Les complices du communisme

Pourquoi le communisme est-il encore bien vu aujourd’hui, avec de valeureux complices de ses crimes dont les noms ornent les écoles, les bibliothèques et les plaques des rues ?

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Les complices du communisme

Publié le 23 février 2018
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Par Jean-Baptiste Noé.

Un système totalitaire ne peut pas exister sans des associés. Il y a certes les bourreaux, et donc les victimes, mais surtout des complices. Ce sont eux qu’étudie Thierry Wolton dans son troisième et dernier tome de sa monumentale étude sur le communisme. Si les complices arrivent à la fin, ils sont en réalité les plus importants. Ils ont soutenu Lénine puis Staline et Brejnev.

Ils ont vanté les mérites de Mao et d’Ho Chi Minh, ils ont défendu le communisme dans des poèmes, des articles de journaux, sur les planches et dans les salles obscures.

Partout, ils ont établi une terreur intellectuelle, et notamment dans la presse, les écoles, les universités, pour faire croire que le communisme était l’avenir des hommes et pour cacher les massacres et les tueries. C’est là un des grands mystères du XXe siècle.

Anatomie de la complicité

Comment des hommes censés être intelligents ont-ils pu soutenir une telle idée et de tels crimes ? Pourquoi le communisme est-il encore bien vu aujourd’hui, avec de valeureux complices de ses crimes dont les noms ornent les écoles, les bibliothèques et les plaques des rues ?

En 1 200 pages d’un livre grand format, Thierry Wolton ausculte ces complices. Ils ont soutenu le tropisme maoïste, ils ont fait preuve de cécité volontaire, ils ont camouflé et défendu les crimes de masse. Louis Aragon, Jean-Paul Sartre, Michel Foucault, pour ne citer que les principaux Français.

Ils ont eu des ministères, des chaires universitaires, des chaires médiatiques. On se souvient de Jean Daniel pourfendant Alexandre Soljenitsyne sur le plateau de Bernard Pivot. Ou encore Jean Ferrat, dans une chanson, reprochant à Jean d’Ormesson d’avoir évoqué les crimes du Viet Minh lors de la prise de Saïgon. Ils étaient aux ordres de Moscou et de leur idéologie. Ils ont fait croire au stalinisme pour excuser le communisme.

Le mensonge continue

Le mensonge continue, la négation des crimes aussi. L’Obs trouve cette trilogie un peu trop anti-communiste et reproche à l’auteur de ne pas traiter du dévoiement du communisme ni de l’universalité de la censure et de la répression.

C’est le refrain bien connu : le communisme est bon mais il a été dévoyé, et les crimes sont à minimiser car cela s’inscrit dans le même registre que les autres répressions.

Que près de trente ans après la chute de l’URSS un journaliste de L’Obs se croit encore obligé de défendre le communisme et de minimiser ses crimes de masse en dit long sur l’état de complicité qui s’est emparé des esprits.

Ce monumental livre, fruit de dizaines d’années de recherche, est donc passé presque inaperçu. Le silence et l’oubli sont les meilleurs alliés de la réécriture mémorielle, exactement comme pour les massacres de Katyn.

L’horreur du socialisme réel

L’auteur cite de nombreux textes et documents pour justifier ses analyses. Relire les poèmes d’Aragon à la gloire du Goulag et du Guépéou fait froid dans le dos.

Occultation, négation, minimisation, exonération, tels sont les quatre ressorts utilisés par les socialistes pour passer outre les crimes contre l’humanité du communisme. Le travail de l’historien est aujourd’hui un travail de la mémoire.

Il devient urgent et essentiel d’exhumer ces textes et ces documents pour rappeler l’horreur vécu par le socialisme réel, au-delà de la propagande et des belles images.

****

Prélude au temps des cerises, Louis Aragon

Il s’agit de préparer le procès monstre
d’un monde monstrueux
Aiguisez demain sur la pierre
Préparez les conseils d’ouvriers et soldats
Constituez le tribunal révolutionnaire
J’appelle la Terreur du fond de mes poumons
Je chante le Guépéou qui se forme
en France à l’heure qu’il est
Je chante le Guépéou nécessaire de France

Je chante les Guépéous de nulle part et de partout
Je demande un Guépéou pour préparer la fin d’un monde
Demandez un Guépéou pour préparer la fin d’un monde
pour défendre ceux qui sont trahis
pour défendre ceux qui sont toujours trahis
Demandez un Guépéou vous qu’on plie et vous qu’on tue
Demandez un Guépéou
Il vous faut un Guépéou

Vive le Guépéou véritable image de la grandeur matérialiste
Vive le Guépéou contre Dieu Chiappe et la Marseillaise
Vive le Guépéou contre le pape et les poux
Vive le Guépéou contre la résignation des banques
Vive le Guépéou contre les manoeuvres de l’Est
Vive le Guépéou contre la famille
Vive le Guépéou contre les lois scélérates
Vive le Guépéou contre le socialisme des assassins du type
Caballero Boncour Mac Donald Zoergibe
Vive le Guépéou contre tous les ennemis du prolétariat. »

Editions Denoël 
1931

Thierry Wolton, Une histoire mondiale du communisme, tome 3, Les complices, Grasset, 2017, 1453 pages.

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  • Bah! la France a inventer le communisme pas étonnant que ce soit pratiquement impossible de le désavouer…

  • J’ai déjà dit ici que je considérais Aragon comme une sinistre m….
    Il est indéfendable ; ses écrits pour glorifier les massacres commis par l’ideologie communiste me font vomir, comme les gens qui le soutiennent encore.
    Sans doute des admirateurs de Pol Pot et Kim Jong Il.

  • oui, il est incroyable dans ce pays de voir qu’aujourd’hui on puisse encore s’afficher communiste, se présenter à des élections et parader.
    il est incroyable que comme dit l’auteur on ait des bibliothèques, des rues ou des salles de spectacle Louis Aragon, etc.

  • Le communisme est un idéal, de ce fait, les gens qui s’en réclament peuvent se targuer d’avoir une ame sensible et de rêver plus grand pour l’homme ! (mais surtout à sa place !) Quoi de plus beau que de se sentir poète, au dessus de la plèbe et des petits problèmes matériels ?

    Le communisme est un égocentrisme narcissique.

  • Selon l’expérience que j’en ai, la France est un pays (ou plutôt un « territoire » selon la nouvelle terminologie) collectiviste au service d’intérêts maffieux où chacun est pris entre le marteau d’un égalitarisme ruineux et l’enclume d’un capitalisme de connivence.

    Je crois comprendre que le recours à l’immigration est censé pallier la lenteur du renouvellement des générations à renouveler le stock d’humains assez crédules pour participer à ce jeu de dupes.
    « All the world’s a stage,
    And all the men and women merely players… »

    Dans ces conditions, la question pour chacun est de savoir comment sortir de ce jeu qui fonctionne comme une malédiction.

    En attendant, le pays mange à tous les râteliers, celui du communisme comme celui du capitalisme de connivence, et il cumule les problèmes posés par ces deux régimes en théorie opposés et qui, en pratique, marchent très bien ensemble. Comme ils s’alimentent l’un l’autre, nous avons les plus grandes difficultés à nous affranchir de ce cercle vicieux pour retrouver notre liberté d’action.

  • Il existe une avenue Lénine à Bègle, une rue Staline à Essômes-sur-Marne, une allée Che Guevara à St Denis, une rue Allende encore à Bègle, des rues Ho Chi Minh à Vaux en Velin et à Vénissieux. (Merci GoogleMaps)

    Comme quoi, la « hontectomie » est une intervention courante.

  • Cet article est un non sens, il n’y a jamais eu de regime communiste à la surface de la planète, remplacez communisme par socialisme et la ca aura du sens.
    Faut-il rappeler que le communisme est un système sans état ?
    Et que tous les régimes labellés comme communistes sont au contraires ultra centralisés?
    Je peut mettre une etiquette « haricot » sur une boite de maïs ca n’en changera pas le contenu.
    Bref, ne tombons pas dans les mêmes travers que nos adversaires, qui vont dire que la france est ultra libérale, ce qui fait bien rire la plupart des vrais libéraux…(à raison d’ailleurs), le même raisonnement est applicable dans l’autre sens, s’est se discréditer intellectuellement que de dire ces régimes communistes alors qu’ils n’en n’ont que l’etiquette.

    • Il y a une différence de taille : l’URSS, la Chine, le Vietnam etc… se sont revendiqués ouvertement communistes. Aucun libéral ne revendique la France comme étant un exemple d’ultralibéralisme.

      La presque totalité des démocraties occidentales actuelles sont socialistes, au sens de Marx et au sens libéral : la place de l’Etat y est prépondérante et bien au delà du domaine régalien.

    • Les moyens de production etaient ils privés ou nationaux ? si nationaux, alors c’etait communiste.

      Si l’article avait été avec le mot socialiste, multiples critiques auraient fleuri en disant que les crimes n’eurent jamais été fait au nom du socialisme mais du communisme.

  • Mouais, les poèmes d’a la con…

  • Le culte de la personnalité je m’ en méfie quelle que soit l’ idéologie
    un ex parmi d’ autres :  » le parc de la ville de Clermont  » çe serait joli ça ne leur plait pas , c’ est le  » parc François Mitterrand  »
    MORILLE Alain

  • « Un système totalitaire ne peut pas exister sans des associés. Il y a certes les bourreaux, et donc les victimes ».

    Il y a également les disciples et donc les maîtres. Par exemple, les disciples : Hồ Chí Minh, Pol Pot ; le maître : Léon Blum.

    Il y a aussi les rivaux internes ; après tout, la concurrence existe également parmi les communistes : Charles Mongaulle, François Mitterreur.

  • il n’y a jamais eu de regime communiste

    Vous devriez juste relire la première page du Manifeste de Marx. les cent millions de morts de cette utopie mortifère apprécieront.

    • La gauche française est très fière de ses crimes, à en juger ce qu’elle pense encore aujourd’hui de la Révolution française et de sa terreur. Elle continue à défendre bec et ongle Robespierre, Saint Just, Marrat et tous les monstres assoiffés de sang de ses rangs!

      • Tellement fière qu’une pourriture comme Georges Boudarel, qui a torturé et assassiné des centaines de ses compatriotes en Indochine, a pu revenir en France (merci De Gaulle qui a servi la soupe au parti communiste) sans être inquiété le moins du monde et vivre sans honte aux frais des ayant droits de ses victimes.

  • Les commentaires sont fermés.

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Aurélien Duchêne est consultant géopolitique et défense et chroniqueur pour la chaîne LCI, et chargé d'études pour Euro Créative. Auteur de Russie : la prochaine surprise stratégique ? (2021, rééd. Librinova, 2022), il a précocement développé l’hypothèse d’une prochaine invasion de l’Ukraine par la Russie, à une période où ce risque n’était pas encore pris au sérieux dans le débat public. Grand entretien pour Contrepoints par Loup Viallet, rédacteur en chef.

 

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