Les âneries de Ségolène

L'actualité est peut-être morose, mais heureusement, Ségolène Royal permet d'y mettre ce petit brin de folie qui rend tout immédiatement plus coûteux.
Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Les âneries de Ségolène

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 13 novembre 2017
- A +

Arrêtez les rotatives ! Actuellement, en France, on pourrait croire l’actualité particulièrement morose, remplie d’affaires sordides et de petits tracas politiciens sans envergure. Il n’en est rien, et pour cause : Ségolène Royal agit !

royal : la crisitude

Ségolène Royal, pour ceux qui n’auraient pas suivi, c’est cette sexagénaire un peu perdue, antérieurement en charge de la propagande écologique, qui fut débarquée avec son ex-concubin suite au « renouvellement » drastique de la scène politique française en mai dernier, et que l’actuelle équipe au pouvoir a placé de façon humoristique en charge de la bonne tenue des pôles terrestres en termes de glace et autres compléments du whisky.

Cette fonction ne recouvre d’ailleurs pas seulement les pôles comme nous l’apprenait un article du Monde paru en septembre qui revenait en détail sur les nombreux et importants déplacements partout sur le globe (en avion à pédale ou électrique, évidemment) que Ségolène pourrait défalquer auprès du contribuable français : en plus des icebergs, elle se retrouve aussi en charge de l’alliance solaire qui vise à renforcer la coopération Nord-Sud autour de cette énergie renouvelable.

Et même si l’on pourrait croire que la fonction de Reine des Neiges d’Ambassadrice chargée de la négociation internationale pour les pôles arctique et antarctique est un quasi-vrai job à temps plein, cela n’empêche pas notre ex-ministre ex-candidate ex-élue ex-concubine exubérante de trouver encore le temps d’intervenir dans une actualité qui, on l’a vu, se passait pourtant très bien d’elle.

Certes, il lui aurait été difficile de garder son silence alors que Nicolas Hulot, l’actuel ministre de l’Écologie et des Shampoings Controversés, subit de plein fouet la réorientation quelque peu brusquée du gouvernement en matière de nucléaire ainsi que ses atermoiements sur la question du glyphosate : sur cette dernière question notamment, l’ambassadrice a voulu clairement rappeler l’importance de la fermeté et d’une résolution chevillée au corps lorsqu’il s’agit d’imposer une décision de préférence douteuse à des partenaires européens oscillant entre la gêne et la consternation.

Alors que la souplesse s’impose lorsqu’on glisse sur la glace de la banquise des pôles, Royal aura expliqué qu’il fallait a contrario être « extrêmement ferme sur le glyphosate », notamment parce que, selon elle, la France était observée et devait rester à l’avant-garde des progrès humain.

La saillie n’a cependant pas eu l’heur de plaire au brave Nicolas qui s’est empressé de la recadrer aussi fermement qu’une ambassadrice trottant sur du glyphosate :

Merci du conseil mais pardon je n’ai pas besoin de ce conseil pour être ferme. Je ne fais aucune concession sur la santé.

Beaucoup, devant une telle réaction, auraient compris le message. Pour notre plus grand plaisir, il n’en est rien puisque Ségolène n’a pas hésité à vigoureusement embrayer sur le commentaire d’actualité alors que la COP23 approche.

Cette COP23 est l’évident prolongement du raout ridicule qui eut lieu il y a deux ans à Paris et elle se déroulera alors que le pays officiellement désigné comme l’un des principaux pollueurs, les États-Unis, refusera d’y participer : Donald Trump n’a pas jugé nécessaire d’y venir.

Pour Ségolène qui a toujours une ânerie une pensée profonde à partager sur tous les sujets et alors qu’elle n’est même pas refroidie par la sèche réponse du ministre Hulot, il était impensable de ne pas immédiatement donner son avis sur cette absence du président américain à la grosse sauterie écolo en question : pour elle, c’est évident, « le retrait des États-Unis a galvanisé les forces de tous ceux qui veulent avancer ». (Au passage, la direction d’avancement restera bien sûr à déterminer et elle est relativement sans importance, la mode du moment consistant surtout à se mettre En Marche, peu importe vers où.)

