pays occidental du classement étant le Liechenstein, suivi de la Suisse et des Pays-Bas. Quant au fameux modèle finlandais, tant vanté pour son évaluation par compétences et son recours très limité aux notes- il tombe, de fait, à la 12e position. Parmi les chutes record: l’Australie qui passe de la 9e à la 19e place et les États-Unis qui tombent du 17e au 36e rang! L’Allemagne qui, après le «choc Pisa» de 2000, a engagé des réforme d’envergure, progresse de la 20e à la 16e place.
    Avec dix places de perdues pour la France nous sommes a la traîne!.

    • Il serait intéressant de mettre ce classement en relation avec la part de cours privés très développés (pression familiale et sociale) en Asie par exemple.

      • @indivisible
        dans ce classement il est dit :
         » le milieu social influence la performance des élèves en France »

        c’est a dire que ce sont dans les cours privés qu’on retrouve les meilleurs résultats .
        car si l’on regarde dans cette étude approfondie les résultats dans le public uniquement; les chiffres sont assez désastreux.
        et la nous sommes dans les derniers ( 45 eme en moyennes)
        comment est il possible qu’un bachelier ait des connaissances insuffisante dans plusieurs domaines, peut être a cause des réformes qui se sont succéder depuis 40 ans pour amener le diplôme pour tous ,et le nivellement des connaissances , entraînant une selection impitoyable (sur dossier) dans les grandes écoles.
        bonne journée

    • L’interprétation de PISA est à faire avec beaucoup de prudence. Il convient notamment de rappeler que PISA teste, dans le meilleur des cas, des politiques vieilles de 10 ans, puisqu’il faut tout ce temps pour que les élèves achèvent le cursus.
      Il faut regarder tous les paramètres étudiés, et pas seulement ceux qui nous arrangent, ou ceux qui sont à la mode. Par exemple, la France a de très mauvais résultats sur la discipline et la mise au travail. Mais je n’ai pas vraiment besoin de PISA pour savoir qu’on apprend mal quand on perd 10 minutes au début de chaque cours.
      Se rappeler aussi que PISA additionne des carottes et de tomates et que dans le meilleur des cas, les statistiques ne font qu’établir des corrélations (le cas du redoublement est emblématique à cet égard).

    • il serait aussi de mettre les classements de ce genre en perspective… en gros un bon classement pisa est corrélé ( avec un délai?) à quoi..

      Parce que sorti de la lecture l’écriture et le calcul..de quelque notions de cultures générales..
      c’est quoi une bonne éducation pour un gamin donné dans une société donnée? et qu’en attend t-on? (son futur bonheur ou la meilleure vie possible?)

      mais on pourrait voir les choses autrement..
      quelle serait les conditions qui permettent à l’éducation de « s’optimiser »..

      parce que bon regarder le classement pisa ne fait pas sens si on ne met rien en regard de pisa..

      d’ailleurs comment a été défini pisa? a t il évolué ? si oui pourquoi?

      m’enfin..faut quand m^me regarder les choses dans le bon sens..dans un pays où les gens sont malheureux alors l’éducation doit être défaillante, et le reste aussi d’ailleurs.. c’est autre chose de cogiter et de se dire capable de donner une éducation à des gosses qui leur permettra d’etre heureux..gagner son pain, faire des gosses les élever quoi…

      je veux bien courir après les chinois..mais ils vont où?

      alors certes…la modestie a du bon…un bon programme est modeste et sans doute technique et d’une certaine façon irresponsable quant aux buts de l’éducation..

      et puis au fait, une particularité que je prête à tort ou a raison aux pays comme la chine est une certaine homogénéité de culture et des classes où les gamins représentent une « distribution normale », ici et dans les pays multiculturels, certains profs doivent faire avec des gosses très différents et c’est pas facile de se dire que la méthode pour enseigner doit être la m^me et pour dire vrai l’éducation a été vue comme le moyen de donner une apparence de normalisation où les enfants d’immigrés et d’ouvriers sont toujours en queue de distribution tandis que leur parents doivent l’accepter….

      ça n’a jamais été facile…et quand un prof se retrouve dans la situation paradoxale où il doit lutter contre des parents pour éduquer un enfant qu’il juge capable de recevoir une éducation élevée qui lui permettra de « réussir », alors que les parents sont normalement responsable du bonheur de leur enfant…

      J’ai un souvenir de profs essayant selon eux de tirer les gamin vers le haut ( leur haut) en disant des trucs comme si vous ne bossez pas vous finirez comme vos parents..

      rappelons que l’éducation c’est parfois foutre un coup de pied au cul d’un gosse pour son bien…

      ça part dans tous les sens désolé…

      curieux de voir une corrélation « positive de pisa avec quelque indicateur du bonheur que ce soit.. et d’ailleurs pourquoi trouvez vous que l’éducation reçue par nos enfants est mauvaise? Je ne peux m’empêcher de penser que c’est le bonheur futur des gosses qui mesure cela.. et donc il y a toujours un petit coté spéculatif là dedans et si j’ose dire constructiviste..

