Administration Trump : déréglementation par-ci, inflation réglementaire par-là

États-Unis : une apparente politique de déréglementation cache une politique économique non libérale.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Donald Trump by Gage Skidmore(CC BY-SA 2.0)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Administration Trump : déréglementation par-ci, inflation réglementaire par-là

Publié le 5 janvier 2018
- A +

Par Simon Lester, depuis les États-Unis
Un article du Cato Institute

L’administration Trump mène-t-elle réellement une politique de déréglementation ?

Une apparente politique de déréglementation

C’est l’avis de Marc Thiessen, dans le Washington Post :

Trump a hérité d’un État régulateur qui avait atteint des niveaux sans précédent sous la présidence de Barack Obama. L’une des façons de mesurer la hausse de la réglementation est de totaliser le nombre de pages du Registre fédéral, le livre que le gouvernement publie et qui contient toutes les nouvelles réglementations. Sept des huit totaux de pages annuelles les plus importants de l’histoire des États-Unis ont été publiés sous Obama. Avant Obama, aucun président n’avait jamais dépassé les 80 000 pages du Registre fédéral. En 2016, Obama est devenu le premier président à dépasser les 90 000 pages (96 702 pour être exact, et si vous ajoutez ses 20 derniers jours au pouvoir, le total atteint 103 432).

Trump a réduit ce chiffre de près de la moitié. Du 23 janvier au 19 décembre de cette année, il n’a ajouté que 53 550 pages au Registre fédéral. Bon nombre de ces pages n’étaient pas de nouveaux règlements, mais plutôt des annonces annonçant le retrait de règlements. Ses efforts ont même dépassé ceux du président Ronald Reagan, qui avait coupé les pages du Registre fédéral de plus d’un tiers au cours de son mandat.

Cela semble être une bonne nouvelle, même si cela s’explique peut-être en partie par le fait que l’administration Trump a mis un certain temps à définir ses orientations au cours de sa première année. Si jamais elle met en œuvre ses programmes d’infrastructures, comme menace de le faire Trump, nous pourrions voir apparaître davantage de réglementations.

Une politique économique non libérale

En outre, il me semble important de souligner que nous allons dans la direction opposée en matière de politique commerciale, puisque l’administration Trump est fière d’annoncer l’augmentation de mesures réglementaires protectionnistes.

Voici un extrait d’un communiqué de presse récent du Département du Commerce :

Le renforcement du droit commercial américain est l’un des principaux objectifs de l’administration Trump. Du 20 janvier 2017 au 18 décembre 2017, le département du Commerce a ouvert 79 enquêtes en matière de droits antidumping ou de droits compensateurs, soit une augmentation de 52% par rapport aux 52 enquêtes de l’année précédente.

Pour clarifier les choses, il existe un ensemble de lois et de règlements qui permettent aux entreprises et aux syndicats de demander au gouvernement américain d’imposer des tarifs supplémentaires à leurs concurrents étrangers, sous forme de droits antidumping et compensateurs.

Il peut y avoir de multiples explications à l’augmentation indiquée par le Département du Commerce, et une bonne partie de cette augmentation aurait probablement eu lieu également sous une présidence d’Hillary Clinton. Cependant, si vous entendez des gens vanter les efforts de Trump pour alléger le fardeau de la réglementation, n’oubliez pas qu’en matière de politique commerciale, nous assistons à une inflation de réglementations, comprenant les enquêtes mentionnées ci-dessus, ainsi que potentiellement d’autres nouvelles mesures à l’étude.


Sur le web. Traduction : Raphaël Marfaux pour Contrepoints.

Voir les commentaires (2)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (2)
  • « l’administration Trump est fière d’annoncer l’augmentation de mesures réglementaires protectionnistes »



    Et dire que, lors d’un précédent article, lorsque j’ai expliqué que Trump était favorable au protectionisme, Stéphane Boulots a recu 5 étoiles de la part des internautes en me répondant le commentaire suivant : « Renseignez-vous : Trump ne veut absolument pas mettre en place un protectionnisme. »

    Les pro-Trump vivent vraiment dans une autre réalité. Si Trump est en train de faire caca ils nous expliqueront, après avoir gueulés « Fake News! », qu’en réalité Trump est en train de pondre des lingots d’or. Les faits n’ont pas la moindre importance pour les pro-Trump, tout comme les faits n’avaient pas la moindre importance pour les pro-Obama.

  • Pas très convaincant.
    L’auteur met sur le même plan des baisses de réglementation avérées avec des hausses de réglementations supposées ou potentielles.
    Quant au protectionnisme supposé de Trump, peut-on simplement envisager que l’homme, réputé dans sa vie professionnelle comme étant un excellent négociateur, veuille surtout rééquilibrer des accords commerciaux qui font la part belle aux concurrents de l’Amérique?
    Guidé par l’intérêt de son pays, il n’a sans pas la naïveté de laissé son pays ouvert quand les chinois, eux multiplient les barrières à l’entrée…
    Attendons donc la réalité des faits avant de se lancer dans des procès d’intentions.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Peu de penseurs de la tradition libérale classique suscitent autant de réactions qu’Ayn Rand. Qu’on l’aime ou qu’on la déteste, la romancière américaine née en Russie polarise comme nul autre.

Née à Saint-Pétersbourg en 1905, Ayn Rand – ou Alisa Rosenbaum comme elle s’appelait alors – a vécu la révolution russe, à la suite de laquelle la pharmacie de son père fut confisquée et sa famille, comme beaucoup d’autres, dut traverser des moments difficiles. En 1926, elle parvint à obtenir l’autorisation de quitter la Russie pour rendre visite... Poursuivre la lecture

https://www.youtube.com/watch?v=-v-8wJkmwBY

 

Fin juin, les citoyens américains ont eu le douteux privilège de regarder sur CNN le premier débat présidentiel de l’actuelle campagne électorale en cours aux États-Unis, opposant Donald Trump pour les Républicains et Joe Biden pour les Démocrates. La surprise ne fut dévastatrice que pour les plus niais et les plus captifs des bobards actuels de la presse de grand chemin : Biden y est apparu pour un débris sénile à peu près incapable d’aligner quelques arguments cohérents, termi... Poursuivre la lecture

Deux mille libertariens se sont réunis la semaine dernière aux États-Unis pour la FreedomFest qui s'est déroulée à Las Vegas autour du thème : « Sommes-nous en train d’entrer dans Le meilleur des mondes ? » 

« Bien qu'elle ait été écrite au début des années 1930, l'intrigue du livre d'Aldous Huxley Le meilleur des mondes correspond à bien des égards au monde d'aujourd'hui », a déclaré l'économiste et initiateur de la FreedomFest, Mark Skousen.

« Nous sommes constamment poussés à nous conformer, à atteindre la stabilité et la séc... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles