Trou dans la couche d’ozone : la politique n’a servi à rien

S’appuyer sur des modèles théoriques complexes pour justifier des politiques écologistes activistes n’est pas une bonne idée : la preuve avec l’ozone.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Sommertag im Wald by Marco Verch (CC BY 2.0)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Trou dans la couche d’ozone : la politique n’a servi à rien

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 19 février 2018
- A +

Par Michel de Rougemont.

Le pire début d’un article est d’écrire « une étude récente montre que », car ce que montre l’étude se limite en général à ce que le lecteur pressé et plein de préjugés aura voulu en retenir.

C’est pourtant sans hésitation que j’apporte mon grain de sel à propos de l’étude « Evidence for a continuous decline in lower stratospheric ozone offsetting ozone layer recovery » qui montre que l’ozone, plutôt que boucher son trou, en a bouché un coin aux chercheurs. Une politique vieille de bientôt trente ans dont il était dit qu’elle était un succès, doit maintenant être remise en question.

Boucher le trou de la couche d’ozone

Au départ une explication assez simple et vraisemblable avait motivé la signature du protocole de Montréal en 1989 afin de substituer aux composés chlorofluorés des molécules moins réactives dans la stratosphère menant à moins de dégradation de cette couche d’ozone si utile pour filtrer les dangereux rayons ultraviolets.

Le problème avait une solution, il y avait peu de fabricants qui devaient changer leurs produits, et d’ailleurs c’était les mêmes. Pour une cause qui semblait claire, un bon business de substitution fut rondement mené.

Pas de résultat probant

Mais maintenant on se perd en conjecture : les modèles prédisant que la concentration d’ozone aurait dû augmenter ne sont pas confirmés par dame Nature.  En récupération dans la haute stratosphère, la couche d’ozone est en baisse dans les couches plus basses, ce qui fait qu’au total, aucun changement significatif de la quantité d’ozone dans l’entier de la colonne atmosphérique n’a été constaté depuis 1998.

Mener une politique efficacement n’est pas une garantie qu’elle soit couronnée de succès, en particulier si elle ne vise pas la bonne cible. La dékoulakisation et la vernalisation (promue par Lyssenko) furent extrêmement efficaces… au point de mettre à genoux l’agriculture de l’empire soviétique. C’est toute la différence entre l’activisme aveugle et l’action raisonnée et raisonnable.

Alors que dans l’article en question la rigueur de la présentation des faits observés ne fait pas de doute, les explications à ce résultat sont données en respect absolu de ce politiquement correct qui mine les milieux scientifiques. Les auteurs répètent que la politique initiée par le protocole de Montréal est un succès, comme si ce mantra pouvait occulter leurs propres conclusions.

Aussi –il faut bien s’assurer de fonds pour les projets suivants– ils sortent de leur sphère de compétence en formulant des hypothèses liant l’insuffisance de leurs modèles prédictifs de l’ozone à l’évolution du climat et des gaz à effet de serre dans l’atmosphère.

Un emploi excessif de modèles ?

Ne nous réjouissons pourtant pas trop bêtement : lorsqu’un résultat négatif est publié il est encore moins facile d’en identifier les raisons alors qu’une hypothèse confirmée par les observations peut être vite promue en théorie établie. Que ces chercheurs ne s’inquiètent donc pas, ils ont encore du boulot sur la planche.

Ce qui inquiète, c’est l’emploi excessif de modèles pour provoquer un besoin d’activisme politique. La science faite in silico permet toutes les extrapolations et toutes les erreurs, il suffit de s’enamourer de ses modèles, bien qu’il ne s’agisse que d’algorithmes vraisemblablement anorexiques, et non de beaux mannequins de mode. Les politiciens se laissent ainsi volontiers embrigader dans des aventures incertaines qui leur permettent de prouver leur efficacité à commettre l’improbable, voire l’irréparable.

Alors, si un tel exemple d’incertitude doit servir de leçon, ce devrait être afin d’éviter qu’il serve de guide aux programmes de décarbonation et autres nettoyages de nos voies respiratoires que nous concoctent les hypocondriaques du climat.

Sur le web

Voir les commentaires (5)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (5)
  • Ce trou , il est bien aux pôles ,la où le soleil est le plus faible ainsi que la densité de l’air ..normal avec la force centrifuge ou centripète d’éjecter vers l’équateur l’atmosphère, tous les chercheurs d’or connaissent ce phénomène physique , non?

  • Alors, ce trou ?… Se bouche, se bouche pas ? C’est le trou des Halles ou celui de la Sécu ?

  • Après avoir lu l’abstract, il me semble qu’en fait, dans la haute atmosphère le trou se comble mais pas dans la basse sauf aux pôles. Alors qu’est-ce qui est le plus important pour la terre, la haute atmosphère ou la basse? Je ne suis pas scientifique, juste littéraire, mais il me semble que si la haute haute atmosphère est efficace, c’est bien l’essentiel, non?

  • taper sur les voitures facile…je n’ai pas entendu une seule fois sur le transport maritime ni sur les avions, hélicos.. .ect…
    et là pollution dans le métro. .qui doit être bien plus polluer qu’en surface …silence radio..
    A quand là prochaine taxe !!!!

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

La nécessité de décarboner à terme notre économie, qui dépend encore à 58 % des énergies fossiles pour sa consommation d’énergie, est incontestable, pour participer à la lutte contre le réchauffement climatique, et pour des raisons géopolitiques et de souveraineté liées à notre dépendance aux importations de pétrole et de gaz, la consommation de charbon étant devenue marginale en France.

Cependant, la voie à emprunter doit être pragmatique et ne doit pas mettre en danger la politique de réindustrialisation de la France, qui suppose une... Poursuivre la lecture

0
Sauvegarder cet article

Dans son quatrième rapport publié le 23 octobre, le Conseil national de productivité revient sur la performance économique française de ces derniers mois, les effets de l'optimisation fiscale sur la productivité et les actions pour le climat qui lui paraissent nécessaires à l'atteinte des objectifs de transition énergétique.

Sur ce dernier point, le rapport est particulièrement approfondi et mérite une lecture attentive.

En premier lieu, le rapport indique :

« Les études [...] suggèrent que l’impact à long terme de la tra... Poursuivre la lecture

« Il est à espérer que le temps où il aurait fallu défendre la « liberté de presse », comme l’une des sécurités contre un gouvernement corrompu ou tyrannique est révolu. On peut supposer qu’il est aujourd’hui inutile de défendre l’idée selon laquelle un législatif ou un exécutif, dont les intérêts ne seraient pas identifiés à ceux du peuple, n’est pas autorisé à lui prescrire des opinions, ni à déterminer pour lui les doctrines et les arguments à entendre ».

Ces mots sont ceux de John Stuart Mill, au début du deuxième chapitre de son c... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles