Budget 2018 : mais où sont donc les économies tant attendues ?

Une analyse du budget 2018 révèle que malheureusement l’État n’a pas du tout prévu de baisser ses dépenses.

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Budget 2018 : mais où sont donc les économies tant attendues ?

Publié le 2 octobre 2017
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Mercredi 27 septembre dernier, le ministre de l’Économie et des finances Bruno Le Maire et le ministre de l’Action et des comptes publics Gérald Darmanin, ont dévoilé en Conseil des ministres l’ensemble des hypothèses et mesures retenues par le gouvernement dans son Projet de loi de finances pour 2018 (PLF 2018) ainsi que la trajectoire des finances publiques prévue jusqu’à la fin du quinquennat en 20221.

Au même moment, l’INSEE nous indiquait que la dette publique française avait atteint un nouveau record de 2 232 Md€ soit 99,2 % du PIB à fin juin 2017.

La classe politique a enfin compris que l’État dépense trop

Si l’on excepte les conceptions économiques particulières de nos extrémistes revendiqués selon lesquels « la dette, c’est de la rigolade » car on peut toujours taxer les riches, relancer l’inflation et faire défaut si besoin (Mélenchon) ou rejeter « la vision comptable des choses » quitte à « renationaliser la dette »2 (Marine Le Pen), la campagne électorale de cette année a montré que plusieurs candidats de la classe politique mainstream semblaient avoir enfin compris que nos habitudes budgétaires laxistes, loin de dynamiser notre économie comme le croient les adeptes de la « relance », pèseront inéluctablement sur les générations futures et nous entraînent dangereusement vers la faillite si l’on n’y met pas un coup d’arrêt.

À l’évidence, Emmanuel Macron fait partie de ces hommes politiques qui ont décidé de regarder la situation française avec lucidité. Dans le texte introductif du PLF 2018, on peut lire la chose suivante (page 5) :

Pour réduire la dette, nous devons réduire notre dépense publique qui est aujourd’hui la plus élevée en Europe. C’est un triste record. Si la dépense publique était la réponse à tout, nous devrions donc avoir le chômage le plus bas et le taux de croissance le plus élevé en Europe. Nous en sommes loin : notre croissance est sous la moyenne européenne, le chômage avoisine les 10 %.

J’ai l’impression de me lire. J’ai eu mille fois l’occasion de souligner combien la France cumule des records de dépense, déficit et dette avec des résultats infiniment médiocres en matière de chômage, croissance et système éducatif par exemple.

Mieux encore, le gouvernement annonce tourner le dos aux méthodes actuelles pour adopter le conservatisme fiscal en faveur chez les libéraux de mon espèce :

Nous faisons un choix stratégique : baisser en même temps la dépense publique et les impôts pour plus de croissance et plus d’emploi.

Macron m’impressionne. Être passé par l’ENA, avoir été conseiller économique puis ministre de François Hollande et en arriver là, ça tient du miracle ! Serait-il finalement plus libéral que je ne l’imaginais ?

Budget 2018 : déceptions en perspective

Mais continuons la lecture. Et allons jusqu’aux chiffres qui seuls peuvent décrire concrètement la réalité économique qui nous est proposée. Voici le paragraphe qui suit immédiatement l’extrait précédent et qui forme la conclusion de la présentation philosophique des budgets 2017-2022 :

Nous fixons un cap pour le quinquennat. Il tient en quatre chiffres : réduire la dette de 5 points de PIB, la dépense publique de 3 points, le déficit de 2 points et les prélèvements obligatoires de 1 point.

Comment dire ? Quelle déception ! Après nous avoir expliqué, par exemple, que « le taux de prélèvement obligatoire est aujourd’hui supérieur de 10 points à la moyenne européenne », l’exécutif se donne pour grande ambition de le réduire de 1 point, un tout petit point de rien du tout, en 5 ans !

Prenez la dette. Comme on l’a vu, elle caracole aujourd’hui à 99,2 % du PIB. Le gouvernement se flatte de pouvoir la faire descendre à 96,8 % à la fin de cette année, puis de la ramener à 91,4 % à la fin de 2022. Il faut certes faire un premier pas, mais 91,4 %, à supposer que cet engagement soit tenu, reste un niveau exorbitant, d’autant qu’on s’attend sérieusement à ce que les taux d’intérêt remontent.

Rappelons que selon le Pacte de stabilité et de croissance de l’Union européenne (UE) qui s’applique aux pays de la zone euro, non seulement notre déficit public est censé rester en dessous de 3 % du PIB, mais notre niveau de dette par rapport au PIB ne devrait pas excéder 60 % !

Un motif de satisfaction, cependant : le respect des 3 % a l’air en bonne voie. On sait que François Hollande l’avait promis pour 2013 mais qu’il n’a cessé de demander des délais supplémentaires à l’UE pour y parvenir. Il avait finalement prévu d’arriver à un déficit public de 2,7 % en 2017.

Mais cet été, fausse surprise du nouveau gouvernement : le budget 2017 – dont Macron a forcément eu connaissance au moment de sa préparation – est insincère, il faut séance tenante trouver des économies à faire ! Selon les prévisions du PLF 2018, le déficit public s’établirait donc à 2,9 % cette année et 2,6 % l’an prochain pour arriver peu ou prou à l’équilibre en 2022.

De quoi se réjouir, donc.

Les dépenses de l’État ne baissent pas dans le budget 2018

Et pourtant, là encore le doute s’insinue. Le document du gouvernement ne donne pas énormément de détails chiffrés et il n’est pas simple de tout recouper. Mais on ne peut s’empêcher de voir que dans un tableau intitulé Dépenses de l’État3 (voir ci-dessus), une nouvelle ligne donnant lieu à une baisse de dépenses de 4,5 milliards apparaît bien opportunément en 2020 : « Économies complémentaires Action publique 2022 ».

Sur le papier, ce genre de ligne est assez facile à intégrer, mais il n’est pas interdit de penser qu’elle relève purement et simplement du voeu pieux. La modernisation des politiques publiques est une volonté ancienne et récurrente des pouvoirs publics mais on ne l’a jamais vu se transformer en baisses de dépenses effectives. Sinon, on n’en serait pas là.

On en profitera pour constater que les dépenses de l’État ne baissent pas. En 2018, il est même prévu qu’elles augmentent de 417 à 425 Md€, soit + 0,7 % une fois corrigées de l’inflation estimée à 1 % pour 2018.

Quant aux dépenses publiques totales – donc incluant les collectivités territoriales et la sécurité sociale en plus de l’État central – le document du gouvernement indique qu’elles augmenteront de 0,5 % en volume en 2018. Tout ce qu’on peut dire, c’est qu’elles augmentent moins vite qu’avant et que le gouvernement compte avec une naïveté admirable sur ses économies « Action publique 2022 » pour les stabiliser à la fin du quinquennat.

Du côté des prélèvements obligatoires, c’est-à-dire les impôts et les cotisations sociales, on apprend qu’ils passeront de 44,7 % du PIB en 2017 à 44,3% en 2018. Comme le gouvernement nous a aimablement fourni le montant espéré du PIB pour ces deux années (2 283,6 et 2 349,0 Md€ respectivement), on en déduit que les prélèvements obligatoires seront approximativement de 1 020 Md€ en 2017 et 1 040 milliards en 2018.

Personnellement, j’appelle cela une hausse. Mais l’on sait que pour un homme politique, on peut parler de baisse dès lors que les dépenses ou les prélèvements augmentent moins que leur dérive « naturelle ». Manifestement, Macron nous refait le coup de la « baisse en tendance » dont Sapin et Hollande se sont abondamment nourris sur notre dos de contribuable.

Dans le tableau ci-dessus, qui fait le suivi des grandeurs de nos comptes publics depuis 2005, j’ai récapitulé au mieux les principales données du PLF 2018.

Le Haut conseil des finances publiques (rattaché à la Cour des comptes) considère que l’inflation (1 %) comme le taux de croissance (1,7 %) retenus pour 2018 sont « prudents ». Il juge par contre que les « économies » envisagées côté dépenses seront difficilement tenables, aussi bien pour finir 2017 que pour 2018. Donc non seulement les dépenses ne baissent pas, mais selon le vénérable Haut conseil il n’est pas exclu qu’elles augmentent encore plus que prévu.

Alors que toutes les études qui se succèdent depuis des années montrent que l’Éducation nationale ne manque pas de moyens mais d’une utilisation efficiente de ces moyens, remarque qui vaut aussi pour la Défense, les mauvaises habitudes se suivent et se ressemblent : ces missions voient leur budget augmenter (2 Md€ pour la Défense, 1,2 Md€ pour l’Éducation, 700 millions pour l’enseignement supérieur).

Parmi les mesures fiscales abondamment relayées par la presse, figurent notamment la baisse du taux d’impôt sur les sociétés de 33,3% à 25% sur 5 ans et la reconfiguration de l’ISF en IFI (ou Impôt sur la fortune immobilière) dès 2018. C’est ce que Mélenchon et une bonne partie de la gauche, voire certains députés LREM, appellent faire des cadeaux aux riches.

Mais si l’on peut effectivement parler de baisses d’impôt en ce qui les concerne, si elles témoignent d’une attitude pro-entreprise de la part du gouvernement, si l’on peut espérer que ces allégements redonneront de la vitalité à l’investissement et par suite à la création d’emplois, il apparaît clairement dans le PLF qu’elles sont d’une part compensées par des hausses sur d’autres impôts (fiscalité du diesel, hausse de la CSG) et que d’autre part, le gouvernement cherche à imprimer une marque extrêmement dirigiste sur l’activité.

L’immobilier, un actif de « riche » ?

À ce titre, outre les 57 milliards d’investissement sur 5 ans annoncés récemment, l’exemple de l’ISF est particulièrement révélateur. Plutôt que de supprimer totalement cet impôt que très peu de pays continuent à prélever, qui coûte cher à collecter, qui rapporte peu et qui fait fuir les capitaux, il a décidé de le maintenir pour le patrimoine immobilier.

Or l’immobilier est le premier actif au monde, il répond à un besoin assez primaire des humains, celui de se mettre à l’abri, celui de se loger, et il donne lieu à une activité économique importante en termes de travaux de construction et de rénovation.

De façon purement idéologique, Emmanuel Macron a décidé que l’immobilier était un actif de « rentier », un mauvais actif, tandis que les valeurs mobilières seraient par comparaison de bons actifs que l’État se doit de favoriser. Ce faisant, l’État se mêle une fois de plus de ce qui ne le regarde pas et fausse le marché en cherchant à peser fiscalement sur les allocations d’actifs des particuliers.

On économise et « en même temps » on dépense

Cet exercice du budget, toujours extrêmement révélateur des options politiques privilégiées par le pouvoir en place, confirme que l’équipe Macron s’est installée durablement dans la dialectique du « en même temps » : en même temps j’économise et en même temps je dépense, selon une action dirigiste de l’État sur la société qui ne permet pas d’enrayer sérieusement la dérive des comptes publics.

Les baisses de dépenses et d’impôts dont se vante l’exécutif dans son PLF 2018 ne sont réalisées qu’en « tendance », et si les activités productives sont encouragées, elles sont malgré tout canalisées selon l’idéologie gouvernementale.

Comme pour la réforme du Code du travail, les belles intentions libérales proclamées pourraient vraiment aboutir à une transformation du pays si elles étaient suivies des actions correspondantes. Mais à l’analyse des chiffres, force est de constater que l’esprit réformateur reste timide et que le modèle social-démocrate français a encore de beaux jours devant lui.

Sur le web

 

  1. Pour les définitions des principales grandeurs de nos comptes publics, on pourra se reporter à l’article : Budget 2016 : opérations de contes à comptes (17 sept. 2015).
  2. La dette publique française est portée à 65 % par des investisseurs étrangers.
  3.  Rappelons que les comptes publics se décomposent en 3 parties : l’État central et ses agences, les collectivités territoriales et les organismes de sécurité sociale.
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  • Merci pour cette article, qui montre l’envolement de la dépense publique
    il me semble qu’ à la lecture du tableau la croissance attendue pour 2018 est de 2.8 % et non 1,7 %, et donc parfaitement raisonnable !

    • La croissance en volume (c’est-à-dire corrigée de l’inflation) prévue pour 2018 est bien de 1,7 %, l’inflation étant prévue à 1 %.
      Dans la ligne PIB, il s’agit du PIB en euros courants, donc incluant l’inflation.

    • 1,7% dont quel % en augmentations d’impôts et taxes ❓

  • Comme d’habitude chère Nathalie, je salue votre analyse très pédagogique du PLF 2018 (c’est une constante chez vous) et partage votre déception face à la « timidité » réformatrice de ce gouvernement et notre nouveau président. Pourtant, ainsi que vous y faites allusion, Macron a bien compris le contexte français (ce qui le différencie de la totalité des socialistes et devrait rassurer ceux qui n’y croient pas), bien identifié les cibles à atteindre (dépenses publiques, dette, prélèvements), mais pêche selon vous sur le « chemin critique » pour atteindre ces cibles, pas assez ambitieux en montants et délais. Et c’est bien tout le débat du « en même temps » qui ne vous a pas échappé et qu’on aurait tort de vouloir assimiler à une hésitation entre 2 orientations économiques moitié libérale, moitié interventionniste. Pour moi, c’est juste la traduction du rythme et la communication acceptables pour faire passer dans notre pays égalitariste mais corporatiste, revendicatif mais assisté, intoxiqué à la providence, des commencements de réformes structurelles qu’aucun gouvernement, y compris de droite, n’a osé entreprendre depuis 40 ans, se contentant de quelques objectifs « paramétriques » à vocation conjoncturelle et électoraliste. Alors vaut-il mieux claironner qu’on veut aller loin pour finalement ne rien faire (Sarkozy) ou annoncer des objectifs limités et aller au-delà de ses annonces ? Je viens de lire dans les Echos (https://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/030632712748-degraisser-letat-mission-impossible-2117989.php), que le gouvernement allait engager – assez discrètement car on sort de plusieurs échecs successifs en la matière – une action de fond pour réformer l’Etat, mère de toutes les réformes ( c’est bien de la conception de l’Etat et de son rôle que viennent la totalité de nos maux actuels). Observons là aussi que Macron a bien identifié le sujet, « en même temps » que le niveau de blocage culturel et politique de notre pays, l’amenant à engager cette réforme avec les mêmes précautions que celle de la loi travail.
    Ce pays est une poudrière dans laquelle Macron essaye à mon sens de pénétrer sans faire tout exploser. Je pense qu’il s’agit de la dernière proposition conciliante d’aller vers des réformes structurelles et qu’en cas d’échec, c’est la crise financière qui s’occupera de la question. Dans la vraie douleur cette fois ci, que vaut-il mieux ?

    • Macron fait exactement le même aplaventrisme budgétaire que nos précédents monarques républicains. Avec en prime un petit plan douillet de 57 milliards pour arroser les copains et saigner les contribuables, elle est là la « vraie douleur ».

    • @gaston79

      Votre Macron est tellement timide, que ces réformes discrètes ne vont toujours pas dans le sens libéral. Au cas où vous n’auriez pas lu, les dépenses publiques augmentent toujours et côté imposition ils ENVISAGENT DE BAISSER d’un côté tandis qu’ils vont EFFECTIVEMENT AUGMENTER ailleurs (CSG).