Et comme notre ambassadrice n’est pas à une ânerie pensée profonde près, elle en a profité pour nous livrer son analyse géopolitique et économique des décisions du président Trump ; pour elle, Trump « gère son pays comme certains gèrent leur entreprise, en cherchant le profit politique à court terme et la satisfaction de sa clientèle, qui lui reste pour l’instant fidèle ».

On croirait lire la profession de foi de tous les politiciens français des 40 dernières années, au premier rang desquels Ségolène joue d’ailleurs des coudes, qui, tous, ont eu à cœur le profit politique de court terme et la distribution de sucrerie pour leur clientèle.

Du reste, on peine à voir ce qui poserait un problème de gérer un État comme une entreprise en tentant par exemple – pensée abominable – d’équilibrer un budget voire – la pensée devient quasi-pornographique – de réaliser un excédent budgétaire, ou d’attendre des administrations qu’elles fournissent un service décent à la hauteur des prélèvements perçus, ou encore que les carrières des uns et des autres soient liées aux performances effectives et mesurables et non seulement l’âge ou le copinage…

Royal : la champagnitude attitude

On comprend que pour l’ambassadrice des pôles, du soleil, des glaçons et des fours solaires, le monde de l’entreprise, opaque et nauséabond, ne peut conduire les dirigeants qui s’y frottent qu’aux pires exactions forcément ultralibérales, dont celles qui consistent à ne pas venir grignoter des petits fours dans les grandes messes écolo-politiques et à mépriser ce genre de show ostentatoire où chaque politicien en mal de reconnaissance fera les démonstrations les plus putassières de sa morale la plus bio-compatible.

Rassurez-vous cependant : si le poste de Ségolène est bien ambassadrice, elle ne l’est pas auprès d’une nation quelconque. Ouf. Ses déclarations idiotes ne seront heureusement jamais rapportées au président américain et ne créeront jamais d’incident diplomatique ; tout au plus ses exactions intellectuelles continueront de s’entasser, ses frais de s’accumuler et ses indemnités à s’empiler sur le bureau du contribuable.

Quant aux glaçons dont elle a la charge, ils s’en foutent. Ils étaient là avant elle, il seront là après.

—-
Sur le web

Voir les commentaires (13)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (13)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

La nécessité de décarboner à terme notre économie, qui dépend encore à 58 % des énergies fossiles pour sa consommation d’énergie, est incontestable, pour participer à la lutte contre le réchauffement climatique, et pour des raisons géopolitiques et de souveraineté liées à notre dépendance aux importations de pétrole et de gaz, la consommation de charbon étant devenue marginale en France.

Cependant, la voie à emprunter doit être pragmatique et ne doit pas mettre en danger la politique de réindustrialisation de la France, qui suppose une... Poursuivre la lecture

0
Sauvegarder cet article

Dans son quatrième rapport publié le 23 octobre, le Conseil national de productivité revient sur la performance économique française de ces derniers mois, les effets de l'optimisation fiscale sur la productivité et les actions pour le climat qui lui paraissent nécessaires à l'atteinte des objectifs de transition énergétique.

Sur ce dernier point, le rapport est particulièrement approfondi et mérite une lecture attentive.

En premier lieu, le rapport indique :

« Les études [...] suggèrent que l’impact à long terme de la tra... Poursuivre la lecture

« Il est à espérer que le temps où il aurait fallu défendre la « liberté de presse », comme l’une des sécurités contre un gouvernement corrompu ou tyrannique est révolu. On peut supposer qu’il est aujourd’hui inutile de défendre l’idée selon laquelle un législatif ou un exécutif, dont les intérêts ne seraient pas identifiés à ceux du peuple, n’est pas autorisé à lui prescrire des opinions, ni à déterminer pour lui les doctrines et les arguments à entendre ».

Ces mots sont ceux de John Stuart Mill, au début du deuxième chapitre de son c... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles