Par Nicolas Lecaussin.
Un article de l’Iref-Europe
On peut se réjouir de plusieurs déclarations du ministre de l’Éducation, M. Blanquer. On le suit beaucoup moins lorsqu’il annonce une hausse du budget du ministère de l’Éducation de 1,2 milliard d’euros, soit 2,5% d’augmentation.
Pareil en ce qui concerne la ministre de l’Enseignement supérieur, Mme Frédérique Vidal, lorsqu’elle prévoit une hausse du budget des Universités de 700 millions d’euros en 2018.
Une hausse qui intervient alors que le budget 2017 avait été, lui aussi, augmenté de 750 millions d’euros par rapport à 2016. Ce sont, pour le moment, les seules décisions vraiment concrètes concernant le système éducatif.
Faire de vrais changements
Le reste, ce ne sont que des promesses. L’IREF en profite pour rappeler ses propositions et sa confiance en la personne du ministre Blanquer à condition qu’il agisse en faisant de vrais changements à l’Éducation dite nationale :
1- L’Université n’est pas un droit. Elle se mérite. Ailleurs, les études supérieures sont payantes. Les universités britanniques viennent d’ailleurs d’augmenter leurs tarifs, qui dépassent maintenant 13 000 euros/an. C’est bien de renoncer au tirage au sort mais ce serait encore mieux d’introduire la sélection à l’entrée et les études payantes. Le fait de payer ses études stimule les étudiants et les engage pour l’avenir. Ce n’est pas une honte. C’est un investissement. Et quand les étudiants travaillent à temps partiel pendant leurs études, ça les stimule plutôt que ça ne les entrave.
2- Au lieu de recevoir davantage de crédits, les universités devraient bénéficier de plus d’autonomie et d’indépendance financière. Il faudrait encore plus resserrer les liens avec l’entreprise et faciliter leur transformation en fondations, voire en sociétés privées. De même, comme c’est le cas dans les grandes universités américaines et européennes, les enseignants ne devraient plus avoir le statut de fonctionnaire.
3- L’École française ne manque pas d’argent mais de libertés. Le salut de l’école n’est pas dans la hausse du budget mais dans la concurrence. Il faut encourager la création des écoles libres, autonomes et soumises à la concurrence, comme au Royaume-Uni, aux Pays-Bas et dans plein d’autres pays. Libérer l’école c’est aussi donner la liberté de choisir aux parents. À eux de trouver la meilleure école pour leurs enfants grâce au chèque éducation !
C’est bien de faire la réforme du prédicat, des maths ou éventuellement de créer une « cellule laïcité », même si on n’en perçoit pas très bien l’utilité. Mais c’est encore mieux d’encourager les initiatives et les liens avec le monde de l’entreprise. Donnons à l’école les outils de l’entreprise pour évoluer et avancer dans les classements internationaux. Moins d’argent et plus de devoirs dans un environnement concurrentiel.
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Il faudrait d’abord réformer toute la strate administrative, où se trouvent, dans les rectorats et dans les académies, des gens qui ne sont même pas capables d’aider des collèges à la dérive, le plus souvent dérive islamique de nos jours.
Lire à cet égard le livre édifiant de Bernard Ravet « Principal de collège ou imam de la république » dans lequel on mit que la seule aide à ce principel est venue de la police et nullement du rectorat ou de l’inspection.
Et, effectivement, mettre de la concurrence partout avec un système à la suédoise avec le chèque éducation.
C’est le bon sens même.
Pour le point 2.
Comment imaginez vous une université financièrement autonome, alors qu’elles ne produisent aucun chiffre d’affaire ???
Un financement privé ne la rendrait pas autonome pour autant.
La seule chose qui peut la rendre tout à fait autonome est d’être entièrement financée par les droits d’entrée…
Même sans aller jusque là, pour ce qui est de l’autonomie, un financement par des acteurs privés (à condition qu’ils soient assez nombreux pour ne pas pouvoir influencer seul les choix de l’université) est bien préférable à un financement public.
Aux USA beaucoup, et les principales, sont privées!
Pour réformer l’éducation il faudrait d’abord que l’éducation soit possible dans la famille et à l’école.
A quoi peut servir de multiplier les réformes si les élèves sont dans l’incapacité d’écouter les enseignants ? Comment pourrait-ils en être capables quand, par manque d’éducation, ils ne sont pas sortis de la toute-puissance et sont persuadés de tout savoir ? Il est nécessaire aujourd’hui de sortir de notre idéologie égalitariste qui nous fait améliorer le maternage mais délaisser l’éducation
(« Materner ou Eduquer – Refonder l’école » Les Editions de Paris, Paris 2016)
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