      S’il y avait eu des propositions réellement réformatrices et libérales, il y aurait un paquet de monde dans la rue actuellement. Et ce ne sont pas les crises financières qui vont assainir le système vu toutes celles qui sont passées précédemment et qui n’ont fait que le gangrener un peu plus.

    • @ gaston79
      Je suis assez d’accord avec vous.
      La politique est « l’art du possible ». Mettre la France dans la rue est la meilleure façon de perdre du PIB, donc la pire façon de faire des économies. Toute économie est difficile à faire passer et il faut bien commencer quelque part, donc en inversant la tendance et toute réforme nécessite un budget pour la mettre en place.
      Enfin, lors des révisions du budget pendant l’exécution, pouvoir constater qu’on a atteint les objectifs définis plutôt que de les voir dépassés par un « optimisme initial est aussi un renversement de tendance. Ça fait plus « sérieux » et moins « échec ». Ce n’est pas négligeable. Rappelons que l’objectif du président est d’aider « ceux qui travaillent ».

      Je n’ai pas l’ambition de prédire l’avenir donc on verra!

      • On sait parfaitement où on peut faire des économies sans faire descendre les gauchistes dans la rue. L’IFRAP a dressé une liste de 100 milliards d’économies réalisables dans le gaspillage insensé de nos politiciens. Alors cessez de défendre Macron, c’est un socialiste il suffit de lire son livre où il exalte sans cesse l’étatisme!

        • @ Vigile
          Soyez réaliste une minute: un nouveau président épargnant 100 milliards dans les délires politiques d’autant d’années, cela aura un coût: comment licencier 50% de fonctionnaires en rompant leur contrat de sécurité statutaire, sans les dédommager? Supprimer 50 ou 75% des mandataires publics, en fait peu utiles: tout cela ne passera jamais comme une lettre à la poste!

          Regardez un peu hors de France, vos voisins et partenaires et comment, eux, sont parvenus à faire les efforts, payés par les seuls citoyens, en France!

          À quand la réduction du nombre de municipalités, du nombre de couches de ce « mille-feuille », de ces multiples conseils, comités ou agences, dont celle « pour les piscines » qui ne se réunit qu’ultra rarement!

          Je ne défends pas E.Macron mais vous l’avez élu pour 5 ans, sans possibilité de le destituer alors, les réformes, ce sera lui ou personne pendant 5 ans de plus vers l’abîme.

          Et pourquoi prétendrait-il faire de la politique sans croire que c’est au sein de l’état qu’on a le plus de pouvoir? Il ne s’est jamais prétendu « libéral » donc sa logique à lui est cohérente, même si ce n’est pas la vôtre!

          Ce n’est pas mon cas,mais je ne suis pas Français, heureusement! Même si j’ai travaillé et +/- vécu en France 16 ans!

          Moi, je dois voter dimanche,mais ici, il y a un parti « libéral », plus concret que le libéralisme français purement théorique de Contrepoints. Et mon village déjà fusionné, il y a quelques années, avec 4 autres villages et le tout maintenant fusionné avec la ville d’à côté: impossible en France? Ça fait quand même des mandataires en moins! En Belgique,ils sont passés de 2359 à 596 communes, actuellement et 589 actuellement: donc si c’est possible! Mais je sais que les exemples étrangers vous insupportent!

          • @mikylux

            Au niveau réformes, je n’en vois pas. Par contre ce que je vois, ce sont de belles photos d’un président qui a la pêche et qui en veut. Ce que je vois c’est un président qui se déplace sur un site industriel avec quatre ministres. Bref un président qui fait comme les autres : occuper le pouvoir pour ne rien faire mais utilise les médias pour paraître beau, intelligent, altruiste, serviable.

            Alors c’est bien de dire que nous n’avons pas de parti libéral et que vous avez des fusions de village. Mais non je n’ai pas élu ce beau parleur. Et même pas la majorité des électeurs en plus. Par contre il est certain que la France baigne dans la désinformation, la déformation de l’information, la propagande socialiste depuis un bout de temps et que nous sommes figés dans l’ère des parasites. J’ai beau me creuser la tête, je ne crois pas une minute que le changement passe par ces derniers, ni par une quelconque voie politique. Il faudrait que les gens ouvrent un peu plus les yeux, se renseignent convenablement, se remettent en question, et décident enfin de faire sans eux, de les ignorer. Hélas dans le pays de l’assistanat et du clientélisme, cela représente un effort insurmontable, et ils leur sera toujours plus pratique de demander à « l’autre » de faire cet effort.

            Donc Macron réforme bla bla : Non. Il n’y a rien à attendre de lui à part une continuation du nivellement par le bas.

      • Dans les années 80, quand la dame de fer est arrivée au pouvoir, il ne me semble pas qu’elle ait particulièrement ménagé ses adversaires… A-t-elle échoué ? En 80 le PIB par tête du royaume équivalait à 75% de celui de la France, en 2015, c’est 115%… (chiffre FMI en $ courants). En France on cède tout le temps ! Qu’avons nous à craindre pourtant ? Nos adversaires sont des médiocres !

    • Ce pays est une poudrière? Attendez un peu que les taux remontent. Lorsque l’Etat devra vraiment réduire ses dépenses le choc sera violent. La politique des petits pas se comprend mais elle ne résoud pas le problème de fond.

      • La remonté des taux va provoquer une belle crise économique, mais les électeurs vont encore et toujours se retourner vers l’état pour trouver une solution aux problèmes qu’il a lui même crée.
        C’est sans fin.

    • Macron était ministre au moment du pré-budget 2017, et en même temps il se fait surprendre par son insincérité. Il s’est fait élire sur un programme de réformes, et en même temps il découvre que le pays serait réfractaire aux réformes. Il a une majorité écrasante à l’assemblée, et en même temps il se sent obligé d’attendre la fin des vacances et de céder à son opposition d’extrême-gauche pour esquisser une vague apparence de nouvelle politique dans une réelle continuité. Allons, il avait toutes les cartes en main pour réformer un pays où les immobilistes sont très minoritaires bien que bruyants et étaient battus ! Or c’était impératif, pour que l’effet de ces réformes se fasse sentir suffisamment tôt afin de bien apparaître comme leur conséquence, de ne pas faire du Hollande bis. On ne sort pas de plusieurs échecs à réformer, on sort d’une séquence qui a discrédité ceux qui faisaient semblant de vouloir changer quelques virgules, dans lesquelles nul ne voit évidemment ce qu’il pourrait gagner, pour mieux préserver notre « modèle » antédiluvien français.

  • Plutôt que d’utiliser le terme « modèle socio- démocrate français », je dirais « dogmatisme Enarchique ».
    Cela étant; l’exposé est féroce, car implacable.

  • Bravo pour cette analyse, factuelle et professionnelle. La faillite apportera les changements inévitables.

    • Certes Chris, mais hélas elle ne change pas les mentalités, contrairement à ce que je le croyais encore il y a peu. Un voyage en avril à Athènes m’a fait changer d’avis à ce sujet. Socialiste un jour, socialiste toujours… Les Grecs n’ont rien appris! Du coup je ne sais plus si notre faillite annoncée sera productive…

      • Les grecs ayant vécus sur le dot des européens depuis leur adhésion, pourquoi changeraient-ils alors que l’UE continue de payer pour eux? Tous les trimestres elle leur donne 7 milliards!

  • Analyse assez juste. D’un coté il y a quelques timides avancées dans le discours de Macron mais en pratique les réformes sont homéopathiques. Il n’est toujours pas exclu que tout cela ne soit que du discours sans réelle volonté de changement. Peut il d’ailleurs y avoir un changement tant que l’on ne s’attaque pas au nœud du problème qui est notre nombre invraisemblable de fonctionnaires qui non seulement coutent cher pour un service rendu faible mais en plus ont un pouvoir de nuisance par l’inflation de réglementation.
    La présentation « en tendance » est de la manipulation tout comme les grosses lignes « divers » dans les promesses d’économie.

