En Finlande, le choix du « tout nucléaire », pour l’écologie

Le Parti pirate finlandais, équivalents des écologistes en France, vient de convaincre le gouvernement de « décarboner » le pays.

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Helsinki, Finlande by Solis Invicti(CC BY 2.0)

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En Finlande, le choix du « tout nucléaire », pour l’écologie

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 17 décembre 2017
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Par Jacques Henry.

Le Parti Pirate finlandais, équivalent des écolos en France dont le riche ministre d’État de la transition énergétique, verte, décarbonée, désuraniumisée et participative est un emblématique représentant, vient de convaincre le gouvernement de bien vouloir faire tout pour décarboner le pays.

La Finlande, un pays à fort besoin énergétique

Comme chacun sait le climat finlandais, même en cas de réchauffement global comme prévu par les spécialistes auto-proclamées de l’IPCC, resterait tout aussi globalement ce qu’il est, c’est-à-dire froid, très froid, l’hiver et à peine chaud l’été. Or l’empreinte dite carbone du pays est essentiellement due aux véhicules automobiles et au chauffage des logements et des bâtiments commerciaux, publics et industriels.

Petrus Pennamen a donc pris les choses en main, lui qui siège au gouvernement de la ville d’Helsinki et est également vice-président du Parti Pirate.

Pour décarboner à 100 % le pays et surtout les villes il faudra à brève échéance installer des petits réacteurs nucléaires modulaires d’une puissance de l’ordre de 200 à 300 MW thermiques (80 à 160 MW électriques, voir note) à la lisière des concentrations urbaines pour assurer conjointement le chargement des voitures électriques, le chauffage urbain et domestique et enfin à plus long terme la production d’hydrogène pour les véhicules automobiles.

En effet, la Finlande est un gros consommateur de combustibles carbonés, que ce soit du pétrole pour les voitures et les camions mais aussi le chauffage avec le bois et la tourbe.

Pour le seul district d’Helsinki l’ONG Ecomodernist Society s’est employée à dédramatiser l’énergie nucléaire et faire accepter par la population la nécessité d’avoir recours à cette source de chaleur mais aussi d’électricité abondante et continue à un prix abordable.

Le nucléaire pour l’écologie et l’économie

Il est prévu d’installer dans ce seul district 8 TWh thermiques pour le chauffage, 12 TWh électriques et 4TWh équivalents pour la production d’hydrogène comme combustible pour les transports.

L’étude réalisée conjointement avec le gouvernement finlandais et le district d’Helsinki a choisi deux options possibles, le réacteur à lit fluidisé HTR-PM de conception chinoise1 et le réacteur intégré à sels fondus de Terrestrial Energy (voir note). Les districts de Espoo et Kirkkonummi ont également de convertir l’ensemble de leurs besoins énergétiques vers des réacteurs modulaires.

Sur le web

  1.  Le réacteur de conception chinoise HTR-PM est un réacteur modulaire, entièrement fabriqué en usine donc d’un prix réduit, à haute température refroidi avec de l’hélium (cycle de Brayton) composé de deux unités de 250 MWt chacune développé par CNEC & Huaneng. Terrestrial Energy est une entreprise canadienne. L’HTR-PM peut utiliser de l’uranium-238 comme combustible mais également du thorium-233.
    Le combustible se présente sous forme d’environ 15000 micro-sphères multicouches de céramique constituées de graphite et de combustible constitué d’un mélange de thorium ou uranium appauvri et de plutonium ou d’uranium-235, l’ensemble entouré de céramique de carbure de silicium. Il s’agit d’un surrégénérateur à neutrons rapides pouvant donc accepter de l’uranium-235 ou du plutonium-239 comme initiateurs de la fission. Un réacteur de ce type est cours de construction en Chine.
    Les lecteurs pourraient croire que les données relatives à la puissance électrique délivrée en comparaison de la puissance thermique sont erronées. Dans la réalité le cycle de Brayton autorise un rendement électrique de 50 %. En effet la température du fluide caloporteur, ici de l’hélium est de 950°C, permet une amélioration de ce rendement de 1,5 % pour chaque incrément de 50 degrés de température.
    Le conditionnement du combustible est par ailleurs critique dans la mesure où l’usure des billes de ce combustible peut entrainer la présence de graphite radioactif entrainé par l’hélium. Il semblerait que CNEC semble être sur le point de résoudre ce problème clé. Le petit Nicolas ferait bien de revoir sa copie …
Voir les commentaires (14)

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  • En France, les progressistes au pouvoir, ont fait fermer superphœnix il y a 20 ans.
    Clientélisme électoraliste, quand tu nous tiens !

  • Ont ils les moyens de leur ambition ?

