Par Thibault Doidy de Kerguelen.
Le projet de loi Elan propose de généraliser la pratique de la vente de logements HLM. Le groupe REM du Conseil de Paris a déposé une proposition allant dans ce sens pour la capitale.
Une proposition argumentée de mise en vente de logements HLM
La vente de logements HLM, inscrite dans le projet de loi Elan, sera en débat cette semaine en Conseil de Paris, où les élus macronistes proposeront un « plan quinquennal » qui permettrait la vente chaque année de 1 % du parc social de la Ville.
Leur argument majeur est que la vente d’un logement permettrait « la construction de trois logements », tel que décrit dans l’exposé du vœu commun présenté au nom des deux groupes rassemblant les élus macronistes parisiens, ex-LR et ex-PS.
Lors d’une présentation à la presse de leur initiative, Jérôme Dubus, porte-parole du groupe PPCI (pro-Macron ex-LR) a fait remarquer que le m² à Paris s’élève à 9330 euros, faisant de Paris la troisième ville la plus chère du monde. C’est à partir de cet état de fait qu’il justifie l’effet de levier que pourrait constituer la vente de logements HLM.
« Toutes les communes s’y mettent, on ne voit pas pourquoi Paris resterait à l’écart. » a-t-il commenté, dénonçant par avance une « position idéologique » des exécutifs de gauche en général, et de Anne Hidalgo en particulier.
La proposition sera soumise au Conseil de Paris qui se tient de mercredi 2 mai 2018 au vendredi 4 mai 2018.
Le débat risque d’être houleux
Comme on pouvait s’y attendre, cette initiative est violemment dénoncée par l’exécutif d’Anne Hidalgo.
Le premier à monter au créneau est l’inévitable Ian Brossat, adjoint communiste au logement auprès du maire socialiste, pour qui ce vœu relève de l’« aberration totale » :
« Un logement social qu’on vend est un logement que l’on livre à la spéculation. » a-t-il déclaré à l’AFP dans une rhétorique dont l’origine marxiste ne laisse aucun doute.
Adepte de la collectivisation, Ian Brossat s’est ensuite laissé emporter, affirmant que ces ventes provoqueraient des « risques de dégradation », car les nouveaux propriétaires, de condition modeste, n’auraient pas les moyens nécessaires pour effectuer l’entretien de leurs immeubles…
La proposition n’est pas nouvelle, souligne l’élu communiste, pour lequel « c’est la politique des années 1960 consistant à construire des ghettos » en banlieue où seraient relégués les HLM qui réapparaît sous les aspects affriolants du macronisme et de la loi ELAN.
Il ajoute que ce vœu, qui a peu de chances de passer, a le mérite d’ouvrir un « vrai débat qui renvoie à deux conceptions de Paris », débat dans lequel il s’attribue le beau rôle de celui qui défend « une présence ouvrière » dans le Paris intramuros. Omettant de répondre à l’argument selon lequel trois fois plus de logements HLM pourraient être construits avec les montants dégagés par la vente des logements HLM intramuros, permettant de résorber en partie le déficit de logements de la région parisienne…
Un débat qui sera houleux et animé, et qui très probablement préfigurera ce que sera la campagne des municipales que chacun désormais prépare d’une manière ou d’une autre…
Il a raison, Paris a besoin de conserver un habitat ouvrier ! Ah… on me soufle dans l’oreillette que les ouvriers ont depuis belle lurette quitté la capitale… il faudrait peut-être que monsieur Brossat se mette à jour…?
Les parisiens ont besoins de prestations manuelles ou intellectuelle, employés de bureau, ingénieurs, technicien(nes) de surface, conception fabrication entretien de nombreux réseaux eau gaz électricité internet métro tram etc. Il faut bien loger et pas trop cher ces personnes, si vous les loger toutes en périphérie il y aura des problèmes de transports pire qu’actuellement.
Quel est l interet de vendre les HLM ?
Soit vous les vendez au prix “normal” et aucun habitant de ces HLM ne peux les acheter, a l exception de profiteurs de type Guarido ou Chevenement.
Soit vous les vendez “pas cher” et vous faites un cadeau a ces habitants, qui eux ne vont pas se gener pour les revendre au prix fort !
Pire, la vente au prix normal sera un mauvais service a rendre aux acheteurs, vu que le sprix sont au plus haut (et ont donc plus de chance de baisser que de monter) et qu etre proprietaire accroit les chance d etre au chomage (simplement en reduisant la mobilite. certes a paris, c est moins critique qu a triffouillis les oies mais quand meme …)
Le seul interet a la mesure est politique: un proprietaire votant plus conservateur qu un locataire, il est de l interet des LR (d ou vient l auteur de la proposition meme s il est passe cher LREM) d avoir plus de proprietaires, si possible lourdement endettes, et moins de locataires
Vos arguments se tiennent, mais les ventes de HLM pourraient très bien être réservées à des acheteurs qui s’engageraient à mettre ces appartements à bail au prix du marché pour une certaine durée. Une privatisation en douceur de la propriété des logements, qui n’ont pas à appartenir à des organismes publics…
bizarre de vendre appart HLM dans quel état est l’immeuble ,gros travaux à prévoir ??
trop de frais pour la gestion HLM?? pour la faire porter aux nouveaux propriétaires !!!