    • On serait tentés de se dire que M. Macron joue le « temps long » et tente d’habituer ces indécrottables socialistes de français à l’impérieuse nécessité de ranimer l’économie sans trop bousculer un pays « fragile », qui de plus pourrait gravement se crisper dans une grève générale fatale. de la belle politique que tout cela. Hélas la situation est grave, la crise profonde, et l’urgence face à la prochaine remontée des taux impérieuse…On en vient à espérer un gouvernement Mélenchon vite, histoire de boire le calice jusqu’à la lie.

  • Forcément Macron étant socialiste, et ex conseiller et ministre de Hollande, qui croyez vous a soufflé à celui-ci sa politique économique, consistant à matraquer les français d’impôts et de taxes dès 2012? Le résultat fut 1,1% de croissance en 2016 et 1 million de chômeurs supplémentaires.
    Il ne fallait donc pas s’attendre à des baisses de dépenses de la part du clone de Hollande, énarque tout comme lui et aussi ignare en économie!

    • @ Virgile
       » aussi ignare en économie! » : on peut ne pas être « fan » d’E.Macron mais pourtant de reconnaitre que lui, s’y connaissait plus que Fr.Hollande dans le monde économique:

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Emmanuel_Macron#Banquier_d.27affaires

      Mais, à mon humble avis, politiquement, sa supériorité est aussi évidente comme sa… »tendance » à l’action, ce qui ne chatouillait pas beaucoup Fr.Hollande!

      • Paradoxalement, Macron n’y connaît pas plus que Hollande en économie. Il est juste « mieux » secondé par des centaines de fonctionnaires de Bercy, dont il est maintenant clair qu’il est incapable de maîtriser ou de rediriger les élucubrations.

  • Le PLF 2018 est un document intéressant à consulter. Il indique la stratégie du quinquennat. Comme bien démontré dans l’article, la trajectoire des dépenses et de la dette reste à la hausse. Les recettes ne progressent pas aussi vite, d’où le déficit de plus de 20% en 2018 (s’il vous plaît arrêtez de parler de déficit en % du PIB, ça n’a aucun sens. Qui parlerait d’une perte en % des ventes en entreprise ?). L’idée est de faire 5 ans sans mettre la France dans la rue et « en même temps » de faire croire à une révolution libérale pour relancer l’économie. Tout cela pour être réélu en 2022 et faire 10 ans sous les ors de la République. La triste réalité, c’est un schéma qui mène à la faillite. Le déficit est supérieur à notre taux de croissance. Cela signifie que même la relance keynésienne par le déficit budgétaire ne fonctionne pas. La vente d’Alstom à Siemens est symptomatique du déclin français par manque de compétitivité et de capitalisme privé.

  • – Quel que soit le gouvernement, les économies présentées ne sont toujoursque la moindre augmentation des dépenses.
    – Macron a été formé au même moule que quasiment tous ceux qui ont été ministres depuis 40 ans. De plus il a été à l’Economie sous la présidence Hollande, ce qui permet de se faire la main.
    – Philippe, Le Maire, Darmanin et Woerth, ceux ayant la plus grande responsabilité des « moyens financiers » après Macron, sont des LR ayant déjà eu des mandats, et aucun n’a soit lancé soit accompagné des mesures d’économie au sesn réel des choses.
    Je ne vois donc pas bien pourquoi ce serait différent actuellement. Juste une histoire de syntaxe ou de synonymes.

  • Dans le tableau, comment se fait-il qu’entre 2012 et 2013, la dette publique progresse d’environ 120 milliards alors que le déficit des comptes publics n’est que de 89 milliards ?

    Remarque similaire pour les autres années. La créativité comptable de l’Etat obèse ne cesse d’impressionner chaque année un peu plus.