    J’imagine l’embaras d’être écolo dans un pays comme celui là , pas de solaire , pas d’éoliennes , les déchets végétaux sont rares ,les arbres poussent avec lenteur…. La pêche la chasse l’élevage restreint…ne feraient ils pas mieux d’émigrer dans une région plus clémente que de se lancer dans le nucléaire ?

  • « Le Parti Pirate finlandais, équivalent des écolos en France dont le riche ministre d’État de la transition énergétique, verte, décarbonée, désuraniumisée  »
    J’ai raté qq chose: comment on fait une centrale nucléaire « désuraniumisée »!
    D’ailleurs j’aurais compté l’énergie bois comme « décarbonnée.

    • faites le calcul des besoins; le bois ne sufffira pas; sans compter qu’il faut plantyer des especes a haut rendement, donc nuire a la diversite.

      les économies sont une illusion limitée

      alors si on croit en l’ecologie la seule solution c’est le nucléaire, energie beaucoup plus sure qu’on le dit et dont les conséquences sont nettement moins importantes que celles des autres solutions

      je suis content de voir qu’il existe quelque part des ecolos responsable au lieu d’être des idéologues sectaires

      • Le problème du bois n’est pas sa disponibilité mais son coût d’exploitation.planter couper stocker et acheminer le bois jusqu’à la cheminée à un coût prohibitif en énergie et en quantité de travail à fournir dans les différentes étapes. Bruler du bois n’a aucun sens économique , sûrement pour cela que ce ministre écolo est riche , ils sait compter..le notre aussi , ce qui explique surment son revirement sur le nucleaire !

  • c’ est bizarre: ils n’ ont pas de centrales photovoltaïques ???? ah, j’ oubliais : ils n’ont que très peu d’ ensoleillement …..

    • J’habite en région parisienne. Quand on se posait la question du remplacement de notre très vieille chaudière au fuel (qui datait des années 60, et qui était en fait un modèle à charbon sur lequel un brûleur fuel avait été monté) ma femme avait essayé de se renseigner. À la personne qu’elle avait eue au téléphone, elle avait demandé : « et le solaire ? » Son interlocuteur, réaliste, lui avait dit qu’au vu de l’ensoleillement, en région parisienne ça ne serait jamais intéressant. Dont acte.

      • Je pense que vous confondez deux choses :
        1. le solaire thermique (des tuyaux colportant un liquide qui se réchauffe sous l’effet des infrarouges du soleil) ce qui est effectivement insuffisant, sous les latitudes parisiennes, à assurer eau chaude et chauffage.
        2. le solaire photovoltaïque pour produire de l’électricité, refourguée, moyennant un prix intéressant pour les particuliers, au réseau EDF, mais dont seul votre porte-monnaie profite, pas le confort thermique du foyer. C’est de cela dont on parle en général dans ces articles sur la production d’électricité.

    • Un peu, mais quasi négligeable. Par contre, ils ont beaucoup d’hydraulique.

  • Rien de neuf, le réacteur au Thorium a été mis au point par les américains dans les années 50. Projet stopper par Kennedy pour des raisons purement militaires. Le choix de l’uranium par les américains (comme en France) est uniquement lié à la production de plutonium.
    Pour info la fission au thorium ne produit pas de déchets radioactifs, il est même possible de les recycler.
    bref, rien de neuf, mais surtout un article orienté qui n’explique rien. Arte avait fait un excellent documentaire de vulgarisation sur le sujet.

  • « L’étude réalisée conjointement avec le gouvernement finlandais et le district d’Helsinki a choisi deux options possibles, le réacteur à lit fluidisé HTR-PM de conception chinoise »
    Heureusement que Helsinki est à plus de 2000 kms de Paris…

  • Plaisanterie mise à part, le titre de l’article… est une plaisanterie !
    La Finlande n’aura pas du « tout nucléaire ». Aujourd’hui sa production d’électricité provient déjà à 40 % de l’hydraulique et de la biomasse.
    Le charbon représente 16 % de la production d’électricité. Si la Finlande supprime à terme toutes ses centrales à charbon, cela ferait passer son nucléaire de 32 % à 48 %. On est loin du « tout nucléaire »…

    • voilà ce que l’on pouvait lire en octobre 2017: « La nature du parc énergétique finlandais est sur le point de prendre un sacré virage. En effet, ce pays scandinave va bientôt inaugurer deux nouvelles centrales électriques fonctionnant aux énergies renouvelables. Elles deviendront la première source d’énergie du pays.
      La Finlande désire prendre le même chemin que l’Islande, un autre pays nordique ayant déclaré avoir atteint l’autonomie en énergie verte. Dès l’année prochaine, les Finlandais seront alimentés par une énergie provenant d’une part plus importante d’énergie renouvelable que les autres types d’énergie tels que le pétrole, le charbon, le gaz naturel ainsi que la tourbe. »

  • Les commentaires sont fermés.

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