Nouvelle fiscalité 2018 : quels placements et solutions patrimoniales privilégier ?

Les placements clés en 2018 affichent une certaine continuité avec ceux de 2017.

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Nouvelle fiscalité 2018 : quels placements et solutions patrimoniales privilégier ?

Publié le 15 janvier 2018
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Par Didier Bujon.

Au 1er janvier, sous réserve de validation du projet de loi de finances 2018, la flat tax, la hausse de la CSG ainsi que la mise en place de l’IFI modifieront la fiscalité de certains placements. Quels sont ceux qui, au regard de cette nouvelle donne fiscale, tireront leur épingle du jeu ? Quelles seront les solutions patrimoniales incontournables en 2018 ?

Les députés ont adopté à l’Assemblée nationale un ensemble de mesures qui touchent à la fiscalité du patrimoine, parmi lesquelles la hausse de la CSG de 1,7 point et la flat tax de 30 % sur les revenus du capital et les plus-values mobilières (ou PFU – Prélèvement Forfaitaire Unique). Ces mesures impactent, certes, la taxation et la fiscalité du patrimoine et des revenus issus des placements, mais sont loin de révolutionner les choix d’investissements en 2018.

Le marché des valeurs mobilières et du non coté, grand gagnant de la fiscalité 2018

En plafonnant la fiscalité des revenus du capital à 30%, la flat tax va donner un second souffle aux valeurs mobilières et notamment au non coté, victime jusqu’à présent de la frilosité de certains investisseurs du fait des risques d’illiquidité et de perte en capital, mais aussi de sa fiscalité.

Dès 2018, les investisseurs dont le taux marginal d’imposition est supérieur à 30% auront intérêt à se tourner vers ce marché du non-côté. À condition toutefois de disposer d’un horizon de placements moyen-long terme et d’investir de façon diversifiée dans différents secteurs économiques, mais aussi au fil du temps pour lisser les éventuels risques sur le capital.

Par exemple, les Fonds d’Investissements Alternatifs, qui regroupent les fonds de capital-investissement type FCPR, FIP et FCPI, ou les fonds orientés sur le segment de l’immobilier tels que les OPCI et les fonds de co-promotion immobilière, peuvent être de bonnes pistes de diversification. Pour les investisseurs dits qualifiés acceptant le risque d’absence de diversification, l’investissement en direct dans des sociétés non cotées sera également avantagé en termes de fiscalité à partir de 2018.

Nue-propriété et location meublée pour limiter les effets de l’IFI et de la CSG

L’immobilier, contrairement au marché des valeurs mobilières, n’a pas été favorisé par la nouvelle loi de finances. L’arrivée de l’IFI (impôt sur la fortune immobilière) comme la hausse de la CSG vont peser sur certains actifs immobiliers. Il est toutefois possible d’acquérir dans la pierre en limitant les effets de ce nouveau régime fiscal via la détention en nue-propriété ou encore la location en meublé (LMP ou LMNP), exonérées de l’IFI et « immunisées » contre les hausses futures de la CSG.

Autre dispositif à privilégier dans l’immobilier : recourir au mécanisme du déficit foncier en direct ou via des SCPI (les charges de travaux excèdent les revenus locatifs et le déficit créé ainsi s’impute sur les revenus fonciers existants par ailleurs, réduisant ainsi l’impôt sur le revenu). Non soumis au plafonnement des niches fiscales, le déficit foncier, encore trop peu exploité, se révèle pourtant être d’une redoutable efficacité pour améliorer la rentabilité de l’investisseur via une minoration conséquente de son IR.

L’assurance-vie : plus de gagnants que de perdants

Il est faux de croire que l’assurance-vie ne sera plus un placement intéressant en 2018. Certes, les investisseurs disposant d’avoir en assurance-vie de plus de 150 000 euros (ou 300 000 euros pour un couple) et souhaitant effectuer un retrait sur un contrat de plus de huit ans d’ancienneté seront légèrement plus imposés (12,8% contre 7,5% avant la réforme).

Mais pour la grosse majorité des épargnants, les avantages fiscaux et successoraux qui font le succès de l’assurance-vie – tels que les capitaux décès exonérés, la neutralité fiscale des changements de supports d’investissements, ou encore la libre désignation des bénéficiaires, etc. – demeurent.

Mieux encore, la valeur de rachat des contrats d’assurance-vie n’entrera pas dans les déclarations de l’IFI (contrairement à l’ISF aujourd’hui). En outre, la flat tax permettra aux nouveaux contractants de retirer leur épargne dans les quatre premières années en ne payant que 30% de prélèvements sur leurs gains contre 50,5% avant la réforme.

Le marché actions, plus volatile, mais rémunérateur

Bien que les ratios de valorisation soient aujourd’hui élevés (loin toutefois d’être de l’ordre d’une bulle), tous les voyants sont au vert sur le marché européen comme américain. Croissance des bénéfices, inflation relativement maitrisée, totale liquidité… on ne peut faire l’impasse sur les arguments favorables de ces marchés actions qui offrent le plus d’espérance de gains.

Certes, il y a un risque de volatilité non négligeable, mais pour un investissement d’une durée supérieure à 5 ans, les soubresauts du marché ne sont pas un problème.

Pour les investisseurs qui seraient encore frileux de quitter les supports monétaires ou obligataires, il est toujours possible de tempérer la volatilité avec des produits structurés de type « Autocall » qui encadrent les pertes comme les hausses de performances.

En résumé, les placements clés en 2018 affichent une certaine continuité avec ceux de 2017. Sans pour autant amener à une révolution en matière de choix d’investissements, cette réforme de la fiscalité apporte aux investisseurs son lot de nouveaux repères, parfois difficile à s’approprier. Faire appel aux conseils d’un expert pour bien choisir ses placements dans ce nouvel environnement fiscal doit faire partie des bonnes résolutions 2018 !

Article initialement publié sur les Echos.

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  • Je suis moins optimiste sur le marché des actions qui souffrira durement d’une hausse des taux qui paraît inévitable peut-être dès 2018.
    A moins de savoir choisir des titres peu sensibles à ce risque spécifique mais que se réservent discrètement les spécialistes qui n’ont que cela à étudier.

    • Il me semble que le plus gros risque en France est encore que l’on se rende compte que la prétendue attitude pro-business de Macron n’est que de la com sans fondements concrets.

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