    • Le problème de la tenue d’un tableau comme le mien (je l’ai commencé en 2015 et je complète d’année en année), c’est d’une part que l’Etat change souvent de format dans ses présentations de comptes publics et d’autre part que l’INSEE s’auto-corrige assez régulièrement.

      Donc :

      – Dans le document 2012 (publié en mai 2013), la dette publique à fin 2012 est à 1833,8 milliards d’euros.
      https://www.insee.fr/fr/statistiques/1281308

      – Dans le document 2013 (publié en mai 2014), le déficit public est à 88,8 milliards et la dette publique à fin 2013 à 1939,7. Elle est comparée à une dette publique à fin 2012 qui devient dans ce document 1855,4.
      https://www.insee.fr/fr/statistiques/1281334

      – Dans le document 2014 (publié en mai 2015), la dette publique à fin 2014 est de 2037,8 et elle comparée à une dette 2013 qui, dans ce document, passe à 1953,4.
      https://www.insee.fr/fr/statistiques/1287952

      Etc… etc… Tout est comme ça. On tombe parfois sur des séries longues qui permettent de rectifier l’ensemble, mais vous voyez le problème. J’avais fait une mise en garde à ce sujet dans mon autre article, mais je pense que les tendances sont grosso modo respectées.

      Ceci dit, dans mon tableau, il serait certainement plus cohérent de lire 1855,4 pour la dette 2012.

      • Vous êtes confrontée à un sujet ardu. Il est en effet difficile de construire des séries statistiques cohérentes à partir des comptes officiels de l’Etat obèse puisque ses comptes sont généralement insincères comme on le voit ici.

        • @Cavaignac & Nathalie MP

          C’est du trucage typique Orwellien. Il ne faut pas croire que nous nous dirigeons vers ce monde de « 1984 ». Nous y sommes déjà, son avènement fait déjà parti du passé.

    • Avec des Enarques à la manoeuvre, le résultat sera toujours similaire.Les loups ne se mangent pas entre eux.

  • 100% en fin d’année, c’est possible, à +0.4% chaque trimestre. Ils peuvent le faire ❗
    Parions que les chiffres seront arrangés pour ne montrer que 99.8% à fin 2017… Ils peuvent le faire, ils le feront 🙁

    • @ MichelC
      Non, je ne crois pas! Je pense qu’il est temps que les Français se rendent compte du marasme dans lequel ils pataugent, en refusant de voir disparaitre le moindre avantage dont ils profitent (cfr APL – 5€). Ou bien c’est une lacune en mathématiques, ou un manque de logique élémentaire, ou une ignorance crasse de ce qui se passe, en France, mais aussi ailleurs!

      • Quoi que vous pensiez, une majorité des Français ne touche pas les APL, ne pense pas que les APL soit la meilleure mesure pour le logement des ménages à faibles ressources, et juge ridicule et de mauvais augure la prétention d’améliorer la situation par un coup de rabot de 5 euros et la demande faite aux bailleurs, dont l’Etat confisque plus de 50% des revenus locatifs, de baisser au nom de la justice sociale leurs loyers.

      • @mikylux

        Je suis d’accord que les français doivent se rendre compte. C’est pas gagné. Par contre, ils ne doivent pas refuser que les avantages de la « solidarité » forcée disparaissent car c’est justement tout ce pourrissement social qui rend malade notre économie et notre société.
        Il y a plusieurs décennies, l’état a commencé de « tirer la couverture » par « bienveillance » pour couvrir la population d’alors. Un vrai système de Ponzi. Seulement, c’était retiré la couverture des générations à venir. Et nous y sommes maintenant. L’état, quant à lui est tranquille bien au milieu et toujours aussi peu remis en question.

  • les politiques sont un frein pour revoir le mode de financement du pays pour cause lorsqu’ils sont élus ils pensent aux prochaines élections. ..
    lorsque vous êtes élus vous dever avoir votre programme…pour le mettre en application…un mandat de 5 ans impossible …2 ans après les élections. …ils pensent …plus à cajoler les électeurs pour être réélu. …

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