      • bon programme pour un prof quoi…au moyen les moyens de s’adapter aux différents élèves et grosso modo de savoir si on de démerde bien..
        Un bon programme pour un parent c’est autre choses..enfin bref…

      • Bien qu’un peu chaotique, votre intervention soulève des questions intéressantes.
        A propos des rapports entre les parents et l’école, il s’agit d’un problème délicat. Il est très malsain de les opposer, comme dans l’exemple que vous citez. Bon moyen de rendre les enfants malheureux. Il y a moyen de donner des coups de pieds au cul sans passer par le mépris. Plus profondément se pose la question des objectifs et celle de savoir qui doit les fixer. Même si les jeunes enfants ne sont pas en mesure de connaître leurs propres besoins, il convient de leur donner progressivement la parole, à mesure qu’ils grandissent.
        Cela nous amène plus généralement à la définition de l’échec scolaire. Il est évident qu’un échec ne se définit que par rapport à un objectif qui est ou n’est pas atteint. Si vous fixez un objectif arbitraire et suffisamment élevé, vous pourrez toujours vous lamenter sur votre échec. Si vous visez très bas, eh bien, la réciproque n’est pas forcément vraie, parce que les gens ajustent leurs efforts aux objectifs. J’ai écrit un article (en anglais) sur mon blog à ce sujet, si cela vous intéresse.
        Je tiens aussi à préciser qu’il n’y a pas de limite fondamentale entre éduquer et instruire. Un professeur éduque en habituant l’enfant à l’effort ou en administrant la petite communauté qu’est la classe. Je ne crois pas qu’on puisse établir une distinction franche entre le domaine parental et le domaine professoral. Pour que les uns et les autres puissent travailler harmonieusement, je pense qu’il faudrait avant tout leur donner la possibilité de se choisir. Bref, abolir la carte scolaire.

        En ce qui concerne PISA, l’étude consiste à faire passer des tests normalisés à des échantillons représentatifs des jeunes de 15 ans. Les tests sont accompagnés de toute une batterie de sondages sur les styles d’enseignement, l’ambiance de classe etc. Il y a énormément de choses.
        Malheureusement, le dispositif est très lourd et les tests se font de loin en loin.
        Par ailleurs, il y a un grands nombre de biais à prendre en compte. En voici quelques-uns:
        – Certains pays ont des habitudes de trucage de statistiques. Je ne nommerai personne.
        – Les délais entre la mise en place d’une politique et ses effets (au moins dix ans). A cela s’ajoute le fait que les questionnaires portent sur un instant T, et que les dernières impressions vont dominer dans les réponses. Je doute qu’un élève de lycée tienne compte de son CP pour répondre.
        – La difficulté de décrire correctement des pratiques complexes. C’est particulièrement difficile quand on aborde les pédagogies « centrées autour de l’enfant », qui sont un joyeux fourre-tout. Or c’est sur ces points particulièrement difficiles à définir que se focalisent la plupart des commentateurs. Peu de gens s’embêtent à commenter les résultats sur la discipline par exemple.
        – Les problèmes de traduction à tous les étages. Ca va de questions très simples dans les sondages aux tests de littéracie eux-mêmes. Une bête erreur de traduction a fait des petits Français les élèves les plus malheureux du monde (« vous sentez-vous chez vous à l’école? » pour quelque chose comme « vous sentez-vous à votre place à l’école? »). Alors pour le reste…

        Si vous voulez aller plus loin, le site La Vie Moderne fournit de bonnes analyses de l’étude PISA: http://laviemoderne.net/grandes-autopsies?start=11

        • si je dois retenir un point de mon intervention ce sera, ce qu’est une bonne éducation on n’en sait rien… mais il apparaît que le résultat d’une bonne éducation est le bonheur de l’individu dans la société à venir.. or que sera la société?
          J’ai l’impression que vous prenez un point de vue de prof…

          Il ne faut avoir honte de connaitre sa place dans le monde; qui est modeste…
          un professeur n’est pas un précepteur…son employeur est ou bien une institution privée, ou bien dans l’ed nat, l’état..
          donc comme tout employé tu fais ce que te demande ton patron et si j’ose dire le gosse et son avenir sont accessoires…les modalités de l’interaction avec les élèves doivent être définies par ton patron…
          le programme n’est pas réellement ton problème
          tels qu’ils sont faits ..les programmes sont beaucoup trop complexes voire utopiques.. mais si l’inspecteur est content…faut pas se prendre le chou du point de vue de l’employé..

          du point de vue du gouvernement , si il est aux mains d’un politicien un bon programme est un programme vendeur politiquement conduisant à l’élection..si il est aux mains d’un idéologue, il est au service de l’idéologie, si il est aux mains d’un homme d’état honnête c’est une énigme…

          du point de vue d’un parent, ça dépend de son expertise mais une chose est certaine le choix est limité

          alors pour débattre des programmes on doit d’abord admettre qu’il faille des « programmes »..en France, on raisonne d’une façon particulière ..étatiste..et le programme scolaire est avant tout une célébration de la puissance et l’omniscience de Etat par rapport aux individus.. ça marche à la façon collectiviste..en broyant quelques individus..en gênant un peu tout le monde..et parce que beaucoup de profs dépassent en général leur rôle et se soucient vraiment de l’eleve et pas de l’institution…

          • Je peux apprendre à vos enfants à lire. Je peux leur enseigner les bases de la logique et un certain nombre de techniques de résolution de problèmes. Je peux leur enseigner certains principes de vie en société et les délicieuses conventions de la politesse. Je peux les entraîner dans l’effort et la persévérance, pour qu’ils ne soient pas bouleversés par les exigences d’un patron.
            Je peux leur enseigner l’esprit critique, afin qu’ils sachent repérer les escroqueries les plus grossières.
            Je peux leur enseigner les principes d’une morale qui ne soit pas kantienne.
            Mais assurer leur bonheur, désolé, cela ne dépend pas de moi.
            Je serai déjà assez satisfait si j’ai créé les conditions pour qu’ils ne soient pas trop malheureux et qu’ils aient quelques armes face aux tragédies de la vie. Le reste sera de leur responsabilité.

            • oui…je ne dis pas le contraire vous SAVEZ FAIRE.. l’institution qui emploie le gouvernement qui lui donne ses directives prétend le contraire.
              Là encore allons dans l’anecdote..quand un élève vous dit ça va servir à quoi ce qu’on apprend à l’école..en général les professeurs digressent..la vrai réponse est, à mon opinion, je suis payé pour ça banane, demande au gouvernement., même si bien sûr, vous pouvez aussi arguer que selon votre jugement, c’est dans la grande généralité un choix judicieux que de choisir de réussir à l’école en dépit de l’imperfection du système. c’est un constat empirique de l’instant..à valeur probabiliste.. vous pouvez aussi conclure, il n’est pas impossible que ce qui’ t »es enseigné ne serve à rien et que tu réussisses dans la vie sans réussir à l’école….tandis que la réussite scolaire ne garantit rien au niveau individuel.. Pour l’instant, donc …
              Mais je le répète et c’est je crois à l’origine de ma confusion au départ..les points de vues des différents acteurs du système éducatif ne sont pas réellement les mêmes.dès lors, leurs idées d’un bon programme n’ont pas de raisons de converger.

              Et à l’instar de cheminots beaucoup de profs sortent de leur rôle.

              POUR PENSER BON PROGRAMME VOUS DEVEZ PENSER COLLECTIF UTILISER DES JUGEMENT COLLECTIFS;

              SINON BON POUR QUI,

              • Les divergences font partie de la vie. Les intérêts sont fondamentalement divergents. Mais il est matériellement nécessaire de trouver un terrain d’entente, ce qui suppose discussion et compromis. C’est l’essence même du commerce.
                On se rend compte à l’usage que tout le monde gagne à trouver ce compromis. Le commerce est un jeu à somme positive, à condition qu’aucun des acteurs n’ait la possibilité de forcer les autres. En matière de programme, les professeurs peuvent arriver en disant: « Voici ce que je peux vous enseigner. Voici mes conditions si vous voulez recevoir cet enseignement. Si vous voulez vraiment que je vous enseigne le saxophone, vous devez venir avec des connaissances en solfège. » Vous êtes libres de ne pas apprendre le saxophone.
                La même chose est valable pour les autres disciplines. Personne n’était obligé d’entrer à l’Académie, mais Platon avait fait inscrire: « Nul n’entre ici s’il n’est géomètre. »
                Quand on sait ce que l’on peut et ce que l’on veut, il faut accepter de s’asseoir à la table des négociations. Les socialistes veulent régler la négociation une fois pour toutes, pour tout le monde. Les libéraux préconisent de négocier à chaque inscription d’un élève à l’école. Grosse différence.

                Par ailleurs, je crois que c’est une très lourde erreur d’exiger de l’école une réponse trop directe aux problèmes de l’emploi ou de la carrière. Placez au sommet l’amour de la vérité. Le reste suivra. En tout cas, les probabilités seront meilleures.
                Aux enfants qui s’inquiètent de l’utilité, j’ai envie de répondre: « Ca sert à être plus intelligent. Et c’est déjà beaucoup. Alors non, je ne peux pas te dire que mes équations ou mes analyses littéraires trouveront une place dans ta carrière. Je ne pense même pas que tu auras une carrière. Tu auras un travail, dans lequel j’espère que tu vivras bien. J’espère que tu l’exerceras honnêtement. J’espère que mes enseignements te rendront meilleur. Et cela vaut mieux que tous les comptes en banque. Mais cela dépend aussi de toi. »

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